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- Catégorie : Eure-et-Loir - 28
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Château de Tremblay le Vicomte
Situé entre Chartres et Dreux, sur les vastes plaines de l’Eure-et-Loir, le château fort du Tremblay-le-Vicomte s’impose aujourd’hui comme un vestige éloquent du Moyen Âge, à la fois témoin de l’architecture défensive féodale et des enjeux historiques majeurs qui ont traversé la région. Fondé vers la fin du XIᵉ siècle, probablement à l’initiative du Roi Philippe Ier pour contrôler l’axe vital entre Chartres et Dreux et protéger un ancien prieuré, le Tremblay-le-Vicomte a vu sa silhouette plusieurs fois réduite en ruines, victime des grands conflits franco-anglais. Sa position stratégique a valu à ses vicomtes l’alliance de la couronne de France, mais aussi de subir de nombreuses destructions lors des razzias anglaises, de la guerre de Cent Ans et des troubles des guerres de Religion.
Les vestiges actuels révèlent encore une haute motte castrale, une enceinte fortifiée ponctuée de tours, et un donjon massif qui racontent la nécessité de défendre ce territoire longtemps disputé. Le château a traversé les siècles, devenant finalement une ruine exploitée comme carrière de pierres, gardien muet de la mémoire de batailles féodales et témoin de l’évolution du Val de Loire.
Aujourd’hui, le Tremblay-le-Vicomte n’est plus qu’une majestueuse ruine, mais continue d’éveiller l’intérêt des passionnés d’histoire et d’architecture médiévale, rappelant l’importance stratégique et patrimoniale de ce site exceptionnel
Informations
- Adresse : 4 - 6 Place de l'Église Tremblay - 28170 Tremblay-les-Villages
- Google Maps : Carte
- Téléphone :
- Email : virgiebouchard
@gmail.com
- Heures d'ouvertures & Visites & Météo :
- Journée du Patrimoine ou sur demande
Le peu d’information sur le château de Tremblay le Vicomte ne permet pas aujourd’hui d’avoir un historique très précis.
Origines et évolution du site : Le château fort du Tremblay-le-Vicomte fut édifié sur une vaste plaine afin de protéger à l’origine un prieuré (aujourd’hui disparu). Il reste aujourd’hui les vestiges d’un ensemble castral relativement bien conservé.
Lien avec la royauté : La seigneurie du Tremblay et ses vicomtes furent alliés des Roi de France, ce qui situe l’importance stratégique du site au Moyen Âge.
Événements majeurs :
Vers 1075-1100 : Destructions dues aux troupes anglaises d’Henri Ier.
1106 : Annexion du duché de Normandie à l’Angleterre après la victoire de Tinchebray.
1169 : Première destruction du château par les anglais d’Henri II Plantagenêt, à la suite de l’incendie de Chennebrun en Normandie par le Roi Louis VII. On note ainsi que le château pourrait être une construction d’origine royale.
1212 : Nouvelle destruction par les troupes anglaises de Jean Sans Terre avant qu'il ne quitte le Royaume de France avec la bataille de La Roche aux Moines en 1214 et celle de Bouvines
1421 : Dernière destruction majeure par les troupes anglaises menant campagne après Azincourt et pendant la guerre de Cent Ans.
1592 : le château est détruit ou fortement endommagé par l’Amiral de Coligny pendant la bataille de Dreux. Il faut Roi qu’il fut encore en état d’être utilisé puisqu’en 1592 la garnison de Verneuil sur Avre (anciennement au Perche) détruit définitivement le château en le pillant et le brûlant.
Situation géographique
Le Tremblay-le-Vicomte se situe au nord-ouest de Chartres, à proximité de Nogent-le-Roi, Châteauneuf-en-Thymerais et Dreux.
Description architecturale
La structure castrale encore visible révèle :
Une vaste enceinte et une motte castrale avec barbacane en demi-lune.
Deux tours de défense ajoutées au XIIIᵉ siècle.
Un donjon (tour maîtresse) placé au nord et protégé par des fossés et un talus.
Des vestiges de l’enceinte annulaire, surtout datables des XIIᵉ et XIIIᵉ siècles.
Après sa dernière destruction, seule la basse-cour servira d’habitat temporaire avant de devenir une ferme.
Blason de la famille du Tremblay
« de gueules à la barre d’or accompagnée de six merlettes du même ordonnées en orle ».
Le château fort du Tremblay-le-Vicomte (Eure-et-Loir) : chronologie d’une forteresse au cœur de l’histoire
Perché sur les vastes plaines ondulantes d’Eure-et-Loir, entre Chartres et Dreux, le castrum du Tremblay-le-Vicomte surgit des ruines nobles de la féodalité. Fondé à l’origine pour la protection d’un prieuré disparu aujourd’hui, il se distingue par ses vestiges castraux encore visibles sur le territoire, témoignage de son importance stratégique et de l’alliance fidèle des vicomtes du Tremblay avec la couronne de France.
