Jeanne d'Arc à Neufchâteau
Ville fortifiée la plus proche de Domremy, environ 11km, Neufchâteau fut le lieu de refuge de la famille d'Arc, probablement lors d'une période de quelques jours s'étalant entre 1423 et 1428. Jules Quicherat, ainsi que S Luce, estiment qu'elle fut présente en 1428 lors l'expédition d'Antoine de Vergy contre Vaucouleurs dans la seconde quinzaine de Juillet 1428. Ils logèrent chez une "bonne dame" dite de La Rousse, probablement l'aubergiste dont le lieu à Neufchâteau est aujourd'hui inconnu, mais très probablement à l'intérieur de l'enceinte médiévale.
On sait, selon les témoignages au procès de réhabilitation, qu'il y avait une de ses marraines : Jeannette, veuve de Thiesselin de Vittel, néanmoins il semble qu'elle ne logea pas chez elle. On sait qu'elle resta probablement que quatre jours à Neufchâteau selon le témoignage de Jean Morel, laboureur comme Jacques d'Arc, à Greux. Il est possible qu'elle y soit revenue à plusieurs reprises sans qu'on en connaisse réellement les périodes et la durée. Il faut noter qu'au Moyen-Âge le rôle des parrains étaient relativement importants : Les textes de l’autorité ecclésiastique rappellent régulièrement la fonction religieuse du parrainage, inchangée depuis son institution : « Ils [les parrains] étoient comme des surveillans qui devoient instruire ou faire instruire leurs filleuls de ce qui regarde la religion, et veiller à ce qu’ils ne s’écartassent pas de la Foi, et qu’ils fussent élevés dans la crainte du Seigneur » (Babin, 1735, 292).(2)
On peut supposer que le choix de Neufchâteau, à la différence de Vaucouleurs dont dépendait Domremy, est plus lié à une distance moindre et probablement aussi parceque Vaucouleurs fut sujet à plus de siège ou d'incertitude.
Les témoignages au procès de réhabilitation :
- Gérardin d'Épinal, laboureur, demeurant audit Domremy,âgé de soixante ans environ, seizième témoin produit dans cette cause d'inquisition, juré et interrogé audit Domremy l'an et le vendredi mentionné plus haut
"requis déclara que cette Jeanne à l'époque en question séjourna un peu de temps à Neufchâteau et, à ce qu'il lui semble, avec son frère Jean d'Arc (4), depuis prévôt de Vaucouleurs ; elle gardait les animaux de son père, et elle partit de la demeure paternelle, car il lui était pénible, à ce qu'elle disait, de demeurer là. Ne sait rien d'autre."
- Jeannette Thévenin
"Requise déclara que Jeannette fut toujours à Neufchâteau dans la compagnie de son père, comme elle le vit."
- Déposition d'Etienne de Syonne
"Requis déclara avoir entendu dire par plusieurs que cette Jeannette alla à Neufchâteau dans la maison d'une femme honnête, appelée la Rousse, à cause des bandes armées ; et elle était toujours en compagnie de son père et des autres dudit village, qui s'étaient réfugiés là." On comprend que c'est probablement l'entièreté du village qui s'est réfugié à Neufchâteau.
- Déposition de Hauviette, femme Gérard
"Il arriva que Jeannette s’en fut à Neufchâteau. Je puis jurer qu’elle y fut toujours avec son père et sa mère. Moi aussi j’étais alors à Neufchâteau, et je ne cessai pas de la voir". Son témoignage semble indiquer Jeannette, prénom usuelle lorsqu'elle était encore enfant, fut régulièrement à Neufchâteau, peut-être pour des raisons sécuritaires mais aussi on peut le supposer pour des raisons familiales.
Le Mouzon, avant de se jeter dans la Meuse.
Son témoignage lors du procès de Condamnation à Rouen le 22 février
"Elle parla aussi de sa retraite à Neufchâteau, et dit que tant qu'elle fut dans la maison de son père, elle s'occupait des soins du ménage, et n'allait pas (communément) aux champs garder les brebis ou le bétail (14). "
- L'INTERROGATEUR: "Vous confessiez-vous tous les ans ?"
JEANNE : "Oui, à mon propre curé, et quand le curé était empêché, à un autre prêtre. Quelquefois aussi, deux ou trois fois, je pense, je me suis confessée à des religieux mendiants. C'était à Neufchâteau. Je communiais à la fête de Pâques".
Eglise Saint-Nicolas de Neufchâteau.
sources : http://www.stejeannedarc.net, rôle des parrains en Bretagne