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Olivier V de Clisson

Détails
Catégorie : Guerre de Cent-Ans - Personnages
Création : 2 Avril 2025
Mis à jour : 10 Avril 2025
Clics : 1180

 

Olivier de Clisson (1336-1407) - Biographie

Olivier de Clisson naît le 23 avril 1336 au château de Clisson, en Bretagne. Olivier V porte les titres de seigneur de Clisson, de Porhoët, de Belleville et de la Garnache. Il participe aux batailles d'Auray au profit de l'alliance anglo-bretonne mais change de camp par la suite sous Charles V et Charles VI. Il participe notamment à la bataille de Pontvallain avec Bertrand du Guesclin, qu'il a affronté à Auray et aussi lors de la bataille de Najera en Espagne,  avec qui il a conclu un accord.

 Olivier V de Clisson

Cette image d'Olivier de Clisson est probablement proche de la réalité historique, excepté éventuellement la couleur des yeux et des cheveux. J'ai repris le visage du gisant d'OIivier de Clisson puis mis son blasonnement sur un habit du Moyen-Âge.

Contexte familial

Son père, Olivier IV, prend le parti de Charles de Blois et du roi de France durant la guerre de Succession de Bretagne. Il est alors commandant militaire de la ville de Vannes, assiégée par les Anglais en 1342. Capturé et emprisonné, il est relâché contre une rançon étonnamment faible, ce qui fait naître des soupçons de trahison auprès du roi Philippe VI et de ses conseillers.

Peu après la signature d’un traité de paix, Olivier IV est invité à Paris sous prétexte d’un tournoi, mais il y est arrêté, jugé sommairement, puis décapité le 2 août 1343. Cette exécution rapide scandalise la noblesse, car aucune preuve n’est rendue publique. À cette époque, la notion de trahison est ambiguë chez les nobles, qui revendiquent le droit de choisir leur fidélité. Le corps d’Olivier IV subit une humiliation posthume : il est pendu par les aisselles à Montfaucon, à Paris, et sa tête est fichée à la porte Sauvetout, à Nantes.

Jeunesse et exil en Angleterre

En réaction, Jeanne de Belleville prend les armes et mène une guerre de piraterie contre les Français. Après la perte de ses navires, elle trouve refuge avec Olivier en Angleterre. Le jeune Olivier est élevé à la cour du roi Édouard III aux côtés de Jean IV de Montfort, futur duc de Bretagne.

Retour en Bretagne et début de carrière militaire

Olivier retourne en Bretagne en 1359 avec une armée anglo-bretonne. En 1360, il se réconcilie avec la couronne française dans le cadre du traité de Brétigny. La même année, il épouse Catherine de Laval et de Châteaubriant, dont il aura deux filles. Il participe à la bataille d’Auray en 1364, où il perd un œil et gagne le surnom de « l’homme borgne d’Auray ».

Rapprochement avec Du Guesclin et le roi de France

En 1370, il s’allie à Bertrand Du Guesclin par le serment de Pontorson et participe à la victoire de Pontvallain contre les Anglais. Cette alliance marque son ralliement à la maison de Valois. En 1371-1372, il dirige des campagnes en Poitou, Saintonge et Anjou. Il prend part à la prise de Loudun, Saint-Jean-d’Angély et Saintes. Suite à la torture de son écuyer à Benon, il fait exécuter personnellement quinze prisonniers anglais.

Opposition au duc Jean IV et co-régence bretonne

En raison de l’alliance du duc Jean IV avec l’Angleterre, Clisson se rallie à Charles V qui lui confie la seigneurie de Guillac. Avec Du Guesclin, il lance une campagne contre Jean IV, qui s’exile en 1373. Clisson devient co-régent de Bretagne pour la partie gallophone aux côtés de Jean Ier de Rohan. Il construit la forteresse de Gouesnou et le château de r5xdselin.

Connétable de France

En 1380, à la mort de Du Guesclin, il est nommé connétable de France par Charles VI. Il conserve cette fonction jusqu'en 1392. En 1382, il remporte la bataille de Roosebeke contre les Flamands et réprime la révolte des Maillotins à Paris. Il se fait alors construire l’hôtel de Clisson, surnommé « Hôtel de la Miséricorde ».

Tentatives d’assassinat et disgrâces

En 1387, il est emprisonné par le duc Jean IV mais épargné par Jehan de Bazvalan. Il est libéré après paiement d’une forte rançon. En 1392, il survit à une tentative d’assassinat à Paris perpétrée par Pierre de Craon. Cette affaire provoque la première crise de folie de Charles VI. Les oncles du roi accusent Clisson, qui est banni, condamné à une amende et dépossédé. Il se réfugie à Montlhéry puis à r5xdselin.

Retour en faveur et fin de vie

En 1394, Charles VI le réhabilite. Bien que déchargé de sa fonction, il conserve l’épée de connétable. Il s’allie à Louis d’Orléans et se réconcilie avec Jean IV en 1396. En 1399, il préside à Rennes le couronnement du jeune duc Jean V. En 1402, il est confronté à l’hostilité de ce dernier. Il meurt le 23 avril 1407 à r5xdselin, le jour de ses 71 ans. Sa tombe est profanée en 1793.

Généalogie

Olivier V est seigneur de Clisson, comte de Porhoët, baron de Pontchâteau, seigneur de Belleville et de la Garnache. Il appartient à la puissante famille bretonne de Clisson. La numérotation des Olivier de Clisson varie selon les sources, mais la plus retenue chez les historiens fait de lui le cinquième du nom.


 Biographie complète

 

Contexte familial

Son père, Olivier IV, prend le parti de Charles de Blois et du roi de France durant la guerre de Succession de Bretagne. Il est alors commandant militaire de la ville de Vannes, assiégée par les Anglais en 1342. Capturé et emprisonné, il est relâché contre une rançon étonnamment faible, ce qui fait naître des soupçons de trahison auprès du roi Philippe VI et de ses conseillers.

Peu après la signature d’un traité de paix, Olivier IV est invité à Paris sous prétexte d’un tournoi, mais il y est arrêté, jugé sommairement, puis décapité le 2 août 1343. Cette exécution rapide scandalise la noblesse, car aucune preuve n’est rendue publique. À cette époque, la notion de trahison est ambiguë chez les nobles, qui revendiquent le droit de choisir leur fidélité. Le corps d’Olivier IV subit une humiliation posthume : il est pendu par les aisselles à Montfaucon, à Paris, et sa tête est fichée à la porte Sauvetout, à Nantes.

Jeunesse sur les mers et en Angleterre

La mère d’Olivier, Jeanne de Clisson (née de Belleville), jure à ses fils Olivier et Guillaume de venger la mort de leur père. Elle parvient à lever des fonds pour constituer une armée destinée à attaquer les troupes françaises stationnées en Bretagne. Elle équipe également des navires pour mener une guerre de piraterie contre les vaisseaux français.

Cependant, ces navires sont perdus, et Jeanne, avec ses deux fils, se retrouve à la dérive en mer pendant cinq jours. Guillaume meurt de soif, de froid et d’épuisement. Olivier et sa mère sont finalement secourus par des partisans de Montfort et conduits à Morlaix.

À la suite de ces événements, Jeanne emmène Olivier en Angleterre. Il est alors élevé à la cour du roi Édouard III, aux côtés de Jean IV de Montfort, futur prétendant au duché de Bretagne. Jeanne finit par épouser un commandant militaire anglais, son quatrième mari, fidèle au roi Édouard.

La guerre de Succession de Bretagne

Après environ dix années passées en Angleterre, notamment à la cour d'Angleterre, Olivier, alors âgé de 23 ans, revient en Bretagne en 1359. Il accompagne Édouard III et Jean IV de Montfort à la tête d’une force anglo-bretonne dans une campagne de guérilla autour du Poitou.

Réconciliation avec la France – Traité de Brétigny (1360)

En 1360, sous le règne de Jean II le Bon, Olivier se réconcilie avec la couronne française à l’occasion du traité de Brétigny, rédigé le 8 mai et ratifié officiellement le 24 octobre. Rebaptisé traité de Calais, ce texte instaure une trêve de neuf ans entre la France et l’Angleterre. Dans un geste symbolique, il rétablit l’honneur du père d’Olivier à titre posthume, permettant à sa famille de retrouver ses privilèges nobiliaires.

La même année, Olivier épouse Catherine de Laval et de Châteaubriant, héritière de la puissante maison de Laval et petite-fille du duc Arthur II de Bretagne. Il devient ainsi cousin des deux prétendants au duché : Jean IV de Montfort et Jeanne de Penthièvre (épouse de Charles de Blois), et même parent du roi de France. Ce mariage ouvre à Olivier de nouvelles perspectives politiques. Le couple a deux filles : Béatrice, dame de Villemomble, et Marguerite.

Reprise du conflit

En 1363, Olivier soutient encore les Montfortistes et participe, en tant que commandant, à une tentative de prise de Nantes qui échoue. Il réussit néanmoins à défendre Bécherel.

Bataille d’Auray (1364-1365)

En 1364, peu après l’accession de Charles V au trône de France, Jean IV de Montfort profite de la faiblesse du royaume et reçoit l’appui des troupes anglaises dirigées par Jean Chandos. En 1365, Jean IV assiège Auray, où les deux armées bretonnes s’affrontent le 29 septembre.

Sur la suggestion d’Olivier, les troupes anglo-bretonnes attendent que l’armée franco-bretonne (dirigée par Charles de Blois et du Guesclin) gravisse une pente, avant de la diviser et de l’attaquer. Charles de Blois est tué au combat, Bertrand du Guesclin capturé (puis libéré contre rançon). Olivier, quant à lui, est grièvement blessé et perd un œil, ce qui lui vaut le surnom de « l’homme borgne d’Auray ».


Premier traité de Guérande

La veuve de Charles de Blois, Jeanne, duchesse de Bretagne, accepte les événements survenus, et des négociations de paix sont engagées entre les maisons de Blois et de Montfort. Jean IV, surnommé « le Conquérant », est reconnu comme le seul duc de Bretagne. Tandis qu’il soigne sa blessure, Olivier apprend que Jean IV a attribué le château et la forêt de Gâvre au commandant anglais Jean Chandos, récompense que lui-même convoitait en raison de ses loyaux services. Olivier exprime vivement son mécontentement, mais cela ne change rien. Il aurait alors fulminé : « Je préfère me livrer au diable que d’avoir un voisin anglais ! » Quinze jours plus tard, le château de Gâvre est mystérieusement incendié. En représailles, le duc Jean IV confisque à Olivier la seigneurie de Châteauceaux.

En 1366, Olivier est envoyé à Paris comme ambassadeur breton, chargé de veiller à ce que le roi de France Charles V respecte les garanties d’indépendance de la Bretagne. Le 22 mai, il est reçu à Paris avec faste.


Bataille de Castille

En 1367, Olivier participe à la bataille de Nájera (en Castille) aux côtés du général anglais Robert Knolles, sous le commandement du Prince Noir. Il affronte les troupes du connétable français Bertrand du Guesclin. Les Français perdent la bataille, et du Guesclin est capturé pour la seconde fois.


Changement d’allégeance

Au printemps 1369, Olivier conseille le roi de France dans la préparation d'une invasion de l’Angleterre, en suggérant d’éviter les tempêtes hivernales de la Manche, en raison de la faiblesse de la flotte française.

