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Jean Fouquet

Jean Fouquet est né vers 1420, peut-être à Tours (France), et mort entre 1478 et 1481, probablement dans la même ville. Il est considéré comme l’un des plus grands peintres de la première Renaissance et le rénovateur de la peinture française du XVe siècle. Formé dans la tradition française du gothique international, il développa un nouveau style en intégrant les fortes tonalités chromatiques du gothique avec la perspective et les volumes italiens du Quattrocento, ainsi que les innovations naturalistes des primitifs flamands. Ses chefs-d’œuvre sont le Diptyque de Melun et les miniatures des Heures d’Étienne Chevalier. Bien que peu de détails sur sa vie soient connus, on sait que Fouquet a été actif pendant le règne de Charles VII (1403-1461), Louis XI (1423-1483) et Charles VIII (1470-1498).
Fouquet a commencé sa carrière en tant qu'artiste de la cour de Charles VII, où il a travaillé sur des projets tels que la décoration de la bibliothèque royale. Cependant, il est surtout connu pour ses portraits de la noblesse, y compris le célèbre portrait de Charles VII, qui est maintenant perdu. Fouquet a également travaillé pour des membres de la cour, des évêques et des marchands locaux, produisant des œuvres religieuses et profanes de qualité exceptionnelle.
Le travail de Fouquet est souvent décrit comme un pont entre le Moyen Âge et la Renaissance. Il a développé une technique de peinture très réaliste qui était avant-gardiste pour son temps. Son style était influencé par l'art flamand, mais il a également incorporé des éléments de la tradition française.
Fouquet est surtout connu pour ses portraits royaux, qui étaient très réalistes et détaillés. Il a également créé des miniatures exquises pour des livres enluminés, qui sont aujourd'hui considérées comme des chefs-d'œuvre de l'art médiéval. Sa technique de la détrempe, qui consistait à mélanger les pigments avec de la gomme arabique et de l'eau, a été utilisée par de nombreux artistes pendant des siècles.
L'une des œuvres les plus célèbres de Fouquet est le portrait de Charles VII, qui est considéré comme le premier portrait réaliste de l'histoire de l'art français. Dans ce tableau, le roi est représenté avec des détails minutieux, y compris les rides et les taches de vieillesse. Fouquet a également créé des miniatures pour des livres enluminés, comme les Grandes Chroniques de France, qui étaient très appréciées de la noblesse française.
Fouquet a également travaillé comme architecte et a été chargé de la construction de plusieurs bâtiments royaux. Il a créé le portail de la Chartreuse de Champmol à Dijon, qui était considéré comme un chef-d'œuvre de l'architecture gothique flamboyante.
En plus de sa carrière artistique, Fouquet était également impliqué dans la vie politique française. Il a servi comme conseiller auprès des rois Charles VII et Louis XI, et il a même été nommé bailli de Tours en 1461. Il a également été impliqué dans la Guerre de Cent Ans, servant comme conseiller militaire pour Charles VII.
Malheureusement, la plupart des œuvres de Fouquet ont été perdues au fil du temps. Les peintures et les livres enluminés qui ont survécu sont très rares et sont considérés comme des trésors nationaux en France. Cependant, son influence sur l'art européen est toujours ressentie aujourd'hui, et il est considéré comme l'un des plus grands artistes de son temps.
En 1447, Fouquet a rejoint la cour du duc de Bretagne, où il a travaillé sur des projets importants tels que la décoration du livre d'heures de la duchesse. C'est à cette époque que Fouquet a développé son style distinctif, caractérisé par une attention minutieuse aux détails et une grande précision dans les représentations de la figure humaine.
Les chefs-d’œuvre de Jean Fouquet sont le Diptyque de Melun et les miniatures des Heures d’Étienne Chevalier. Il a également réalisé des œuvres telles que la Pietà de Nouans et le Portrait de Charles VII.
L'une de ses œuvres les plus célèbres est le Livre d'heures d'Etienne Chevalier, réalisé en 1452 pour le trésorier de Charles VII. Cette œuvre magnifiquement enluminée montre le talent de Fouquet pour la peinture de portraits et de paysages, ainsi que sa capacité à créer des détails extrêmement précis.
Fouquet a également réalisé des portraits pour la cour royale, y compris celui de Charles VII et celui de Louis XI, ainsi que des œuvres religieuses comme le Retable de Melun, achevé en 1455 et considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de la Renaissance française.

