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Catégorie : Loir-et-Cher - 41
Mis à jour : 7 Décembre 2025
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Château de Montlivault

Le château de Montlivault est une élégante demeure seigneuriale des XVIIe‑XVIIIe siècles, née d’un ancien manoir et toujours habitée par les descendants de ses propriétaires d’Ancien Régime. Situé en bord de Loire, dans le bourg de Montlivault (Loir‑et‑Cher), il est aujourd’hui protégé au titre des monuments historiques et son parc est accessible au public à certaines périodes.[1][2][3][4][5]

chateau de montlivault

Situation et origine du nom

Implanté au cœur du village de Montlivault, le château domine la vallée de la Loire, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO pour la qualité de ses paysages et la densité de ses monuments. Le toponyme Montlivault est traditionnellement interprété comme un « lien » ou passage entre le plateau et le val ligérien, rappelant la position charnière de la seigneurie entre hauteur et plaine inondable.[3][4][1]

Dès la fin du Moyen Âge, le site est occupé par un manoir dépendant des seigneurs de Courbanton, qui domine un terroir mêlant cultures, vignes et activités liées au fleuve. Cette antériorité explique que la demeure moderne ne soit pas un château défensif mais une résidence de plaisance, pensée pour le confort et la représentation plus que pour la guerre.[2][5][1]

Du manoir au château (XVIe‑XVIIe siècles)

Un manoir est attesté à Montlivault en 1595, peut‑être déjà en place au début du XVIe siècle, composé de quelques salles, de greniers, de caves, d’un pressoir et d’un jardin clos de murs. Il passe notamment par les mains des familles de Courbanton, Hurault et d’Étampes de Valençay avant d’être acquis par Jacques Le Maire, officier des finances et maître des comptes du roi Henri IV.[1][2]

Son fils Jacques Le Maire entreprend, entre 1610 et 1620, la construction du grand corps de logis qui forme le cœur du château actuel, dans le style brique et pierre caractéristique du temps d’Henri IV et Louis XIII. Bâti au milieu du bourg et entouré d’un parc clos, l’édifice s’appuie en partie sur les vestiges des dépendances médiévales, dont deux tours carrées servant respectivement de chapelle et d’auditoire de justice.[6][5][2][1]

Architecture : une élégante dissymétrie

Le château se présente comme un long corps de logis en brique et pierre, percé de huit travées côté rue, coiffé d’un toit d’ardoise animé par une corniche à modillons et une ligne de lucarnes typiques du style Louis XIII. L’irrégularité du rythme des fenêtres, le rapport un peu déséquilibré entre hauteur et longueur et la légère dissymétrie de la façade contribuent paradoxalement à son charme, en rompant avec une rigueur trop académique.[4][2][6][1]

Au nord, la façade tournée vers le parc est flanquée à ses extrémités de tourelles en encorbellement, percées de meurtrières étroites qui conservent un lointain souvenir des dispositifs défensifs médiévaux. Deux oculi circulaires, visibles sur le toit, éclairent l’escalier intérieur, élément majeur de l’architecture intérieure classé au titre des monuments historiques.[6][4][1]

Intérieur et éléments remarquables

À l’intérieur, un grand escalier de pierre du XVIIe siècle dessert les étages en une montée sans repos intermédiaire, entourant un noyau ajouré et orné de balustres, dans la grande tradition des demeures Louis XIII. Les paliers reposent sur des arcades dont la base est décorée d’une frise, signe du soin apporté à la mise en scène des circulations.[4][1][6]

Le premier étage conserve deux cheminées de pierre datées du XVIIe siècle, tandis qu’un salon abrite une cheminée et des boiseries de style Louis XV, témoignant des campagnes d’embellissement du XVIIIe siècle. Ces éléments, avec l’escalier, figurent parmi les parties spécialement protégées lors de l’inscription de l’édifice aux monuments historiques.[7][8][1][6][4]

Transformations du XVIIIe siècle

En 1738, Jean‑François Le Maire remanie profondément la demeure, détruisant une galerie qui courait le long de la façade sur parc et faisant construire le « petit château », une aile basse dans le prolongement du corps principal. Cette aile à toit brisé, en brique et pierre comme le logis principal, accompagne la mise au goût du jour du domaine et affirme une composition plus développée vers le jardin.[2][1][6][4]

À la même époque sont érigés le portail d’entrée et les grilles qui marquent l’accès au château depuis la rue, encadrant la perspective sur le corps de logis. Quelques décennies plus tard, Jean‑François Le Maire donne le domaine à sa fille Marie‑Angélique, épouse d’Éléonor Guyon, seigneur de Diziers et petit‑fils de la mystique Madame Guyon, assurant ainsi la transmission à la famille Guyon de Montlivault.[5][1][2]

Familles seigneuriales et personnages

Depuis l’achat de la terre par Jacques Le Maire à la fin du XVIe siècle, Montlivault est demeuré dans la descendance de cette lignée, par les Le Maire puis les Guyon de Montlivault, jusqu’à l’époque contemporaine. Cette continuité familiale explique l’excellent état de conservation du domaine et la richesse de ses archives privées, souvent évoquées par les études locales.[5][1][2]