En août de la même année, il échoue à prendre Saint-Sauveur-le-Vicomte pour les Anglais, et se voit contraint d’abandonner le siège. Il est alors chargé de négocier au nom du duc Jean IV avec le roi Charles V.

À ce stade, Charles V s’attache pleinement les services d’Olivier, en lui offrant des terres en Normandie. C’est avec ces possessions qu’Olivier échange la seigneurie de r5xdselin auprès de son cousin, le comte d’Alençon, en 1370. Quelques mois plus tard, il officialise son changement de camp en signant une charte établissant la suzeraineté du roi de France sur r5xdselin — bien que cette ville se situe au cœur de la Bretagne. De son côté, le duc Jean IV désapprouve fortement cette décision.


Château de r5xdselin et nouvelles campagnes

Devenu seigneur de r5xdselin, Olivier entame dès 1370 la construction d’un imposant château à huit tours. La même année, il rejoint Bertrand du Guesclin, devenu connétable de France, et participe à plusieurs campagnes contre les Anglais, notamment le siège de Brest en 1373.

En 1370, sur ordre de Charles V, Olivier mène des raids dans le sud-ouest de la France, alors sous domination anglaise. Le 23 octobre, lié désormais à du Guesclin par le serment de Pontorson, Olivier défait les Anglais à la bataille de Pontvallain. L’accord stipulait que les profits de guerre seraient partagés. Cette alliance témoigne de l’évolution des relations féodales de l’époque, où la fraternité d’armes prenait parfois le pas sur les liens vassaliques. Olivier, fidèle à ce pacte, devient ainsi officiellement un soutien des Valois — les mêmes qui avaient tué son père.

Plus tard la même année, alors que le général anglais Robert Knolles approche de Paris, Olivier conseille au roi d’adopter une tactique prudente et défensive. Knolles finit par renoncer et se retire.

Bataille de Pontvallain

Le 3 décembre 1370, Olivier de Clisson participe à la bataille de Pontvallain en intervenant opportunément derrière la première offensive de Bertrand de du Guesclin.

Bertrand Du Guesclin Olivier de Clisson Louis de Sancerre Bataille de Pontvallain

Bertrand Du Guesclin, Olivier de Clisson et Louis de Sancerre, les protagonistes français de la Bataille de Pontvallain. Les visages d'Olivier de Clisson et de Louis de Sancerre sont directement inspirés de leurs gisants.


Campagnes en Guyenne

En 1371, Charles V décide d’attaquer les possessions anglaises en Guyenne. Le commandement est partagé entre du Guesclin, qui mène l’offensive en Auvergne et en Rouergue, et Olivier, qui attaque le Poitou, la Saintonge et l’Anjou durant l’été. Les Anglais répliquent par une expédition contre la forteresse de Moncontour, qui tombe après dix jours de siège.

En 1372, les villes de Loudun, Saint-Jean-d’Angély et Saintes sont reprises aux Anglais. Les Rochelais ouvrent d’eux-mêmes les portes aux troupes françaises. À Moncontour comme ailleurs, les Anglais refusent parfois d’épargner les prisonniers capables de payer rançon. L’écuyer d’Olivier, capturé à Benon, est torturé et exécuté. En représailles, Olivier fait mettre à mort quinze prisonniers anglais et se forge une réputation de brutalité : il n’hésite pas à mutiler personnellement ses ennemis captifs en leur coupant bras ou jambes. Du Guesclin s’exclame : « Par le corps de saint Benoît, les Anglais n’ont pas tort de vous appeler le Boucher ! »


Dette de guerre et crise bretonne

À cette époque, la Bretagne est endettée envers le roi d’Angleterre Édouard III. Le trésorier du duché, Thomas Melbourne, et d’autres conseillers du duc Jean IV sont anglais. Les nobles bretons, dont Olivier, rejettent cette influence étrangère, et le peuple gronde contre un nouvel impôt ducal permanent : l’impôt sur le foyer.

Pour contrer Olivier, Jean IV signe une nouvelle alliance avec l’Angleterre, arguant auprès de la France qu’il est contraint d’accueillir des troupes anglaises en raison de l’agitation causée par Olivier.

 

Second mariage

Devenu veuf, Olivier épouse en 1378 sa seconde épouse, Marguerite de Rohan (1330–1406), fille d'Alain VII de Rohan. Marguerite était la veuve de Jean de Beaumanoir, héros de la noblesse bretonne, connu pour avoir combattu les Anglais lors du combat des Trente. Elle avait eu trois filles. Une sœur d’Olivier, Isabeau de Clisson, avait également épousé en 1338 Jean Rieux. Par ces unions, Olivier se rattache ainsi aux plus grandes familles de la noblesse bretonne.

(Détail d’un vitrail représentant Olivier V et Marguerite à r5xdselin, Bretagne)


Connétable de France

En 1380, après la mort de Bertrand du Guesclin, le roi Charles VI, âgé de douze ans à son couronnement, confie à Olivier le titre de connétable de France le 28 novembre, avec le soutien du duc d’Anjou. Cette nomination se fait malgré l’opposition des ducs de Berry et de Bourgogne, tous trois oncles du roi. Deux autres candidats refusent la fonction, reconnaissant l’expérience militaire supérieure d’Olivier.

Le rôle de connétable conférait à son détenteur le droit de conserver le butin de guerre, à l’exception de l’or, de l’argent et des prisonniers. Olivier reçoit l’épée de connétable et occupe cette fonction de 1380 à 1392.


Second traité de Guérande

Le 4 avril 1381, le second traité de Guérande rétablit les relations normales entre le duché de Bretagne et le royaume de France. Le 30 mai 1381, le duc Jean IV et Olivier signent un traité d’« alliés fidèles », réaffirmé le 27 février 1382.


Campagne de Flandre

En 1382, à la suite d’une révolte en Flandre remettant en cause l’autorité féodale, Charles VI décide d’intervenir pour soutenir son allié, le comte de Flandre Louis de Male. Le 27 novembre, Olivier mène l’armée royale française à la victoire à la bataille de Roosebeke, où 25 000 hommes sont massacrés. Les milices bourgeoises, composées d’artisans et de marchands peu expérimentés, sont écrasées par des troupes françaises aguerries, qui se livrent ensuite à des pillages massifs.

Cette révolte flamande fait écho à Paris, où elle alimente des désirs d’émancipation. La décision de rétablir un impôt aboli par le roi précédent déclenche en mars 1382 la révolte des Maillotins. L’absence du roi en campagne laisse croire que le pouvoir royal s’est affaibli. Mais après la victoire et son retour, les Parisiens renoncent à la confrontation.

En février 1383, Olivier déclare aux bourgeois :
« Corps et biens, vous êtes en état de confiscation. Choisissez : la justice ou la miséricorde. »
Ils choisissent la miséricorde, c’est-à-dire le paiement d’amendes proportionnelles à leurs fortunes. Finalement, le roi abandonne une partie de ces pénalités.


Mariage de sa fille

En 1384, malgré le traité conclu avec Jean IV, Olivier paie la rançon de Jean Ier, comte de Penthièvre, fils de Charles de Blois, retenu prisonnier en Angleterre. De plus, il fiance sa fille Marguerite à Jean de Penthièvre.

Il semble qu’Olivier cherchait ainsi à positionner sa famille en vue d’une succession : si le duc Jean IV venait à mourir sans héritier mâle, Jean de Blois (fils de Jeanne, duchesse de Bretagne) deviendrait l’héritier présomptif, selon les termes du traité de Guérande.


Projet d’invasion de l’Angleterre

En 1384, Olivier conçoit un projet d’invasion de l’Angleterre à l’aide d’un immense radeau fortifié. 1 300 navires sont rassemblés, protégés par 97 vaisseaux de guerre. Mais ce projet extrêmement coûteux échoue : en décembre 1386, le duc de Berry retarde l’expédition, le principal soutien (le duc de Bourgogne) tombe malade, et le mauvais temps finit de ruiner l’opération. Elle est abandonnée en 1387.


Première tentative d’assassinat

En 1387, Olivier est invité par le duc Jean IV à Vannes pour assister à une séance du Parlement breton et inaugurer le château de l’Hermine. Le 27 juin, le connétable est saisi et emprisonné. Le duc ordonne qu’il soit enfermé dans un sac et jeté à l’eau. Mais Jehan Bazvalan, maître d’armes du duc, refuse d’exécuter l’ordre et se contente de le garder enfermé. Le lendemain, Jean IV s’enquiert de son sort, et Bazvalan avoue ne pas avoir obéi. Olivier accepte finalement de payer une lourde rançon et de céder au duc les forteresses de Blain, r5xdselin et Jugon-le-Guildo.


Rétablissement partiel

En 1388, le roi de France négocie avec Jean IV la libération d’Olivier et lui rend ses terres confisquées — mais pas sa rançon, pour éviter d’humilier le duc et d’en faire un allié des Anglais.


Le gouvernement des Marmousets

Comme Charles VI n’a que 12 ans, Olivier joue un rôle de mentor, surnommé par l’historienne Françoise Autrand « l’oncle ». En 1388, à 15 ans, le roi décide de gouverner sans ses oncles. Olivier entre alors dans un groupe de fidèles appelés les Marmousets, qui prennent en main le gouvernement du royaume. On y retrouve :

  • Bureau de La Rivière (chambellan de Charles V)

  • Jean Le Mercier (grand maître de l’Hôtel du roi)

  • Jean de Montagu


Héritier potentiel du duché de Bretagne

En 1389, Charles VI encourage des seigneurs bretons comme Olivier à se porter candidats au duché, si Jean IV meurt sans héritier mâle. Mais Jean IV a un fils avec Jeanne de Navarre : Jean V, né le 24 décembre 1389.


Deuxième tentative d’assassinat

En 1392, de retour à Paris, Olivier est attaqué dans une rue étroite par Pierre de Craon, probablement sur ordre du duc Jean IV. Les serviteurs d’Olivier s’enfuient, mais sa cotte de mailles le sauve. Il parvient à dégainer son épée et à repousser ses agresseurs. Dans la lutte, il tombe de cheval et est assommé contre une porte. Craon, le croyant mort, s’enfuit en Bretagne.


Exil et disgrâce

Pour punir Craon et Jean IV, Charles VI marche sur la Bretagne avec Olivier. Mais pendant l’expédition, le roi est frappé d’une crise de folie. Ses oncles accusent Olivier d’en être responsable. Le 10 décembre 1392, le Parlement condamne Olivier pour enrichissement illégal, le bannit du royaume, lui inflige une amende de 200 000 livres et exige la restitution de l’épée de connétable. Olivier refuse et se réfugie à Montlhéry puis à r5xdselin.


Rétablissement en grâce

Pour regagner la faveur du roi, Jean IV assiège le château de r5xdselin. Mais en 1394, Charles VI rétablit Olivier dans ses fonctions. Bien que Philippe d’Artois lui ait succédé comme connétable en 1392, Olivier conserve le privilège de porter l’épée du connétable. En 1397, Louis de Sancerre est nommé connétable, mais Olivier reste un acteur de poids, allié de Louis d’Orléans, frère du roi.


