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- Catégorie : Chapelles des Templiers
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Commanderie d' Avalleur , Chapelle des Templiers
Située près de Bar-sur-Seine dans l'Aube, la chapelle d'Avalleur est un vestige majeur de l'histoire templière. Fondée au milieu du XIIe siècle, vers 1170, cette commanderie fut probablement l'une des plus importantes de France. Sa chapelle, reconnaissable à son architecture épurée, a été édifiée au début du XIIIe siècle ( entre 1210 et 1220 ), témoignant de l'époque où la puissance territoriale des Templiers s'étendait jusqu'aux portes de Troyes.

Informations pratiques :
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Adresse : Grande rue, 10110 Bar-sur-Seine
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Téléphone : 03 25 29 94 43
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Office du tourisme :
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Heures de visite en 2025 du mois de Mai à Octobre, voir le site officiel avant toute visite car les informations sont à jour lors de la mise en ligne : VISITEURS INDIVIDUELS Visite libre | Gratuit du mardi au dimanche de 10 h à 18 h - Visite guidée | 5 € du mardi au dimanche à 11 h et 15 h (durée 1 h 30)
Pour en savoir plus :
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Consultez le site officiel et l’office du tourisme pour préparer votre visite ou en savoir davantage sur ce patrimoine exceptionnel et l’histoire templière champenoise.
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D’autres chapelles templières et châteaux sont également à découvrir dans la région, notamment celui de Bar-sur-Seine à moins de 4 km du site.
Ce texte synthétise les principales étapes historiques, les particularités architecturales et des informations pratiques pour explorer ce lieu emblématique des Templiers en France.
Voir aussi. Chapelles des Templiers - le Château de Bar sur Seine qui se trouve à moins de 4km.
Histoire de la commanderie :
La première mention écrite de la commanderie date de 1172 dans un cartulaire, bien que son existence réelle puisse remonter jusqu’en 1167. Dès 1174, les Templiers bénéficient de nouveaux droits, comme l’usage du moulin de Besace, et reçoivent beaucoup de donations, particulièrement de terres offertes par des seigneurs locaux (notamment à Essoyes en 1204, puis de nouvelles donations en 1205 et 1207). Le logis semble donc être construit vers 1170 et seulement vers 1210-1220 la chapelle que nous voyons.
Le dernier templier d’Avalleur fut Chrestien de Bissey, reçu dans l’ordre en 1293. Ce dernier fut arrêté lors de la fameuse arrestation du vendredi 13 octobre 1307 sur l’ordre de Philippe le Bel, transféré puis emprisonné à Paris au Temple.
Description architecturale :
La chapelle d’Avalleur est rectangulaire, à chevet plat, longue de 25 mètres et large de 6 mètres, selon un style typique templier : simplicité, robustesse, et une grande légèreté visuelle. Trois croisées d’ogives soutiennent la nef unique, reposant sur des culs-de-lampe sculptés de motifs végétaux ou de figures humaines, courants dans l’art templier.
À la différence de celles de Seine-et-Marne (ex : Saint-Martin-des-Champs, Coulommiers), la chapelle d’Avalleur se distingue par ses contreforts Champenois ou Bourguignons — et par l’absence d’arc de décharge, remplacé par un mur à ressauts. Sa charpente à chevrons d’origine est encore en grande partie visible. Quelques traces de fresques médiévales subsistent également.
Sur la façade nord figure le blason de Jacques de Souvré, commandeur de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1616. Une citerne ancienne, visible, servait à récolter l’eau.
L’évolution du site après les Templiers :
Après la dissolution de l’Ordre, les bâtiments conventuels sont remaniés par les Hospitaliers à la fin du XVe siècle : murs pignons d’origine, ornés de décors caractéristiques, et le logis porte les armes de Jean de Choiseul, commandeur d’Avalleur (1510-1526).
À la Révolution française, la commanderie est confisquée et en partie dégradée puis vendue à des exploitants agricoles — deux tours et une bergerie disparaissent à ce moment.
On notera par exemple des petites différences par rapport aux chapelles de Saint-Martin des Champs, Commanderie Templière, Ferté-Gaucher ou la Commanderie des Templiers à Coulommiers :
La première différence flagrante ce sont les contreforts de types normands pour celles de Seine-et-Marne ( à simples ressauts sur toute la longueur du contrefort ) alors que celle d'Avalleur est dans un style de contreforts Champenois ou Bourguignons. L'autre point c'est l'arc de décharge présent dans celle de Saint-Martin-des-Champs alors que celle d'Avalleur n'en possède pas comme celle de Coulommiers qui pour cette dernière possède à la place un mur à ressauts. Les tourelles pour monter à l'étage supérieur sont très similaires, mais on a des différences notamment pour le toit et la base, par exemple celle d'Avalleur possède un surplomb renforcé au même niveau que les autres contreforts, ce qui n'est pas le cas des deux autres totalement rectilignes.
