- Détails
- Catégorie : Histoire
- Clics : 1589
Le Traité d'Arras : Une Étape Cruciale dans l'Histoire de France
Signé en 1435 entre le roi de France, Charles VII, et le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le Traité d'Arras marque un tournant décisif dans l'histoire de la France médiévale. Cet accord met fin à la guerre civile qui opposait les factions des Armagnacs et des Bourguignons, ouvrant ainsi la voie à une période de stabilité et de reconstruction. Ne pas confondre la Paix d'Arras signée en 1414 et le traité d'Arras en 1435.

Traité d'Arras original, visible lors d'une exposition temporaire sur les Arts sous Charles VII au musée de Cluny. Voir une vidéo sur ce sujet : Arts sous Charles VII
Contexte Historique
En 1435, le roi Charles VII, fort des victoires remportées grâce à Jeanne d'Arc, aspire à restaurer l'autorité royale sur le territoire français et à reconquérir les territoires perdus aux Anglais. Cependant, il réalise que la guerre civile avec les Bourguignons constitue un obstacle majeur à ses ambitions. De son côté, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, aspire à consolider ses possessions et à mettre un terme aux hostilités avec la France.
Négociations et Développements
Les négociations préliminaires, débutées en 1433, aboutissent à une rencontre entre les représentants des deux parties à Nevers en janvier 1435. Les pourparlers sont marqués par une atmosphère détendue, mais les Orléans posent une condition sine qua non : la libération de Charles d'Orléans, détenu en Angleterre depuis plusieurs années.
La mort soudaine du régent anglais, le duc de Bedford, en juin 1435, précipite les pourparlers. Face aux changements politiques et économiques en Europe, notamment le rapprochement entre les Français et l'empereur Sigismond d'Allemagne, Philippe le Bon décide de tourner le dos à son alliance avec l'Angleterre et de se rapprocher de la France.
La conférence d'Arras, qui débute en août 1435, réunit une assemblée impressionnante de personnalités européennes, dont des représentants de la France, de la Bourgogne, de l'Angleterre, ainsi que des dignitaires ecclésiastiques. Sous la médiation du légat pontifical, les négociations sont intenses, mais les Anglais finissent par quitter la conférence avant la signature du traité.

Cachets des différents protagonistes du traité d'Arras.
Les participants du traité d'Arras

Pour les Anglais
- John Kemp, archevêque d’York
- Henry Beaufort, cardinal
- John Holland, comte de Huntingdon
- Guillaume de la Pole, comte de Suffolk
- Walter Hungerford
- William Alnwick, évêque de Norwich
- Thomas Rodborne, évêque de St David’s
- William Lyndwood, garde du sceau privé
- Sir John Radcliff, sénéchal d’Aquitaine
- John Popham, chevalier
- Robert Shotesbrook, chevalier
- William Sprever, docteur en droit
- Pierre Cauchon, évêque de Lisieux
- Jean de Rinel, secrétaire du roi
- Nicolas de Mailly, bailli de Vermandois
- Robert le Jeune, bailli d’Amiens
- Guillaume Erard, docteur en théologie
- Nicolas Fraillon, archidiacre de Paris
- Raoul Roussel, docteur en droit, trésorier de Rouen
- Thomas de Courcelles, ambassadeur de Paris
- et leurs prisonniers, duc d’Orléans, comte d’Eu
Pour les Français
Représentant Charles VII :
- Charles Ier, duc de Bourbon (chef d’ambassade titulaire et beau-frère du duc de Bourgogne)
- Regnault de Chartres, archevêque de Reims, chancelier de France
- Arthur de Richemont, connétable de France
- Arnold, duc de Gueldre
- Charles Ier, comte de Nevers
- Richard, comte d’Étampes
- Antoine, comte de Vaudémont
- Engelbert Ier, comte de Nassau
- Catherine, Damoiseau de Clèves
- Jean, évêque de Liége
- Jan van Gavere, évêque de Cambrai
- Évêque d’Arras
- Évêque d’Auxerre
- Seigneur de Crévecoeur
- Seigneur de Charny
Pour la Bourgogne :
- Duc Philippe de Bourgogne
- Chancelier Nicolas Rolin
- Antoine Ier, seigneur de Croÿ
- Hugues de Lannoy, seigneur de Santes
- Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol
- Jean II de Luxembourg, comte de Ligny
- Seigneur de Roubaix
Parmi les 58 personnes qui assistèrent à la présence des Français, Guidon VII, seigneur de la Roche Guyon, et Gilles de Duremont, abbé de Fécamp, étaient peut-être également présents.
