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Château d'Armentières sur Ourcq
Le château est situé dans l'ancien pays d'Orceois dans le Soissonnais. Il était à quelques centaines de mètres d'une maison forte de Confavreux ( aujourd'hui détruite ), connue pour avoir été une fabrique d'armes au IXe siècle. En 2018, il est sélectionné dans une liste de 250 monuments pour le "Loto du Patrimoine" de Stéphane Bern. Il date en partie du XIIe siècle, XIIIe, XIVe, XVe et dans une certaine mesure du XVIe siècle, principalement pour les travaux d'aménagements pour cette dernière époque.
L'intérêt de son architecture , principalement du XIIIe et fin XIVe ( début XVe ), est que c'est un exemplaire assez rare d'édification médiévale civile et dans une moindre mesure défensive et religieuse. Le logis-porche qui permet l'accès à la cour arrière et ses deux tourelles avec flèches en pierre , inspirées des clochers d'églises du XIIe et XIIIe siècle, en font un exemplaire relativement unique.

Voir aussi
Château de Pernant - Château de Nesles et celui de Fère-en-TardenoisInformations
- Adresse : 4 rue du château, 02210 Armentières-sur-Ourcq, Hauts-de-France ( l'entrée se fait à la jonction entre la d80 et d79 et non au niveau de la ferme attenante ).
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- Téléphone : +33 6 12 56 04 62 ( pour les visites de groupes uniquement et/ou journées du patrimoine ).
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- Site officiel : http://chateaudarmentieres.blogspot.fr - Facebook Château d'Armentières - Twitter
- Heures d'ouvertures & Visites : Le château est une propriété privée. Visible les journées du patrimoine. Possibilité de « visite de groupe sur demande » ( voir numéro ) .
Armentières doit probablement son origine , et son nom, à une manufacture d’armes utilisée par les premiers rois, en effet ils avaient une résidence à Breny, village voisin que quelques historiens qualifient de « Brennacum » selon Grégoire de Tours.
En vieux latin, armentaria ou armanentaria, signifiait « fabrique d’armes ». Confavreux, hameaux dépendant d’Armentières, dit Curtis fabrorum fut un lieu d’habitation des ouvriers spécialisés en métallurgie.
En l'année 855, le roi Charles-le-Chauve échangea la seigneurie et le hameau de Confavreux, alors composé de 5 manses et ses habitants, contre d'autres propriétés sises à Courcelles et à Bruyères, et appartenant à Fulbert, diacre de son palais. Neuf ans après, celui-ci donna la terre de Confavreux à l'abbaye de St Crépin-le-Grand de Soissons.
La fortification d’Armentières ne semble donc pas être la seule dans le village puisqu’une autre maison forte semble être présente à Confavreux ( 1km environ ) , Curtis Fabrorum ( IIXe siècle), Confavereus (XIIIe siècle) qui était dépendant d'Armentières.
Les premiers seigneurs d’Armentières sont présents au moins au XIIe siècle. Néanmoins un autre personnage se distingue au XIIIe siècle : Simon d'Armentières qui fut prieur de l'abbaye de Coincy, chambellan de l'abbaye de Cluny et prieur de Notre-Dame de La Charité-sur-Loire en 1275.
Le pape Célestin V le crée cardinal lors du consistoire du 18 septembre 1294. Le cardinal d'Armentières participe au conclave de 1294 (élection de Boniface VIII).[i]
XIIe
Les seigneurs d’Armentières
Il s’agit des premiers seigneurs connus d’Armentières et de ses fiefs. Il est difficile de savoir si il existait une fortification à la fin du XIIe, néanmoins une construction assez basse pouvait exister, un peu comme celui du Fort de Challeau à Dormelles.
1197, Guy est le premier seigneur d’Armentières connu, il érigea La Haie comme commune. La condition fut que chaque habitant possédant un arpent de terres y bâtirait une maison et payerait six deniers de rente et un pichet de blé par an au seigneur. Le seigneur se réservait de vendre ce vin en détail pendant quinze jours. Les habitants eurent pour corvée de mener le vin qu’il vendait à dix lieues au plus ; ceci indique que les environs d’Armentières étaient alors couverts de vignes. Les habitants devaient concourir à la défense du château ; mais chaque fois que le seigneur les menait contre l’ennemi, il ne pouvait les conduire qu’à une distance qui leur permit de revenir le soir chez eux ; le seigneur devait rendre la justice sur la place de La Haie. Si un habitant en blessait un autre, il était à la discrétion du seigneur, qui le jetait dans ses prisons d’Armentières ; mais le coupable avait le droit de se purger par l’épreuve de l’eau.[ii] Une prison est donc présente au château d’Armentières ce qui lui confère de facto d’avoir le droit de justice en son domaine et ce qui laisse supposer qu'il existait déjà une fortification.
XIIIe
1200 – 1217, Guillaume d’Armentières est prisonnier des musulmans lors de la croisade avec le comte Thibaut en Terre Sainte et fut fait prisonnier ainsi que Jean d’Arcy, seigneur de Lua. Pierre d’Armentières et sa sœur Laura résolurent de vendre une partie de leurs droits seigneuriaux pour le délivrer.
Vers 1243, Colin d’Armentières, sans plus de précision sur son existence.
1289, Nicolas d’Armentières est choisi pour arbitre cette année même par le prieuré de Coincy qui avait un différend avec Etienne du Buisson, seigneur de Brécy. Le seigneur embellissait le château du Buisson, il aimait la pêche et le poisson. Ayant fait poser une grille à l'entrée du canal qui conduit l'eau au moulin de Coincy, les Bénédictins lui intentèrent un procès ; il fut condamné à ôter sa grille qui empêchait le passage de l'eau.[iii]
On peut remarquer que Simon d’Armentières fut prieur de l’Abbaye de Coincy, quelques années auparavant, et que Nicolas d’Armentières dont est issus probablement Simon, fut certainement choisi pour la proximité de leurs liens familiaux. Le jugement, quoique peut-être justifié, est naturellement biaisé par l’arbitrage d’un proche de Simon d’Armentières prieur de l’Abbaye de Coincy.
Il est le dernier seigneur du château connu de la famille d’Armentières, par la suite il y a un grand vide sur les seigneurs jusqu’à l’apparition de Gaucher d’Unchair et de Jean de Conflans. Seul réapparait en 1362 un certain Henri d’Armentières qui fut seigneur de la maison forte de Confavreux.
D'autres châteaux comme celui de Pernant, dont ils ont partagé parfois le seigneur, connait ce type de manquement dans la généalogie seigneuriale et les différentes périodes de constructions, il peut avoir plusieurs explications : la plus fréquente est la destructions des documents écrits de l'époque, souvent par la guerre, pillage et autres, également par le fait qu'il n'y ait pas eu de grands évènements à cette époque qui méritaient de le notifier par les chroniqueurs. Les documents d'actes civils et réligieux ( naissance, baptême, décès et mariage ) n'étaient pas obligatoire jusqu'au XVIe après l'Ordonnance de Villers-Cotterêts sous François 1er (1539) , et encore il fallut du temps avant que ça soit réellement effectué. La séparation des fiefs d'Armentières a pu jouer aussi un rôle dans la perte des documents qui auraient pu exister, éparpillant les écrits dans des endroits peu sûres.
XIVe
Jean de Conflans, dit le Vidame de Châlons, fut marié en première noce avec Isabelle de Lor. Cette dernière décède et il se remarie avec Péronne de Jouvengues qui est elle-même veuve de Gaucher d’Unchair, seigneur d’Armentières. La famille des Conflans est issue d’une branche des Comtes de Brienne.
La fille de Gaucher d’Unchair ,et de Péronne de Jouvengues, qui a pris le prénom également de Péronne ( ou Péronnelle ), devient « l’héroïne » de Guillaume de Machaut, chanoine de l’église de Reims, dans son « Voir Dit ». Il est intéressant de noter que selon Raymond Cazelle[iv], la famille de Conflans semble en partie se rapprocher de Charles II de Navarre, dit « Charles le Mauvais » qui fut roi de Navarre de 1349 à 1387 et comte d'Évreux de 1343 à 1378. L’Autre Jean de Conflans est maréchal de Champagne et seigneur de Dampierre, il est tué à Paris le 22 février 1358, pendant l’émeute d’Etienne Marcel, au palais de la cité sous les yeux du futur Charles V. Le meurtre entraine le soutien de la noblesse Champenoise et Bourguignonne au dauphin.
Du mariage entre Jean de Conflans et Péronne de Jouvengues nait Jean II de Conflans qui deviendra l’héritier d’une partie de la seigneurie d’Armentières.
1362, 18 novembre, Jean de Conflans fit en son nom comme ayant la garde noble de Peronnelle d’Unchair, aveu et dénombrement d’une partie de la seigneurie d’Armentières au chapitre de la cathédrale de Soisson.[v] Elle était encore mineure et orpheline ce qui explique cet acte d’aveu.
1377, Guillaume Machaut qui entretenait une correspondance aimante avec Péronnelle décède. Etonnamment Eustache Deschamps, élève de Guillaume Machaut, lui envoi également des poèmes en faisant référence à l’écrivain antique des ouvrages comme L'amour et la métamorphose et l'art d'aimer, Ovide. Il semble que Péronnelle soit non seulement une femme très probablement désirable à l’époque, mais qu’elle soit également attirée par la littérature et la culture.
1394, Jean II de Conflans rachète des fiefs à Henri d’Armentières.[vi] Très probablement souhaite-t-il rassembler les terres par la suite. Jean II de Conflans n’était donc que seigneur en partie d’Armentières, la partie principale revenant à Péronnelle.
XVe