Un portrait de Charles VII réalisé par Jean Fouquet. Visible au Musée du Louvre. Charles VII (1403-1461), roi de France. Réalisé vers 1445 ou vers 1450
L’inscription sur le cadre d’origine peut faire allusion aux trêves de Tours (1444) ou à la victoire de Formigny (1450). Fouquet semble avoir été le premier en Europe à peindre un portrait indépendant à mi-corps, grandeur nature et presque de face. Le tableau se trouvait au XVIIe siècle à la Sainte-Chapelle de Bourges.
En 1460, Fouquet a été nommé peintre officiel de la cour, ce qui lui a permis de travailler pour des clients encore plus prestigieux. Il a notamment réalisé des portraits pour le roi Louis XI et la reine Anne de Bretagne. Fouquet a également travaillé sur la décoration de plusieurs châteaux royaux, dont celui de Tours.
Malheureusement, peu de ses œuvres ont survécu jusqu'à nos jours. Outre le Livre d'heures d'Etienne Chevalier et le Retable de Melun, quelques autres œuvres notables incluent une série de portraits en miniature de la cour royale et une grande peinture murale pour la salle de banquet du château de Rouen.

Un autoportrait, probablement réalisé en 1450, émail sur cuivre, visible au Musée du Louvre.

Portrait de Guillaume Jouvenel des Ursins, Musée du Louvre, Paris.
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André Le Nôtre Oeuvres Principales

voir aussi : André Le Nôtre , Jardinier du Roi Soleil Louis XIV
Liste non exhaustive, certains jardins peuvent lui être attribué sans certitude.
André Le Nôtre reste une figure emblématique de l'architecture paysagère et de l'art des jardins à la française. Son héritage perdure à travers ses créations intemporelles, notamment les jardins de Versailles, qui continuent d'attirer des millions de visiteurs chaque année.
Son approche novatrice, mettant l'accent sur l'axialité, la symétrie et la perspective, a influencé des générations de concepteurs de jardins. Son style géométrique et symétrique est devenu emblématique de l'art des jardins français et a laissé une empreinte durable sur le paysage européen.
André Le Nôtre reste une source d'inspiration pour les architectes paysagistes modernes, qui s'inspirent de son travail pour créer des espaces verts esthétiques et fonctionnels. Son génie continue de fasciner et de captiver ceux qui apprécient l'harmonie entre l'architecture et la nature dans les jardins.
Les oeuvres du paysagiste
( liste non exhaustive )
1637, il prend la relève de son père aux Jardins des Tuileries.
début XVIIe, Château d'Anet pour Louis r5xdeph de Vendôme. source : Jardins de France
Après 1631, le Château de Balleroy est édifié par l'architecte François Mansart, André Le Nôtre est chargé de réaliser les jardins.
1645, aménagement des jardins du Château de Fontainebleau
vers 1650, Parc du Château de Châteauneuf-sur-Loire, pour Phélypeaux de La Vrillière (plan de jardins). source : Jardins de France
1655 à 1665, jardins du château de Chaville à la demande de Michel Le Tellier.
1656, aménagement des jardins du Luxembourg, actuel sénat.
1656 - 1660, jardins du Château de Vaux le Vicomte.
entre 1661 et 1670, Jardins de Mademoiselle de La Vallière.
1662 - 1692, jardins du Château de Versailles.
vers 1662, jardins du parc du Château de Chantilly
1663 - 1672, jardins du Château Vieux de Saint Germain en Laye
1664, Château d'Ussé à Rigny-Ussé, Château de la Belle au Bois Dormant, Thomas Bernin, marquis de Valentinay, secrétaire du Roi fait aménager les jardins d'après des dessins de Le Nôtre.
1665 à 1693, il aménage le Château de Saint-Cloud pour Philippe d'Orléans.
1666, pendant 6 ans il recompose dans sa presque totalité les jardins des Tuileries à la demande du Roi.
1669 à 1673, Construction de la Terrasse Le Nôtre à Saint Germain en Laye
1670 - 1683, Colbert charge le Nôtre de remanier le jardin de son Château de Sceaux
vers 1670, jardin d'Eentrecastaux, le Comte de GRIGNAN fait appel au fameux jardinier.
après 1670, jardins de l'hôtel de l'Evêché bâti par Jules Hardouin-Mansart en 1670,les travaux durent jusqu'en 1696. Vers 1700, le jardin est achevé.
vers 1676, Château de La Chaize, construction du château entre 1674 à 1676, sur les plans de Jules Hardouin-Mansart, et dans la même période par André le Nôtre.
vers 1676, château de Bercy.
fin des travaux, 1681, château de Louvois
1684, achat du château d'Ancy Le France par le Marquis de Louvois , il fait appel à le Nôtre pour les jardins du château.
vers 1690, Château de Boury, avec la construction du château par Jules Hardouin-Mansart.
1679 - 1691, Le Nôtre va intervenir sur le Château de Meudon suite à la demande de Louvois.
1691, André Le Nôtre s'intéresse aux jardins du Château de Gaillon.
Avant 1693, il crée le jardin du Château de Marly dans le domaine de Marly-le-Roi la dernière grande résidence de Louis XIV.
vers 1693, Saint-Michel-de-Volangis - Château de Turly - 1693 - pour Monseigneur Michel Phélypeaux de la Vrillère (réalisation), l'intervention de Le Nôtre pour le dessin d'un parterre est mentionnée sur un "Devis pour le plant du parterre de Turly" (archives du Cher G38 n°81 bis). source : Jardins de France
1694, il envoi par lettre ses instructions pour les jardins de Charlottenburg ( à côté de Berlin ) et ceux de Cassel en Allemagne. C'est son élève Siméon Godeau qui réalisera les travaux sur les plans de Le Nôtre.
1695, Jardins du château de Cordès près d'Orcival
1698, il propose à Guillaume III d'Angleterre des plans pour Windsor.
Projets, non réalisés ou en partie.
1660, Château de Lignières, pour Jérôme de Nouveau ( projet de jardins, non réalisés ) source : Jardins de France
1686, Château de Maintenon, pour Madame de Maintenon sur ordre de Louis XIV (projet de jardins)
1698, il propose à Guillaume III d'Angleterre des plans pour Windsor.
Château de Vaux le Vicomte
Sa première grande oeuvre personnelle
la Terrasse le Nôtre à Saint-Germain-en-Laye