Clauses Principales et Conséquences
Le traité d'Arras, signé le 21 septembre 1435, comporte plusieurs clauses cruciales. Charles VII reconnaît sa responsabilité dans l'assassinat du duc Jean sans Peur et cède plusieurs territoires au duc de Bourgogne, marquant ainsi une reconnaissance mutuelle de leurs autorités respectives.
Ce traité met fin à la querelle entre les Armagnacs et les Bourguignons, permettant à la France de se concentrer sur la reconquête des territoires occupés par les Anglais. Les villes cédées par Charles VII seront ultérieurement rachetées par Louis XI pour éloigner les Bourguignons de Paris.
Le Traité d'Arras représente un tournant majeur dans l'histoire européenne, marquant la fin d'une période de conflits internes en France et ouvrant la voie à de nouveaux développements politiques et territoriaux.
- Détails
- Catégorie : Histoire
- Clics : 5698
La Parguerie tire son origine du nom de la ville de Pragues sujette alors à la rébellion régulière des vassaux envers le roi.

Château de Jean de Dunois à Châteaudun
Dunois se mêle pendant un temps assez court à la guerre de Praguerie, qui initialement est une guerre des vassaux du roi Charles VII contre ces réformes militaires dont le but était d'arrêter les violences faites par les « écorcheurs », sorte de mercenaires dans le Poitou principalement. Le roi propose de payer à ces anciens soldats, devenus mercenaires pour survivre, une solde d'un mois et propose de les envoyer en Normandie pour s'occuper des Anglais. Il envoie également son fils pour faire cesser rapidement les exactions.
Mais le 2 novembre 1439, aux états généraux d'Orléans , le roi édicte une ordonnance de réforme militaire, qui place de facto le roi comme le seul légataire pour lever une armée et des taxes. Charles VII tente en fait de construire un Etat central. Il interdit aux hommes d'armes de se battre et de piller les villages , ils doivent donc rester en garnison. En cas de désobéissance, le roi veut les condamner en « lèse majesté » qui est un des cas juridiques les plus graves, ayant des sentences comme la peine de mort. Cette ordonnance est acceptée par les députés et de ce qu'on pourrait appeler « le conseil d'Etat », y compris du Duc d'Orléans.
En 1440 , le Roi envoit le fidèle Richemont faire une inspection des troupes à Blois, ce qui est une nouveauté pour l'époque et raidit les relations entre les vassaux et le Roi.
La Praguerie part principalement du Poitou. On trouve comme principaux instigateurs : le Dauphin qui a pour mission du roi de faire arrêter les exactions dans le Poitou, le Duc Charles de Bourbon qui est le principal instigateur et qui possède le Beaujolais, le Bourbonnais , l'Auvergne et la Marche, le Duc Jean II d'Alençon qui se sent lésé , le Bâtard d'Orléans, le comte de Vendôme et sans surprise l'ancien favori ( de 1427 à 1433 ) du roi La Trémoille ">Trémoille , seigneur du Poitou, connu depuis longtemps comme un instigateur et une personne très complexe.