Réconciliation avec Jean IV et fin de conflit

Après trente années de conflit, une réconciliation a lieu en 1396, par l’intermédiaire du duc de Bourgogne. Jean IV envoie son fils en gage de sincérité. Les deux hommes tiennent leur promesse de paix jusqu’à la mort du duc, en 1399.

À cette date, le jeune duc n’a que dix ans. Sa mère, Jeanne de Navarre, épouse peu après Henri IV d’Angleterre. Louis d’Orléans propose alors que le gouvernement de la Bretagne soit confié à Olivier pour éviter une domination anglaise. Mais c’est Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, qui devient régent du duché.


Conflit avec sa fille Marguerite

Marguerite de Clisson, surnommée « Margot », épouse Jean, comte de Penthièvre. Elle se range contre son père et revendique le duché. Olivier s’en indigne et lui prédit :
« Perversion ! Tu vas ruiner tes enfants ! »
La prophétie se réalise : deux de ses fils sont exécutés pour trahison, et un troisième emprisonné pendant 25 ans.

Cette querelle donne naissance à une légende : fuyant son père, Margot se serait cassé la jambe et serait devenue boiteuse, gagnant le surnom de « Margot la Boiteuse » — une histoire probablement forgée par des opposants après 1420.


Mort

Olivier de Clisson meurt à r5xdselin, le 23 avril 1407, le jour de ses 71 ans. Il avait exprimé dans son testament le souhait de rendre l’épée de connétable. Il est inhumé dans la chapelle du château. Sa tombe est cependant profanée en 1793, pendant la Révolution.

chateau de r5xdselin

Château de r5xdselin ( vue ia il peut avoir quelques erreurs )

 


 olivier de clisson devise pour ce qui me plaist

Armoiries et devise

Les armoiries d’Olivier V de Clisson se blasonnent :
« De gueules au lion d'argent, armé, lampassé et couronné d'or. »
Ce lion représente à la fois la puissance guerrière et la noblesse de son lignage.

Sa devise personnelle était :
« Pour ce qui me plaist »,
reflétant son indépendance et sa détermination à agir selon sa volonté.

Sur les bâtiments qu’il fait édifier ou restaurer, Olivier fait apposer un « M » majuscule gothique, dont la première trace apparaît avant 1359 sur une pièce frappée en Angleterre. Cette monnaie figure un lion à queue fourchue passée en sautoir, dans une rosace à six lobes, entourée de couronnes et de « M » gothiques. L’autre face porte l’inscription « Maria Gratia Plena » — le « M » pourrait ainsi être une référence mariale.


Forteresses et architecture militaire

À sa mort, Olivier V de Clisson est l’un des plus puissants seigneurs féodaux de l’ouest de la France. Il détient notamment les forteresses de :

  • r5xdselin (sa résidence principale),

  • Clisson, Blain, Champtoceaux,

  • Jugon, Pontorson, Moncontour, Palluau, La Garnache.

Eglise Notre Dame de Pontorson

Eglise de Pontorson, un des domaines d'Olivier de Clisson.

La plus emblématique est celle de r5xdselin, qu’il transforme en une imposante forteresse de 4 500 m², dotée de neuf tours et d’un donjon circulaire de 26 mètres de diamètre et 32 mètres de hauteur, véritable défi symbolique à l’autorité ducale située à Vannes.

Il renforce également l’hôtel de Clisson à Paris, rue des Archives, qui devient sa résidence urbaine et un centre de pouvoir dans la capitale.


Seigneuries et domaines

Olivier V porte les titres de seigneur de Clisson, de Porhoët, de Belleville et de la Garnache. Son patrimoine s’étend :

  • en Bretagne : pays de Penthièvre (Côtes-d’Armor), Porhoët (Morbihan), Clisson (Loire-Atlantique) ;

  • en Île-de-France : Villemomble ;

  • en Poitou, Anjou et Normandie.

Il possède au total plus de 60 domaines, dont :

  • 17 en Poitou,

  • 8 en Normandie,

  • 3 en Anjou,

  • le reste en Bretagne.

Ses terres bretonnes représentent environ 20 % de la population de la Bretagne à la fin du XIVe siècle, signe de son poids politique et territorial.


Fortune et revenus

Olivier V de Clisson est considéré par les historiens, notamment Yvonig Gicquel, comme l’un des hommes les plus riches de son temps. Sa richesse repose sur une gestion rigoureuse et diversifiée de ses ressources :

  • Revenus féodaux : droits seigneuriaux, fermages, redevances en nature.

  • Exploitation agricole : exploitation directe, droits de banalité, franc-fief.

  • Ressources naturelles : forêts de Blain, du Gâvre, bois du Porhoët ; sel de Bourgneuf et de Noirmoutier.

  • Commerce : vin du pays nantais, taxes sur les ponts, ventes d’animaux.

  • Affrètement maritime : il possède au moins deux navires de commerce.

  • Prêts à intérêt : au pape Clément VII, à la famille royale, aux armateurs bretons, aux marchands, aux paysans.

Grâce à ses fonctions de connétable de France, il bénéficie aussi de prises de guerre, conservant tout butin hormis l’or, l’argent et les prisonniers. Ses émoluments, en temps de guerre, sont vingt-quatre fois supérieurs à ceux du chancelier de Bretagne, et en temps de paix douze fois plus élevés.

Selon les éléments de ses testaments, ses revenus annuels sont estimés à l'équivalent de 180 millions d’euros actuels (valeur 2013), et sa fortune à sa mort en 1407 est évaluée à environ six tonnes d’or et soixante tonnes d’argent.


Mode de vie et représentation

Olivier mène un train de vie luxueux mais contrôlé. Il affiche une élégance assumée et se distingue par ses vêtements de mode courte, parfois jugés indécents par ses contemporains. Il participe à toutes les grandes cérémonies de cour, notamment lors du sacre de Charles VI, où il tient la sainte ampoule.

Vers la fin de sa vie, influencé par sa seconde épouse Marguerite de Rohan, il soutient activement des œuvres religieuses : rénovation de la basilique Notre-Dame du Roncier à r5xdselin, fondation du collège Notre-Dame-de-Clisson, dons aux ordres mendiants.

 

 

sources : wikipedia france, UK, Divers.

Jean de Grailly, Captal de Buch

Détails
Catégorie : Guerre de Cent-Ans - Personnages
Création : 5 Février 2025
Mis à jour : 14 Avril 2025
Clics : 1076

Jean III de Grailly ( mort le 7 septembre 1376 dans la prison du Temple à Paris ), également connu sous le nom Captal de Buch ( Froissart l'écrit de cette façon : Jehan, captau de Buef ), est un chevalier de l'Ordre de la Jarretière. Initialement un noble gascon, il fut un chef militaire redouté, au service des Anglais et du Roi Charles II de Navarre, durant la guerre de Cent Ans. Il fut loué par le chroniqueur Jean Froissart, au service des Anglo-Bourguignons, comme l’incarnation idéale de la chevalerie, néanmoins dans la réalité c'est surtout  un homme de guerre avisé et qui n'hésitait pas à pilier allégrement les campagnes françaises. 

Jean de Grailly Captal de Buch 1430 IA

Portrait de Jean III de Grailly du XVe retravaillé en IA. Il n'est pas certain que le visage du dessin du XVe bénéficie d'une personnalisation réelle des traits du visage.

Il était le fils de Jean II de Grailly, Captal de Buch et vicomte de Benauges, et de Blanche de Foix, cousine des comtes de Foix.

Attaché au camp anglais durant le conflit, il fut nommé comte de Bigorre par Édouard III d’Angleterre et fut l’un des fondateurs ainsi que le quatrième chevalier de l’Ordre de la Jarretière en 1348. Il joua un rôle décisif en tant que chef de cavalerie sous le commandement d’Édouard, le Prince Noir, lors de la bataille de Poitiers en 1356. À cette occasion, Jean III de Grailly mena une manœuvre de contournement contre l’armée française, entraînant la capture du roi Jean II de France et de nombreux nobles. Le roi fut emmené à Londres par le Prince Noir et détenu contre rançon.

En 1364, il commanda les troupes de Charles II de Navarre en Normandie, mais fut défait et capturé par Bertrand du Guesclin à la bataille de Cocherel. Libéré l’année suivante, il rejoignit le camp français et fut fait seigneur de Nemours par Charles V de France. Toutefois, il réaffirma rapidement sa fidélité aux Anglais et accompagna le Prince Noir en Espagne en 1367, combattant à la bataille de Nájera. Lors de cet affrontement, il affronta une nouvelle fois Bertrand du Guesclin, qui cette fois-ci fut capturé. Jean III de Grailly fut chargé de surveiller son prisonnier et fut récompensé en étant nommé connétable d’Aquitaine en 1371.

Toujours au service des Anglais, il dirigea une armée de secours lors du siège de La Rochelle en 1372. Cependant, en tentant de lever le siège de Soubise, il fut surpris par une force française commandée par Owain Lawgoch ( plus connu en france sous le nom d'Yvain de Galles ), un mercenaire gallois au service du roi de France. Capturé aux côtés de Sir Thomas Percy, sénéchal du Poitou, il fut emprisonné au Temple à Paris. Considéré comme trop dangereux pour être libéré, Charles V refusa de le rançonner.

Jean Froissart raconte son courage et sa chevalerie notamment lors du soulèvement paysan de 1358, connu sous le nom de la Jacquerie.

Prisonnier des Français à partir de 1372, Jean III de Grailly refusa d’être libéré, car cela aurait impliqué de combattre contre le roi d’Angleterre, un serment qu’il ne voulait pas rompre. Sa fidélité au Prince Noir était telle qu’à l’annonce de la mort de son protecteur, il perdit toute volonté de vivre, refusa de s’alimenter et mourut quelques jours plus tard à Paris probablement déjà affaiblis par ses années passées en  prison.

N’ayant pas eu d’héritiers de son mariage avec Rose d’Albret, son oncle Archambaud, comte de Foix et de Bigorre, hérita du titre de Captal de Buch, qui passa ensuite à ses descendants, les comtes de Foix.

Eustache de la Houssaye

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Catégorie : Guerre de Cent-Ans - Personnages
Création : 31 Janvier 2025
Mis à jour : 5 Mars 2025
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La famille bretonne de La Houssaye

Blason Eustache de la Houssaye

La famille de La Houssaye, dont les origines remontent à la seigneurie de La Houssaye en la paroisse de Saint-Maden, est une lignée noble bretonne dont l'histoire s'étend du XIIIe au XVIe siècle. Connue pour ses exploits militaires et ses alliances stratégiques, cette famille a joué un rôle significatif dans l'histoire de la Bretagne médiévale. Cet article retrace les principaux événements et figures marquantes de cette famille, en s'appuyant sur des sources historiques et généalogiques.

Origines et armoiries

La famille de La Houssaye, dont les origines remontent à la seigneurie de La Houssaye dans la paroisse de Saint-Maden, est une lignée noble bretonne dont l'histoire s'étend du XIIIe au XVIe siècle. Connue pour ses armoiries « Echiqueté d'or et d'azur », cette famille a joué un rôle notable dans l'histoire de la Bretagne, notamment à travers des figures telles qu'Eustache de La Houssaye, compagnon d'armes de Bertrand du Guesclin.