le logis seigneurial
1410, Jean II de Conflans sert sous le gouvernement de Jacques III de Heilly, duc de Guyenne, puis au mois de septembre 1415, il suivit le connétable de France Charles II d’Albret, dit parfois Lebret, contre les Anglais, qui étaient en grand nombre dans le pays de Caux à la frontière de l’Artois et de la Picardie.
Jacques III devint seigneur d'Heilly en Picardie, à la mort de son père Jacques II.
Il est également le fils de Alix de Coucy, elle-même fille d’ Enguerrand VI dit de Meaux, vicomte de Meaux (77), sire de Condé-en-Brie (02), d'Autrêches (60) et du château de Coucy. Jacques III commanda l'armée de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, contre les Liégeois révoltés en 1408 et fut nommé en 1413 lieutenant général en Guyenne ; Il s'opposa d'abord avec succès aux efforts des Anglais, mais fut fait prisonnier à Bordeaux. S'étant échappé des mains de l'ennemi, il participa à la bataille d'Azincourt (1415) et fut pris de nouveau. Il est mis à mort car selon les Anglais il s’était évadé de Bordeaux malgré sa promesse de ne pas le faire. Il faut noter que l’exécution arbitraire, et sommaire, des prisonniers Français par les Anglais eut un certain retentissement à l’époque et fit vaciller les Bourguignons pris de torpeur face à un acte qui fut considéré comme ignoble, d’autant que plusieurs seigneurs Bourguignons furent sauvagement tués.
On est sur une période assez vide au niveau de la généalogie mais aussi de l’évolution du château. En effet on ne connait pas la date de naissance et de décès de Jean II de Conflans ainsi que celle de Barthélémy.
1415, Il ne serait pas impossible que Jean II Conflans soit mort à la Bataille d Azincourt au côté de Charles II d’Albret et surtout de Jacques III de Heilly. Sur les 6000 soldats, chevaliers, seigneurs et nobles tués, seuls 600 environ sont répertoriés. De plus, même si ce n’est pas un élément de preuve, Jean II de Conflans n’eut que deux enfants de Madeleines d’Hornes, ce qui est très peu pour l’époque, sa mort prématurée a pu expliquer cela. Les chevaliers morts (connus) à Azincourt dont il existe une proximité géographique et/ou familiale avec la seigneurie d’Armentières sont : Baudouin, dit Yvain, de Cramailles qui est le père de Marie de Cramailles femme de Barthélémy de Conflans et également Antoine de Craon, seigneur de Beauverger, gouverneur de Soissons.
Barthélémy de Conflans, fils de Jean II de Conflans, fut seigneur de Vieilmaisons, de Vézilly et ( co-seigneur ) d'Armentières-les-Ouchy-le-Châtel, vicomte d'Aulchy et d'Auchy-le-Châtel, coseigneur de Puilly-en-Tardenois. Il était marié à Marie de Cramailles, fille de Baudouin de Cramailles, seigneur de Saponnay , de Saint-Rémy et d’Aliénor de Mailly, de la branche de Lorsignol. Barthélémy de Conflans décède en 1462, tandis que sa sœur Anne Clarisse de Conflans, abbesse de Reims, meurt après ( ou vers ) 1438.

Sur la gauche une des traces de feu sur la partie haute du château d'Armentières et en bas trace sur le château de Beaumont-sur-Oise.
Sur certaines parties du château on remarque des taches rousses qui sont caractéristiques d'attaques sur le bâtiments.La pierre rougeâtre est un phénomène lié à une surchauffe importante, on peut voir au centre qu'une partie de la pierre à été endommagée. L'objectif était de faire éclater la pierre, de la rendre plus friable voir ,dans des cas extrêmes, fragiliser suffisamment l'ensemble pour qu'il s'écroule.
On retrouve ce type de trace notamment au Château de Beaumont sur Oise qui lui est plutôt connu pour avoir subit d'importants dommages de combats. Néanmoins au sujet du château d'Armentières nous n'avons aucune trace écrite d'une prise ou d'un siège éventuel.
On pourrait penser qu'il s'agit des combats de 14-18, c'est peu probable, on aurait eu des éclats ( d'obus ou de grenades ) sur certaines pierres et surtout les dégâts auraient été de toutes autres natures.
1446, 24 septembre, lorsque Jean II Juvénal des Ursins ( ou Jean II Jouvenel des Ursins )[vii], qui fut évêque de Beauvais ,en remplacement de l’infâme Pierre Cauchon qu’il traite de « pauvre et indigne évêque de Beauvais » , devint Évêque et Duc de Laon en 1444.
Jean II Juvénal des Ursins est le premier clair ecclésiastique en tant qu'archevêque-duc de reims, il participa au procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc mais également au procès du duc d'Alençon à Vendôme, dans ce procès il tente de faire fléchir Charles VII afin de ne pas condamner à mort le dit duc. [ X ]
Il se porte acquéreur du château d’Armentières à Barthélémy de Conflans et sa femme Marie de Cramailles qui le vendent par contrat le 24 septembre 1446.
Néanmoins selon Paulin Paris[viii], l’autre part de la seigneurie d’Armentières appartenait déjà à Jean II Juvénal des Ursins. En rachetant le château, il tentait de réunifier les terres séparées par les héritages successifs.
Michel des Ursins, neveu de l’archevêque qui hérita de la seigneurie, acquit de ses quinze frères et sœurs la seigneurie d’Armantières, en la possession de laquelle il fut maintenu en 1463 ; il mourut en 1470. Il avait eu dix enfants de Yolande de Montberon, sa femme dont Louis Juvénal des Ursins, prieur de Coincy. Il fut archidiacre de Champagne et conseiller au Parlement tandis que Jean Juvénal des Ursins, le second fils de Michel des Ursins devint seigneur d’Armentières.
XVIe
Jean Juvénal des Ursins épouse Louis de Varie et ils auront tout de même treize enfants.
Louis Juvénal, frère des deux prieurs de Coincy, fut seigneur d’Armantières, de Cugny, de Bruyères , et se qualifiait vicomte de la Tournelle. Il avait épousé Françoise de Wissocq ; il n’eut que deux enfants : Marie qui épouse Antoine de Conflans, seigneur de Vieils-Maisons et Saponay, et gilles qui suit :
Gilles Juvénal des Ursins était capitaine de cinquante hommes d’armes au 24 novembre 1567. Il était aussi gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi ; il épousa Charlotte d’Arces dont il eut deux enfants : Charlotte qui épouse Eustache II de Conflans et Gilles qui suit :
Gilles Juvénal des Ursins avait épousé sa cousine Marguerite Juvénal des Ursins ; à l’âge de 18 ans, il commandait une compagnie d’ordonnance que le roi Henri IV lui avait donnée ; il eut aussi un régiment d’infanterie et une compagnie de 200 arquebusiers à cheval ; il meurt sans descendance.
XVIIe
1608, Charlotte, sœur de Gilles Juvénal des Ursins, reçut le château et la seigneurie et donna au roi l’aveu de sa seigneurie :
Cet adveu est important car il décrit au début du XVIe siècle l’état du château d’Armentières :
« C’est l’adveu et denombrement que nous, dame Charlotte des Ursins, espouse de messire Eustache de Conflans, chevalier des ordres du roy, conseiller en ses conseils d’Estat, capitaine de cinquante hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur de la ville de St-Quentin, vicomte d’Oulchie le Chastel, Bercy, le Buisson, et autres terres, donnons et fournissons au roy nostre sire des terres et seigneuries qu’à nous mouvant à cause de la grosse tour dudit Oulchye, des chatellenies du duché de Valois. Soubs les protestations d’augmenter au diminuer s’il y eschoit.
Et premier le donjon de nostre chastel d’Armantières et grand fossé et eaux estant à l’environ et tenant aux murailles dudit donjon qui peuvent valoir de revenus vingt livres tournoies.
Item, un autre fief céant audict Armantières et Confavreux qui jadis feust à Henry d’Armantières, auquel souloit avoir forte maison, à présent démolye et y a de présent un molin à blé qui vaut de revenu 80 livres tournoies, audit Armantières jay toute haute justice, moyenne et basse »On note que la maison forte de Confravreux est démolie et fut remplacée par un moulin à blé. On peut penser que cette maison forte fut démolie pendant la guerre de Cent-Ans et qu’elle ne fut pas reconstruite, néanmoins cela reste conjoncturel et pas un fait établis. L’adveu parle d’un donjon à Armentières, il s’agit soit de la grosse tour en forme de fer à cheval ou plus historiquement du logis seigneurial. Néanmoins on note que son aspect défensif semble bien présent encore à cette époque.
On voit aussi dans l’église de Latilly, dédiée à Saint-Laurent, une grande dalle funéraire représentant deux personnages, Nicolas Chéron et sa femme Anne Gaultier, en costume du XVIIème siècle gravés au trait et ayant les mains jointes sur la poitrine. Elle porte cette inscription :
"Ci gist honorable home Nicolas Chéron recepvr admodiateur de la terre et segnerie d’Armentier et depandace dicel qvi rendit son ame a Diev le 42 ans de son age le 28 x février 1636 et Anne Gavltier sa femme qui décéda le 23 mares 1650 prie Diev povr leurs ames. Requiescant in pace."
Armantières appartiendra aux Conflans de Brécy jusqu’à la révolution.
XVIIIe
1709, fut une période importante de famine dans le royaume de France. Mlle Henriette d’Armantières est sollicitée par le curée du village, Demontigny, afin de l’aider financièrement à aider des pauvres :
« Mademoiselle, le besoin pressant où sont réduits les pauvres et la misère qui les accable m’obligent de vous en donner avis, étant très-persuadé que vous voudrez bien apporter quelque soulagement au mal qu’ils ressentent. Jusqu’à présent j’ai fait mon possible pour les aider. Depuis quatre mois je leur ai fait distribuer à ma porte du pain, mais à présent je ne puis le faire davantage et suis obligé de me réduire à la taxe qu’on me demande. Comme je sais, Mademoiselle, que vous êtes sensible à l’affliction des malheureux et que votre bon cœur vous porte naturellement à la compassion, j’espère que vous ferez pour vos habitants d’Armantières tout au monde pour les aider à vivre. On a taxé tous les particuliers qui ont du bien dans le lieu, on n’a pas usé de même à votre égard pour le respect que l’on vous doit. Je sais là-dessus la conduite que je dois tenir. Nous avons ici dix pauvres à nourrir et plus de vingt qui nous tomberont sur le corps avant la fin de juin ; ils ont besoin d’un prompt secours …. »
Il ne semble pas certain qu’il ait eu gain de cause, néanmoins à cette époque les revenues de la terre d’Armentières sont évaluées : six charrues étaient louées 2,400 livres, le moulin 300 livres. La forêt de La Haie rapportait alors 55 livres. Les religieux de Coincy avaient sur la terre d’Armantières un revenu de 520 livres, et le curé Demontigny de 260 livres.
Première Guerre Mondiale