De l'autre côté, on a Charles VII, Richemont et Charles du Maine. Chacun des instigateurs avait une bonne raison de s'attaquer au roi : le Dauphin âgé de 17 ans vivait assez mal la liaison de Charles avec Agnès Sorel et surtout le fait que le roi ne voulait pas lui accorder des titres qui lui étaient dus. Dunois, semble t'il, s'inquiète du sort de son demi-frère Charles d'Orléans, toujours aux mains des Anglais et il reproche au roi de ne pas faire le nécessaire pour le faire libérer, le Duc II d'Alençon se sent lésé malgré tous les services accomplis pour le roi, c'est d'ailleurs lui qui va convaincre le Dauphin en lui promettant de mettre sous tutelle Charles VII et de lui laisser la place, et La Trémoille ">Trémoille est toujours dans sa lutte intestine avec Richemont que ce dernier avait tenté d'assassiner dans son lit.
La rébellion est cependant matée assez rapidement par le roi, il demande par ailleurs à des villes comme Reims de ne pas s'ouvrir au Dauphin ou à toute autre armée quelle qu’en soit la raison sans autorisation du roi. Accompagné de 800 hommes d'armes, de 2000 archers et de canon, il reprend assez vite les citadelles prises par les conjurés.
Le 17 juillet 1440 à Cusset est signé un traité mettant fin à la rébellion, c’est là qu’est née la légende des "chiens verts" : le roi Charles VII montre à son fils les canons de la ville en lui précisant « Voici mes fidèles chiens verts », en effet les canons en bronze deviennent vert avec le temps. Il pardonne cependant à la plupart , sauf La Trémoille ">Trémoille malgré la demande du Dauphin, des seigneurs et le dauphin obtient le Dauphiné. Cependant s’il pardonne aux plus hauts gradés dont le Duc d'Orléans par courrier royal, il n'hésitera pas à faire écarteler plusieurs hommes d'armes notamment à Saint-Maixent . Il fait exécuter par noyade Alexandre de Bourbon, compagnon de Jeanne d'Arc, pour avoir notamment été le chef de bande des « écorcheurs » du Poitou.
Enguerran de Monstrelet : « « Survinct le roy en la ville de Bar-sur-Aube, auquel lieu vint devers luy le Bastard de Bourbon qui avoit sous luy à son commandement une très grosse compaignie de gens d'armes… », rapporte le chroniqueur Enguerrand de Monstrelet. « Mais quand il fut advenu audit lieu de Bar, il fut accusé d'aucuns crimes devers le Roy ». Un jugement est fait et il est condamné, il est considéré comme le chef de bande des « écorcheurs » auquel le roi avait sommé d’arrêter les exactions sous peine de lèse majesté.
« Après fut mort […], fuct tiré de ladicte rivière et mis en terre saincte… » Pour sa lignée royale le roi fait sortir le corps de l'eau et par la suite une chapelle expiatoire sera élevée par ses compagnons d'armes sur un contrefort du pont de l'Aube. Le pont et la chapelle sont détruits en 1940 pour retarder l'avancée allemande.
- Détails
- Catégorie : Histoire
- Clics : 14733
Louis d'Orléans est assassiné le 23 novembre 1407 à Paris, il est assassiné dans la rue du Vieille Temple à l'angle de la rue des Poulies , située entre l'Hôtel Saint-Pol où se trouvait le roi et l'Hôtel Barbette où résidait Isabeau de Bavière.
Cet assassinat politique oeuvré par le duc de Bourgogne eu un retentissement certain, d'autant que Jean sans Peur se vanta du meurtre allant jusqu'à dire que le roi devrait le remercier de l'avoir fait tuer. Jean Petit, au service du duc, fit un texte de justification de ce meurtre. Les princes de France, réunies dans un conseil, veulent condamner le duc de Bourgogne, mais redoutant un conflit majeur entre le duché de Bourgogne et le Royaume de France, ils essayent en vain d'apaiser la situation. Valentine de Visconti femme de Louis d'Orléans, ainsi qu'Isabeau de Bavière, tentèrent de faire condamner le commanditaire du meurtre, en vain. La première se réfugia au château de Blois tandis qu'Isabeau de Bavière partie un temps au château de Vincennes.