Parc Le Nôtre à Saint-Germain-en-Laye. Il est un peu modifié des plans d'origines de Le Nôtre mais globalement l'esprit initial est resté ( voir ci-dessous )

Gravure de Mollet du Jardin réalisé par André le Nôtre dans la ville Royale de Saint-Germain-en-Laye tel qu'il pouvait être sous Louis XIV

Parc du Château de Champs de Bataille en Normandie. Probablement réalisé par Le Nôtre sans preuve formelle , comme très souvent avec le Nôtre. De toute beauté, il est presque entièrement fini par le propriétaire actuel.

Château de Versailles lors des Nocturnes, été 2005
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Parc du Château de Chantilly
Avenue des Champs Elysées
La perspective, dans la continuité des Jardins des Tuileries, fut créé par Le Nôtre vers 1664, puis modifiée plus tard en une avenue.
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Maximilien de Béthune duc de Sully
Le tombeau de Sully fut édifié après sa mort en 1642, en général c’est quelques années avant la mort, par l’artiste Barthélémy Boudin. Sully est représenté en grand costume de cérémonie et couvert de son manteau ducal.
La statue de sa femme, Rachel de Cochefilet, fut réalisé plus de 10 ans plus tard en 1659. Peut-être réalisé par un ouvrier de Boudin tant il est difficile d’y trouver un style différent, même si le visage de cette dernière est très lisse en comparaison du visage expressif du duc de Sully.
Il fut inhumé à Nogent le Rotrou ( voir aussi le Château de Nogent le Rotrou ) à sa demande, en effet il était seigneur de Nogent en 1624 et la ville eut le nom de Nogent-le-Béthune. Néanmoins il ne fut pas inhumé dans l’Hôtel-Dieu comme il le souhaitait, n’étant pas catholique mais protestant ce lui fut refusé tout comme par exemple le maréchal de Saxe inhumé en Alsace dans l’église Saint-Thomas de Strasbourg.
Né à Rosny-sur-Seine en 1650, il est envoyé jeune à la cour du roi Henri de Navarre, futur Henri IV. C’est lui notamment qui va conseiller à Henri d’abjurer la religion protestante afin de pouvoir devenir roi.
1598, il devient surintendant général des finances, sorte de ministre de l’économie. Mais la mort d’Henri IV en 1610 à Paris va l’obliger à se réfugier au Château de Sully sur Loire et de Villebon avoir été démis de ses fonctions par Marie de Médicis.
En 2018, Stéphane Bern visite le tombeau avant un programme de restauration de l'ensemble.
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Article de Laurent Ridel, Historien et créateur du site : Décoder les Eglises et les Châteaux