Un site au cœur des conflits médiévaux
Dès la fin du XIᵉ siècle, la forteresse subit les premiers soubresauts de l’histoire. Vers 1075-1100, les troupes anglaises d’Henri Ier ravagent le Thimerais, occasionnant probablement une première destruction du château. En 1106, la victoire anglaise de Tinchebray annexe la Normandie à l’Angleterre, inaugurant une longue période de luttes frontalières où le Tremblay joue un rôle crucial.
Le château est à nouveau la cible d’invasions : en 1169, Henri II Plantagenêt fait raser la forteresse en représailles à l’incendie de Chennebrun par Louis VII, révélant son statut probable de construction royale. Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, continue les hostilités : le Tremblay est détruit en 1212 par ses troupes venues de Tillières-sur-Avre. La défaite des Anglais à Bouvines en 1214 marque une période de reconstruction, mais la forteresse reste vulnérable.
Le XVe siècle, l’épreuve de la Guerre de Cent Ans
Le siècle suivant n’est pas plus clément. Après la célèbre bataille d’Azincourt (1415), les armées anglaises menées par le duc de Suffolk s’emparent et rasent de nombreux châteaux de la région. En 1421, le Tremblay passe une ultime fois sous la fureur des troupes anglaises, lors des campagnes qui suivent l’alliance du roi Henri V et de Catherine de Valois. La région, pièce maitresse du conflit entre Armagnacs et Bourguignons, voit alors disparaître son imposante forteresse.
Déclin et ruine : la fin d’une époque
La Renaissance n’apportera pas de renouveau au château. En juin 1592, une garnison de Verneuil pille et brûle le domaine, condamnant définitivement la forteresse qui tombe en désuétude et devient un gisement de matériaux pour les populations locales. Seuls la basse-cour et les bâtiments secondaires serviront temporairement d’habitat, avant de se transformer en ferme.
Une architecture défensive remarquable
Les vestiges du site racontent une histoire d’adaptations et de reprises. On y observe une vaste motte castrale flanquée de barbacanes en demi-lune, deux tours de défense ajoutées au XIIIᵉ siècle pour renforcer l’enceinte, et un donjon massif au nord, ceinturé de fossés et de talus. Certaines parties de l’enceinte annulaire, datables des XIIᵉ et XIIIᵉ siècles, rappellent l’intensité des combats et la nécessité d’une protection efficace.
Blason de la famille du Tremblay
La famille seigneureale arbore un blason : « de gueules à la barre d’or accompagnée de six merlettes du même ordonnées en orle », reflet de sa noblesse et de sa fidélité à la couronne.
Aujourd’hui, le Tremblay-le-Vicomte veille, ruine majestueuse, sur la mémoire des grands affrontements qui ont forgé l’histoire du Val de Loire et du royaume de France. Les pierres du château, silencieuses, murmurent encore les échos des batailles médiévales et de l’orgueil des vicomtes.
Château méconnu d’Eure et Loir dans la région Centre, le premier château de Tremblay le Vicomte a probablement été édifié vers 1070, non loin de là, à environ une journée de cheval soit une trentaine de km, Houdan fut construit en 1065 environ. C’est donc très probablement à la demande de Philippe Ier que Tremblay le Vicomte fut édifié dans le but de créer une ligne de défense dans le Thimerais et probablement de protéger la route entre Chartres et Dreux. On remarque que le château est situé au centre d’un axe entre Dreux, Chartres, Châteauneuf en Thymerais et Nogent Le Roi, ce qui en fait une place relativement stratégique car à mi-chemin à cheval.
Entre 1105 - 1100, il est possible que le château fût détruit par l’armée d’Henry Ier d’Angleterre.
1169, Henry II de Plantagenet endommage ou détruit le château en représailles de l’incendie de Chennebrun en Normandie.
1212, une nouvelle fois le château est fortement endommagé par Jean sans Terre.
1423, en plein guerre de Cent-Ans Henry VI confisque les terres et biens du Vicomte du Tremblay. C’est probablement à cette période que le château fut reconstruit et dont nous voyons aujourd’hui la grande majorité des ruines.
1562,
Le château est laissé à l’abandon et transformé en carrière à pierre.
Le Tremblay-le-Vicomte est changé pendant la Révolution Française en Tremblay-Sans-Culottes.
Depuis quelques années les nouveaux héritiers proposent la visite de l'ensemble lors des journées du patrimoine.