Ce meurtre aura aussi un impact politique et militaire majeur, alors que le conflit entre les Anglais et les Français était dans une forme d'apaisement incertain, ce meurtre qui va lancer le conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons va permettre aux Anglais de reprendre du terrain notamment après Azincourt en 1415.
Jean sans Peur est assassiné au Pont de Montereau en 1419, par les partisans de Charles futur Charles VII, peut-être avec son accord et volonté, tandis que le fils du duc d'Orléans, Jean de Dunois, va devenir le Restaurateur de la Patrie en reprenant la Normandie et la Guyenne aux Anglais. C'est seulement en 1435 que le conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons prendra fin avec Philippe le Bon et Charles VII.
Impasse des Arbalétriers dans le 3ième arrondissement de Paris. Cette impasse donnait vers l'hôtel de Barbette et le camp d'entrainement des Arbalétriers ( d'où son nom ).
Voir aussi
Basilique de Saint-Denis - Charles VII - Meurtre de Jean sans Peur - Isabeau de Bavière - Comte de Dunois - Château de Châteaudun
Le meurtre de Louis d'Orléans, un tournant dans la guerre de Cent Ans et dans la vie de Charles VII
1407, le 23 novembre , Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI, père de Jean de Dunois et oncle de Charles, est assassiné devant l'Hôtel de Barbette dans la rue Vieille-du-Temple, à Paris, proche de l'Hôtel Saint-Pol. Il sortait d'une visite rendue à la reine Isabeau qui venait d'accoucher de Philippe de France mort quelques jours après.
C'est d'ailleurs cette visite qui lance une théorie sur une relation entre le duc d'Orléans et Isabeau de Bavière, certains iront même à dire que Isabeau accoucha d'un Philippe qui serait en fait une fille qui sera envoyée plus tard à Domrémy… bien évidemment tout cela ne s'appuie sur rien, juste des élucubrations fantaisistes de journalistes en mal de reconnaissance médiatique. Il faut remarquer que les sources de rumeurs d'une relation entre Isabeau et Louis d'Orléans sont à l'origine des proches du duc de Bourgogne qui a fait assassiner le duc d'Orléans, en terme de crédibilité , il y a mieux.
On peut souligner que le duc d'Orléans partage avec le duc Jean de Berry et le duc de Bourgogne le Conseil de la Régence. Cependant Jean de Berry et Louis d'Orléans sont des fidèles de Charles VI alors que Jean sans Peur tente de prendre seul la régence, voir se sent légitime à lui succéder, on est dans une forme de guerre de sucession avant l'heure tant l'issue est incertaine.
Le meurtre de Louis d'Orléans vient notamment après que ce dernier réussit à évincer, le 28 avril 1407 , du Conseil du roi vingt-six partisans de Jean sans Peur sur les vingt-huit présents , réduisant de facto l'influence du duc auprès du roi.
Assez rapidement Jean sans Peur va préparer son plan machiavélique pour l'assassiner.
En effet à la fin juin de l'année 1407, il verse le 8 août 1407 à Lille 100 écus à Raoul d'Anquetonville son homme de main désigné, et 1 500 écus à Lourdin de Saligny, homme de confiance de Jean Sans Peur, à déposer dans un lieu secret dans Paris qui serait l'Hôtel de l'Image Notre-Dame. Il appartient à Robert Fouchier. Le 14 novembre 1407, un courtier de maison nommé Pierre d'Asignac, se met d'accord avec l'épouse Fouchier pour louer l'hôtel jusqu'à la Saint-Jean-Baptiste suivante, moyennant la somme de seize livres parisis.
Le 23 novembre 1407, Thomas de Courteheuse, valet du roi et complice des Bourguignons, vient à la rencontre de Louis d'Orléans prétextant que le roi Charles VI le demande. Louis est alors à l'hôtel de Barbette en compagnie d'Isabeau de Bavière en repos après son accouchement.