Portrait de Viollet-le-Duc
Viollet-le-Duc, sauveur ou fléau des monuments historiques ?
Excellent connaisseur du Moyen Âge, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) est célèbre pour ses restaurations d’églises, de châteaux et de fortifications. La Cathédrale Notre-Dame de Paris ou les remparts de Carcassonne lui doivent leur silhouette. Néanmoins, son œuvre et sa pensée trouvent, aujourd’hui comme de son vivant, des détracteurs et des laudateurs.
Un architecte fasciné par l’architecture gothique
L’émergence de Viollet-le-Duc intervient à un moment favorable. Une partie de l’opinion française prend conscience de la perte irrémédiable de monuments anciens : abbayes, châteaux, palais, hôtels particuliers… Faute d’intérêt pour le patrimoine, faute d’argent pour engager des travaux, des édifices du Moyen Âge tombent en ruine ou disparaissent.
Alertée, la monarchie de Juillet (1830-1848) s’implique dans leur conservation et leur restauration. Dès 1830, elle met en place l’embryon d’une administration des monuments historiques. Son rôle : inventorier le patrimoine national, protéger ses éléments les plus menacés, voire les restaurer. Mais la restauration d’un monument du Moyen Âge nécessite des experts maîtrisant l’ancien art de bâtir. Eugène Viollet-le-Duc est l’une de ces perles rares.
Dès 1840, Viollet-le-Duc, âgé de seulement 26 ans, reçoit la mission de sauver l’abbaye de Vézelay. Chef d’œuvre roman, l’église risque en effet de s’écrouler. Cette nomination fait grincer les dents : le jeune homme n’a pas le curriculum adapté. Il a refusé d’entrer à l’École des Beaux-Arts, passage obligé pour tout architecte ambitieux. Il a préféré se former dans les ateliers des professionnels et sur le terrain. D’où plusieurs années de voyage en province et en Italie, à la découverte des monuments du passé. Autre défaut, Viollet-le-Duc n’a aucune expérience de la restauration. Malgré ces deux lacunes, c’est bien à lui que l’État confie le sort de Vézelay. Plus exactement, c’est Prosper Mérimée, écrivain, mais surtout inspecteur général des monuments historiques qui le choisit.
Prosper Mérimée connaît bien le jeune Eugène. Depuis longtemps amis, ils ont ensemble inventorié les richesses du patrimoine français au cours de tournées d’inspection. Au fil de cette fréquentation, l’inspecteur général des monuments historiques s’est rendu compte à quel fin connaisseur de l’architecture médiévale il avait affaire. À rebours des élèves des Beaux-Arts imprégnés de culture antique, Viollet-le-Duc admire l’œuvre du Moyen Âge, et par-dessus tout, les réalisations gothiques. À ses yeux, l’architecture gothique a plusieurs mérites :
- elle est nationale (c’est une invention française),
- elle est rationnelle (c’est un système de construction qui donne la primauté à la structure et non à la forme et à l’ornementation),
- elle est laïque (l’élite urbaine a principalement financé ou bâti les cathédrales). Ce point est contestable.
- Elle est flexible (elle s’adapte à différents types de monuments et à l’environnement local comme le climat ou les matériaux à disposition)
Cette passion, Viollet-le-Duc l’exprime notamment par la rédaction d’un colossal Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle. Publié de 1854 à 1866, l’ensemble se déploie en 10 volumes et intègre 3367 figures ! Cette encyclopédie fait encore autorité aujourd’hui.
Le passage de Viollet-le-Duc à Vézelay suffit à établir sa réputation. Il est mûr pour des chantiers plus importants.
Le restaurateur controversé d’églises et de châteaux
Nef centrale de Notre-Dame de Paris
En 1844, Viollet-le-Duc remporte avec l’architecte Jean-Baptiste Lassus le concours de la restauration de Notre-Dame de Paris. Les Parisiens vont découvrir le génie à l’œuvre. Au fur et à mesure du chantier, et surtout après la mort de Lassus, ils se rendent compte que Viollet-le-Duc a sa façon bien particulière pour restaurer les monuments. Parmi ses principes, l’unité de style.
« Chaque édifice, ou partie d’édifice, doit être restauré dans le style qui lui appartient non seulement comme apparence, mais comme structure » explique-t-il. Une règle qui se traduit par l’élimination des ajouts postérieurs, surtout quand ils ne sont pas médiévaux.
De cette idée, découle la suivante, plus provocante : « restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé un moment donné » (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, tome 8). Selon ce principe, le restaurateur peut s’autoriser à ajouter des éléments nouveaux afin que l’édifice s’approche de son idéal.
Cette doctrine est appliquée à Notre-Dame de Paris. Les sculptures manquantes sur la façade occidentale sont par exemple refaites. À la croisée du transept, la cathédrale retrouve la flèche qu’elle possédait avant la Révolution, mais dans un dessin différent.
Au-delà de la capitale, la nouvelle théorie en matière de restauration essaime un peu partout en France, car, nommé en 1853 inspecteur général des édifices diocésains, Viollet-le-Duc est amené à intervenir, au moins à émettre des avis, sur les chantiers de restauration de cathédrale. Or, ils se multiplient à partir du milieu du XIXe siècle.
