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Catégorie : Marne - 51
Mis à jour : 4 Décembre 2025
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Château de Hans

Au cœur de la plaine champenoise, le château de Hans raconte huit siècles d’histoire, des premières fortifications médiévales aux occupations des guerres mondiales. Ancien fief des Grandpré puis des du Val de Dampierre, cette demeure de gaize et de brique a vu passer Louis XIV, le duc de Brunswick et le général Gouraud, tout en restant liée à une même lignée familiale depuis le XIIe siècle.

chateau de Hans

Château de Hans à Courtémont, image IA tirée d'une carte postale

Propriété privée, ne se visite pas à ma connaissance.

Un château de plaine marqué par la guerre

Sobre demeure de gaize et de brique au cœur de la Champagne, le château de Hans ne laisse guère deviner la puissante forteresse médiévale qui occupait autrefois la motte voisine. Pourtant, ce logis de plaisance, reconstruit au XVIIe siècle, porte dans ses murs plusieurs siècles d’histoire militaire, seigneuriale et familiale, des guerres franco-anglaises à la Révolution, jusqu’aux deux conflits mondiaux.​

Des origines féodales aux ravages de la guerre de Cent Ans

En 1131, l’évêque Albéron de Verdun cède le fief de Hans à Renaud de Bar, qui l’inféode à Henri de Grandpré, fondateur d’une première maison forte entourée de douves sur une motte fortifiée. Dès le début du XIIIe siècle, une chapelle est attestée à proximité, marquant la structuration d’un petit pôle seigneurial et religieux dans la plaine champenoise.​

Durant la guerre de Cent Ans, ce « chastel » est explicitement mentionné avec la haute et basse justice, signe d’un pouvoir local affirmé, mais il subit de plein fouet l’instabilité chronique du conflit. Pris, repris et réoccupé, il est notamment assiégé par Henri de Bar en 1359, qui y massacre une garnison anglaise, puis passe entre les mains des Armagnacs et des Anglais avant d’être reconquis par Arthur de Bretagne, comte de Richemont et connétable de France, en 1414.​

Le fief des Grandpré, des Bossut et des du Val de Dampierre

Présente à Hans depuis le XIIe siècle, la lignée des Grandpré s’éteint avec Madeleine, épouse du comte de Linange, dont la fille Anne porte la seigneurie en dot à Claude de Bossut, gouverneur de Reims. Leur fils Nicolas de Bossut, futur constructeur du château de Marchais, rend aveu pour Hans en 1563, inscrivant le domaine dans un vaste réseau de propriétés nobles champenoises.​​

À l’époque des guerres de Religion, Hans appartient à Jacques du Val, gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi et maître d’hôtel de Catherine de Médicis, qui prend le titre de comte de Dampierre après son mariage, en 1578, avec Anne de Bossut. C’est cette famille du Val de Dampierre qui, après les destructions du XVIe siècle et de la Ligue, reconstruira le château au début du XVIIe siècle et en fera une demeure de campagne plus paisible, sans rien effacer pour autant du passé militaire des lieux.​

1591 : la fin de l’ancienne forteresse

En septembre 1591, dans le contexte des derniers soubresauts de la Ligue, le vicomte de Turenne, chargé de rétablir l’autorité royale en Champagne, vient mettre le siège devant le château de Hans, considéré comme un repaire ligueur. Pressé de rejoindre le roi, il renonce toutefois à un siège en règle, ce qui entraîne la dispersion de la garnison et ouvre la voie à une prise de possession pacifique par Germain Godet, lieutenant au bailliage de Sainte-Menehould.​

Les autorités de Sainte-Menehould obtiennent alors du roi l’autorisation de démanteler cette forteresse jugée dangereuse pour la ville voisine. Une partie des pièces d’artillerie et des munitions est récupérée, mais c’est finalement un incendie accidentel qui achève de réduire en cendres la vieille place forte des sires de Grandpré, que n’avaient pourtant pas abattue les assauts de la guerre de Cent Ans.​

Le château classique du XVIIe siècle

L’édifice actuel naît au début du XVIIe siècle, quand les du Val de Dampierre rebâtissent un logis de style classique à l’emplacement de l’ancien système défensif. Le plan originel comportait un corps de logis encadré de deux ailes saillantes, au fond d’une cour rectangulaire bordée de dépendances, un schéma typique des demeures nobles de plaine, mi-résidentielles, mi-exploitations agricoles de prestige.​

Les campagnes de travaux du XIXe siècle simplifient ces volumes et donnent au château son visage actuel : un corps principal, flanqué d’un côté d’un pavillon coiffé d’un toit « à la française » et de l’autre d’un pavillon à comble brisé à la Mansart. La gaize, pierre locale champenoise, unifie les façades, tandis que briques et chaînages d’angle soulignent discrètement l’ordonnance des ouvertures, dans une harmonie plus rustique que grandiose.​