Entre 20h et 21h, il décide de venir à la rencontre du roi qui se trouve à l'Hôtel Saint-Pol à quelques centaines de mètres. Dans l'angle de la rue des Poulies, aujourd'hui disparue, malgré sa garde rapprochée d'un dizaine de personne, de son page Jacob de Merré, de valets et de piquiers, et de plus de 600 soldats dans tout Paris, ils ne peuvent faire face à l'attaque surprise de dix-huit à vingt agresseurs. Sa garde est rapidement mise hors d'état de nuire, son page tué sur place et Louis d'Orléans surpris réagit en expliquant " je suis le duc d'Orléans", l'un des agresseurs lui répond : " c'est lui que nous voulons !"

On le retrouvera quelques minutes plus tard avec des plaies à la tête et son bras droit quasiment coupé : "à savoir de deux plaies sur la tête, l'une prenant de l'oeil et alant jusques au-dessus de l'oreille droite et l'autre prenant de l'oreille et alant jusques près de l'autre oreille. Lesquelles plaies étaient si énormes que la tête était toute fendu et que toute la cervelle en sortait. Aussi son poing était coupé tout hors du bras entre le pousse et la première joincte du bras. Ainsi que son bras droit était rompu tant que l'os principal sortait dehors au droit du coude, auquel le bras avait une grande plaie." selon la description du prévôt de Paris, Guillaume seigneur de Tignonville.


Le corps du duc est temporairement placé la nuit dans l'église du monastère des Blancs-Manteaux, érigée au XIII siècle par les Servites de Marie. Puis le lendemain lors d'une cérémonie officielle il est inhumé dans l'église des Célestins.
Rapidement est diligenté une équipe pour mener l'enquête, elle conduit vers le couple Fouchier, qui ne semblait pas cependant être complice du meurtre. Il est ordonné de fermer toutes les portes de Paris.
L'enquête fut rondement menée mais sera vite stoppée le lendemain, le 24 novembre, après l'aveu du duc de Bourgogne dans l'Hôtel de Nesle au roi de Sicile et le duc de Berry qu'il avait fait tuer le duc : "que, par l'introduction du diable, il avait fait faire cet homicide", le même jour Jean sans Peur renouvelle son aveu devant le conseil. Le lendemain il tente de revenir au conseil et il est invité à partir, pris de panique il décide de quitter Paris avec six de ses hommes et partent par la porte de Saint-Denis.
otographies
- Détails
- Catégorie : Histoire
- Clics : 8743
Auld Alliance - Vieille Alliance
La Auld Alliance, appelée aussi la Vieille Alliance, est initialement un accord entre le royaume d’Ecosse, le royaume de France et le royaume de Norvège, dont le but était de lutter contre le royaume d’Angleterre, ennemie commun aux trois nations.
Si selon la légende pourrait avoir origine le roi Achauis et les Francs en 768, c’est l’accord du 23 octobre 1295, signé le 23 février 1296 par le parlement Écossais, entre la représentation de John Baliol et Philippe le Bel qui va initier la Auld Alliance avec une réalité concrète sur le terrain. Ce traité va très probablement permettre de limiter l’invasion Anglaise en France car toujours sujette à une attaque écossaise, obligeant les Anglais à se préserver et lutter sur deux fronts distincts dont un sur l’île.
Château des Stuarts, Aubigny sur Nère, lieu symbolique de la Auld Alliance aujourd'hui.
Cette alliance aura un impact jusqu’au XIXe siècle, même si le traité est révoqué, en partie, officiellement le 6 juillet 1560. Encore aujourd’hui pour l’Ecosse la Auld Alliance a une importance majeure dans l’histoire du royaume, d’autant que la possibilité d’une future indépendance qui doit être voté par un référendum après le traité d’Edimbourg le 12 octobre 2012, a mis en avant un français, Christian Allard, qui réside en Écosse depuis plus de 25 ans, devenu député de cette assemblée régionale qui pourrait donc devenir une assemblée nationale, Christian Allard s’est déjà exprimé en faveur de l’indépendance de l’Écosse ; même si la Auld Alliance n’a évidemment aucun effet direct puisque caduque, il existe encore aujourd’hui une persistance dans l’imaginaire Écossais.