Cette seigneurie, qui disposait du droit de haute, basse et moyenne justice, portait les armoiries « Echiqueté d'or et d'azur ». La famille possédait également la seigneurie de Ranléon dans la paroisse de Quédillac. Connue depuis la seconde moitié du XIIIe siècle, la famille de La Houssaye a vu l'un de ses membres les plus illustres en la personne d'Eustache de La Houssaye.

Eustache de La Houssaye

Eustache de La Houssaye, né vers 1340, est souvent considéré comme originaire de Saint-Maden, près de Dinan, bien que certains historiens, comme Ogée, le situent à Saint-Martin-de-l'Ouest près de Ploërmel. Compagnon d'armes de Bertrand du Guesclin, Eustache se distingua lors de plusieurs batailles, notamment à la bataille de Cocherel en mai 1364, où il mena une manœuvre décisive qui encercle les troupes de Jean de Grailly ( il semble que ça soit plutôt les chevaliers Gascons qui ont opéré sous les ordres de Duguesclin une manoeuvre pour capturer Jean III de Grailly selon Jean Froissart, il est possible qu'ils aient cependant contribué à sa capture  ). Il participa également à la bataille d'Auray, où il contribua à sauver du Guesclin. En 1367, il fut blessé au siège de Bervesque en Espagne.

En 1379, Eustache fut nommé maréchal du duché de Bretagne et joua un rôle clé dans les négociations avec les Anglais. Il signa notamment le traité du 4 octobre 1379, garantissant l'arbitrage des différends entre le duc de Bretagne et le roi de France. En 1381, il fut l'un des signataires du traité de Guérande, qui marqua l'évacuation des Anglais de Bretagne. Eustache continua à servir le duché jusqu'à un âge avancé, participant encore à des expéditions militaires en 1412.

Eustache de La Houssaye épousa Thomasse de Châteaubriand, fille de Jean de Châteaubriand et d'Aliénor de Kergolay. De cette union naquirent au moins trois fils : Alain, Eustache et Olivier.

Alain de La Houssaye

Alain de La Houssaye, fils d'Eustache, est mentionné dans un acte du 16 octobre 1404. Il épousa Marguerite de Montauban, sœur de Guillaume de Montauban, et eut une fille, Perrine, qui transmit la terre de La Houssaye à la famille de Langourla. Alain se distingua également lors de la bataille de Cocherel en 1364 et accompagna du Guesclin en Espagne, où il fut gravement blessé. Il fut capitaine de Rennes et figura parmi les signataires du traité de Guérande en 1381.

Eustache de La Houssaye (fils)

Eustache de La Houssaye, fils d'Eustache, fut nommé maréchal de Bretagne en 1379. Il servit comme ambassadeur auprès du roi d'Angleterre et participa à plusieurs campagnes militaires, notamment au siège de Bourges en 1413. Il épousa Jeanne de Rostrenen, et leur fille, Jeanne de La Houssaye, contracta plusieurs mariages.

Olivier de La Houssaye

Olivier de La Houssaye est cité le 3 octobre 1418 comme faisant partie de la troupe accompagnant le duc Jean V à Saumur. Il épousa Thomine du Cambout.

Perrine de La Houssaye

Perrine de La Houssaye, fille d'Alain, transporta la terre de La Houssaye à la maison de Langourla par son mariage avec Jan de Langourla.

Les derniers représentants

Les derniers membres de la famille de La Houssaye apparaissent dans divers actes :

  • Jeanne de La Houssaye épousa Guillaume du Fou en 1447.
  • Le 2 janvier 1458, un mandement est fait aux Juges de Rennes concernant des excès commis par Olivier de La Houssaye.
  • Jean de La Houssaye épousa Jeanne de Maigné en 1500.
  • Raoulette de La Houssaye, compagne de Charles Hingant, est mentionnée dans un acte du 16 janvier 1500.

La Réformation de 1513

Lors de la Réformation de 1513, il est noté que François, sire de La Houssais, était le seul noble de la paroisse de Saint-Maden, possédant deux métairies nobles d'ancienneté.

 

sources : http://poudouvre.over-blog.com/2019/10/quelques-notes-sur-la-famille-de-la-houssaye.html, http://www.infobretagne.com/famille-houssaye.htm

Arnaud-Guilhem de Barbazan

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Catégorie : Guerre de Cent-Ans - Personnages
Création : 9 Novembre 2024
Mis à jour : 9 Novembre 2024
Clics : 1142

Arnaud-Guilhem de Barbazan, surnommé le « chevalier sans reproche » pour sa fidélité et son intégrité inébranlables, a marqué l’histoire de France en tant que capitaine courageux et conseiller influent auprès de Charles VII. Né vers 1360 dans la région de Bigorre, il s’est rapidement imposé dans la noblesse militaire du Sud-Ouest, intégrant le service de Louis d’Orléans, frère du roi, à qui il resta fidèle jusqu’à sa mort brutale en 1407 à Paris. Barbazan a combattu les Bourguignons et les Anglais dans les luttes intestines de la Guerre de Cent Ans, où il se montra un soutien inflexible du parti des Armagnacs, opposé aux Bourguignons alliés aux Anglais​.

Arnault Guilhem de Barbazan Gisant detail

Gisant Arnaud-Guilhem de Barbazan, légèrement modifié.

L'un de ses exploits marquants a été la défense de la ville de Melun contre les troupes anglo-bourguignonnes en 1420. Capturé par les Anglais, torturé, il passa près de dix ans en captivité dans la forteresse de Château-Gaillard avant d'être libéré par Étienne de Vignolles, dit La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc.

Malgré sa détention, Barbazan continua de combattre aux côtés du dauphin Charles (futur Charles VII), qui lui accorda des honneurs funéraires dignes de son statut de chevalier exemplaire à sa mort en 1431, après une ultime bataille à Bulgnéville où il trouva la mort en soutenant René d’Anjou, duc de Lorraine, dans un conflit contre les Bourguignons​..

Arnaud-Guilhem de Barbazan incarne l’archétype du chevalier loyal de la fin du Moyen Âge, honoré même après sa mort, en 1457, par son inhumation à la basilique de Saint-Denis, aux côtés des rois de France, reconnaissant ainsi son rôle crucial dans la défense du royaume. Son parcours illustre la complexité des alliances et des rivalités féodales pendant la Guerre de Cent Ans, où fidélité, courage et sacrifice personnel étaient les marques d’un chevalier « sans reproche »

 

Arnaud-Guilhem de Barbazan : Un chevalier au service des ducs et du royaume de France

Paris, juillet 1457 – Les restes d’Arnaud-Guilhem de Barbazan, seigneur de Bigorre et chevalier dévoué, ont été solennellement transférés à la Chapelle de la Vierge de la basilique de Saint-Denis, rejoignant ainsi les tombeaux des monarques français. Retour sur la vie mouvementée et la loyauté indéfectible de cet homme d’armes, passé de la cour des ducs d’Orléans et de Berry à celle du dauphin, futur Charles VII.

Les débuts d'un guerrier fidèle

Originaire de Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, Arnaud-Guilhem, fils de Regnaut de Barbazan, embrassa très tôt le métier des armes, reflet de l’héritage de sa famille, fidèles serviteurs des ducs d’Orléans depuis la fin du XIVe siècle. À dix-huit ans seulement, il s’engage dans une expédition militaire contre les musulmans, marquant son baptême du feu.

À son retour, il se place au service du duc Louis Ier d’Orléans, dont il gagne rapidement la confiance.

combat chevalier montendre

En avril 1402, il est nommé chambellan du duc, un honneur rare. Un mois plus tard, il participe au combat de Montendre en Guyenne, où six chevaliers français triomphent de sept chevaliers anglais

Le combat des Sept est un épisode de la guerre de Cent Ans. Opposant sept chevaliers français et sept chevaliers anglais (anglo-aquitains), ce combat épique se déroule en 1402, selon la tradition, au pied du château de Montendre, au lieu-dit « La motte à Vaillant ». 

Pour célébrer cet exploit, le duc d'Orléans organise un banquet en leur honneur à Paris, renforçant le prestige de la chevalerie française.

Aux côtés de Jean de Berry et dans la tourmente des conflits

À la mort tragique du duc d’Orléans en 1407, assassiné dans un Paris en proie aux luttes de factions, Barbazan se met au service de Jean de Berry, figure de proue du parti des Armagnacs. Pendant plus d’une décennie, il lutte contre les Bourguignons et les Anglais, déployant ses talents militaires en Berry, Poitou, et Guyenne.

C’est en 1417, dans la défense héroïque de la cité de Corbeil contre les assauts bourguignons, qu’il confirme sa réputation de stratège et de capitaine aguerri. Sa bravoure ne tarde pas à attirer l’attention du dauphin Charles, futur Charles VII de France, qui, à la mort de Bernard VII d’Armagnac en 1418, appelle Barbazan à ses côtés.

Un homme de confiance du dauphin Charles, futur Charles VII

Devenu premier chambellan et conseiller militaire du dauphin, Arnaud-Guilhem de Barbazan prend en main la défense de la couronne contre les Bourguignons et les Anglais. En 1419, malgré une tentative infructueuse pour reprendre Paris, il reste un allié précieux, même en refusant un pot-de-vin de 500 moutons d’or du duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Ce geste de loyauté inébranlable envers le dauphin attise toutefois les soupçons bourguignons.

L’année suivante, il défend Melun contre l’attaque anglo-bourguignonne, mais la ville tombe en novembre 1420, et Barbazan est capturé. Transféré à Paris, il est accusé, sous torture, du meurtre de Jean sans Peur. Bien qu’il clame son innocence, il est emprisonné pour six ans, devenant un prisonnier stratégique dont la libération nécessite une rançon exorbitante.

Une libération inattendue

En février 1430, Étienne de Vignolles, dit La Hire, prend d’assaut Château-Gaillard où Barbazan est détenu. Libéré, ce dernier rejoint aussitôt Charles VII à Sully-sur-Loire. Revenu dans les cercles de pouvoir, il est nommé gouverneur de la Champagne, et le roi lui accorde une récompense de 2 000 livres pour ses loyaux services. Il reprend la guerre aux côtés de René d’Anjou, son ami et compagnon d’armes, contre les Bourguignons.

La fin tragique d'un chevalier fidèle

Le 2 juillet 1431, lors de la bataille de Bulgnéville, Barbazan tombe grièvement blessé en défendant les intérêts du duc René contre le comte de Vaudémont, allié des Bourguignons. Transporté dans une maison de Bulgnéville, il succombe à ses blessures, marquant la fin de son parcours de guerrier.

En 1457, la nation française honore finalement cet homme de guerre dont la loyauté et le courage incarnent les valeurs de la chevalerie. Charles VII ordonne que ses restes reposent près des rois de France, un dernier hommage pour celui qui consacra sa vie à la défense de la couronne et de son pays.

 

sources : wikipedia, https://patrimoine-de-lorraine.blogspot.com/, gregoiredetours.fr

Jean de Bueil, Amiral de France

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Catégorie : Guerre de Cent-Ans - Personnages
Création : 25 Août 2024
Mis à jour : 16 Septembre 2025
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 Jean V de Bueil, né après le 17 août 1405 et avant le 18 août 1406, et mort en 1478, probablement le 7 juillet, est un chevalier (en 1428 au plus tard), capitaine de Tours (en 1428), amiral de France (1450-1461), comte de Sancerre (1451-1478), sire d'Aubijoux et de Vailly-sur-Sauldre par sa mère, seigneur de Bueil, de Château-en-Anjou, de Vaujours, de Courcillon, de Château-Fromont (échangé avec Yolande d'Aragon contre Mirebeau en août 1431), de St-Christophe, de Montrésor, de Saint-Calais, d'Ussé (par son premier mariage probablement), vicomte de Carentan (1450-1478) par la faveur royale.