Ses choix en matière de restauration valent à Viollet-le-Duc l’hostilité d’une partie de ses collègues, d’autant que le maître fait parfois preuve de mépris et d’intransigeance à leur égard. Plusieurs s’étranglent à l’idée que l'on confie des églises à cet athée anticlérical. Qui plus est à un architecte qui n’a pas fait l’École des Beaux-Arts. Plus généralement, on lui reproche d’avoir la main lourde dans ses interventions. Les tours du rempart de Carcassonne se hérissent d’inédits toits en ardoise. La cathédrale inachevée de Clermont-Ferrand reçoit une façade inspirée du XIIIe siècle, l’époque préférée du maître. À partir de la ruine médiévale de Pierrefonds, Viollet-le-Duc bâtit le château fort de ses rêves. L’artiste a pris la main sur le restaurateur.
Mais les critiques, les commandes abondent. Jusqu’en Suisse, où on lui demande d’intervenir sur la cathédrale de Lausanne. Amoureux de la montagne, il en profite pour se construire un chalet dans les Alpes. C’est dans cette maison qu’il meurt en 1879, à l’âge de 65 ans.
Passé la Première Guerre mondiale, l’architecte du XIXe siècle n’a plus la cote. Dès les années 1960, le service des Monuments historiques s’interroge sur la nécessité de dé-restaurer certains monuments qu’on lui a confiés. Extrémité à laquelle on se résout à Saint-Sernin-de-Toulouse où l’église abbatiale retrouve en 1995-1996 son état d’avant 1860, c’est-à-dire antérieur à l’intervention du controversé restaurateur.
La face cachée de Viollet-le-Duc
Cour intérieure du château de Pierrefonds
Réduire Viollet-le-Duc à un rôle de restaurateur ne serait pas faire justice à l’étendue de ses talents. Sa fascination pour le Moyen Âge lui fait explorer la cuisine, l’armement, les vêtements, la décoration et les meubles de cette époque. Si bien qu’à Pierrefonds, il conçoit ou inspire l’ensemble : des murs à la chaise. Parmi ces recherches sur les arts décoratifs se trouvent quelques graines de l’Art nouveau.
Architecte à part entière, il construit des bâtiments aussi divers que des églises (Saint-Denis-d’Estrées), des châteaux (Abbadia à Hendaye, Jaquesson à Châlons-en-Champagne) ou des immeubles parisiens (rue Condorcet, rue de Douai…). Toutefois, son projet pour l’opéra Garnier n’est pas retenu. Son rôle dans la conception de la statue de la Liberté est généralement oublié. C’est pourtant lui qui conseille au sculpteur Bartholdi, son ancien élève, d'employer des plaques de cuivre pour la fabriquer.
Sa contribution à la sauvegarde du patrimoine médiéval française lui donne aujourd’hui une image passéiste. Or, Viollet-le-Duc est aussi un théoricien de l’architecture de son temps. Un temps bouleversé par l’utilisation de nouveaux matériaux (fonte, acier), par de nouveaux besoins (gare, halle, hôtel de ville…) et par un boom économique (Révolution industrielle). Adepte du rationalisme, l’architecte parisien préconise l’édification de bâtiments où la fonction et la structure l’emportent sur le traitement formel et décoratif. Un programme inspiré de son idéal gothique et une leçon qui influença la révolution architecturale du XXe siècle. Des architectes modernes ont puisé dans ses livres comme Hector Guimard, Le Corbusier, Antoni Gaudí ou l’Américain Frank Lloyd Wright.
Depuis la fin des années 1970, centenaire de sa mort, Viollet-le-Duc retrouve quelques faveurs. Chacun convient que ce travailleur infatigable a laissé une œuvre immense, qu’elle soit écrite ou matérialisée dans la pierre. Son nom reste attaché à la restauration des monuments historiques au XIXe siècle. Au point qu’il est aujourd’hui beaucoup plus célèbre que les auteurs des cathédrales qu’il a sauvegardées.
Principaux chantiers de restauration :
- Collégiale de Clamecy
- Abbaye de Vézelay
- Basilique de Saint-Denis
- Cathédrale d’Amiens
- Cathédrale de Clermont-Ferrand
- Cathédrale de Carcassonne
- Cathédrale de Reims
- Cathédrale Auxerre - Saint-Étienne
- Cathédrale de Lausanne
- Abbaye Saint-Sernin de Toulouse
- Remparts de Carcassonne
- Remparts d’Avignon
- Château de Coucy
- Château de Pierrefonds
- Château de Roquetaillade
Article de Laurent Ridel, Historien et créateur du site : Décoder les Eglises et les Châteaux
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Gustave Louis Ganne est né à Buxières-les-Mines (Allier) le 5 avril 1862, fils d’un maître mineur, il est né dans une maison sur la place qui porte son nom. Un buste à son effigie a été offert par Jean Penet, sculpteur et peintre installé dans le village de Vallon-en-Sully. Son père meurt au fond d’une mine alors que Gustave n’a que 7 ans.
Sa mère décide alors de monter sur la capitale et il grandit à Issy-les-Moulineaux et fut élève à Saint-Nicolas d’Issy de 1869 à 1877. Après des études au Conservatoire national de Paris sous la direction, entre autres, de Massenet, il remporte un premier prix en classe d'harmonie en 1881. Louis Ganne se voit également décerner un second prix d'orgue dans la classe de César Franck. Il se rend célèbre en composant la musique de l'opérette Les Saltimbanques en 1899. Chef d'orchestre, il composera de nombreuses opérettes, musiques pour ballets, marches militaires et chansons populaires. Il fonde l'Orchestre de Monte-Carlo au Casino en 1905, il y fondera aussi les concerts « ganne » en 1910 dans une salle qui porte encore son nom.