La Auld Alliance, quoique oubliée relativement en France, est fêtée encore aujourd’hui principalement à Saint-Germain-en-Laye, qui a vu le dernier roi catholique d’Écosse et d’Angleterre y finir ses jours alors en exil, et surtout à Aubigny.
Sites divers : Site sur la bataille de Flodden - Bar Auld Alliance à Paris - site non officiel à Aubigny - Château de Cherveux - Château de la Verrerie
Les grandes dates ( liste non exhaustive )
768, le roi Achauis et les Francs en 768 signent un premier accord ( légende ).
1295, 23 octobre, et confirmé par le parlement le 26 févrrier 1296, la Auld Alliance est signée entre la représentation de John Baliol et Philippe le Bel qui va initier la Auld Alliance avec une réalité concrète sur le terrain.
Fac-similé du traité de la Auld-Alliance du 23 octobre 1295.
1326 : Robert le Bruce renouvelle l'alliance, avec le traité de Corbeil par précaution. Une précaution qui se révéla nécessaire après qu’Edouard III entrepris la conquête de l’Ecosse.
1336 : le roi d’Ecosse David II alors en exil en France après avoir été déposé par le roi d’Angleterre, obtient du roi de France une aide financière et logistique.
1346 : dans le cadre du traité l’Ecosse envahit l’Angleterre alors que la France est attaquée par l’Angleterre dans ce qui deviendra la guerre de Cent-Ans. Les écossais sont cependant défaits à la bataille de Neville’s Cross le 17 octobre 1346.
1385 : Jean de Vienne tente d’envahir l’Angleterre avec l’aide de 180 navires. L’invasion est un échec, principalement par un manque de coordination entre les troupes Écossaises et Françaises.
1418 : Jean sans Peur, duc de Bourgogne, tente des négociations avec Archibald Douglas qui lui promet de lui envoyer 4000 soldats, ce qui ne fut pas fait peut-être pour avoir été Duc de Touraine par Charles VII. Source L10
1419 : première vague de troupe Écossaise qui débarque à la Rochelle, c'est de ce premier corps expéditionnaire d'où débarque John II Stuart de Darnley qui recevra plus tard le territoire d'Aubigny sur Nère. ( En partie Source L10 )
1419, 17 mai : le dauphin futur Charles VII choisi pour sa garde personnelle un contingent de 150 hommes d’Armes et 300 archers commandés alors par William Douglas (source L10). Cette garde écossaise restera en activité jusqu’en 1830.
1421, janvier : John Stuart Buchan et Archibald Douglas débarquent à la Rochelle avec 6000 écossais, c’est la deuxième grande vague de renfort Écossais. Source L10 p996
1421 : Le 21 mars, à la bataille de Baugé l’armée anglaise du duc de Clarence est battue face à l’armée franco-écossaise de Motier de la Fayette et du comte Écossais John Stuart de Buchan. Les Écossais sont largement récompensés, John Stuart est notamment fait connétable par Charles VI.
1423 : John Stuart de Buchan est présent lors du siège de Meulan par les Anglais, la ville est reprise par les Anglais alors que John Stuart attendait des renforts de Tanguy du Chastel. Ce qui valut une discussion violente entre ces deux officiers « grande tançon entre lui et Tanneguy et grosses paroles » ( source : Tanguy du Chastel, l’homme de Montereau )

1423, 31 juillet : Bataille de Cravant, les Écossais perdent 3000 hommes selon les Bourguignons. John Stuart de Darnley dû se rendre au sire de Chastelux : source L10
1424 : la dernière vague de troupe Écossaise de grande ampleur arrive à la Rochelle, comptabilisant environ 15 000 Ecossais depuis 1421, composé pour deux tiers d’Archers et un tiers d’hommes en armes. source L10
1424, 17 août : Bataille de Verneuil (actuellement Verneuil-sur-Avre ). Les Écossais sont massacrés dans une bataille qui a vu pourtant la suprématie des Long Bow Anglais décliner.