Le château d'Armentières avant les combats de la Première Guerre Mondiale. L'ensemble, quoique déjà un peu ruiné, est encore dans un état satisfaisant pour un château aussi peu entretenue depuis le XVIe siècle.
Le château est fortement endommagé. Le 25 juillet 1918, 117e régiment d'infanterie de l'armée française détruit un stock de fusée et signaux allemands dans la "corne Q" ( proximité de Confavreux et donc d'Armentières sur Ourcq ) sans pour autant qu'on sache si le château est impacté. viii
Il est en tout cas à quelques reprises bombardés, le toit du logis s'est effondré et les tourelles d'angles perdent leur hauteur.
1921, il est classé au titre des Monuments Historiques
2018, il est intégré dans la liste des 250 monuments du " loto du patrimoine " proposé par Stéphane Bern.
[i] Histoire littéraire de la France ou l'on traite de l'origine et du progrès, de la décadence -1847 p833
[v] Histoire de la Maison Royale de France, et des grands officiers de la Couronne Par Anselme de Sainte-Marie, Ange de Sainte-Rosalie
[viii] http://data.bnf.fr/11918628/paulin_paris/
viii http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63570489/f6.item.r=confavreux
x, Charles VII par Philippe Contamine (p363)
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Berzy-le-Sec est situé sur position idéale qui domaine la vallée de la Crise, soit au sud de Soissons. La vallée s'étend du Bois des Crouttes au sud-est jusqu'à Noyant-et-Aconin au nord-ouest. Berzy-le-Sec dépendait de la châtellenie de Pierrefonds et fut régit depuis Philippe-Auguste par la coutume dite des Valois. L'actuel château fut construit au XIIe siècle avec des améliorations au XIVe, XVe et XVIe siècle. Il fait probablement place à une ancienne " villa" Carolingienne.
Voir aussi
Eglise de Berzy le Sec - Château de Pernant - Château de Pierrefonds - Château de Nesles - Château et donjon de SeptmontsInformations
- Adresse : Rue Jean Petit-Jean, 02200 Berzy-le-Sec, France
- Carte & Plan : Plan Berzy-le-Sec
- Téléphone : ( association ) 06 84 16 86 80
- Sites : Association ASPAM : http://aspam-berzy.com/
- Heures d'ouvertures & Visites & Autres : ( parking : place Roger Amboise ). Il se visite lors des journées du patrimoine. Il profite également du bénévolat de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine de l'Aisne Méridionale (ASPAM) qui gère l'ensemble des activités relativement nombreuses. L'ancien Cellier ( Salle Robert BONHEUR ) du château est également une salle polyvalente communale. En 2017 eut lieu des médiévales.
Le château porte les armes de France et celles du duc d’Orléans. L’autre aspect c’est qu’il a été construit directement sur le lieu où se trouvait la carrière de pierre pour l’édifier. Si un cellier fut probablement utilisé en dessous du château, il ne semble pas montrer les mêmes évolutions défensives que l’on peut trouver par exemple au Château de Pernant (à quelques Km) qui utilise ses carrières et l’ensemble du soubassement du château comme défense (escaliers, poterne dans la roche etc.).
Néanmoins le chemin de ronde se faisait sur toute la périphérie de l’enceinte, comme au Château de la Ferté Milon, Duc d'Orléans et d’autres châteaux de cette époque comme Pernant dont il partage quelques caractéristiques même si ce n’est pas si évident au premier abord (construction sur la carrière, fossé sec, tourelle du logis d’entrée sur contrefort, forme massive du logis construit au-dessus du porche d’entrée). Ils ont été donc édifiés et modifiés dans une certaine mesure dans la même logique, mais adapté à la situation défensive et géographique. De plus, ils ont partagé quelques fois les mêmes seigneurs.
La porte est très bien défendue, pont-levis, herse, assommoir avec mâchicoulis sur console (intégrée derrière le pont-levis) ce qui est peu fréquent sur ce type de fortification et dénote une certaine sophistication.
Il semble qu’à l’époque Mérovingienne cela soit déjà un logis, peut-être à but défensif.
1161, première apparition dans les textes de Berzy.
XIIe, C’est le chevalier Ebles de Berzy qui serait l’édificateur du château.
XIIe siècle jusqu’à la Mi-XVe, ce sont les seigneurs et chevaliers de la famille de Berzy.
Néanmoins on a que très peu d’informations sur la période de la guerre de Cent-Ans puisque la dernière héritière fut Jeanne de Berzy avant 1395 et qu’on a un vide jusqu’en 1445.
1445, Pierre de Louvain se fixe au château de Berzy-le-Sec. Il est aussi connu pour avoir tué le célèbre Guillaume de Flavy afin de pouvoir se marier avec sa veuve Blanche. Il fut tué en 1464 par les frères de Guillaume de Flavy sur le chemin de Berzy.
C’est à Nicolas de Louvain qu’a priori l’on doit l’aspect renaissance, chambellan du duc d’Orléans et capitaine du château de Villers-Cotterêts lorsqu’il entra en possession du château de Berzy. Il possédait également le château Vierzy et le Château de Nesles .
La chapelle Saint-Claude, du XVIe, est collée à l’entrée, elle fut édifiée au XVIe siècle par Claude Louvain, seigneur de Berzy-le-Sec. Son orientation ne respecte pas la règle traditionnelle, orientation vers Jérusalem normalement, et surtout rompt presque totalement avec l’aspect défensif relativement déjà abandonné à la fin du XVe.
Le château est globalement de forme carrée, avec 48m de long au Sud-Est et 44 environ au Sud-Ouest, Nord-Ouest long de 51m et au Nord-Est ( côté porte ) est le plus court avec 32m. La hauteur des murs était d’environ 10m ( avant la guerre de 14-18 ).
Les deux tours de l’entrée encadrent l’entrée relativement évoluée et profonde, avec un rang de console qui supporte une corniche et forme initialement des mâchicoulis.
Description du château par Jules Leclercq de la Prairie
« L'ancien château de Berzy qui, depuis longtemps est converti en ferme, paraît être une construction de fin du XIIIe siècle, ou du commencement dit XIVe. Les bâtiments d'habitation qui remontaient à cette époque ont complètement disparu. Le corps-de-logis actuel, habité par le fermier, porte le cachet de la renaissance ; la distribution en a été changée à plusieurs reprises ; mais des cheminées, ornées de colonnes, des fenêtres divisées par deux meneaux en croix, la porte à plein cintre de la cour, surmontée d'arceaux semblables, indiquent d'une manière certaine qu'il a été, sinon élevé, au moins entièrement refait au XVIe siècle.
La porte, beaucoup mieux conservée que tout le reste, s'avance de six mètres sur la face nord-est du château.
Deux hautes tours d'un beau style se dressent à droite et à gauche ; elles sont couronnées d'un rang de consoles qui supportaient une corniche et formaient des mâchicoulis. Le même système de défense est établi au-dessus du cintre de la porte et devait, en surmontant l'ensemble des murailles, établir une galerie de communication entre toutes les parties de la place. Les deux tours dont je viens de parler ne présentent la forme cylindrique qu'à leur couronnement ; leur partie inférieure se trouve composée de la réunion de quatre piliers massifs une croix grecque. Comme la plupart des châteaux de cette époque, celui de Berzy avait son entrée défendue par un pont-levis ; les longues pièces de bois, destinées à le manœuvrer, venaient se loger dans deux vides ménagés le long des tours. De cette manière, le dessus de la porte, au lieu de présenter un mur plat avec deux grandes rainures sans élégance, montre un large et beau pilastre, orné de trois écussons et d'un encadrement carré dans lequel on avait sans doute placé autrefois la statue du saint le plus vénéré par les maîtres du château. Sous le passage même de la porte sont pratiquées des niches de forme ogivale où se plaçaient probablement les hommes d'armes qui la gardaient.
Un fossé, creusé dans le tuf et de quatorze mètres de largeur, environne le château ; le roc s'est trouvé dans certaines parties assez solides pour qu'on ait pu le couper verticalement et s'en servir, comme de premières assises, pour la muraille. »
Diverses familles vont y résider :
XVe au XVIe siècle, la famille Louvain, voir aussi le château de Nesles et le château de Pernant.
XVIe au XVIIIe, la famille d’Estrées par mariage. C’est Jean d’Estrées, seigneur ayant servi Anne de Bretagne, François et Henri II, qui prend possession de la seigneurie. Il est le grand-père de la fameuse Gabrielle d’Estrées maitresse d’Henri IV.
Les clefs de voute, portant les armes de France et de Louvain, de la chapelle Saint-Claude ont été martelées pendant la période de la terreur Révolutionnaire en 1794.
Et jusqu’au début XIXe, la famille Peletier de Saint-Fargeau.

Château de Berzy avant la guerre ( source : gallica.bnf.fr )
En 14-18, le château est savamment démoli durant l’offensive de Mangin, il est sauvé de la ruine totale après la guerre par son classement.

Après la guerre de 14-18 ( source gallica.bnf.fr )
1926, 13 juillet, le château est classé Monument Historique.
1984, il devient la propriété de la commune.
1998, travaux de sécurisation et de restauration par l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de l’Aisne méridionale, sous la présidence de Bruno Lestrat
2016, lors de fouilles, il fut découvert des tessons datant de la fin de l’époque mérovingienne jusqu’au début du XIes. D'autres éléments furent découverts qui permettent de rapprocher la date de la construction actuelle mais qui ouvre aussi d'autres champs d'interprétations plus large. source
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Le château et le village de Pernant sont situésà 11 km 900 m du Château de Vic sur Aisne et à 6 km 700 de Soissons. C'est un des rares exemples de fortifications du XIVe dans les Hauts-de-France et en Picardie et d'une manière plus générale sur le territoire français. Il possède la caractéristique d'utiliser ses carrières comme moyen défensif en les utilisants comme fossé. Son système hydraulique est à mettre en avant également avec son puits très profond. Il fut endommagé au début de l'année 1918. Il fait partie des constructions très intéressantes de l'Aisne et des Hauts-de-France de l'ancienne région historique de Picardie et du Soissonnais, dans un très beau cadre.
C'est aujourd'hui un gîte ce qui est un bon plan pour visiter Soissons et Compiègne et qui semble très bien noté.