Maison natale de Louis Ganne à Buxières les Mines.
Successivement Chef d’orchestre des bals de l’Opéra de Paris, du Casino de Royan, des tournées le firent acclamer bien au-delà de nos frontières : Afrique du Nord, Russie, Etats-Unis etc.. Il fût Président de la SACEM en 1907 et décoré de la Légion d’Honneur en 1914. Ses œuvres les plus connues :La Marche Lorraine , Les Saltimbanques, Hans le Joueur de Flûte
Il est président de la SACEM en 1907.
En 1914, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.
Décédé à Paris, le 13 juillet 1923, il est inhumé au Cimetière parisien de Saint-Ouen (93).
source: wikipedia & mairie de buxières les mines
Quelques œuvres
La Marche lorraine, paroles de Jules Jouy et Octave Pradels (1842-1930), créée par Marius Richard à l'Eldorado (théâtre)
Le Père la Victoire, paroles de Lucien Delormel et Léon Garnier, créée par Paulus, 1888
Opérettes
Les Saltimbanques, livret de Maurice Ordonneau, 1899
Hans, le joueur de flûte, opérette sur un livret de Maurice Vaucaire et Georges Mitchell, 1906
Rhodope, créé à Monte-Carlo en 1910.
La Belle de Paris, opérette de Lucien Boyer et Fernand Rouvray, Théâtre Apollo, 24 octobre 1921 2
Revues
Qui veut de l'amour, opérette sur un livret de Xanrof, 1899
Musique instrumentale
Andante et Scherzo pour flûte et piano
Le Chant du pâtre, pastorale pour clarinette et piano, 1893 - Réédition Sempre più Editions, 2012
Echo lointain, rêverie pour clarinette et piano, 1888 - Réédition Sempre più Editions, 2012
Le Val fleuri, mélodie pour saxophone alto et piano, 1888 - Réédition Sempre più Editions, 2012
Vieille chanson, fantaisie-gavotte pour cornet (ou trompette) et piano, 1888 - Réédition Sempre più Editions, 2012
Apparition, mélodie pour violoncelle et piano, 1904 - Réédition Sempre più Editions, 2012
Prière pour grand orgue - Réédition Sempre più Editions, 2012
Marche nuptiale pour orgue, 1898
Marche nuptiale pour orgue, arrangement pour quintette de cuivres de Jean-Louis Couturier, 2012, Sempre più Editions