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La Galerie Philibert Delorme : Située rue Juiverie, au cœur du quartier historique de Lyon, la galerie Philibert Delorme a retrouvé tout son éclat d’antan. Premier geste architectural de la Renaissance en France, ce trésor du patrimoine lyonnais témoigne du génie visionnaire de son créateur.
Un tournant architectural à Vieux-Lyon
Jusqu’au XIIe siècle, les architectes français s’inspiraient exclusivement du style gothique. Mais cette tradition est bouleversée par Philibert Delorme, un architecte lyonnais qui, après un séjour en Italie, revient de Rome imprégné des influences de l’Antiquité classique. C’est à son retour qu’Antoine Bullioud, propriétaire de deux maisons voisines au 8 rue Juiverie, lui confie un défi architectural : relier les deux bâtiments sans empiéter sur l’espace de la cour.
Delorme relève le défi en imaginant une galerie extérieure, inspirée des arches et du vocabulaire architectural de l’Antiquité. Ce projet, bien qu’à première vue banal pour Lyon, marque un tournant grâce à l’originalité et à l’élégance de son design. La galerie Philibert Delorme devient ainsi un ouvrage d’art remarquable, où se croisent influences italiennes et savoir-faire local.
Une restauration minutieuse
Pour redonner à ce chef-d’œuvre toute sa splendeur, le propriétaire actuel, SCIC Habitat, a engagé d’importants travaux de restauration. Ces derniers ont inclus :
- L’assainissement et le drainage des eaux provenant de la colline.
- La réfection générale de la structure.
- Le nettoyage et la restauration des matériaux, notamment les surfaces en pierre de taille et les enduits.
- La mise en lumière de la galerie et de la cour intérieure, sublimant les détails architecturaux.
Ces travaux, réalisés en six mois, ont été financés par SCIC Habitat, la Ville de Lyon, l’État et la Caisse des dépôts.
Un lieu accessible au public
Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la galerie Philibert Delorme est désormais ouverte à la visite grâce à une convention signée avec la Ville et la Métropole de Lyon. Accessible tous les jours, de 9h à 19h en hiver et jusqu’à 20h en été, cet espace invite à la contemplation tout en respectant son caractère privé : le silence est de rigueur.
Cette restauration permet à la galerie Philibert Delorme de briller à nouveau comme un témoin vibrant de l’architecture Renaissance, mêlant audace et beauté intemporelle.
Historique
Les apparences sont trompeuses, derrière la simplicité de cette architecture, il a fallu à Philibert Delorme un certain génie pour conserver cette harmonie malgré les contraintes du lieu.
En 1536, Antoine Bullioud, secrétaire et notaire du roi, seigneur de Vaux en Beaujolais et général des finances de Bretagne, afin d’asseoir son autorité sociale veut moderniser son hôtel particuliers. En effet après avoir acheté deux maisons proches l’une de l’autre, donnant sur la cour actuelle du 8 rue Juiverie, il veut créer un édifice permettant de relier ses deux habitations.
Les contraintes étaient de laisser accès au puits dans la cour, indispensable à cette époque, il fallait également y mettre une porte ainsi qu’une fenêtre, tout cela sans dénaturer et empiéter sur le sol de la cour. De plus il lui a fallu créer une terrasse desservant un appartement du premier étage et au-dessous de ce passage une petite fenêtre…tout en intégrant une porte au rez-de-chaussée. La dernière contrainte était bien évidemment technique, ce qui a demandé d’importants calculs pour trouver des points d’appuis et de respecter les bâtiments environnants. Tout cela devait bien évidemment tenir l’ensemble sans le déséquilibrer du point visuel et technique, art dans lequel Delorme deviendra un maître en la matière.
Antoine Bullioud fait appel à l’architecte lyonnais Philibert De l’Orme ( ou Delorme ) qui revient juste d’Italie. Il va s’inspirer de l’art antique et de facto devenir le premier architecte en France à utiliser les « trompes », déjà utilisée dans les édifices religieux, dans le civil.
En l’occurrence la galerie Philibert De l’Orme est la première construction en France orné de superposition des ordres antiques : ionique et dorique. Néanmoins il va y apporter sa patte : changement des proportions de deux ordres : pilastres ioniques élancés à l’image des pilastres doriques.
C’est la première œuvre connue de l’architecte.
Il existe aujourd’hui cependant un doute sur l’architecture actuelle, en effet il est possible que Philibert de L’Orme ait réalisé plusieurs galeries, l’une sur l’autre comme les traboules de Lyon, mais qu’il n’en subsisterait aujourd’hui qu’une. Dans ses écrits, Philibert de L’Orme parle de son premier ouvrage avec plusieurs galeries et non d’une seule. Néanmoins il n’existe aucun plan d’origine ou de gravure permettant de valider cette thèse.
Il s’agit en tout cas d’une œuvre magistrale et relativement unique. Philibert Delorme a réalisé d’autres ouvrages à Lyon : probablement le porche de l’église de Saint-Nizier, le puits de la maison du Chamarier au n°37 de la rue Saint-jean et la Maison Paterine dite Henri IV au n°4 de la Juiverie.
source : panneaux sur place, Musées Gadagnes, divers
Voir aussi
Philibert Delorme
Informations
- Adresse : 8 rue Juiverie, Lyon
- Google Maps : Carte
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- Site officiel :
- Heures d'ouvertures & Visites : Porte ouverte de l'immeuble toute la journée à la visite, néanmoins la cour donne sur des habitations privées.