Jean V de Bueil

Portrait imaginaire de Jean V de Bueil au château de Versailles, il était surnommé le" Fléau des Anglais", il faut dire qu'il participa à la bataille de Patay mais aussi celle de Castillon.

 

Fils de Jean IV (ou V) de Bueil et de Marguerite-Dauphine d'Auvergne-Clermont, il figure parmi les compagnons d'armes de Jeanne d'Arc et fut surnommé le Fléau des Anglais. Il est l'auteur d'un livre intitulé Le Jouvencel (1466), un roman à clef semi-autobiographique relatant ses expériences à la fin de la guerre de Cent Ans.

En 1418, Jean de Bueil reçut de son grand-oncle, Hardouin de Bueil, évêque d'Angers, la seigneurie et château de Vaujours. Le roi Louis XI vint plusieurs fois à Vaujours, et Jean y mourut en son château en juillet 1478. En août 1422, Jean V termina son apprentissage auprès du vicomte Guillaume II de Narbonne. Jean V n'avait que 18 ans lors de sa première bataille, le 17 août 1424, à Verneuil, où il servit aux côtés du jeune duc d'Alençon et sous le vicomte de Narbonne, qui y fut tué. Il entra alors au service du capitaine La Hire.

Malgré sa jeunesse, de Bueil gagna tôt le surnom de Fléau des Anglais. Il est en 1427 au siège du Lude, et il est nommé capitaine de Tours en 1428. Le 25 octobre de la même année, le chevalier entre dans Orléans avec les 800 hommes d'armes composant la suite du bâtard d'Orléans. Il participa au paiement de la rançon pour libérer André de Lohéac à la suite du siège de Laval (1428).

Il combattit sous la bannière de Jeanne d'Arc pendant la campagne de 1429 sur la vallée de la Loire. Sur ordre du roi, 200 livres-tournois lui ont été payées par le trésorier dans les mois d'avril et de mai 1429, pour le dédommager, ainsi que ses 30 gens d'armes et 40 gens de traict, des dépenses effectuées durant l'escorte des marchandises pour le réapprovisionnement de la ville assiégée d'Orléans. Jean V de Bueil fut également présent aux côtés de Jeanne d'Arc à la prise de Sablé, aux batailles de Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, Patay, Reims (où ils accompagnent le dauphin Charles pour son sacre), et Paris.

Son père et ses oncles sont tués à la bataille d'Azincourt en 1415. Bueil participa à de nombreuses batailles en Normandie, et, à la fin des années 1430, obtint la charge de capitaine-général du roi en Anjou et Maine, provinces alors aux frontières du Royaume. Bueil défendit les terres de Yolande d'Anjou contre les attaques de compagnies de mercenaires françaises et anglaises, en 1432 à Beaumont, puis Vivoin et Loré et s'empare de Matthew Gough. Il libère la ville de Saint-Célérin en avril et combat Rodrigue de Villandrando à la bataille des Ponts-de-Cé. Il s'engagea également dans une petite guerre contre André de Lohéac pour tenir le château de Sablé-sur-Sarthe.

Il est fait chevalier en 1434 après le troisième siège de St-Célérin en février et la prise de Sillé-le-Guillaume, puis l'année suivante avec Ambroise de Loré il bat encore Matthew Gough, qui est capturé, et Thomas Kyriel pendant la bataille d'Estregny. En décembre 1439, il reprend aux Anglais la forteresse de Sainte-Suzanne que les Anglais dirigés par sir John Fastolf occupaient depuis 14 ans. Un soir où le commandant Matthew Gough était absent, il parvint, grâce à la complicité d'un soldat anglais, John Ferremen, marié à une Suzannaise, à reprendre la cité en pleine nuit et à en chasser les Anglais.

Jean V de Bueil prit part en 1433 à la capture de Georges de La Trémoille avec quatre compagnons et en 1439-40 à une praguerie contre Charles VII. Bueil s'installa à Sainte-Suzanne au détriment de la famille d'Alençon, ses légitimes propriétaires. En mars 1441, le roi Charles VII lui fit enjoindre de restituer la cité. Mais la ville ne sera véritablement rendue à la famille d'Alençon qu'en mars 1447. Cependant, son habilité militaire le fit revenir dans les faveurs du roi de France. Bueil commanda le principal corps d'armée qui fut envoyé en Suisse et Allemagne, avec le dauphin Louis de France, en 1444. Le 26 août 1444, de Bueil est à la bataille de la Birse, ou de Saint-Jacques, près de Bâle, où les Suisses sont défaits, mais à grand coût pour les mercenaires français. Il est capitaine de l'une des compagnies d'ordonnance en 1445.

Bueil servit aussi avec distinction dans la reconquête finale de la Normandie. En 1450, Jean de Bueil reçoit la charge d'amiral de France, après la mort de Prigent de Coëtivy, au siège de Cherbourg et est fait capitaine de Cherbourg. Le titre d'amiral donnait à son titulaire un rôle d'administrateur des affaires maritimes, en concurrence avec d'autres amirautés provinciales. Il possédait néanmoins des pouvoirs étendus sur la marine de guerre, le commerce maritime, et même le droit de justice sur sa juridiction que constituait l'amirauté. Il reçut également la vicomté normande de Carentan.

Il hérita, en 1451, du comté de Sancerre, après son oncle maternel le dauphin Béraud III († 1426), sa cousine germaine la dauphine Jeanne Ire de Clermont-Sancerre († 1436), et le mari de cette dernière, Louis Ier de Bourbon, comte de Montpensier († vers 1486 ; ayant conservé les fiefs de sa première épouse, la dauphine Jeanne, il dut tardivement se résoudre à abandonner Sancerre). Jean de Bueil prit part le 17 juillet 1453 à la bataille de Castillon.

Il épousa 1° Jeanne de Montjean, dame de Puirenon/Purnon et Collonges-les-Royaux, probablement héritière d'Ussé, fille de Jean, seigneur de Montjean (fils de Briant V de Montjean, lui-même fils de Briant IV et de Jeanne fille héritière de Vaslin d'Ussé), et d'Anne de Sillé ; puis, devenu veuf en mai 1456, il épousa 2° en janvier 1457 Martine Turpin de Crissé, dame de Concourson-sur-Layon (elle teste en août 1477), fille d'Antoine Turpin, seigneur de Crissay (lui-même fils aîné de Lancelot), et d'Anne de la Grézille. Toujours en 1456, Jean V fit construire à Sancerre la halle aux grains (démolie en 1883) et un grand corps de logis où se tenait la boucherie. La même année ou à la liquidation des biens de Jacques Cœur (1458), « le comte acheta la seigneurie de Barlieu pour trois mille écus d'or. Les châtellenies de Vailly et de Charpignon et les prévotés du Mêche et Bannerois.... » Il vendit le château fort de Gelles à Antoine de Chabannes, comte de Dammartin.

Quand Louis XI accéda au trône de France en 1461, il destitua la plupart des officiers, qui étaient, comme Jean de Bueil, proches de son père, Charles VII. De Bueil perdit son titre d'amiral au profit de Jean de Montauban, et fut forcé de se retirer de la Cour royale. Bien qu'il eût rejoint la ligue du Bien public, en 1465, révolte contre Louis XI, de Bueil rentra en grâce en 1469, comme de nombreux autres vétérans, quand le roi réalisa que leur expérience lui était nécessaire pour faire face à la puissance militaire bourguignonne alors grandissante. Jean V devint le conseiller et le chambellan de Louis XI et fut reçu dans l'ordre de Saint-Michel le 1er août 1469.

Le 3 juin 1469, il accueillit le roi dans son château de Vaujours, sans doute au regard de ces sujets. Les 9 et 21 septembre 1473, il fut victorieux au combat d'Ouchy et à celui de Ribemont. Isabeau, abbesse de l'abbaye de Bonlieu, rendit aveux pour la métairie de Couart, paroisse de Dissay-sous-Courcillon, à Jean de Bueil en tant que seigneur de Courcillon en 1476.

Chronologie des principaux faits de la vie de Jean V de Bueil (1406-1478), comte de Sancerre et "Fléau des Anglais"

1404 : Mariage de ses parents

Jean IV, sire de Bueil, épouse Marguerite Dauphine, fille de Beraud II, dauphin d'Auvergne, et de Marguerite, comtesse de Sancerre.

1406 : Naissance de Jean V de Bueil

Jean V naît en 1406, fils aîné de Jean IV et de Marguerite Dauphine. Il succède à son père comme sire de Bueil et devient le premier comte de Sancerre de la maison de Bueil.

1415 : Mort de son père à la bataille d'Azincourt

Le 25 octobre 1415, Jean IV de Bueil, ainsi que plusieurs membres de sa famille, sont tués à la bataille d'Azincourt. Le jeune Jean V, alors âgé de 9 ans, est désormais orphelin de père.

1418 : Entrée des Bourguignons à Paris

À l'âge de 12 ans, Jean V est témoin des troubles politiques qui secouent la France. En 1418, l'entrée des Bourguignons à Paris force le dauphin Charles et ses partisans, dont Jean fait partie, à quitter la ville.

1424 : Première bataille à Verneuil

Le 17 août 1424, Jean V de Bueil, à 18 ans, participe à la bataille de Verneuil en tant que page du vicomte de Narbonne, qui y perd la vie. Ce fut sa première expérience militaire. Cette défaite va permettre au Page de monter en grade, tout comme La Hire et Xaintrailles qui vont devenir des capitaines reconnus.

Bataille de Verneuil

 La Bataille de Verneuil se déroule le 17 août 1424, La bataille de Verneuil représentée dans une enluminure du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, vers 1484 on peut le constater notamment par le type d'armure de cette fin de siècle, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5054, fo 32 vo.

1427 : Siège de Marchenoir et escalade du Lude

En septembre 1427, Jean V participe à la prise de Marchenoir sous les ordres de La Hire. Plus tard dans l'année, il contribue à la reprise de la forteresse du Lude, tombée aux mains des Anglais.

1428 : Capitaine de Tours et siège d'Orléans

En octobre 1428, Jean V de Bueil est nommé capitaine des château et ville de Tours par le comte de Vendôme. Le 12 octobre, les Anglais commencent le siège d'Orléans. Jean V rejoint l'armée de secours menée par le bâtard d'Orléans et entre dans la ville le 25 octobre.

chateau de tours indre et loire

Château de Tours dont Jean de Bueil en fut capitaine.

