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Château de Xaintrailles - Châteaux, Histoire et Patrimoine - montjoye.net

Le Château de Xaintrailles : entre histoire, légendes et figures féminines

Au cœur du Lot-et-Garonne, dans la petite commune de Xaintrailles, se dresse un Château chargé d’histoire. Classé monument historique, il fut la demeure d’un personnage illustre du XVe siècle : Poton de Xaintrailles, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc et maréchal de France. Mais si les exploits militaires de ce héros ont marqué la mémoire collective, l’histoire du château ne se limite pas aux champs de bataille. Elle est aussi, et surtout, portée par des figures féminines qui, à travers les siècles, ont transmis le domaine, l’ont transformé et lui ont donné son caractère unique. Ces « dames du château » ont laissé des traces indélébiles, mêlant faits réels, récits légendaires et souvenirs romanesques. Le château se visite ( voir plus bas )

Chateau Xaintrailles

Le donjon du château de Xaintrailles

 

VISITES DU SITE DU CHÂTEAU DE XAINTRAILLES EN 2025

Le château de Xaintrailles dont les fondations remontent à l’an 1200 environ est avec son site un ensemble classé « monument historique » par le gouvernement français depuis 1840 placé sous la supervision du Ministère de la Culture.

Les visites du site sont libres et gratuites du 1er avril au 15 novembre de 9h à 19h.
Les visiteurs sont invités à suivre le parcours balisé et à respecter les consignes de santé et de sécurité publiques.

La promenade débute alors de l’entrée de la cour d’honneur avec la grande façade du XVème siècle, le parc à l’allée des ifs et l’esplanade du grand Lion d’où on entre dans la cour sur la grande façade du logis principal datant du 15ème siècle.

Des panneaux explicatifs présentent le Maréchal Poton de Xaintrailles, bâtisseur du château, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, nommé par le gouvernement militaire de Bordeaux gouverneur du comté d’Armagnac et du Comminges au 15ème siècle. Il fut l’égal de La Hire, de Dunois, par ses exploits glorieux familiaux et sa fidélité à travers la France à trouver refuge au château de Xaintrailles pour y recevoir ses pairs et amis.

Les visites du site du château et les montées au donjon sont organisées à l’occasion des journées européennes du patrimoine, traditionnellement prévues au troisième week-end de septembre.

En 2025, ces visites du château et montées au donjon, guidées, gratuites, auront lieu le dimanche 21 septembre de 10h30 à 12h15 et de 14h15 à 18h30.

 

Les origines : Poton de Xaintrailles et son héritage

poton de xaintrailles

Fidèle lieutenant de Jeanne d’Arc, Poton de Xaintrailles s’illustra au cours de la guerre de Cent Ans avant d’être nommé maréchal de France. Sa famille, solidement enracinée dans le clergé et la noblesse, joua un rôle décisif dans son ascension. Par sa mère, sœur de l’évêque de Bordeaux, et par sa grand-mère, apparentée au pape Clément V, Poton bénéficia de liens familiaux prestigieux. Ces réseaux expliquent peut-être son attachement à Jeanne d’Arc et la place qu’il prit dans l’histoire de France.

Sans descendance directe, Poton désigna sa nièce Béatrice de Pardailhan comme héritière du domaine. Par elle, la lignée de Xaintrailles rendit hommage à la maison d’Albret et servit fidèlement Henri de Navarre, le futur roi Henri IV.

L’ombre d’Hélène de Sabran

Le XVIIIe siècle apporta son lot de drames et de légendes. Le marquis de Montesquieu-Fezensac, propriétaire du château vers 1710, soupçonnait son épouse, Hélène de Sabran, d’infidélité. Selon une tradition rapportée par George Sand, il l’aurait jetée du haut du donjon, et son squelette aurait été retrouvé, paré d’une robe d’apparat. Une histoire tragique qui nourrit encore l’imaginaire du lieu.

La vérité est plus nuancée : Hélène survécut quarante années à son mari, bien qu’il l’ait déshéritée, et passa sa vie à tenter, sans succès, de récupérer ses droits sur le domaine.

Les marquises de Lusignan et l’âge des transformations

Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, les marquises de Lusignan donnèrent un nouveau souffle au château. Elles firent construire une cour d’honneur, agrandirent la façade nord avec ses multiples fenêtres et aménagèrent un vaste balcon ouvrant sur la promenade du nord. Un parc fut dessiné, avec ses allées en étoile, et une « ménagerie », inspirée de celle de la reine Marie-Antoinette, permit d’accueillir des animaux exotiques que l’on venait admirer.