1428, 17 juillet : accord entre le roi d’Ecosse et Charles VII pour marier la fille du roi d’Ecosse, Marguerite, avec le futur Louis XI.
1429, 12 avril : bataille des Harengs à Rouvray-Saint-Denis, John Stuart Darnley est tué.
Période Jeanne d'Arc
1429, 5 mai : Hugues Kennedy participe au conseil de guerre avec le Comte de Dunois et Jeanne d’Arc dans le cadre de la reprise des Tourelles à Orléans. On sait donc que les Écossais sont présents lors du siège d’Orléans et à la fin du siège.
1429, 18 juin : Bataille de Patay le 18 juin 1429, Patrick Augilvy ( vicomte d’Angus ) à la tête des troupes Écossaises ,après la mort de John Stuart Darnley, défont, avec Jeanne d’Arc, La Hire, Dunois, Gilles de Rais et le Duc d’Alençon, les archers Anglais ; Talbot est capturé.
1429, 14-16 août : La Bataille de Montepilloy, les archers Écossais commandés par Patrick Augilvy ( ou Ogilvy ) luttent notamment contre les archers Picards valant à ses derniers les félicitations du Duc de Bedford alors présent.
1430, début mai : Vaires sur Marne, La dernière victoire de Jeanne d'Arc, la capture de Franquet d'Arras, proche de Lagny-sur-Marne, Hugh Kennedy de Ardstinchar combat au côté de Jeanne d’Arc et écrasent le bourguignon Franquet d’Arras. Source
1432, du 7 juin au 10 août 1432, Hugues Kennedy participe à la libération du siège avec Dunois contre Bedford qui assiège Lagny-sur-Marne. source Vallet Viriville, charles VII Tome 2
1439, Thomas Huston , chevalier écossais, vient dans le cadre de la Vieille Alliance combattre au côté des Français. Lors du siège de Meaux, entre le 20 juillet et le 10 Août 1439 , le chevalier écossais est récompensé et obtient le domaine de Torcy, il y meurt en 1472.
1450, 15 avril : Bataille de Formigny, Robert Cunningham participe à la victoire au côté du Duc de Bretagne Arthur de Richemont contre les Anglais avec à leur têteThomas Kyriell.
1465, 16 juillet : La bataille de Montlhéry devant le Château de Montlhéry entre Louis XI et la Ligue du Bien public. Les écossais y participent.
1470 : Construction du château de Cherveux par Robert Cunningham capitaine de la garde écossaisse au service de Louis XI. ( source )
1477, Janvier : Charles VIII reprends la devise royale écossaise : « Si Deus Pro Nobis, Quis Contra Nos ? » : Si dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
1513, 9 septembre : Bataille de Flodden, dans le cadre de la « vieille alliance » Jacques IV Stuart déclare la guerre aux Anglais alors en opération dans les alentours de Cambrai. Cette déclaration de guerre oblige l’Angleterre d’Henry VIII à dégarnir ses positions contre le roi de France Louis XII. L’invasion de l’Angleterre se solde par un échec des écossais à la meurtrière bataille de Flodden ( 14000 morts principalement écossais ) : Matthieu Stuart, comte de Lennox et seigneur de Darnley, est tué ainsi que le roi d’Écosse, Jacques IV Stuart.
1560, 6 juillet : Le traité d'Edimbourg est signé, il proclame le protestantisme comme religion d'état. Les Français sur place pour aider l'Ecosse sont expulsés, Marie Stuart est mise en résidence surveillée, Elizabeth Ière l'élimine en 1587 dans un procès pour trahison qui est en réalité une éxécution politique.
Fin officielle de la Auld Alliance, mais les relations entre la France et l'Ecosse n'ont jamais totalement été dissoute.
Musique écossaise dont certaines sont très anciennes à Chinon.