Voir aussi
Château de Nesles - Château de Vic sur Aisne- Cathédrale de Soissons Saint-Gervais-et-Saint-ProtaisInformations
- Adresse : lieudit le vieux château 10-14 rue du Château - 02200 PERNANT
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 03 23 53 57 89 ou 07 88 83 04 90
- Email :
- Sites : Mairie de Pernant https://www.pernant.fr- Gites - Booking.com
- Heures d'ouvertures & Visites : Il se visite lors des journées du patrimoine le dimanche de 10h30 à 18h30 ( 2017 ), néanmoins si vous avez la chance de rencontrer l'un des jardniers ( que je remercie ) ou une personne, il peut être possible de le visiter en partie mais c'est très aléatoire, sachant que c'est devenu un gîte et que ça reste une propriété privée. Il est possible également d'y louer des chambres d'hôtes dans les parties modernes. Il n'est pas trop difficile de s'y garer, néanmoins en cas de forte affluence, le mieux est de se garer en bas du village et d'y monter à pied.
le Château
Si le château peut voir Soissons, l'inverse n'est pas vrai, il est idéalement situé pour voir sans être vu, c'est déjà un aspect défensif réfléchit. Il est un des rares éléments foritfiés du XIVe siècle. Son aspect défensif est complèté par des carrières sous et autour du fossé du château, avec notamment une parfaite intégration d'escaliers à même la roche, d'un cellier et d'un système hydraulique évolué permettant de récupérer l'eau du puits et de le resdistribué via une roue ( qui n'existe plus ). On peut faire un rapprochement avec le Château de Brézé qui utilise ses carrières comme élément essentiel du système de défense et dans une moindre mesure celui du Château de la Celle-Guenand qui semble moins aboutit sur ce point. Au niveau de la gestion de l'eau on peut comparer cela avec les châteaux alsaciens dans les Vosges qui utilisaient pour certains un système complexe de récupération d'eau, dans le cas présent il s'agit de récupérer l'eau du puits et de le redistribuer notamment pour abreuver les moutons et autres.
Il faut noter que le puits creusé à même la roche fait plus de 50m de profondeur et qu'il fut adjoint un système ingénieux de roue pour remonter l'eau via des canalisation. On retrouve ce type d'ouvrage sophistiqué en Alsace où une grande partie des châteaux vosgiens n'avaient ni puits, ni source abondante autre que l'eau de pluie récoltée dans des citernes. Par ailleurs le château de Pernant partage la caractéristique des châteaux alsaciens par la présence de la fortifications en hauteur et le village en bas de colline ou montagne, voir en contrebas sur les flancs de colline.
L'étymologie de Pernant fut : Parnacum en 898 ; Parnant en 1063 ; Sparnant en 1143 ; Pernan en 1589 ; L'abbé Hivet, savant étymologiste, a dit que Pernant, Parnacum en 898, pour Pariniacum et sans doute aussi Patriniacum, signifie alors villa de Perrin. Et il ajoute à l'appui qu'on a écrit Parnant en 1063.
Suivant le chanoine Ledouble, au contraire, Pernant serait composé de nantum, eau, marécage, et de per, dérivé de Super, au-dessus de, marquant une privation. Pernant se trouve , en effet, au-dessus de la région des eaux ; l'eau n'y est pas très abondante et les marécages se montrent à la base de la colline, où la voie ferrée de Compiègne à Soissons la traverse.
On a refusé cette étymologie au chanoine, en objectant, sans beaucoup de raison que les deux mots Per et Nantum appartiennent à deux langues différentes. Mais, judicieusement, M. Ledouble a répondu qu'ils sont tous deux de langue latine. Nant, mot celtique, est devenu Nantum en latin. Per, abrégé de Super, est aussi un mot celtique qui avait assurément la même signification.
Supernantum a ainsi donné Pernant en se décapitant. Toutefois le décapité a essayé plus tard, de se faire revivre tout entier. On lit, en effet, Sparnant, en 1143, au cartalaire de Saint-Crépin-le-Grand.
Comme souvent des débats, parfois houleux, s'ajoutent aux mystères des mots.
1961, découverte d'une nécropole d'origine celtique à Pernant. source
L'ancien château gothique, transformé en ferme au XVIIe, est établi sur le roc dans lequel sont creusés des fossés, à 7 mètres environ de profondeur. Une porte basse et large donne accès dans les fossés de chaque côté desquels sont les ouvertures de vastes carrières servant de granges et de bergeries. Au fond de la voûte de la porte est l'ouverture de la herse ; à droite de cette porte, sous la même voûte, s'en trouve une autre plus petite, style Renaissance, donnant sur un escalier montant au château.
Le rempart qui l'accompagne est de la même époque et ressemble aux remparts de Soissons d'autrefois. [i]
Le donjon, qui forme la partie la plus curieuse, forme un carré long à toit aigu en ardoises, fortifié de quatre tourelles aux angles dont les toits coniques se relient au toit principal et qui sont en encorbellement, soutenu, par les angles à leur base et par des mascarons du XIIe siècle. Sur la façade, du côté qui domine le village, sont des fenêtres et ogives avec tympan. A ce donjon est accolé, à l'ouest, un petit corps de logis, à fenêtres en croix, ayant à son extrémité une tourelle avec galerie en encorbellement. Cette partie du château est du xvi" siècle. Dans la cuisine se trouve une vaste cheminée décorée des armes de la famille de Gonnelieu.
Ce spécimen d'un donjon féodal, flanqué de l'ancien logis seigneurial dans un état aussi bien conservé est rare dans nos contrées, surtout pour la période du XIVe siècle.
Dans une annexe du château, ancienne demeure du fermier seigneurial, on voit encore au-dessus des murailles récemment refaites, deux superbes lucarnes que le temps et la Révolution ont atteintes, mais qui ont conservé nettement leur date de construction : 1617.
Cependant le donjon et son petit corps de logis ne sont qu'une faible part de l'antique demeure seigneuriale, et, du reste, des murailles d'enceinte comme des habitations on ne trouve plus la moindre trace. On en est donc réduit aux conjectures pour savoir comment le donjon se reliait au reste de la forteresse et à ses abords.
Toute cette longue description est celle d'avant-guerre.
En 1918, les Allemands ont envahi Pernant où il y a eu de durs combats... Le château a été en partie démoli, mais le donjon est resté debout, dégagé de toute autre construction, une nouvelle ferme étant reconstruite un peu plus loin. Les propriétaires se sont fait un devoir de réparer les plus gros dégâts causés par la guerre au donjon qui, longtemps encore, pourra faire l'admiration des visiteurs.
Seigneurs & vicomtes
La terre de Pernant avait le titre de vicomté et pour la suzeraineté relevait partie de Cœuvres et partie de Berzy-IeSec. Ses seigneurs prenaient donc la qualité de vicomtes.
Voici quelles en étaient les prérogatives : « le vicomte de Pernant pouvait ajourner pour toute sorte de méfaits, les hôtes du monastère de Saint-Crépin-le-Grand de Soissons, lesquels devaient se purger devant lui, sous peine d'être dégradés comme convaincus ; prendre sur le domaine les mesures et même se faire apporter sur la voie celles des moulins pour les contrôler, et, en cas de refus du meunier, enlever son cheval lorsqu'il le rencontrait sur les chemins. Il avait de plus les épaves et exerçait la haute justice en deux endroits, appelés Varrechuel » (i).
XIIe
i. — Guy, vicomte de Pernant
En 1176, ce seigneur termine par l'entremise d'Yves, comte de Soissons, une querelle avec Hervé de Pierrefonds (2).
2. — Eble, de Pernant, chevalier
Nicolas, chevalier d'Aconin, donna, en. 1185, un demi-muid de grain sur le moulin de Pernant, avec l'approbation de ' Raoul, comte de Soissons, qui loua le don en présence d'Eble, de Pernant et autres gentilshommes, tous chevaliers et hommes du comte (3).
3. — Robert de Pernant
Robert de Pernant et sa femme Lucie, ont donné, à juvigny, une rente de blé sur le moulin de Berzy, à l'abbaye de Saint-Crépin-en-Chaye de Soissons, donation approuvée en 1190, par Foucart Adélaïde de Berzy, sa mère (4)[ii].
4. — Jean, chevalier de Pernant
Jean, chevalier de Pernant, fit échange, à la fin du XIIe siècle, avec l'abbaye de Saint-Crépin, d'un cens sur des maisons, contre la justice d'une autre maison de Soissons (2).
XIIIe
5. — Guy de Pernant
Le chevalier Guy ayant capturé, l'an 1239, en sa qualité de vicomte, un nommé Robert le Cirier, homme de l'église cathédrale de Soissons, pour fait de vol, le chapitre l'obligea — (il avait des droits et un domaine sur le terroir) — par une sentence d'excommunication, à entrer en arrangement sur les lieux mêmes où se trouvait un grand nombre d'hommes de Saint-Gervais, de chanoines, et les chevaliers Thomas de Montgobert, Robert de Vaux-Mercin, Gilon de Matz ; ensuite de quoi Guy de Pernant vint en plein chapitre se faire absoudre d'avoir justicier les sujets de l'église et empiété sur ses droits et privilèges.
Le même Guy de Pernant approuva, en 1247, une vente de terre au chapitre cathédral par le chevalier Gauthier de Vaux-Mercin et sa femme Ascaline (1).
6. — Jean de Montgobert
Jean de Montgobert, trésorier de Gerberoy, seigneur de Pernant, approuva la vente d'un pré faite, en 1263, à l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons.
7. — Robert de Pernant
1268. Robert de Pernant, dit le Portier, Penon, son fils, Marie, sa fille, font abandon au chapitre de Notre-Dame-des- Vignes de Soissons, devant Jean de Paris, officiai de Soissons, d'une maison sise rue Neuve, audit Soissons (i). (1) Abbé Pécheur. Op. cil., t. III, p. 294.
8. — Colard de Pernant
En 1278, Colard de Pernant termina un différend sur l'avouerie de Vénizel, avec Crépin de Courmelles, écuyer, par les arbitres Simon, abbé de Saint-Crépin, François Lescot et Jean de Rougery, écuyer (2).
XIVe
9. — Guillaume de Bouclenay ( construction probable du château )

Cour intérieure du château de Pernant
Au début du XIVe siècle, Guillaume de Bouclenay, vicomte d'Acy, était aussi vicomte de Pernant et seigneur de Ressonsle-Long, par sa femme Marie.
En l'année 1322, Pierre de Wasses, abbé de Saint-Crépin, sut réduire ce gentilhomme qui, profitant apparemment du 'temps où Gauthier de Bouclenay, son parent, était abbé, avait empiété sur les droits du monastère.
On convint que les maisons d'Acy et de Pernant, du domaine de Saint-Crépin, demeureraient exemptes d'avouerie, que la cense de Pernant n'acquitterait ni les dîmes, ni les corvées que Guillaume et sa femme Marie de Ressons réclamaient et qu'enfin le château de Pernant, appartenant à ce seigneur, avec les carrières des fossés creusés dans le roc, qui l'entourent, ne serait pas assujetti à la dîme des animaux qu'on y lèverait (3).
Il s'agit de la première mention connue du château.

Le château de Pernant est initialement une enceinte en forme de quadrilatère avec tourelle d'angle, l'accès se fait comme sur les donjons par une entrée en hauteur. Le châtelet peut s'assimiler à une tour porche conséquente. ( source du plan : Wikipédia )
10. — Jean de la Personne
Vers le milieu du XIVe siècle, la vicomté de Pernant, avec celle d'Acy, passa dans la famille de La Personne, une des plus anciennes du Soissonnais, dont les armes sont : « d'argent à trois pattes de griffon de gueules posées en pal. »
(1) Arch. de l'Aisne, G. 707.
(2) Abbé Pécheur. Op. cit.. t. III. p. 448.
(3) Idem, t. IV, p. 48.
En 1350, jean de la Personne, gouverneur de la Forteresse & Prison de La Bastille, était vicomte d'Acy et de Pernant. Il avait d'abord épousé Jeanne de Mortagne, vicomtesse d'Aulnois (hameau d'Essommes), veuve en premières noces de Jean de Chantilly.
Devenu veuf, il se remaria à Marie de Coincheville, de laquelle il eût un fils nommé jean, comme lui, et qui lui succéda.
Marie de Coincheville, restée veuve à son tour, convola en secondes noces avec Jean de Pernes, auquel elle donna une fille, Jeanne, qui épousa Baudouin d'Aurebruche, d'une famille originaire du Boulonnais et qui, selon toute apparence, appartenait à une souche ancienne et considérable.