George Sand, visiteuse du château

Au XIXe siècle, une autre grande dame de la littérature fit entrer Xaintrailles dans ses écrits : George Sand. Mariée et installée au château voisin de Guillery, à Pompiey, elle aimait rendre visite à la dernière marquise de Lusignan, Adélaïde de Chateaureanard. Une nuit, retenue par des arbres abattus sur le chemin du retour, elle dut loger dans une chambre du donjon. Cette expérience la marqua profondément, au point qu’elle en parla dans ses mémoires, immortalisant une nouvelle fois le château dans l’histoire.

 

 

« ET JE COUCHAI AU CHÂTEAU DE XAINTRAILLES »

« Du fond de cette vieille et triste chambre, peuplée de souvenirs tragiques et effrayants, je veux que ma voix et ma pensée percent ces murs épais et se fassent entendre au cœur de mon ami. Agitée par le mouvement du cheval, que je ne puis plus supporter, pas une soirée où il a fallu m’oublier pour les autres, chose qui me coûte pas seulement, mais qui me fatigue et me fait mal, je n’ai pas le sang assez calme pour dormir, et je sens d’ailleurs qu’une longue nuit de sommeil ne me vaut pas un instant d’entretien avec vous. »

Une tradition féminine qui perdure

Depuis 1868, plusieurs propriétaires féminines – Mesdames Cassaignac, Chaux, Micheau et Chaudières – se sont succédé, perpétuant la mémoire et l’entretien du domaine. Aujourd’hui, Béatrice Vieillard-Baron, descendante de cette lignée, poursuit cette tradition familiale, faisant des « dames du château » les véritables gardiennes de Xaintrailles. 

Les Dames du Château : héritières, légendes et mystères

À travers les siècles, les femmes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire et la transmission du château de Xaintrailles. Leur influence se retrouve non seulement dans la gestion du domaine, mais aussi dans les légendes et les mystères qui entourent encore ses pierres.

Tout commence avec la mère de Poton de Xaintrailles, futur maréchal de France et fidèle compagnon de Jeanne d’Arc. Sœur de l’évêque de Bordeaux, elle rattache sa lignée à des cercles puissants. Par sa grand-mère, Poton est même apparenté au pape Clément V. Ce réseau familial explique sans doute l’attachement du capitaine à Jeanne d’Arc, grâce à qui il se distingua avant de devenir maréchal de France. Sans cet héritage et ces alliances, le château aurait probablement sombré dans l’oubli.

Poton, sans enfant, transmit son domaine à sa nièce Béatrice de Pardailhan. À travers elle, la lignée rendit hommage à la puissante famille d’Albret et servit fidèlement Henri de Navarre, le futur Henri IV.

Un siècle plus tard, dans les années 1710, le domaine connut un épisode romanesque. Le marquis de Montesquieu-Fezensac, excédé par l’infidélité supposée de son épouse Hélène de Sabran, l’aurait précipitée du haut du donjon. George Sand rapporta même que l’on retrouva son squelette vêtu d’une robe d’apparat… Pourtant, la réalité est bien différente : Hélène survécut quarante ans à son mari, qui l’avait déshéritée, et passa sa vie à tenter de récupérer sa succession.

Au XVIIIe siècle, les marquises de Lusignan transformèrent profondément le château. Elles firent aménager une cour d’honneur, élargirent la façade nord et ajoutèrent de nombreuses fenêtres. Un balcon s’ouvrit sur la promenade du nord, tandis qu’un parc arboré et une « ménagerie » à la mode de Marie-Antoinette accueillirent les visiteurs venus admirer des animaux exotiques.

Au XIXe siècle, une autre figure illustre traversa les lieux : George Sand. Vivant à quelques kilomètres, au château de Guillery, elle se lia d’amitié avec la dernière marquise de Lusignan, Adélaïde de Chateaureanard. Un soir, retenue par des arbres abattus sur le chemin du retour, elle passa la nuit dans une chambre du donjon. Elle en garda un souvenir si fort qu’elle le consigna dans ses mémoires.

Depuis 1868, plusieurs femmes – mesdames Cassaignac, Chaux, Micheau et Chaudières – ont perpétué la mémoire et les valeurs du domaine. Aujourd’hui encore, Béatrice Vieillard-Baron poursuit cette tradition familiale, témoignant de l’importance des « dames du château » dans la survie et l’histoire de Xaintrailles.

 

chateau de Xaintrailles Lot et Garonne Dessin 3D

Le château de Xaintrailles en IA tiré d'une gravure et hypothèse de reconstitution de Viollet le Duc


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