L'Église Saint-Pierre d'Orthez est une église gothique située à Orthez, une ville du sud-ouest de la France. Elle a été construite au 14ème siècle et a subi plusieurs modifications au fil des siècles. En plus de sa valeur architecturale, elle est également associée à des événements historiques importants de la région. L'église a été inscrite à l'inventaire des Monuments historiques en 1913 en raison de son architecture exceptionnelle et de son riche patrimoine historique.
L'Église Saint-Pierre d'Orthez se trouve en dehors des murs de la ville, en bordure du ruisseau du Grècq aujourd'hui canalisé. Elle disposait autrefois de son propre enceinte fortifiée reliée à la ville. Bien que les premières mentions écrites à son sujet ne soient datées que de 1260, l'analyse de sa structure et de sa façade révèlent qu'elle est beaucoup plus ancienne, datant des XIIe et XIIIe siècles, et a été construite avant la fondation de la ville fortifiée médiévale. Il est possible que l'église soit liée à un bourg primitif religieux. Elle porte les marques de nombreuses modifications effectuées au fil des siècles sur ses murs intérieurs et extérieurs.
Le chœur de l'église a été reconstruit entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle, et il présente une apparence monumentale et complexe. Il comprend deux travées, l'une est rectangulaire avec des bas-côtés et des chapelles latérales, tandis que l'autre est à pans coupés et également flanquée de chapelles rectangulaires. Cet ensemble est considéré comme un rare exemple d'art gothique méridional imposant en Aquitaine. La voûte en ogives couvre le tout. Les chapiteaux et les clés de voûte du chœur et des chapelles sont magnifiquement décorés avec des motifs allégoriques, mystiques et fantastiques, ainsi que des thèmes de chasses, de visages et d'atlantes, dont les plus remarquables se trouvent dans la chapelle méridionale. Les sculptures sont très variées, avec un dessin généralement simple, qui reflète les derniers thèmes romans, et certaines révèlent la technique évoluée d'un véritable artiste. Le chœur est éclairé par les grandes fenêtres à meneaux des chapelles surmontées de trèfles et de trilobes disposés en triangle dans leur remplage. Ce chœur se distingue par l'influence de l'art champenois en Béarn.
La nef de l'église La nef de l'église est aussi large que le chœur et ses bas-côtés réunis, mais est nettement plus haute que le chevet. Elle a été surélevée à la fin du XIVe siècle et est couverte dans ses quatre travées anciennes par une voûte d'ogives divisée en six compartiments, dont l'appareil est constitué de fines briques. Les clés de voûtes sont ornées de manière riche tandis que les chapiteaux de la nef ont une sculpture plus plate que celle du chœur.
La travée centrale de la nef est flanquée au sud par l'ancien portail qui est maintenant protégé par le clocher-porche construit au XIXe siècle. Les murs intérieurs et extérieurs de la nef portent les traces de nombreuses modifications, y compris des ouvertures, des fenêtres, des porches et des accès aux tribunes rebouchés. Au nord, les ouvertures sont rares et étroites. L'éclairage est assuré uniquement par deux grandes baies en plein cintre, longues et étroites comme des meurtrières, ce qui peut s'expliquer par le rôle que tenait cette église dans le système défensif de la ville.
Bien que deux de ces « meurtrières » se trouvent sur le mur sud de la nef, celui-ci est percé de trois grandes fenêtres à triples meneaux surmontées de trilobes et de rosaces, offrant un éclairage suffisant à la nef. Au début du XVIe siècle, deux chapelles nord/sud ont été ajoutées à la nef.
La travée occidentale de la nef a été construite à l'emplacement de l'ancien clocher défensif, qui était adossé au rempart de ville.
Le portail ancien se trouve sur la façade sud de la nef, donnant sur sa travée centrale. Aujourd'hui, il est protégé par le clocher-porche. Les sculptures qui ornent le portail, bien qu'endommagées, sont de style du XIVe siècle, tout comme la nef. Il présente quatre arcs brisés nus, sur lesquels des chapiteaux simples à feuillages de lierre supportent des têtes de personnages, des démons et des chimères sur un fond de gorges et d'arêtes vives.
Le 15 août 1569, la ville subit une attaque sanglante des troupes protestantes commandées par le comte de Montgommery. Les habitants furent massacrers et l'église fut confisquée. En 1865, des travaux de restauration et d'agrandissement furent entrepris pour l'église, avec l'ajout d'une travée à l'ouest et la construction d'un clocher sur le portail d'entrée, sous la direction de l'architecte Henri d'Arnaudat. Les travaux furent achevés en 1880. De 1909 à 1912, des verrières furent commandées et réalisées par le peintre-verrier Gustave-Pierre Dagrant de Bordeaux.
Voir aussi
Informations Touristique :
sources : Eglise Saint Etienne d'Orthez, documentation sur place, site de la mairie