Architecture intérieure : un témoin vénérable

Malgré les remaniements, quelques éléments intérieurs trahissent encore la construction du XVIIe siècle, notamment l’escalier de pierre aux paliers voûtés d’arêtes. Ce dispositif, à la fois solide et élégant, rappelle le rang seigneurial des propriétaires, soucieux de concilier une certaine distinction architecturale avec l’implantation rurale et militaire du site.​

L’organisation générale privilégie le confort résidentiel plutôt que la défense, contraste frappant avec la forteresse médiévale disparue. Le château se lit ainsi comme une traduction architecturale du glissement d’un monde féodal guerrier vers une noblesse de terre davantage tournée vers la gestion de ses domaines et la représentation sociale.​

Louis XIV et Mazarin à Hans

En 1653, en pleine Fronde, Hans se retrouve brièvement au centre de la grande histoire lorsque Louis XIV vient y loger en compagnie du cardinal Mazarin. Le roi est venu inspecter les troupes de Turenne qui assiègent alors Sainte-Menehould, tenue par le prince de Condé, et plusieurs lettres de Mazarin sont datées du château, attestant ce séjour royal.​

Ce passage de Louis XIV n’a pas seulement valeur d’anecdote mondaine : il confirme la position stratégique du site sur les itinéraires militaires champenois et l’importance symbolique du château comme relais de commandement et de représentation. La tradition rapportera d’ailleurs que le portrait offert par le roi à ses hôtes sera emporté plus tard comme trophée par le duc de Brunswick.​

Révolution, Brunswick et bataille de Valmy

À la Révolution, la famille du Val de Dampierre paie un lourd tribut aux événements. Anne-Elzéar du Val est massacré alors qu’il tente d’approcher le carrosse royal lors du retour de Varennes, épisode qui marque tragiquement les liens de la maison de Hans avec la monarchie déchue.​

En 1792, le château est occupé par les troupes prussiennes du duc de Brunswick, auteur du célèbre manifeste menaçant Paris de représailles en cas d’attentat contre la famille royale. Après la défaite de ses forces à Valmy, il ordonne la retraite depuis Hans, laisse piller la demeure par ses soldats et emporte pour lui-même le portrait de Louis XIV conservé au château.

Restauration, occupations et guerres mondiales

Sous la Restauration, d’importants travaux sont entrepris, fixant pour l’essentiel la silhouette actuelle du château et consolidant les bâtiments éprouvés par la Révolution. En 1870, lors de la guerre franco-prussienne, Hans est à nouveau occupé, cette fois par le prince régnant de Saxe-Meiningen, qui veille toutefois à préserver la demeure de tout pillage.​

Pendant la Première Guerre mondiale, le général Gouraud, futur héros de l’Argonne, établit en 1915 son quartier général au château, renouant avec la fonction de poste de commandement déjà exercée sous Louis XIV. Gravement touché par les événements du XXe siècle, l’édifice nécessitera une restauration importante après la Seconde Guerre mondiale avant de devenir la propriété de la famille Le Comte.​

Notre-Dame-du-Soldat : une église, une mémoire nationale

notre dame du soldat Hans

À quelques pas du château, l’église Notre-Dame de Hans, fondée au XIIIe siècle, a subi elle aussi les ravages des guerres, avant d’être restaurée entre 1889 et 1893 par le général Maurice du Val de Dampierre, retiré sur ses terres. Désireux d’exalter les valeurs patriotiques et religieuses, il obtient de Léon XIII l’autorisation de rebaptiser l’édifice « Notre-Dame du Soldat » et commande treize vitraux au maître-verrier Gustave Duhamel-Marrette.​​

Ces vitraux retracent de grands épisodes de l’histoire de France, de la défaite des Huns d’Attila à la retraite de Brunswick après Valmy, créant un dialogue visuel entre la mémoire guerrière nationale et l’histoire locale de Hans. L’église apparaît ainsi comme un pendant spirituel du château, tous deux transformés en lieux de mémoire d’une « France éternelle », rurale, combattante et fidèle à ses morts.​

Un patrimoine familial et mémoriel à valoriser

Aujourd’hui, le château de Hans reste une propriété privée, mais son histoire illustre de façon exemplaire la continuité d’un ancrage familial depuis le XIIe siècle, malgré les guerres, les changements de régime et les destructions. Entre traces médiévales, volumes classiques, souvenirs de Louis XIV, de Brunswick ou de Gouraud, et voisinage de Notre-Dame-du-Soldat, le site offre un condensé singulier de l’histoire champenoise et de la mémoire militaire française

 

Sources : https://menouetsesvoisinsdargonne.fr/ - Edition Atlas

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