Carrières et fossé du château de Pernant
11. — Jean de la Personne
Jean de la Personne, vicomte d'Acy et de Pernant après son père, était marié à Jeanne d'Esneval. Il assista à la bataille de Roosebeke, livrée en novembre 1382, par Charles VI, à Artevelde et ses Flamands, et fut, avant le combat, armé chevalier par le roi.
En 1388, jean de la Personne est qualifié seigneur de Nesles-en-Tardenois et vicomte d'Acy, dans un titre d'amortissement de divers biens donnés au chapitre cathédral de Soissons. Il est mort après 1399, laissant un fils nommé Guy, jeune encore, sous la tutell( de sa mère.
XVe

Le petit fort fortifié est rehaussé, le système se rapproche plus d'une système de château fort avec créneau, tourelle défensive, chemin de ronde sur route la surface. ( source plan : Wikipedia )
12. — Guy de la Personne
Guy de la Personne est appelé, dans un de ses dénombrements, vicomte d'Acy et écuyer d'honneur du roi. Il appartenait, en effet, à la cour amoureuse de Charles VI et était compris sous le nom de « Guiot de la Personne » dans les 201 écuyers d'amour composant une partie de cette court.
Guy de la Personne se fit adjuger la terre de Coulonges sur Hugues de Châlons en 1410, ce seigneur étant débiteur envers lui. Cette affaire fut conduite par la mère du vicomte, dont elle avait encore la garde-noble, en 1411.
En 1416, dans une quittance, il prend les deux titres de vicomte d'Acy et de Nesles-en-Tardenois. Sa mère mourut vers 1420. Il se maria bientôt après à Jeanne de Nesle, et décéda sans postérité en 1435.
Toutes ses terres et seigneuries échurent alors à la famille d'Aurebruche, établie à Reims et alliée aux La Personne par Marie de Coincheville, comme on l'a vu précédemment. Elle était représentée, en 1435, par Robert d'Aurebruche, fils de Baudouin, type du gentilhomme cupide et madré. Cette succession très contestable fut, en effet, fort contestée, mais sans succès, Robert s'étant arrangé de façon à embrouiller le litige, si bien qu'il parvint à se faire envoyer en possession des héritages convoités.
13. — Robert d'Aurebruche
Robert d'Aurebruche (2), marié à Anne de Francières, devint donc vicomte d'Acy, de Pernant, de Nesles, etc., et se trouva à la tête d'une succession importante (3).
L'héritière de ces richesses était une fille unique nommée Blanche, âgée de 10 ans en 1436 et dont la destinée devait être orageuse.
(1) Bulletin de la Société archéologique de Soissons.
(2) Aurebruec, Aurebreucq, Auvrebruch, Auvrebruech, Aubrebruech,
Ovrebreuc, Ovrebruee, Ouvrebreuch, Overbreuc, suivant les documents du temps.
14 Blanche d'Aurebruche et Guillaume de Flavy,Blanche d'Aurebruche et Pierre de Louvain , Blanche d'Aurebruche et Pierre Puy : voir le Château de Nesles.
Blanche d'Aurebruche fut l'héritière, elle fut contrainte d'épouser Guillaume de Flavy vers l'âge de 10 ans, de cette relation va nâitre des enfanrts mais également différentes tragédies. Malgré tout cela elle vivra au moins
jusqu'en 1500.
XVIe
17. — Claude de Louvain
Claude de Louvain, l'aîné, hérita entre autres des terres de ,Berzy et de Pernant, et selon Melleville, lorsqu'il fut élu évêque de Soissons, il les donna à Nicolas de Louvain, son frère, en 1503, en récompense de l'appui qu'il lui avait prêté pour arriver au siège épiscopal.
18. — Nicolas de Louvain
1503. Nicolas de Louvain, chevalier, maître d'hôtel du roi,, devint ainsi vicomte de ,Berzy, Acy, Pernant, seigneur de Rognac, Nesles, Charentigny, Vigneux, Léchelle, Chazelle et Vierzy. Marié à Jeanne de Saint-Seigne, il mourut en 1524, sans laisser d'enfants. Ses nombreux biens revinrent à Antoine de Louvain, son neveu et son unique héritier.
19. — Antoine de Louvain
1524. Antoine de Louvain, vicomte d'Acy et de Pernant,. portait aussi le titre de baron de Rognac et de seigneur de Coulonges. Ce fut un triste sire qui fronda toute sa vie et eût une fin déplorable. Il vendit la plupart de ses domaines et chicana ensuite pour avoir la possession d'autres terres avec l'abbaye d'Igny et avec son cousin Jean Puy, seigneur de Chéry-Chartreuve.
A force d'exactions et de tyrannie dans ses domaines, le duc de Guise fut appelé au secours des opprimés. Il l’attaqua, le battit et le força de se retirer en Allemagne, où il mourut en 1554.
20. — Jean de Gonnelieu
1525. Jean de Gonnelieu, seigneur de Gonnelieu en Cambrésis, de Saint-Martin, de Jumencourt, devint vicomte dePernant, par acquisition de cette terre du précédent seigneur.
Les armes des Gonnelieu sont : « d'or à la bande de sable »..
Il était uni, depuis 1524, à Marie de Hennin, fille de Jean de Hennin, seigneur de Cuvillers et de Jacqueline d'EstréesIl fut enseigne des gardes du corps du roi et capitaine du château de Honnecourt, en Picardie.
Le 24 mai 1548, la reine Catherine de Médicis donna la. survivance de cette capitainerie à Louis de Gonnelieu, son, fi!s, qui mourut sans 'postérité.
En 1549, Jean de Gonnelieu, garde des sceaux de la chatellenie de Pierrefonds, succéda au sieur Bonnery, comme capitaine du château et grand maître des eaux et forêts du Valois..
A sa mort, ce seigneur laissa pour héritiers ses deux fils :
Nicolas et Aliot de Gonnelieu.

Le château est transformé en château de plaisance et de confort, création de nouvelles pièces, les systèmes défensifs sont en partie démantelés, rajouts de fenêtres, disparition du chemin de ronde.
21. Nicolas de Gonnelieu
1559. Nicolas de Gonnelieu, écuyer, seigneur de Gonnelieu et vicomte de Pernant, fils aîné du précédent, épousa, par contrat du 15 mai 1559, Catherine de Bosbec, fille de François de Bosbec, seigneur d'Autrèches et de Poulandon et de Françoise de Frétel. Elle lui apporta, ipar la suite, ces deux seigneuries.
Nicolas de Gonnelieu devint chevalier de l'ordre du roilieutenant d'une compagnie de 50 hommes d'armes de ses. ordonnances et transigea devant Me Quinquet, notaire à Soissons, le 16 juillet 1559, avec Aliot de Gonnelieu, son frère, plus tard abbé de Saint-Crépin-en-Chaye, sur les différends. qu'ils avaient en la succession de leurs père et mère.
En 1563, un abbé de Saint-Crépin-le-Grand, François Leroux, mit fin à un procès que l'abbaye soutenait avec Nicolas de Gonnelieu, au sujet de la justice seigneuriale de: Pernant, procès commencé dès le mois d'avril 1538, avec Jean de Gonnelieu, son père. En 1574, un autre abbé de SaintCrépin, Nicolas Dany, vendit à ce seigneur 22 arpents de. terre et pré tout proche de Pernant. (1) Annales du, diocèse de Soissons, t. v, p. 445 et 456.
Le 31 janvier 1576, les sieur et dame de Gonnelieu empruntèrent devant Me André Wallet, notaire à Soissons, 600 livres tournois pour leurs « urgentes affaires » à Louis Charpentier, notaire royal à Vic-sur-Aisne, laquelle somme fut remboursée par Jean et François, leurs fils, en 1610 (2).
Nicolas de Gonnelieu et Catherine de Bosbec ou Bossebec, sa femme, sont morts après 1579, laissant trois fils : Antoine, l'aîné, qui eut la vicomté d'Autrèches ; Jean, le second, qui fut vicomte de Pernant ; et François, le dernier, auquel échut la terre de Poulandon, à Ressons-le-Long.
XVIIe

