L'église de Créteil est une des plus anciennes actuellement du Val de Marne avec notamment son clocher du XIe siècle et sa crypte du VIIIe siècle (fortement remaniée au XIIIe). Située dans l’ancien Créteil, au seuil de la Brie, dominant la plaine et la rivière.
Elle fait probablement place à un ancien temple païen d’époque Gallo-Romaine, comme cela a été très souvent le cas après la conversion de l’empereur Constantin.
Au temps de Carolingiens est creusée une crypte derrière l’ancienne église afin de recevoir les reliques d’Agoard, d’Agilbert et de leurs compagnons, martyrisés. La légende hagiographique de saint Agoard est citée vers 865 dans le martyrologe du moine bénédictin Usuard.
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Églises d'Île-de-FranceInformations
- Adresse : 4 Rue Félix Maire, 94000 Créteil
- Carte : lieu
- Téléphone : 01 42 07 18 40
- Email :
- Site officiel : https://catholiques-val-de-marne.cef.fr - http://jesus.catholique.fr
- Heures d'ouvertures & Visites : ouverte tous les jours, visite de la crypte possible en demandant à l’accueil.
Selon la légende deux missionnaires, Eodald et Altin, seraient venus de Sens et prenaient la direction de Lutèce (Paris) et firent halte à Créteil.
A l’époque le village s’appelle « Vicus Cristolium », qui se traduit en réalité avec la « clairière sur la crête » (ce qui correspond à la géographie de Créteil), il fut plus tardivement rapproché avec Jésus Christ. Ils observèrent un rite sacrificiel, probablement d’origine Romaine, et prêchèrent la bonne parole. Deux des notables, Agoard et Aglibert, se convertissent alors et se font baptiser avec leur famille.
Convertis, ils détruisirent des statues de divinités du temple. Le préfet Agrippinus prévenu des faits, envoya alors une cohorte judiciaire afin de faire juger les protagonistes. Ils furent condamnés à faire un sacrifice au dieu romain et ces derniers refusèrent. La justice Romaine les condamnas à la mort par le « glaive ». Ils auraient été exécutés sur le lieu-dit « tabourel ».
Si la légende n’est pas très précise, et probablement erronée sur la chronologie des évènements, elle fait tout de même référence à des faits réels plus généraux au niveau de la Gaule Romaine et dans l’empire de Rome. En effet après la légalisation de la religion Chrétienne, de nombreux temples romains furent détruits, remplacés par des lieux de cultes chrétiens, et des fidèles gallo-romains tués car ils résistaient au Christianisme devenu relativement virulent suite au siècles de persécutions.
Au début du XXe siècle, une croix marquait encore l'endroit que la tradition tenait pour le lieu du martyre ( lieu dit « Tabourel ». Si la légende n’est pas à prendre au pied de la lettre, il reste néanmoins que souvent les légendes partent de faits réels mais déformés dans le temps.
Ier siècle, l'historien Jules Quicherat, connu pour ses recherches sur Jeanne d’Arc, pense que la légion de Labiénus fit halte à Créteil afin de prendre Parisis ( qui englobe une partie de l’île de France actuelle dont Lutétia ) tenu par Camulogène, chef Gaulois. Il prit par surprise les Gaulois à Vitry et les défaits, de là pourrait venir le nom de Vitry.
VIIIe siècle, édification de la crypte, à l’époque en dehors de l’ancien édifice religieux.
Xe siècle, 24 avril 900, une église est attestée par la confirmation d’une donation par le roi des francs Charles dit « le simple ». Il est fort probable qu’une église ou chapelle existe depuis le Ve siècle notamment par la présence de la chapelle de Notre Dame des Mèches à quelques encablures.
Le chapitre de Notre-Dame obtient le statut de « seigneur de Créteil » fait construire au XIème un clocher-donjon. Il était destiné à affirmer ses droits seigneuriaux et offrir un refuge défensif modeste aux habitants de la ville.
Au XIIe, en 1163, début de reconstruction d’une nouvelle église, tout en gardant cependant le clocher. Elle a la particularité d’avoir un début de construction dans un style Roman pour finir en style Gothique, style apparut dans la région avec la Basilique de Saint-Denis et ensuite Notre-Dame de Paris.
Les pierres utilisées furent des « liais », prisent au-dessus de la Marne. Probablement par manque de moyen, la construction va prendre plusieurs dizaines d’années ce qui conduit donc à une double architecture de construction au niveau de la nef. La crypte du X siècle fut cette fois-ci englobée dans la construction.
XIIIe, remaniement de la crypte et construction du petit porche sur le bas-côté sud et d'une travée supplémentaire côté nord.
XVIe, le chapitre de Notre Dame échange la terre de Créteil contre celle de Wissons. C’est donc le célèbre chapitre de Saint-Maur des Fossés qui en devient seigneur par l’action de Jean du Bellay ( évêque de Paris et doyen de l’abbaye de Saint-Maur des Fossés. )
1652, période de la Fronde, Créteil est désertée face à l’avancée des troupes du prince de Condé et du duc de Wurtemberg, troupes d’origines allemandes et lorraines pour ce dernier. Ils stationnèrent plusieurs mois dans la ville et les marais de Créteil, empêchant la population d’y revenir par peur de représailles. Le 25 octobre l’église de Créteil et la chapelle de Notre Dame des Mèches sont réconciliées et rebénite par le conseiller et aumônier du roi et curé de Créteil, Étienne Peillot. L’église fut endommagée sans cependant que les dégâts furent irréparables ( vitres cassées, bancs rompus etc ), mais le village semble avoir été plus touché et plus de 42 personnes furent enterrées.
1790, le petit porche est modifié en une petite salle.
1821, le cimetière jouxtant l’église est déplacé plus à l’extérieur du village.
1843, le toit du clocher est remplacé par un toit à deux pans.
1856 à 1859, restauration des bas-côtés sud et nord.
1895, restauration du chœur.
1903, le clocher brûle, il est restauré qu’en 1930 avec la réapparition du toit à 4 pans comme à l’origine.
1928, l’église est classée au titre des monuments historiques.
Les cloches sont au nombre de trois : Joséphine Élisabeth (plus de 2500 livres) refondue en 1867, Marie (moins de 200 livres) offerte en 1552 à la chapelle Notre-Dame des Mèches et rapportée à l'église pendant la Révolution, et la cloche des Martyrs (800 livres) installée en 1992.