1429 : Levée du siège d'Orléans et victoire à Patay

  • 29 avril 1429 : Jean V accompagne Jeanne d'Arc dans son entrée triomphale à Orléans avec un convoi de vivres et d'artillerie.
  • 4 mai 1429 : Jean V participe à la levée du siège d'Orléans.
  • 18 juin 1429 : Il est présent lors de la victoire française à la bataille de Patay, contribuant à la défaite des Anglais. Parmi les « plusieurs autres » des « coureurs, par manière d'avant-garde » , était Jean V de Bueil « mon maistre, qui fut ordonné pour les Anglois gardiger et chevaucher (21) » Bueil cite la rencontre de Patay comme exemple d'armée surprise en pleine marche, et vaincue pour n'avoir pas pu se mettre en ordre de bataille : « En ung autre lieu, nommé Patay, les Angloys marchèrent devant les François en cuidant aller prendre leur champ et furent desconfiz. Et, pour ce, on doit prendre champ de bonne heure, qui veult combattre à pié (22), »

Fin de 1429 En ce temps, les partisans français du Maine et de l'Anjou tenaient Château-l'Hermitage en Belinois, enlevé naguère aux Anglais par Guillaume de Brézé.

Auprès de ce bon capitaine et de son ami Guy de Fromentières, tous deux d'âge et d'expérience, accourent de jeunes gentilshommes, appartenant en général à la plus haute noblesse et brûlant du désir de se faire un nom par le métier des armes : Gervaise Nardereau, lieutenant du sire de Fromentières, Pierre de Brézé, neveu de Guillaume, et André d'Averton, seigneur de Belin.

Jean V de Bueil, digne héritier d'un nom illustre, compagnon d'armes de la Pucelle, formé à l'école du bâtard d'Orléans et de La Hire, ne craint pas de prendre garnison modestement dans la bicoque en ruine du Belinois.

Il fera la guerre de partisan. Il arrachera à l'ennemi, pas à pas, le sol sacré de la patrie. Il vengera les morts d'Azincourt. Mais le Jouvencel, qui n'en était point à ses premières armes, ne tarda pas à acquérir sur ses nouveaux compagnons un ascendant considérable.

1430 Gilles de Raiz, qui commandait en compagnie de Beaumanoir dans la place voisine de Sablé appartenant à la maison d'Anjou, a une querelle avec Jean V de Bueil et le fait prisonnier près de Château-l'Hermitage.

Le sire de Raiz emmène Bueil à Sablé et l'enferme en haut d'une tour. Bueil, qui de là voyait une partie des remparts, combine un plan d'attaque du château et de la ville de Sablé. Délivré de sa captivité et aidé par la garnison de Château-l'Hermitage, il met son plan à exécution, fait de nuit l'escalade du château et descend le lendemain dans la ville.

26 octobre 1430 Jean V de Bueil commande dans Sablé comme lieutenant de Charles d'Anjou, comte de Mortaing.

Fin de 1430 Appuyé sur la place de Sablé, Jean V de Bueil assiège et reprend Château-du-Loir. Puis, revenu à Sablé, il va prendre à Laval André de Laval, sire de Lohéac. S'avançant au nord jusqu'à Mortain, les deux capitaines taillent en pièces les bandes anglaises qui désolaient les campagnes.

6 août 1431 Jean V de Bueil est au Mans, grâce sans doute à un sauf-conduit ; car la ville est encore sous la domination anglaise. Il assiste à un combat singulier à cheval, ordonné par le bailli du Maine, entre messire Pierre Boylesve et Lejeune d'Escalles, capitaine de Sainte-Suzanne et de Domfront. Ce dernier reste sur le champ.

Juillet et août 1431 Yolande, reine douairière de Sicile, et Charles d'Anjou, son fils, achètent la seigneurie de Château-Fromont à Jean V de Bueil, et lui engagent celle de Mirebeau, sous clause de rachat pendant trente ans.

1431 Jean V de Bueil préside, dans Sablé, à une lutte à outrance entre un Anglais, André Trollop, et un chevalier français. L'Anglais est vainqueur.

Mai 1432 Jean V de Bueil remporte, à Vivoin, une brillante victoire, qui oblige les Anglais à lever le siège de Saint-Célerin, actuellement Saint-Céneri-le-Gérei. Le fameux capitaine anglais Matthew Gough, le Matago des chroniques et des légendes, fut fait prisonnier par un écuyer de Jean V de Bueil.

Septembre 1432 Jean V de Bueil écrase, dans la ville des Ponts-de-Cé, Rodrigue de Villandrando, comte de Ribadeo, capitaine castillan. Ce chef de bandes s'était installé en Anjou, et ses routiers à la solde de Georges de la Trémoille au service de Charles VII couraient jusqu'aux portes d'Angers.

Juin 1433 Serviteur dévoué de la maison d'Anjou, Jean V de Bueil devient l'instrument docile de la politique de Charles d'Anjou. À la demande de ce prince, il est le chef des conjurés qui, une nuit, dans le château de Chinon, enlèvent le despotique et cruel La Trémoille, indigne favori et perfide conseiller du roi Charles VII. La Trémoille est expédié, sous bonne escorte, à Montrésor, l'une des places fortes de Bueil. Pour recouvrer sa liberté, il devra payer à son oncle Bueil une rançon de quatre mille écus d'or. Ce coup d'État de Chinon eut les conséquences les plus heureuses sur la suite du règne de Charles VII.

Juin 1433 Complot formé contre le favori de Charles VII, Georges de La Trémoille, qui résidait au château de Chinon.

Février ou mars 1434 À la journée dite de Sillé-le-Guillaume ou du Grand-Ormeau, Jean V de Bueil est armé chevalier par Charles d'Anjou.

3 février - 12 mars 1434 Siège de Sillé-le-Guillaume en Maine, Arthur de Bretagne, comte de Richemont, et Gilles de Rais.

Janvier - mars, juillet - septembre 1434 Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

Hiver 1435 Le duc d'Alençon et Jean V de Bueil, allant au secours des paysans normands révoltés contre les Anglais, entreprennent sans succès le siège d'Avranches. La rigueur de l'hiver et le manque de secours, promis cependant par le roi, les obligent à regagner le Maine, où ils emmènent une partie des révoltés.

Avril - juin 1435 Jean de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

Septembre 1435 Jean V de Bueil fait partie de l'armée de secours, rassemblée par le bâtard d'Orléans, sur l'ordre du roi, dans l'intention de débloquer Saint-Denis assiégé par les Anglais. Venue de Chartres, l'armée s'avance jusqu'au Pont-de-Meulan, qui vient d'être enlevé à l'ennemi. Les sires de Bueil, de Lohéac et de Loré, partis du Pont-de-Meulan, font prisonnier le capitaine anglais Matthew Gough, dans une embuscade de nuit près de Pontoise.

3 mars 1436 Jean V de Bueil est à Poitiers et se trouve au conseil où le roi Charles VII signe les lettres d'abolition attendues par la ville de Paris. Le parti national, sous la conduite du connétable, devait rentrer dans Paris le 13 avril 1436.

Avril 1436 Jean V de Bueil, Lohéac et Jean de La Roche pénètrent dans le Cotentin, se logent près de Granville, s'emparent du château de Saint-Denis-le-Gast et menacent Coutances. Le but de l'expédition était surtout de faire une puissante diversion, destinée à maintenir loin de Paris la plus grande partie des forces anglaises.

16 août 1436 Jean V de Bueil est à Tours. Avec son beau-frère, Pierre d'Amboise, seigneur de Chaumont, il assiste au traité de mariage d'Amédée, prince de Piémont, avec Yolande de France.

Juillet - septembre 1436 Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

2 décembre 1436 Le roi Charles VII, par lettres de ce jour, nomme Jean V de Bueil capitaine de quarante-six hommes d'armes et de deux cent quatre-vingts archers. C'était une disgrâce pour le chef qui avait amené cent vingt lances à l'armée de secours, au Pont-de-Meulan. Telle était l'ingratitude de Charles d'Anjou, le futur comte du Maine, alors au comble de la faveur, le prince pour lequel notre capitaine s'était tant de fois battu et avait mainte fois risqué sa vie et sa fortune. Tel est le secret des paroles amères que le Jouvencel ne craint pas d'adresser à la Cour.

Fin octobre ou décembre 1436 - juin 1437 Jean V de Bueil accompagne au voyage de Languedoc le roi, le dauphin, Charles d'Anjou et les principaux conseillers de la couronne. Bueil est au nombre des conseillers qui, avec Charles d'Anjou et Chaumont, ont décidé Charles VII à entreprendre ce voyage.

20 janvier 1437 Bueil et Chaumont sont présents au conseil du roi, à Vienne.

Entre octobre 1437 et février 1438 Le duc de Bretagne envoie deux messagers à Jean V de Bueil, lieutenant du roi, capitaine de Tours, pour l'engager à venir au siège du Croisic.

18 mars 1440 (v. s.)
Le roi Charles VII adresse des lettres à son premier huissier, lui ordonnant d'enjoindre Jean V de Bueil de laisser le duc d'Alençon jouir paisiblement de sa forteresse de Sainte-Suzanne. Cependant, Jean V de Bueil ne tient pas compte de ce commandement royal.

16 juin 1439
Jean V de Bueil est nommé chambellan du duc de Bretagne. À cette occasion, il prête serment de fidélité et promet de soutenir le duc contre Jean de Blois, seigneur de L'Aigle, et sa mère, Marguerite de Clisson.

Entre août et novembre 1439
Pendant que Charles VII décide une expédition contre la Basse-Normandie, Jean V de Bueil et son frère Louis, capitaine général des Écorcheurs, font une diversion du côté de Dreux. Ils prennent Damville d'assaut, occupent Louviers, et mettent en déroute l'avant-garde anglaise menée par Talbot. Après avoir repoussé l'ennemi, ils rejoignent l'armée française près d'Avranches.

Décembre 1439
Jean V de Bueil organise une escalade nocturne qui lui permet de prendre le château et la ville de Sainte-Suzanne dans le Maine, grâce à une trahison. Suite à l'évacuation de Saint-James-de-Beuvron, Bueil se retire à Sainte-Suzanne et refuse de la restituer au duc d'Alençon, à qui la place appartient par héritage.

20 décembre 1439
Jean V de Bueil s'engage à payer au roi d'Angleterre, avant la Saint-André de 1440 (soit le 30 novembre), quatre mille saluts d'or en gage de sa participation à la libération du duc Charles d'Orléans. Divers nobles, dont Charles d'Artois, comte d'Eu, et Jean de Bueil, s'engagent à verser cette somme si le duc ne se représente pas à la Saint-André prochaine.

1440
Jean V de Bueil détient toujours la place forte de Sainte-Suzanne, malgré l'injonction royale, sous prétexte de l'occuper au nom du roi. Il refuse de s'impliquer dans la révolte de la Praguerie, qui se déroule du 14 avril au 23 juillet 1440, une rébellion féodale dirigée nominalement par le dauphin Louis, âgé de 17 ans, et orchestrée par le duc d'Alençon, le duc de Bourbon, le comte de Vendôme, et d'autres nobles mécontents.

26 juillet 1440
Trois jours après la paix de Cusset, qui marque la fin de la Praguerie, les élus de la ville de Tours demandent à la reine de Sicile d'écrire à Jean V de Bueil pour qu'il fasse cesser les abus de sa garnison de Montrésor, ou qu'il retire cette garnison.

20 août 1440. Le dauphin réunit ses capitaines en conseil de guerre à Montbéliard, qu'il a occupé pour dix-huit mois avec l'aide de Jean V de Bueil, son lieutenant.

Juin 1441. Le roi Charles VII assiège Pontoise.