Parmi les figures marquantes, Éléonor Guyon de Montlivault se distingue en 1777 lorsqu’il proteste publiquement contre les abus de la capitainerie de chasse de Chambord, obtenant la suppression de cette circonscription jugée oppressive pour les paysans. Au XIXe siècle, Casimir Guyon de Montlivault, préfet de l’Isère, donne à son fils le prénom « Isère », choix encouragé par le conseil général pour honorer le représentant du département, fait qui illustre le prestige social de la famille.[1]

Un hôte illustre : le cardinal de Richelieu

En 1628, au retour du siège de La Rochelle, le cardinal de Richelieu fait halte à Montlivault, où il est reçu avec faste par Jacques Le Maire, alors seigneur du lieu et conseiller‑secrétaire du roi. L’épisode s’inscrit dans la grande histoire du règne de Louis XIII, la chute de la place protestante marquant un tournant décisif dans la consolidation de l’autorité royale.[4][1]

Ce séjour prestigieux témoigne du rang atteint par la famille Le Maire au sein des milieux administratifs et financiers de la monarchie, capables d’accueillir l’un des principaux artisans de la politique royale. Il contribue aussi à l’aura mémorielle du château, souvent mentionné dans les notices patrimoniales en lien avec cette visite.[1][4]

Guerres, Révolution et XIXe siècle

Le château traverse la Révolution française sans destructions majeures, ce qui n’est pas le cas de nombreux domaines ligériens. Cette relative préservation tient sans doute au statut local de la famille et à l’absence de signes ostentatoires de fortification, Montlivault apparaissant davantage comme une maison de maître que comme un château féodal.[4][1]

En revanche, la guerre franco‑allemande de 1870‑1871 inflige de lourds dégâts au domaine : combats jusque dans les abords immédiats du château, occupation du logis et du parc par l’état‑major prussien du prince de Hesse, façades et arbres criblés d’impacts. Une restauration soignée est engagée par la suite, permettant au château de retrouver son aspect harmonieux tout en conservant la mémoire de ces épreuves.[1][4]

Protection et parc aujourd’hui

Le 13 juillet 1987, le château de Montlivault est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, mesure visant les façades et toitures du corps de logis principal et du « petit château », les deux tours subsistantes de l’enceinte, le portail d’entrée, ainsi que l’escalier et plusieurs cheminées intérieures. Cette reconnaissance s’inscrit dans un mouvement plus large de valorisation du patrimoine ligérien, au sein du périmètre patrimonial du Val de Loire.[8][3][7][6][4][1]

En 2024, un arrêté complémentaire élargit cette protection à l’ensemble des bâtiments et du parc, confirmant l’intérêt architectural et paysager du domaine. Au fond du parc, une voûte franchit la route pour relier les deux parties de la propriété et conduit vers un vivier bordé d’un lavoir et d’une maison du XVIIe siècle, prolongeant l’ambiance historique jusque dans les espaces de service.[8][6][5][4][1]

Ouverture au public et visite

Toujours propriété privée de la famille Guyon de Montlivault, le château n’est pas transformé en site muséal mais ouvre régulièrement son parc et ses extérieurs au public pendant l’été. Des visites libres du parc et des façades sont généralement proposées gratuitement entre le 1er juillet et le 15 août, offrant une immersion dans un paysage de jardin ponctué de bâtiments anciens, de ponts et de pièces d’eau.[2][5][1]

Divers événements culturels ponctuels, comme des promenades contées ou animations familiales, mettent aussi en valeur l’« immense parc » du château, en particulier lors de périodes festives. Pour des informations actualisées sur les horaires d’ouverture et les manifestations, il est recommandé de consulter le site de la commune de Montlivault ou les annonces locales.[9][5][2]

Repères chronologiques

| Date | Événement principal |
|----------------|---------------------------------------------------------------------------|
| Vers 1508‑1595 | Existence attestée du manoir de Courbanton, futur site du château. [1][2] |
| 1593 | Achat de la terre par Jacques Le Maire, maître des comptes du roi. [1][2] |
| 1610‑1620 | Construction du grand corps de logis en brique et pierre. [1][2][6] |
| 1628 | Séjour du cardinal de Richelieu après le siège de La Rochelle. [1][4] |
| 1738 | Construction du « petit château » et du portail, remaniement des façades. [1][6][2] |
| 1777 | Protestation d’Éléonor Guyon contre la capitainerie de Chambord. [1] |
| 1816 | Naissance d’Isère Guyon de Montlivault, fils du préfet Casimir Guyon. [1] |
| 1870‑1871 | Graves dommages durant la guerre franco‑allemande, suivis de restaurations. [1] |
| 13 juillet 1987| Inscription du château aux monuments historiques. [1][6][7] |
| 30 sept. 2024 | Extension de l’inscription à l’ensemble des bâtis et du parc. [4][8] |

Ainsi, Montlivault illustre la transformation d’un modeste manoir ligérien en une résidence de notables à l’époque moderne, demeurée vivante grâce à la continuité familiale et à une politique de préservation attentive. Son architecture de brique et pierre, son parc structuré par la Loire et ses liens avec l’histoire nationale en font un jalon discret mais significatif du patrimoine du Loir‑et‑Cher.[3][5][2][4][1]

 

Sources :

1Edition Atlas, 23456789101112131415161718192021

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