Ces différences, quoique minimes, peuvent induire des époques de constructions différentes et d'architectes différents sur des plans cependant très proche. Il est donc probable qu'il existait un plan similaire, mais qui était adapté aux régions, matériaux et ouvriers disponibles sur place avec des qualifications proches, mais à la conception adaptée.
La commanderie en quelques points essentiels
Origines et contexte médiéval
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La commanderie d’Avalleur est fondée dans le contexte des croisades et de la réforme de l'Église à la fin du XIe, début du XIIe siècle. Les Templiers naissent pour défendre les Etats latins créés après la prise de Jérusalem en 1099.
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La commanderie, contrairement à l'image d'une forteresse, était en fait une exploitation rurale, une grande ferme destinée à gérer les terres offertes par des seigneurs. Elle permettait de financer les actions de l'ordre du Temple en Orient.
Développement architectural
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Le domaine s’étendait au début du XIVe siècle sur 650 hectares de terres et 880 hectares de forêts. Le site avait autorité sur plusieurs maisons secondaires gérant la viticulture, l’agriculture et l’élevage.
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Les principaux bâtiments datent de la fin du XIIe siècle et du début du XIIIe : le logis (fin XIIe), la chapelle (1210-1220, datée par dendrochronologie), une cuisine récemment découverte, une citerne et vers le XIIIe siècle, le développement des autres structures essentielles.
Vie quotidienne et évolution
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Les Templiers qui vivaient sur place étaient essentiellement des frères paysans (habillés de noir), et non des chevaliers (habillés de blanc). Une petite communauté vivait sur place, avec une domesticité importante de paysans travailleurs.
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À l’emplacement actuel du logis, la pièce était probablement le réfectoire. Les frères y prenaient leur repas et y dormaient à l’étage, avec une dizaine d’individus recensés lors de l’arrestation des Templiers.
Sources archivistiques
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Peu de sources directes templières subsistent, car les archives ont été confisquées en 1307 lors de la chute de l'ordre sous Philippe le Bel. L’essentiel des informations provient de rapports hospitaliers des XVIIe et XVIIIe siècles, avec des descriptions pièce par pièce lors des visites du Grand Commandeur de France.
Transitions et propriétaires
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Suite à la dissolution de l’ordre du Temple en 1312, l’ordre des Hospitaliers reprend la gestion des biens templiers. Les Hospitaliers poursuivent la gestion du site, poursuivant les activités agricoles et patrimoniales.
Restauration et gestion moderne
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Le département de l’Aube acquiert le logis en 2008 et la chapelle en 2020. Plusieurs campagnes de restauration ont lieu, visant à valoriser le site, reconstituer des éléments manquants et augmenter la capacité d’accueil des visiteurs.
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Des travaux importants sont prévus, notamment la restauration de la chapelle (début prévu septembre prochain, durée estimée à 9-12 mois), la mise en valeur des décors originaux et la création de nouveaux espaces pour la scénographie.
Recherches et découvertes archéologiques
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De 2021 à 2023, des fouilles ont permis de découvrir un bâtiment templier inédit (probablement la cuisine), détruit au début du XVe siècle, ainsi que des fondations hospitalières du XVe siècle. Découverte aussi de vestiges carolingiens datés du IXe/Xe siècle sous les extensions plus tardives.
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Ces fouilles ont enrichi la compréhension de l’évolution du site ainsi que le mobilier archéologique (céramiques, faunes, témoignages sur la vie quotidienne).
Valorisation culturelle et touristique
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La Commanderie, propriété du département, accueille désormais environ 10 000 visiteurs par an (objectif : 40 à 50 000). La programmation culturelle comprend des ateliers, fêtes médiévales, concerts, conférences, expositions archéologiques et animations ludiques (visites libres, guidées, chasse au trésor, Cluédo, jeux de rôle).
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Le site vise l’obtention du label "Route templière européenne" pour renforcer sa visibilité et favoriser le réseau des sites templiers en Europe et au Proche Orient.
Scénographie et expositions
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Le mobilier reconstitué, les ateliers (tasse en argile, vitrail, saut templier), les expositions sur la céramique et la vie quotidienne, ainsi que les fresques médiévales restaurées sont au centre du parcours de visite.
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Au sein du site, les visiteurs peuvent observer la reconstitution du trousseau d’un templier, les décors floraux, les fresques du dortoir et découvrir l’importance de l’artisanat et de la culture matérielle médiévale.