16 septembre 1441. Grâce aux brèches suffisantes ouvertes par l'artillerie de Jean Bureau, le roi fait venir ses réserves, restées aux environs d'Argenteuil et commandées par le maréchal de Lohéac, Jean V de Bueil, le sire de Thouars et le vidame de Chartres.

19 septembre 1441. Pontoise, assailli de tous côtés, est emporté d'assaut.

Juillet-septembre 1441. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

20 août 1442. Jean V de Bueil n'a pas encore rendu au duc d'Alençon la place de Sainte-Suzanne, qu'il fait garder par son frère Louis.

Été 1443. Lohéac et les deux Bueil sont surpris vers la nuit et mis en déroute par le capitaine anglais Matthew Gough, au Bourg-Neuf-Saint-Quentin près de Craon, entre Château-Gontier et Pouancé. Louis de Bueil est fait prisonnier, avec le sire d'Aussigny et quelques autres gentilshommes. Jean V de Bueil, Lohéac et le reste des Français réussissent à s'enfuir.

Août 1444. Le dauphin Louis est chargé par son père d'une expédition contre les Suisses.

20 août 1440. Le dauphin réunit ses capitaines en conseil de guerre à Monbéliard, qu'il s'est fait remettre pour une durée de dix-huit mois et qu'il a fait occuper par Jean V de Bueil, son lieutenant.

23 août 1444. Le dauphin quitte Montbéliard, où reste une garnison de trois cents hommes ; il se dirige vers Bâle. Le même jour, Jean V de Bueil arrive aux environs de Bâle, ville impériale où siégeait le Concile.

26 août 1444. Jean V de Bueil bat les Suisses à Saint-Jacques, près de Bâle. Il combat avec une partie de l'armée seulement ; mais le dauphin est à proximité pour le secourir, avec le reste des troupes. Les auxiliaires anglais, commandés par Matthew Gough, qui avaient demandé à faire cette campagne sous les étendards du roi de France, n'avaient pu arriver à temps pour se trouver à la bataille.

27 août 1444. Les Suisses lèvent le siège de Farnsburg, et Jean V de Bueil s'avance dans le Jura. L'armée suisse lève aussitôt le siège de Zurich et descend son artillerie à Baden.

6 septembre 1444. Jean V de Bueil et Gabriel de Bernes, maître d'hôtel du dauphin et conseiller diplomatique du jeune prince, sont envoyés par leur maître à Bâle, pour poursuivre des négociations. Les premières démarches des Bâlois avaient été faites auprès de Louis en personne, le 27 août à Waltighofen, puis le 31 août à Altkirch. Une trêve avait été conclue jusqu'au 8 septembre.

13 septembre 1444. L'incident se termina par un arrangement qui se fit à Ensisheim, devant le dauphin.

21 octobre 1444. Le nom de Jean V de Bueil est en tête de ceux des conseillers du dauphin, au bas de l'original du traité de paix avec les Suisses. Venu le 5 septembre à Ensisheim, Louis eut une conférence avec les députés des conseils et des principales villes de Suisse. Un armistice de vingt jours, à partir du 20 septembre, est conclu avec les villes de Bâle, Berne, Soleure et leurs alliés. Le 21 octobre, Gabriel de Bernes signe à Zofingue un traité, ratifié le 28 par le dauphin à Ensisheim.

Fin de 1444 ou janvier 1445. Jean V de Bueil est chargé par le dauphin d'une mission auprès de l'archiduc Albert, frère de Frédéric III. L'archiduc s'est plaint de la façon dont se sont conduits les Ecorcheurs à Ensisheim. Louis lui répond qu'il a concentré ses troupes à Ensisheim pour ne pas les laisser errer dans la campagne, sur la demande de l'archiduc lui-même, transmise par Jean de Bueil et autres envoyés.

Avril-juin 1445. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

Deuxième moitié de 1445. Jean V de Bueil, semblant écarté des emplois militaires et mis en disgrâce au moment de la réforme de l'armée, prend part aux menées du dauphin et des gens du dauphin contre Brézé, le tout puissant ministre de Charles VII.

5 février 1446. Louis de Bueil, écuyer, seigneur de Marmande, frère puîné de Jean V, est tué dans une joute à Tours par Jean Châlons, écuyer anglais. Cette joute a lieu à Tours, devant le roi Charles VII, la reine, les ambassadeurs d'Angleterre, de René duc d'Anjou, Roi de Sicile, le duc d'Orléans, Louis, père de Charles, le prince-poète, auteur, entre autres, de Louis XII, avec le concours de Marie de Clèves, et protecteur de François Villon et une foule de princes et seigneurs, parmi lesquels Jean V, sire de Bueil, Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, et Pierre de Brézé, sire de La Varenne.

  1. René d'Anjou, roi de Sicile, tient près de Saumur le Pas de la joyeuse Garde. Jean de Bueil est parmi les assistants.

27 octobre 1446. La conspiration est définitivement brisée. Louis part peu après pour le Dauphiné ; il ne rentrera en France qu'à la mort de Charles VII. Les deux Bueil ne furent pas inquiétés.

Fin de 1446. Jean V de Bueil rentre en grâce auprès du roi.

Fin de 1447. Jean V de Bueil rompt avec le dauphin.

15 mars 1448. René d'Anjou, roi de Sicile, rachète à Jean V de Bueil la seigneurie de Mirebeau.

Mars 1448. Malgré les trêves plusieurs fois prolongées, Charles VII se trouve dans la nécessité de reprendre les hostilités avec l'Angleterre. L'une des clauses du traité de mariage de Marguerite d'Anjou (1445) avec Henri VI, roi d'Angleterre, stipulait que les Anglais évacueraient Le Mans et les autres places qu'ils occupaient encore dans le Maine. Malgré deux années de négociations, le roi de France n'avait pu obtenir l'exécution de cette clause de la part du roi d'Angleterre, qui n'était pas obéi par ses capitaines. Le principal négociateur de Henri VI était Matthew Gough, qui commandait au Mans avec Foulques Eton. Charles VII venait de réformer et discipliner son armée ; il avait réorganisé ses finances, remis l'ordre dans l'administration et ramené la prospérité dans le royaume ; son entourage et ses conseillers le poussaient à reprendre l'offensive. L'occasion se présente aussi favorable que possible. L'Angleterre est divisée ; le jeune Henri VI, faible de corps et d'esprit, se montre incapable de gouverner ; les Anglais, profondément découragés, ne se maintiennent plus en France que par le brigandage sur terre et sur mer. C'est alors que Charles VII fait assiéger Le Mans par des troupes d'élite, sous le commandement de Dunois, qui emmène avec lui Prégent de Coetivy, amiral de France, Pierre de Brézé, sire de La Varenne, Jean V, sire de Bueil, et autres vaillants capitaines. Le roi de France en personne demeure à proximité au château de Lavardin, l'une des plus puissantes forteresses de la ligne du Loir, dans le comté de Vendôme ; Charles VII viendra au siège s’il le faut, en amenant des réserves si c'est nécessaire. La place du Mans est investie, et les opérations du siège sont poussées avec fureur. Pressés par les Français, les Anglais n'attendent pas l'assaut et abandonnent la ville, malgré la protestation écrite faite la veille par Gough et Eton, dont la conduite devait être approuvée par le roi d'Angleterre le 12 juin suivant. Le 16 mars 1448, Le Mans rentra sous la domination du roi de France. Par traité daté de Lavardin, le 11 mars, les trêves avaient été prolongées jusqu'au 1er avril 1450.

1448-juillet 1449. Jean V de Bueil est capitaine de la ville d'Issoudun.

Salle d'Honneur du donjon d'Issoudun, 1er étage, avec le puits " girafe" , ses deux ouvertures et sa cheminée.

Salle d'Honneur du château d'Issoudun

Deuxième moitié de 1449. Vaine illusion, ces trêves que les capitaines anglais n'observent pas. L'affaire du Mans a révélé la force militaire de la France. Le roi hésite encore pendant plus d'une année. Mais il faut bien qu'il écoute ses conseillers et entende l'opinion publique, celle du parti national ; car, à cette heure décisive, le parti national est celui de tous les Français. À l'assaut de la Normandie, forteresse anglaise déjà démantelée par les rébellions des Normands et les divisions des Anglais, Charles VII lance quatre armées. Le duc de Bretagne et le connétable, son lieutenant général, pénètrent au sud-ouest dans la basse Normandie. Le duc d'Alençon, opérant sur ses terres, s'avance par le sud. Les troisième et quatrième armées, qui marchent souvent ensemble, sont celles du roi. La troisième armée, qui aura à opérer plus spécialement sur la rive gauche de la Seine, est commandée par le comte de Dunois, lieutenant général du roi par lettres de provision en date du 17 juillet. Dunois, le meilleur chef de guerre de son temps, n'avait sous ses ordres que des capitaines expérimentés, le comte de Nevers, le comte de Clermont, le maréchal de Jalognes, Pierre de Brézé, Jean V de Bueil, Gaucourt, Floquet, Saintrailles. Enfin les comtes d'Eu et de Saint-Pol sont à la tête de la quatrième armée, qui va opérer surtout sur la rive droite de la Seine. Le roi passe la Loire à Amboise, le 6 août, séjourne pendant quelques jours à Vendôme (12 ou environ — 17 ou 18 août 1449), traverse Chartres (22 août) et va à Evreux. Depuis plus d'un mois, Dunois avance en Normandie, à la tête de la troisième armée. Il passe par quelques villes déjà conquises ; mais il a à soumettre des places et des forteresses encore occupées par l'ennemi, ce qui ralentit considérablement sa marche. Voici l'itinéraire de la troisième armée : Verneuil (20 juillet). Evreux (départ, 8 août). Pont-Audemer (jonction avec la quatrième armée, 12 août). Lisieux, puis Mantes (26 août). Vernon (28-30 août). Louviers (fin août, séparation des deux armées). Château de Harcourt (1er - 15 septembre). Château de Chambrois (soit Broglie, arrivée 18 septembre, prise environ huit jours plus tard). Château de Touques (27 septembre). Château d'Exmes (30 septembre). Argentan (probablement fin septembre). Rouen (16 octobre, jonction des deux armées). Devant Rouen (16 octobre), Jean V de Bueil prend position ; il ne monte pas à l'assaut sanglant et infructueux de la courtine livrée par les habitants, près de la porte des Chartreux. Grâce à la rébellion des Rouennais, qui voulaient être délivrés de l'odieuse domination anglaise, la ville de Rouen est remise, le 19 octobre, entre les mains des Français.

22 octobre 1449. Jean V de Bueil prend part au siège du château et du palais de Rouen, qui capitulent au bout de quelques jours.

10 novembre 1449. C'est le jour de l'entrée solennelle du roi Charles VII à Rouen. Bueil figure dans le cortège royal.

8 décembre 1449. Dunois, accompagné des comtes d'Eu, de Nevers, de Clermont, et de Jean V de Bueil, commence le siège de Harfleur.

1er janvier 1450. Les Anglais de Harfleur capitulent. Ce siège fut l'opération la plus pénible de la campagne, à cause du froid très vif, durant l'hiver le plus rigoureux enregistré par les contemporains.

16 mai 1450. Dunois et le capitaine anglais Matthew Gough signent la capitulation de Bayeux, assiégé par les Français depuis quinze ou seize jours. Jean V de Bueil se trouve à ce siège.