Au XVIIe, le château a perdu ses murs de fortifications, son entrée principale de la tour porche ou châtelet, une partie de ses tourelles défensives et se voit adjoindre des jardins d'agréments. Tout est fait pour le rendre plus agréable, une roue permet d'apporter l'eau du puits.
22. Jean de Gonnelieu
Vers 1588, Jean de Gonnelieu, écuyer, seigneur de Gonnelieu, de Missy-aux-Bois et vicomte de Pernant, épousa, par contrat du 30 juillet 1593, Madeleine de .Bourbon-Rubempré. fille d'André de ,Bourbon, seigneur de Rubempré, et d'Anne de Roncherolles.
A la mort d'Antoine de Gonnelieu, vicomte d'Autrèches, son frère, et de Catherine de Caulaincourt, sa belle-sœur, il fut, en 1611, nommé tuteur de Léonor, seigneur d'Autrèches et de René de Gonnelieu, seigneur de Jumencourt, ses neveux.
Le 2 octobre 1613, Jean de Gonnelieu passait un traité avec le mandataire de la reine Marguerite de Navarre, duchesse de Valois, pour la propriété et jouissance de quatre pièces d'îles, prés et bordages, situés près de Canivet et le long de la rivière d'Aisne, au sujet desquelles un procès était engagé aux requêtes du palais à Paris. La reine prétendait réunir ces pièces à son domaine, sous le prétexte qu'elles avaient été usurpées sur son duché de Valois par les officiers de celui-ci, qui en avaient disposé sans en avoir le pouvoir ; elle réclamait même des dommages de censives, lods et ventes et autres droits seigneuriaux.
2) Minutes d'Adrien PICART, notaire à Vic-sur-Aisne.
Mais sur la prétention contraire opposée par le seigneur de Gonnelieu, qui jouissait de ces parcelles, lui et ses prédécesseurs, depuis si longtemps qu'il «n'èstoit mémoire du contre » et s'en considérait comme seul vrai propriétaire, le mandataire de la duchesse de Valois, moyennant un pot de vin de 15 livres tournois, en décharge Gonnelieu de toute réclamation et consenti à ce qu'il en jouisse paisiblement à l'avenir et suivant la validité de ses titres (1).
Léonor de Gonnelieu, seigneur vicomte d'Autrêches, émancipé au mois de juillet 1614, étant mort sans postérité, à l'âge de 25 ans, le 21 avril 1619, la terre fut mise en décret et rachetée par Jean de Gonnelieu, son oncle, qui ajouta à ses titres celui de vicomte d'Autrêches.
Ce dernier est décédé après 1643, laissant de son mariage : Jérôme, qui suit ; Marie, femme de Léonor du Bosc, seigneur de Radepont ; et Charlotte, religieuse à Soissons.
Dans une généalogie de la famille de Gonnelieu, établie par d'Hozier et conservée à la Bibliothèque nationale, on voit' que Jean de Gonnelieu et Madeleine de Bourbon, sa femme, ont eu sept enfants :
10 Louis, chanoine régulier à Saint-Crépin de Soissons ; — 20 Charles, chartreux ; — 3° Jérôme ; — 4° Nicolas, seigneur de Bouillancourt, de Grainville et de Radepon, marié à Geneviève Branche, fille du prévot de Laon, dont il eût trois fils et deux filles religieuses. Les trois fils sont : Jean de Gonnelieu, seigneur de Radepont ; Adrien, seigneur de Grainville, et le célèbre jésuite Jérôme de Gonnelieu ; — 50 Marie ; — 6° Madeleine, religieuse de la Congrégation ; — 7° et Louise, religieuse au Trésor. D'Hozier confond ici Madeleine avec Charlotte.
(1) Minutes de M" A. PICART, notaire à Vic-sur-Aisne.
C'est à Jean de Gonnelieu que l'on doit la fondation du couvent de la Congrégation de Notre-Dame de Soissons. La fille de ce seigneur, Charlotte, se sentant la vocation de consacrer sa vie au service de Dieu et du prochain, dans une maison de la congrégation de Notre-Dame, son père crut qu'il serait utile d'en fonder une à Soissons même, où elle pourrait suivre ses goûts charitables. La haute naissance de Mlle de Gonnelieu, dont la mère provenait de lignée royale, ne pouvait qu'attirer une grande sympathie à une telle entreprise ; aussi l'évêque Charles de Hacqueville, à qui son père fit part de ce dessein l'accueillit avec faveur. Le prélat demanda, le 19 septembre 1621, à l'évêque de Châlons, quatre professes de la maison de cette ville et il les reçut dans son palais à leur arrivée à Soissons Le 8 janvier 1622, il rendit son ordonnance de fondation, laquelle fut confirmée par lettres patentes de la même année et par une bulle du pape Urbain VIII, en 1629.
23. Jérôme de Gonnelieu
Jérôme de Gonnelieu, chevalier, seigneur dudit lieu. vicomte de Pernant, d'Autrêches, Bouillancourt et autres lieux, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, reçut la terre d'Autrèches, en faveur de son mariage avec Françoise de Laval, sa première femme, en 1634.
Ce seigneur, gêné dans ses ressources, se livra à de gros emprunts et dut même vendre des biens importants au terroir d'Autrèches pour rembourser ses créanciers.
Jérôme de Gonnelieu, qui venait souvent résiedr au château d'Autrêches, avait aussi un domicile à Soissons.
Il perdit sa première femme et se remaria, par contrat du 24 juillet 1656, avec Elisabeth-Anne de Brouilly, fille d'Imbert de Brouilly, chevalier, seigneur de la Brosse, maître d'hôtel ordinaire de la chambre du roi et gouverneur des ville, château et duché de Nemours, et d'Elisabeth Coignet, son épouse.
A son décès, arrivé vers 1660. Jérôme de Gonnelieu laissait cieux filles : Anne, de sa première femme, qui lui succéda dans ses titres et biens ; et de -la seconde, Elisabeth-Anne, reçue à Saint-Cyr au mois de mai 1687.
24. Anne de Gonnelieu
Anne de Gonnelieu, dénommée Marie-Anne dans plusieurs actes, est née au château d'Autrêches, le 12 octobre 1637. Elle hérita des vicomtés de Pernant et d'Autrêches, à la mort de son père.
Elle épousa d'abord François de Harlus, seigneur et baron de Givray, dont elle eût deux enfants : François, né en 1656, qui devint capitaine d'une compagnie de cavalerie au régiment de Clermont, puis major de la ville de Soissons en 1711 et Valentine, qui épouse, le 25 juillet 1682, Henry-Charles de la Fontaine, chevalier, seigneur d'Iviers, fils du seigneur de Bitry.
Les Harlus portaient : « de sable à un lion d'argent', la crinière ou jubé d'or, couronnée de même, lampassé et armé de gueules ».
Anne de Gonnelieu se maria en secondes noces, à Richard de Gédouin, chevalier, seigneur de Belle-Isle, capitaine de la compagnie de chevaux-légers dans le régiment du Roi.
Ce seigneur, qui était noble par son père, Denis de Gédouin, mort revêtu de la charge de secrétaire du roi, après quatorze années de service, portait pour armes : « écartelé d'or et d'azur, à la croix recroisettée de l'un à l'autre. »
Richard de Gédouin est décédé après 1674. Au registre paroissial de cette année, le 2 septembre, on voit que Joachim de Gédouin, fils de Messire Richard de Gédouin, écuyer, est parrain, à Pernant, avec Madeleine Hugé, fille du seigneur de Bacquencourt.
En 1680, Anne de Gonnelieu, devenue veuve, habitait le château d'Autrêches. Cette terre fut mise en décret, à la poursuite de nombreux créanciers, au commencement de 1684; la saisie dura fort longtemps et enfin la seigneurie fut vendue, vers la fin du XVIIe siècle, à Henry-Charles de -la Fontaine, son gendre.
Anne de Gonnelieu est morte le 9 octobre 1717, à l'âge de 80 ans, et le lendemain, son corps fut inhumé dans l'église d'Autrêches.
25. Joachim de Gêdouin
Vers 1680, Melleville donne comme seigneur vicomte de Pernant, après Richard de Gédouin, Joachim de Gédouin, son fils, lieutenant-colonel du régiment d'Etampes, chevalier de Saint-Louis et major de ila ville de Soissons, mort en 1731.
Le chanoine Ledouble, dans son intéressante brochure Le château de Mercin, nous dit, à la page 6 (i), que François Dupleix, seigneur de Bacquencourt, acheta la vicomté de Pernant de ce noble propriétaire. Il est certain que M. de Bacquencourt se rendit acquéreur de cette seigneurie, mais ce fut de tout autre vendeur, comme on le verra plus loin.
26. Elisabeth de la Noë
Si Joachim de Gédouin fut seigneur vicomte de Pernant, il il ne conserva pas cette terre, car en 1697, il appartenait à Elisabeth de la Noë, femme de Charles Durand, conseiller contrôleur extraordinaire des guerres en l'élection de Soissons, dont les unes étaient : « d'azur à une vire ou cercle d'or et deux palmes d'argent posées en sautoir, brochant sur le tout. » En même temps que dame de Pernant, Elisabeth de la Noé était dame de Missy-aux-Bois.
(1) 197. Imprimerie Nougarède.
N'ayant pu faire, dans les délais légaux, la foi et hommage, ni rendre le dénombrement de cette dernière seigneurie, avec d'autres petits fiefs en dépendant envers Marie Harander, veuve de Jean-Paul de la Fitte, dame de Vauxbuin et sa suzeraine, celle-ci fit délivrer une commission par son bailli, à
J'effet de saisir les terres insoumises. Mais cette saisie ne dut pas avoir lieu, car le 3 février 1698, on trouve un dénombrement fourni à la dame Marie Harander, par Elisabeth de la Noë, dame de Pernant, Missy-aux-Bois et autres lieux.
Aux archives hospitalières de Soissons (1), on trouve une quittance de droits d'indemnités dus à Elisabeth de la Noë (son nom est écrit Delarol), femme Charles Durand, dame de Pernant et de Missy-aux-Bois, à cause d'une acquisition faite par l'hôpital de Soissons, de quatre muids de terre à Pernant, d'Antoine Fortin, laboureur audit lieu, et de ses enfants mineurs. La date n'est pas indiquée.
A sa mort, les héritiers de cette dame firent foi et hommage des fiefs ci-dessus à 'la dame veuve de la Fitte, le 12 mars 1706, et fournirent le dénombrement le 20 du même mois (2).
27. Jacques Dumeti
Ces héritiers vendirent la vicomté de Pernant à Jacques Dumetz, écuyer, colonel du régiment de Vexin. Le 23 octobre 1711, ce seigneur paraît dans un acte de baptême, comme parrain, avec Marie Mallette, veuve de Gédéon Dumetz, conseiller du roi, résidant (?) en la chambre des comptes, comme marraine (3).
(1) Arch. hospit. de Soissons, n° 817, liasse 1615-1774.
(2) Bulletin de la Société archéologique de Soissons, 3" série, tome VIII,
P. 213.
(3) Registres paroissiaux de Pernant.
28. François Dupleix
C'est de Jacques Dumetz que Messire François Dupleix, déjà seigneur de Mercin et Bucy, dut faire l'acquisition de la terre de Pernant.
La famille Dupleix, originaire de Chatellerault (Vienne), est issue de William Dupleix, vivant en l'année 1537. Un de ses membres fut attaché au service de Marie Stuart, en France, vers le milieu du xvi" siècle.
Les deux fils de William ou Guillaume Dupleix, fournirent chacun une branche, dont la cadette était celle de Bacquencourt. La branche aînée subsiste encore en Poitou.
Cette famille porte : « d'azur au chevron d'or accompagné « en chef de deux poissons d'argent affrontés et laurés de « gueules et en pointe d'une étoile aussi d'argent. »
Le second fils de Guillaume fut François, père d'Antoine, marié en 1622 à Jeanne Perrot, duquel est issu François en 1634. Celui-ci épousa Elisabeth Maussion en 1656, et en eût un fils nommé René-François, né à Chatellerault en 1664. Il embrassa la carrière des finances et fut envoyé à Landrecies comme contrôleur général des domaines du Hainaut, devint fermier général et directeur de la compagnie des Indes. Il épousa à Landrecies, le 28 mars 1695, Anne-Laure de Massac.
Sans pouvoir réellement fixer la date, c'est vraisemblablement vers 1720, que René-François Dupleix, dit de Bacquencourt, acheta les seigneuries de Pernant, Mercin, Bacquencourt, Bucy et autres lieux.
La date de sa mort ne nous est pas connue, mais il laissa après lui, trois enfants à qui il laissa tous ses biens: CharlesClaude-Ange, qui suit ; r5xdeph-François et Anne-Elisabeth Dupleix.
r5xdeph-François Dupleix, né à Landrecies, le 1er janvier 1697, se rendit célèbre, sous le titre de « marquis Dupleix », dans la guerre des Indes. Il fut nommé gouverneur de Pondichéry en 1742 et revint mourir à Paris, le 10 novembre 1764, dans un état voisin de l'indigence. Il s'était ruiné au service de la France, dans la compagnie des Indes.
Anne-Elisabeth Dupleix, née à Landrecies, 'le 25 décembre 1697, épousa M. Desnos de Kerjean, capitaine au régiment d'infanterie de la marine, et après Ia mort de celui-ci, s'est remariée à M. Choquet, commissaire général de la marine. Elle est morte en 1780.
XVIIIe
29. Charles-Claude-Ange Dupléix
Charles-Claude-Ange Dupleix, naquit aussi à Landrecies, à la fin de l'année 1695, et devint directeur de la vente du tabac et du café en Guyenne, en résidence à Bordeaux, puis fermier général et directeur de la compagnie des Indes, conseiller secrétaire du roi, maison' couronne de France et de ses finances en 1734.
Il fut seigneur du Cigne, de Bacquencourt, du Perle vicomte de Pernant et autres lieux.
Il s'était marié, en 1724, à Paris, avec Jeanne-Henriette de Laleu, fille de Guillaume de Laleu, conseiller du roi et notaire au Châtelet de Paris, et de Marie Savalette, son épouse. Elle mourut en 1736, après lui avoir donné trois fils : Guillaume r5xdeph, né en 1727; Pierre-François, né en 1734, et MarieCharles-Antoine, né en 1736.
Il se remaria le n juin 1739, avec Marguerite-Françoise Bernard de Rheims, chanoinesse de Lons-le-Saulnier, qui décéda sans enfants, le 20 novembre 1742. Enfin, il contracta un troisième mariage, peu de temps après, avec Marie-Augustine Erard de Ray, fille de René-Augustin Erard, chevalier, baron de Ray, et de Marie-Françoise-Gabrielle de Château-Thierry. Elle lui survécut et alla donner sa main au marquis de Pavanne (i).
Charles-Claude-Ange Dupleix mourut le 13 novembre 1750, dans son domicile, à Paris, sur la paroisse de Saint-Eustache, âgé de 55 ans.
Il fut enterré dans le cimetière de cette paroisse, à côté de ses deux premières femmes, et son cœur rapporté à Pernant, pour y reposer dans la chapelle de la Vierge, de l'église du lieu, à côté de celui de Marguerite-Françoise Bernard de Rheims, comme en témoignaient les deux inscriptions murales que nous reproduisons ici et qui se lisent encore dans l'église au mur du transept, à droite de l'autel de la Vierge.
A la mort de ce dernier, ses trois enfants se partagèrent ses domaines.
Guillaume-r5xdeph Dupleix, qui prit le nom de Dupleix de Bacquencourt, comme son père, eût dans son lot le château de Mercin, le fief de Bacquencourt avec la ferme et le château de Bucy.
A Pierre-François-René échut le fief du Perle et du Cigne ; il s'appela M. Dupleix de Perle. Il est mort céli'bataire en 1825, à Paris, après avoir occupé des positions élevées au. Parlement de Paris.
30. Marc-Antoine-Cbarles Dupleix, le dernier seigneur vicomte de Pernant.
Quant au troisième, Marc-Antoine-Charles, il fut vicomte de Pernant et dénommé Dupleix de Pernant.
Il était aussi seigneur de Mézy, près Meulan (Seine-et Oise), chevalier de Saint-Louis, maréchal-général des logis de l'armée et colonel d'infanterie. Il épousa, en 1765, Charlotte Emilie-Olympe de Savalette de Magnanville et mourut en 1803, laissant un fils, Charles-r5xdeph-René Dupleix de Mézy, né à Paris, le 3 décembre 1766. Marc-Antoine-Gharles Dupleix fut le dernier seigneur vicomte de Pernant.
Le château de Pernant et la famille Dupleix après la Révolution

Charles-r5xdeph-René Dupleix de Mézy, fut successivement maire de Mézy, préfet de l'Aube, puis du Nord, directeur des postes de 1816 à 182 l, député du Nord, pair de France (1819), conseiller d'Etat, conseiller général de l'Oise, commandeur de la Légion d'honneur. Il est décédé à Paris, le 6 j anvier 1835, et son corps a été ramené de Mézy à Guignicourt en 1863, ainsi que celui de sa femme, par les soins de leur famille.
Il s'était marié en 1797, à Antoinette-r5xdéphine-Gabrielle Véron, fille de Louis-Grégoire Véron, écuyer, secrétaire du roi, receveur des finances, et de Jeanne de Niquet, son épouse. Il eût plusieurs enfants, dont trois sont morts jeunes.
Un autre, Ferdinand Dupleix de Mézy, est décédé sans enfant, en 1867. Et demoiselle Caroline-Louise Dupleix a épousé, en 1827, M. Hérard, marquis du Cauzé de Nazelle. M. le marquis de Nazelle a eu deux fils :
Le premier, Charles-Hérard de Nazelle, décédé à Guignicourt, père du marquis Hérard du Cauzé de Nazelle ; de demoiselle Charlotte, mariée à M. le baron de Trétaigne, à Festieux, de M. Ferdinand, lieutenant de vaisseau, et de M. René, lieutenant de dragons en 1907.
Le second, François-Ferdinand de Nazelle, est mort sans enfant, en 1903.
Il a eu aussi deux filles, outre ses deux fils : Louise et Marie, auxquelles a été attribué le domaine de Pernant.
La première, Louise de Nazelie, a épousé M. le comte de Balatier-Conyhan (Côte d'Or) et la ferme d'en haut ou le château Lui appartient.
La seconde, Marie de, Nazelle, s'est mariée à M. de Man"TIoury de Croisilles (Histoire de la Ville de Saint-Germain-en-Laye) et possède la ferme du bas ou du Val.
Parmi les enfants de M. de Croisilles, notons Mlle Marguerite, qui a épousé M. le marquis de Romance-Mesmon, fils du -regretté baron de Romance, dont le nom a été si honorablement connu au tribunal de Laon et n'est pas oublié (i).
(1) Tous ces renseignements, emprunté à la brochure du chanoine
LEDOUBLE. en 1907, ont dû s'accroître de nouveaux faits qui nous sont inconnus et que nous n'avons pas qualité ni moyens pour rechercher.
*** fin de la partie très largement emprunté à Emile Gailliard***
XXe
Vers 1900, Octave Bulot et Suzanne Gergonne achètent le domaine de Pernant et ses terres agricoles dont ils vont exploiter les terres. Vers 1957 ils quittent Pernant pour Château-Thierry et vendent l'exploitation agricole à Mr Ancelin qui viendra s'installer au manoir avec la famille.
Malgré que le château soit très proche des combats, il semble épargné jusqu'en 1918 date à laquelle l'armée allemande bombarde le château afin d'y déloger une garnison française.

Le château après le bombardement de 1918.
1918, 18 juillet, un état-major allemand complet et des centaines de soldats y sont fait prisonniers par le 26ème R. I.
Les soldats se réfugiaient dans les carrières souterraines du château.
C'est ensuite Dominique Ancelin, fils du précédent, qui reprend l'exploitation agricole
1976, le 29 avril, Octave Bulot vend la parcelle du château à Dominique Ancelin. Ce dernier va construire en dehors du château de nouveaux bâtiments agricoles.
1997, Après le classement du château, il garde la partie agricole et cède la partie "château" afin d'échapper aux contraintes et financement liés au classement au Monument Historique qui impose normalement des travaux. Les terres agricoles appartenaient alors toujours à Octave Bulot.
2011, 16 septembre, Dominique Ancelin revend à Franklin Hoet-Linares la partie médiévale au nom de la SCI " Domaine de Pernant". Ils vont réalisés les deux premières tranches de consolidation et organise une première visite en 2012 et en 2013.
2015, ils revendent le domaine et le château à la famille Cayet au nom de Bissac SCI. Ils s'installeront au manoir du château en 2016.
[i] Bulletin de la Société archéologique de Soissons, Fe série, t. XIX, p. 819. Description de l'abbé Pécheur.
[ii] (1) Abbé Pécheur, Annales du diocèse de Soissons, t. iii, p. 295.
(2) Idem, t. II, p. 424.
(3) Idem, t. ii, p. 370.
<4) Idem, t. Il, p. 379.
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Château de Fère-en-Tardenois
Le château de Fère en Tardenois est un château de Picardie ( Hauts de France aujourd'hui ) dans le département l'Aisne. Il est a proximité deux autres châteaux : le château de Nesles et celui d'Armentières sur Ourcq. Il fut édifié au début du XIIIe siècle par Robert II de Dreux et modifié pendant la renaissance principalement par Anne de Montmorency.
Le terme de « Fère en Tardenois » proviendrait du Gaulois « Fara » qui signifie « Villa » en latin qui se traduit par « métairie » en français ; « Tardenois » viendrait du Celte « Tau Ardouina » soit en latin « Testa Ardenensis » qui se traduit par « la tête de la forêt des Ardennes ».
Le château était situé sur la route la plus courte à l'époque entre Reims et Paris qui passait par Meaux, Gandelu, La Croix, Fère et Crugny. Cette route était notamment utilisés par les Rois de France pour se faire sacrer à la Cathédrale de Reims, le dernier ayant été Louis XVI en 1775.

Voir aussi. le Château de Nesles oet d'Armentières sur Ourcq à quelques Km.
Informations
- Adresse : vers le 45 Route du Château, 02130 Fère-en-Tardenois, France
- Google Maps : Carte
- Téléphone :
- Email :
- Site officiel :
- Heures d'ouvertures & Visites du château : Visite libre tous les jours. Parking gratuit à proximité. Les ruines appartiennent au département mais l'hôtel est une propriété privée.
La première trace écrite actuelle est le testament de Saint-Rémi au VIe siècle. Il était écrit que le domaine appartenait à Clovis et qu'il fut donné par ce dernier à la Vierge Geneviève qui allait régulièrement à Reims. Si Fère-en-Tardenois existe dès le VIe, il eut des découvertes au XIXe dans ledit « bois des mensonges » de divers objets remontant au début du Ier et IIème siècle.
Le domaine de Fère en Tardenois passa de l'église de Reims aux Comtes de Champagne, puis ces derniers concèdent le territoire aux seigneurs de Baudiment, André de Baudiment ( Andreas de Baldimento ) est peut-être le premier seigneur de Fère et de Braisne en 1100.
Guy de Baudiment eut une seule fille Agnès, cette dernière se maria avec Millon II. Elle fut dame de Braisne, Fère, Nesles et Longueville.