Vers le 5 juin 1450. L'armée du roi et celle du connétable, venues des deux extrémités de la Normandie, font leur jonction devant Caen et assiègent cette ville, chacune d'un côté différent. Les comtes de Nevers et d'Eu, Bueil et Rouhault passent l'Orne au-dessus de la place, et vont prendre position aux faubourgs les plus près de la mer, dans l'abbaye des Dames de la Trinité.

1er juillet 1450. Les Anglais de Caen capitulent.

22 août 1450. Cherbourg se rend au comte de Richemont, connétable de France, qui assiégeait la place depuis plus d'un mois. Jean V de Bueil est nommé capitaine de Cherbourg, avec quatre-vingt lances et des archers. Enfin Bueil reçoit du roi la charge d'amiral de France ; il remplace l'amiral Pregent de Coetivy, sire de Raiz, tué d'un coup de canon au siège de Cherbourg.

3 novembre 1450. L'amiral de Bueil est présent à l'hommage rendu par le duc de Bretagne au roi, à Montbazon.

Juillet-décembre 1450. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

  1. Charles VII fait don à Jean V de Bueil, amiral de France, jusqu'à concurrence de quatorze cents livres par an, du revenu de la vicomté de Carentan. D'après les quittances constatant le paiement de cette annuité, la rente semble avoir été réduite ultérieurement à douze cents livres.

  2. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

30 novembre 1451. Jean V de Bueil, amiral de France, fait au roi, duc de Berry, foi et hommage lige pour comté de Sancerre. À la même date, par mandement fait à Poitiers, le roi ordonnait à ses gens de mettre Jean V de Bueil en possession de ce fief. Les trois quarts du comté de Sancerre et d'autres seigneuries étaient la part d'héritage attribuée par arrêts du Parlement à Jean V de Bueil et à sa sœur Anne de Chaumont d'Amboise, sur la succession de leur oncle Beraud III, dauphin d'Auvergne, du fait de leur mère Marguerite Dauphine, mariée à Louis de Bourbon, comte de Montpensier, et morte sans enfants en 1436. Il en était résulté des procès interminables entre Jean V de Bueil et les autres cohéritiers, qui étaient son cousin Guillaume de Vienne et les princes de Bourbon. Plus tard, après de nouveaux procès et après la mort de Vienne, Bueil aura sans partage tout le comté de Sancerre, devenu alors un fief direct de la couronne. Un an après l'acte d'hommage, à la suite duquel Bueil prenait le nom et les armes des comtes de Sancerre, un accord intervint entre Jean V de Bueil et sa sœur Anne d'une part, et le duc de Bourbon d'autre part, pour le règlement du reste de la succession de Beraud III, dauphin d'Auvergne.

  1. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

5 mars 1452. Bueil vend à Villequier les château, ville et seigneurie de Montrésor.

Août-octobre 1452. Jean V de Bueil et Jacques de Chabannes, qui occupent une place prépondérante dans le conseil avec André de Villequier, négocient pour Charles VII avec Louis, duc de Savoie. Ils sont aidés, dans ces délicates négociations, par le cardinal Guillaume d'Estouteville, légat du pape en France. Charles VII, qui avait contre le duc Louis de nombreux griefs, était parti des environs de Bourges avec des troupes et s'était avancé en Forez, pour passer ensuite en Savoie ; puis, changeant d'avis, il s'arrêtait près de Feurs, au château de Cleppé. Au mois d'octobre, le duc Louis fut mandé à Cleppé par une lettre royale, que le cardinal lui porta à Genève. Louis, tremblant de peur, arriva à Cleppé le 18 octobre, et s'entendit facilement avec Charles VII. Finalement les négociations aboutirent au traité d'alliance de Cleppé entre le roi et le duc (27 octobre 1452). Le voyage du duc Louis en France donna lieu à une accusation portée contre Bueil, Chabannes et Villequier de s'être, avant la signature du traité, laissé corrompre par le duc, ou plutôt de lui avoir extorqué la promesse de grosses sommes d'argent. Cette accusation fut rendue publique par une enquête judiciaire, faite sur l'ordre de Charles VII au commencement de 1454, et motivée, au moins en partie, par les plaintes continuelles du duc ; celui-ci prétendait sans cesse que le traité de Cleppé lui avait été imposé par la force. L'enquête portait surtout sur la conduite de Jean V de Bueil, seul survivant, à la fin de 1454, des trois conseillers qui avaient eu l'influence prépondérante auprès du roi en 1452. Mais toutes les dépositions, faites au cours de l'enquête, prouvèrent que le faible duc, prince lâche et poltron, craignant sans cesse pour sa vie, avait pris lui-même l'initiative des engagements pécuniaires faits spontanément aux trois conseillers, en suppliant ceux-ci de lui concilier les bonnes grâces du roi. Bueil et Chabannes n'avaient pas extorqué l'argent, que le duc de Savoie offrait de son plein gré, suivant l'usage d'après lequel les princes gratifiaient toujours de quelque présent les envoyés étrangers. Le duc avait fait simplement un acte de courtoisie, qui avait d'ailleurs reçu l'approbation du roi. Bueil et Chabannes n'étaient pas coupables.

Janvier-septembre 1453. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

Juin 1453. Jean V de Bueil est l'un des chefs de la deuxième expédition de Guienne. Ayant sous ses ordres Louis de Beaumont, sénéchal de Poitou, et Pierre de Beauvau, seigneur de la Vaissière, avec cinq à six cents lances, Bueil assiège et prend Gensac. Vers le même temps, Jacques de Chabannes prend Chalais (3-7 juin). Les deux capitaines se réunissent ensuite pour prendre les places du cours de la Dordogne, pendant que le gros de l'armée commandée par le comte de Clermont, opère sur la rive gauche de la Garonne.

 

Bataille de Castillon

13 juillet 1453. La ville de Castillon, sur Dordogne, est assiégée par quatre mille hommes d'armes sous les ordres de Bueil et Chabannes, et huit cents francs archers sous le commandement de Joachim Rouhault, seigneur de Gamaches. Jean et Gaspard Bureau, qui commandent à sept ou huit cents ouvriers, organisent en quatre jours un énorme camp retranché, entouré de palissades, défendu par de profonds fossés, hérissé de bombardes, couleuvrines, ribaudequins.

17 juillet 1453. Bueil et Chabannes remportent la victoire de Castillon. Les Anglais laissent sur le champ de bataille plusieurs milliers d'hommes, parmi lesquels leur vieux capitaine Talbot qui les commandait.

20 juillet 1453. Mille ou deux mille hommes, Anglais et Bordelais, réfugiés dans Castillon, demandent à capituler.

 

 

Fin juillet 1453. La chute de Castillon entraîne la capitulation de Saint-Emilion. Cette capitulation est signée par les maréchaux de Lohéac et de Jalognes, Jean V de Bueil, Louis de Beaumont et Jean Bureau, conseiller et trésorier de France. Libourne capitule peu après. Jean V de Bueil, blessé deux fois sans gravité dans la journée de Castillon, se prit de querelle, le lendemain de la bataille, avec son vieil ami Jacques de Chabannes. Chacun d'eux prétendait avoir l'honneur de la victoire. Jacques de Chabannes envoya un messager au roi, pour se plaindre de rumeurs défavorables, que Bueil et Beauvau auraient répandues sur son compte. Là-dessus, Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, se porte garant de la fidélité de son frère, le grand maître, et demande à Charles VII la permission de relever l'accusation. Le roi n'y consent point et déclare n'accorder aucune foi aux rapports faits contre Jacques. Pendant ces discussions, Jacques de Chabannes est atteint de la peste, huit à dix jours après la bataille, et meurt sept jours plus tard, au commencement d'août. Beauvau meurt aussi peu après. Cependant la campagne va s'achever en quelques semaines. Le comte de Clermont avance sur la rive gauche de la Garonne, puis en Médoc, où il enlève successivement toutes les places. D'autre part, l'armée de Castillon, renforcée d'une partie de celle du roi, occupe facilement la région entre la Dordogne et la Garonne, et vient s'établir, dès la fin de juillet, à Lormont, sur la rive droite de la Gironde, à dix kilomètres en aval de Bordeaux. Bureau construit une forte bastille, sur le bord de la Gironde. Devant cet ouvrage, une flotte formidable vient se rassembler sur la rivière ; elle arrive de La Rochelle et a été amenée par l'amiral de Bretagne. Maintenant cette flotte, comprenant des navires de Normandie, de Poitou, de Bretagne, d'Espagne et quinze gros vaisseaux de Hollande et de Zélande, est mise sous les ordres de Jean V de Bueil, amiral de France. Les Anglais s'étaient servis de leur flotte dégréée pour faire une bastille flottante, opposée à la bastille française de Lormont. Les deux ouvrages avaient été construits vers le 1er août.

5 octobre 1453. Jean V de Bueil fait dîner au château de Lormont, qualifié « hôtel de l'amiral », vingt-cinq ou trente députés bordelais, venus pour traiter avec les gens du roi.

8 octobre 1453. Jean V de Bueil signe, avec le chef anglais Roger de Camois, la capitulation de Bordeaux. Les Anglais abandonnent aux Français leur bastille sur la rivière, le dimanche 14 octobre. Ils rendent la ville le 19. Jean V de Bueil séjourne sans doute à Bordeaux pendant quelques semaines, pour surveiller le départ de l'ennemi, autorisé à partir librement avec ses biens, vaisseaux, matériel et artillerie, soit par terre, soit par mer. Mais des sauf-conduits devaient être délivrés gratuitement, valables pendant trois mois, par l'amiral, au nom du roi, à tout vaisseau et à tout détachement en partance.

1453-1454. Au milieu de la deuxième campagne de Guienne, Charles VII avait fait venir Bueil, en toute hâte, de Lormont à Libourne, et lui avait demandé de rendre compte de sa conduite. L'amiral, dont la fidélité envers le roi était mise en doute, se trouvait sur le point d'encourir la disgrâce royale, au lendemain de son éclatant succès de Castillon, qui ruina le prestige militaire de l'Angleterre. Revenu en Touraine vers la fin d'octobre, Charles VII ouvrit à Tours, au commencement de janvier 1454, l'enquête sur les diverses accusations portées contre Jean V de Bueil. Il s'agissait d'abord de sa conduite comme conseiller du roi, lors des négociations avec Louis, duc de Savoie. Mais on lui reprochait encore d'entretenir avec le dauphin une correspondance secrète. Bueil aurait révélé au dauphin Louis tout ce qui se disait dans les conseils du roi.

Avril-juin, octobre-décembre 1454. Jean V de Bueil assiste aux conseils du roi Charles VII.

Revenu en Touraine vers la fin d'octobre, Charles VII ouvrit à Tours, au commencement de **janvier 1454**, l'enquête sur les diverses accusations portées contre Jean V de Bueil.

Il s'agissait d'abord de sa conduite comme conseiller du roi, lors des négociations avec Louis, duc de Savoie. Mais on lui reprochait encore d'entretenir avec le dauphin une correspondance secrète.

Bueil aurait révélé au dauphin Louis tout ce qui se disait dans les conseils du roi.

  1. Georges Ier de la Trémoille
  2. John Fastolf
  3. Guillaume de Flavy
  4. Maréchal de Boucicaut, Jean II le Meingre

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