Cette partie du château est datée principalement du XIIIe siècle, un ensemble massif, avec un glacis imposant qu'on peut retrouver d'une certaine manière dans le Krak des Chevaliers en Syrie, on est sur le même état d'esprit, c'est à dire un glacis entourant l'ensemble de la forteresse, ce qui est rarement le cas.
Robert de France, fils de Louis VI dit le Gros et frère de Louis VII, épouse en troisièmes noces Agnès et reçoit en dot Fère et Nesles. Il meurt cependant en terre sainte en 1188.
C'est Robert II de Dreux né en 1154, fils de Robert de France, fut marié deux fois , il eut dix-sept enfants. C'est ce dernier qui construisit le château actuel de Fère en Tardenois vers 1206.
Il participe à la troisième croisade et se signale à la bataille d'Arsur et au siège d'Acre (1191). Après son retour en France il combat les Anglais (1195-1198), puis mène des troupes à la Croisade des Albigeois en 1210 et participe au siège de Termes. Il aide son frère Philippe, évêque de Beauvais, en lutte contre le comte de Boulogne et commande l'aile gauche de l'armée du roi Philippe Auguste lors de la Bataille de Bouvines - 27 Juillet 1214 (1214).
Il meurt le 28 décembre 1218, Robert II de Dreux et Yolande de Coucy, sa dernière épouse, sont inhumés en la nécropole de l'Église abbatiale Saint-Yved de Braine
1298, au mois de mai, Gauche de Châtillon fait l'acquisition de la seigneurie par un échange avec Guy de Lesignem.
1324, la seigneurie de Fère échut par partage à son fils Guy de Châtillon, il prit alors le titre de Seigneur de Fère.
1363, Jean II le Bon, vient rendre visite à Gaucher de Châtillon, fils de Guy, dans le château de Fère en Tardenois.
Portrait de Jean II le Bon
1394, 24 mars, sans succession mâle Gaucher de Châtillon revend le château à Louis d'Orléans pour 50 000 écus d'or. Louis Ier d'Orléans est l'édificateur du Château de Pierrefonds et du Château de la Ferté Milon, Duc d'Orléans. Il est aussi le père de Jean de Dunois, le frère de Charles VI et oncle de Charles VII.
1407, Louis Ier d'Orléans est assassiné à Paris par le duc de Bourgogne Jean sans Peur. Il lègue en héritage le château de Fère et la seigneurie à son fils Jean d'Angoulême. C'est cependant Charles d'Orléans qui administra le domaine en attendant la majorité de Jean d'Angoulême. Selon les archives de Joursenvault, Charles d'Orléans fit renforcer les châteaux des territoires de Louis Ier d'Orléans et y fit apporter « quatre canons de fer jetant plomées, pour le chasteau de Fère-en-Tardenois » ainsi que de la poudre de cent livres à Pierre Le Monier.
1415, Charles d'Orléans ainsi que Jean d'Angoulême sont faits prisonniers à la Bataille d Azincourt. C'est Philippe de Vertus, frère de Charles d'Orléans, qui alors en administre la seigneurie. Mais Philippe de Vertus meurt en 1420, la région étant livrée régulièrement aux diverses invasions le château est pris et repris par divers capitaines de factions différentes.
1424, Aladin de Monsay, était capitaine au service de Charles VII. Il résista avec d'autres places comme celles de Guise et le château de Nesles qui fut assiégé deux ans de 1421 à 1423.
Mais à la différence de celle de Guise et du Château de Nesle, les Anglo-Bourguignons ne purent prendre Fère, au point même que les soldats du château de Fère-en-Tardenois réussirent à reprendre un temps Compiègne par surprise.
Un accord fut trouvé cependant entre Aladin de Monsay et les Anglo-Bourguignons. Le capitaine de Fère-en-Tardenois consentit à ne pas leur faire la guerre sauf « si le roi Charles VII pouvait repasser la Seine et marcher vers Fère ».
1445, Jean d'Angoulême revint de sa prison anglaise pour reprendre possession de la seigneurie de Fère.
Anne de Montmorency" width="877" height="1200" style="width: 63px; height: 95px; margin: 5px 10px; float: left;" title="Anne de Montmorency" />
1528, 21 août, Louise de Savoie qui reçut probablement le domaine en douaire du fils de Jean d'Angoulême avec qui elle fut mariée, le vendit à Anne de Montmorency. Anne de Montmorency est également propriétaire de plusieurs centaines de châteaux dont le Château Ecouen, Musée de la renaissance
Anne de Montmorency fit alors construire la galerie actuelle par Jean Bullant, le château eut la visite régulière de François Ier. Il meurt cependant le 10 novembre 1567 à l'âge de 74 ans à la bataille de Saint-Denis des suites de ses six blessures.

Galerie Bullant, à deux étages.
1568, le château de Fère-en-Tardenois est pris sans résistance, les assaillants prennent du blé, du vin et des munitions de guerre.
1590, Henri IV campa à Fère le 24 novembre après sa victoire contre les Wallons à Coincy.
1632, Henri II de Montmorency est décapité à Toulouse pour crime de lèse-majesté dans la cour de l'Hôtel de Ville. Henri II de Bourbon, prince de Condé reçoit les biens confisqués, dont le château de Fère.
1752, Louise Henriette de Bourbon épousa le 17 décembre 1743 le duc de Chartres, futur duc d'Orléans, Louis-Philippe d'Orléans dit le Gros. Elle apporte en dot le domaine à Louis-Philippe d'Orléans.
Ruine du château
1779, Louis-Philippe-r5xdeph d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans qui changea de nom en Philippe-Égalité dans l'année 1792, vend les matériaux du château après l'avoir démoli en grande partie. Endetté ses créanciers s'emparent du reste et le vendent aux enchères, à Paris en 1793.
1862, les vestiges du château font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques.
1863, les bâtiments dans la basse-cour qui furent construits au XVIe siècle sont aménagés comme Hostellerie. Seule la tour actuelle est probablement datée du XIIIe.
1994, 19 avril : inscription partielle au titre des Monuments historiques. La basse-cour du château : façades et toitures de l'ensemble des bâtiments, pavillons et tour de l'avant-cour et de la basse-cour, y compris l'hôtellerie, à l'exception des adjonctions du XXe siècle ; ancienne porte de l'avant-cour, côté sud-est ; ensemble des murs de clôture et de soutènement de l'avant-cour et de la basse-cour ;
Le dernier propriétaire du château, Raymond de la Tramerie, est enterré à proximité des ruines, en fit don au conseil général de l'Aisne.
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Le donjon de Droizy est un vestige du château de Droizy. Il est situé en Picardie au sud de Laon et à 15km de Soissons environ. Il a été édifié au XIIe siècle dans un premier temps puis rehaussé au XIVe. Le château de Droizy est surtout connu aujourd’hui pour avoir appartenu à La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc, qui participa activement à la libération d’Orléans avec le Comte Jean de Dunois - Bâtard d'Orléans en 1429.
Voir aussi. Soissons Cathédrale - Saint-Gervais-et-Saint-Protais - Château et donjon de Septmonts
Informations
- Adresse : 5 place de la Mairie - 02210 Droizy
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 03 23 55 32 89
- Email : contact
relais-heritage.fr
- Site officiel : http://www.relais-heritage.fr/
- Heures d'ouvertures & Visites du château : le donjon se visite sur demande ( voir téléphone ). Le Relais Héritage, est un relais 5 étoiles, avec piscine couverte et chauffée et plusieurs "appartements" il est ouvert toute l'année sauf en Janvier.
Le village de Droizy doit son nom à Drucciacus ( 1262 ), Trussiacus et Droisiacus en 1206 dont l’étymologie est inconnue, cependant selon la légende il proviendrait d’un collège de Druides à l’époque gauloise. C’est dans ce lieu que la reine Frénégonde remporte une bataille en 593 contre Childebert roi d’Austrasie. Son camp se situait au sud de Muret et les sépultures d’Arcy Sainte Restitue pourraient être les guerriers décédés à la bataille.
Il y a peu de traces des seigneurs de Droizy avant et pendant le XIIe siècle, on sait cependant qu’il y a eu un Robert de Droizy en 1138. Mais c’est surtout à partir du XIIIe siècle qu’on peut connaître la lignée des seigneurs de Droizy grâce à des actes notariaux.
1206, Robert de Droizy, fils d’Hodierne.
1288, Jean, sire de Longueval et Droizy, sa femme et une certaine Catherine.
Jean de Villesavoye, il participe avec Philippe IV dit le Bel à la campagne d’Aragon dont il sera récompensé en 1288 par le roi, il meurt en 1300 et c’est son fils Jean de Droizy qui le succède.
1346, Jean de Droizy meurt à la bataille de Crécy, avec à ses côtés Jean l’Aveugle comte de Luxembourg, alors qu’il est du côté français. Il édifia la chapelle du château.
Sans descendance masculine c’est sa veuve qui par son mariage avec Aubert de Coucy fait tomber le domaine dans la puissante famille de Coucy dont le Château de Coucy est le signe de la puissance familiale, mais là aussi sans descendant mâle.
Le château passe de mains en mains et à chaque fois par la voie féminine, ce qui sera le cas pendant toute la guerre de Cent-Ans.
Etienne de Vignole dit La Hire, se marie à Marguerite de David, fille d’Henri David qui est seigneur de Longueval et de Frise en Flandes et de Jeanne de Lisac, dame de Droizy.
Le mariage eut lieu à Roye ou Droizy après sa libération en 1437 par les Bourguignons, l’un des témoins du mariage est Mathieu de Roye, seigneur de Muret .
En effet La Hire est enlevé à Beauvais le 4 août 1437 par les Bourguignons du seigneur d’Offémont, capitaine français de Clermont dont il avait un différend avec La Hire, ce dernier avait fait prendre son château. Libéré en octobre 1437, après l’intervention de Charles VII auprès du duc de Bourgogne, il participe auprès de Charles VII lors de l’entrée triomphale du roi après la prise de la ville par Dunois et Richemont.
Le 11 janvier 1443 , il meurt à Montauban sans enfants. Marguerite se marie alors avec Jean de Courtenay en 1444. Il fait agrandir le domaine, cependant il n’eut pas de descendance masculine également.
La famille de Droizy est à la fin du XVe siècle vassale de la famille de Villesavoye, dont elle est une des branches. Au XVIe siècle le château change avec le temps d’usage, puis qu’il se transforme en ferme, la ferme et son château restent néanmoins dans la famille de Villesavoye jusqu’en 1780.
1780, Marizot, seigneur de Muret et de Droizy.
Au XXe siècle, les terres appartiennent aux Guillemot puis aux Thieffin originaires de Reims, puis elle est plus ou moins abandonnée. Paul Girod, maire de Droizy, la rachète et l’utilise comme garage à machines agricoles.
XXIe siècle, depuis 1980 Louis Bachoud en est le propriétaire, il est ingénieur Arts-et-Métiers. Il fait restaurer le donjon en partie à ses frais au début du second millénaire.
Le donjon est édifié au XIIe siècle, probablement par Robert de Droizy vers 1138, il fait alors 22 mètres de hauteur. Il est alors composé d’un 1er étage qui est utilisé comme entrée unique du donjon, le cellier étant probablement accessible uniquement par cet étage. Pour accéder à l’entrée, une passerelle en bois servait d’accès, probablement relevable comme un petit pont-levis sur la porte.
Un deuxième étage avec cheminée, plus haut de plafond, permet au seigneur d’y vivre et s’y réfugier. Le troisième étage est rajouté au XIVe siècle, ainsi qu’un autre permettant la défense du donjon, c’est à cette époque que sont rajoutées les échauguettes avec encorbellement et les latrines au premier et deuxième étage. Le donjon au XIVe à une hauteur de 24.5 mètres environ.
Avertissement, le fait de mentionner la légende n'a qu'un but d'information : Selon la légende des cris de femmes se font retentirs le soir, les fantômes des femmes de La Hire qui hanteraient le château, une équipe Paranormal Investigations Belgique serait venue faire leurs investigations...source