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Le château de Montlhéry est un château fort d'Île de France, situé dans le département de l'Essonne et la commune de Montlhéry. D’une hauteur de 30m, le donjon de Montlhéry est visible à plusieurs Km à la ronde dans l'ancien pays de Hurepoix sur la rive gauche de l'Orge. Elle a été jusqu’au XVe siècle l’une des places fortes les plus importantes de l’Île-de-France. Elle fut utilisée au XIXe comme tour scientifique pour calculer la vitesse du son et de la lumière en particuliers. Elle est proche du Château de Marcoussis. Un projet de reconstruction du château est prévu pour un budget de 5 millions d'euro. La tour est ré-ouverte officiellement à la visite en 2012 après 16 ans de fermeture principalement pour des raisons administratives.
Informations
- Adresse : 13-15 rue de la poterne, 91310 Montlhéry
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 01 60 12 72 06
- Email : patrimoine
ville-montlhery.fr
- Site officiel : Mairie : http://www.montlhery.fr/ Office de Tourisme : http://www.ot-montlhery.fr/
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : : Parking gratuit, tarif de la visite : 2€ .
- La tour est ouverte aux visiteurs les samedis et dimanches de 14h à 18h uniquement, jusqu'à fin octobre.
Les visites seront interrompues pendant l'hiver, réouverture au printemps.
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Montlhéry fait sa première apparition connue dans un écrit en 768, en effet Pépin le Bref fait une donation à l’Abbaye de Saint-Denis du « Mons Aetricus ».
774, Charlemagne confirme la donation.
Montlhéry est échangée et entre dans le domaine des évêques de Paris.
Vers 991, Thibaud File-Etoupe ,premier comte de Montlhéry, devient le premier seigneur connu du lieu par sa charge de forestier pour Robert Ier, il fortifie la butte d'une motte castrale, en contrebas du château actuel. La motte castrale était composée d'une tour de bois protégée par une enceinte, la fortification fut terminée vers 1015.
Gui Ier de Montlhéry, épousa Hodierne de Gometz, dame de Gometz et de La Ferté . C’est probablement Gui Ier qui édifia le premier château de pierre sur l’emplacement d’aujourd’hui. Il bâtit également le prieuré Saint-Pierre et l'église Notre-Dame, sa femme édifia le monastère de l’Abbaye Longpont.
Milon Ier de Montlhéry devint vicomte de Troyes et Gui Ier de Rochefort devint comte de Rochefort.
1096, Milon Ier et son fils Gui II, son frère Gui de Rochefort et son neveu Hugues de Crécy partent pour la Première croisade.
1104, Gui Trousseau, appelé aussi « Troussel » qui veut dire « le détrousseur », fuit devant Antioche et fini déshonoré. Il fut également contraint d'abandonner son château au roi en échange du mariage de sa fille Élisabeth de Montlhéry, héritière du château, avec Louis un des fils du roi. Selon Suger, Philippe Ier, aurait dit à son fils « Enfant Louis, sois bien attentif à bien conserver cette tour, d’où sont parties les vexations qui m’ont presque fait vieillir ». Philippe Ier est inhumé dans l’abbaye de Fleury à Saint-Benoit sur Loire. .
1106, le dauphin Louis , futur Louis VI, est en lutte continuelle pour la terre de Montlhéry.
1118, des seigneurs d’Île-de-France se coalise en faveur d’Henri Ier d’Angleterre contre le roi de France. Hugues enlève Milon et l'assassina dans son château de Châteaufort. Après la déroute de la coalition , les terres sont confisquées et entrent dans le domaine Royal.
1144, Louis VII de France séjourna à plusieurs reprises avec son ministre Suger, il y ratifie plusieurs chartes.
Philippe-Auguste y séjourne régulièrement, il est probablement l’édificateur du château actuel, même si aucun élément ne permet de l’affirmer clairement. Des indices cependant sont présents, comme la base talutée des tours , un donjon circulaire de l’extérieur et hexagonale à l’intérieur.
1227, le Roi Saint-Louis, Louis IX se réfugia au château devant les risques d'enlèvement au château d’Étampes et devant la coalition contre la régente.
1254, Saint-Louis à son retour de Croisade fait édifier la chapelle Saint-Laurent.
1311, le comte de Flandre, Louis Ier de Flandre, dit Louis de Dampierre, Louis de Nevers ou Louis de Crécy, y fût emprisonné.
1350, Jean dit Le Bon, réside régulièrement au château .
1356, le dauphin Charles, futur Charles V, y fait une ordonnance pendant la captivité de Jean le Bon.
1358, les Anglais d’Édouard III tentent de prendre le château, en vain.
1360, nomination d'un nouveau prévôt par Charles VI.
1382, Olivier de Clisson restaure le château probablement endommagé pendant les sièges successifs. Il aménage probablement les étages supérieurs de la tour maîtresse.
1409, les Armagnacs prennent le château.
1413, le duc de Bourgogne Jean sans Peur le prend aux Armagnacs.
1418, il est chassé par le prévôt de Paris Tanneguy III du Chastel, c’est d’ailleurs ce dernier qui tue le duc de Bourgogne au Pont de Montereau - Assassinat de Jean sans Peur en 1419.
1423, le château tomba entre les mains de Jean de Lancastre jusqu'en 1436 où elle revint à Charles VII.
1465, 16 juillet, Louis XI utilise le château au cours de la bataille de Montlhéry contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire. C’est dans cette bataille que Louis XI fit le vœu de Montlhéry lié à la Basilique Notre-Dame de Cléry, Cléry-Saint-André et que Pierre de Brézé , seigneur du château de Brissac , meurt pour sauver le roi.
1529, François de Pérusse d’Escars, seigneur de La Vauguyon, devint comte de Montlhéry par François Ier qui lui vend la seigneurie avec préemption de rachat.
1547, le 23 mars, le chancelier François Olivier, seigneur de Leuville, qui achète la châtellenie signale qu’il y a d’importante restaurations à prévoir.
1562, Louis Ier de Bourbon-Condé prend le château qui en devient le quartier-général des Calvinistes, cette prise accéléra probablement la ruine du château déjà bien entamée.
1585, Henri III ordonne aux habitants d’entreprendre des réparations au château et des fortifications de la ville.
1590, 5 avril, Henri IV séjourna une dernière fois au château.
1591, les habitants demandent la neutralité de la forteresse, alors incapable d’y mettre une garnison, c’est donc le gouverneur de Paris qui décide son démantèlement à l'exception du donjon.
Le château est alors utilisé en carrière de pierre.
1603, Jérôme Lemaistre, seigneur de Bellejambe, se voit accordé l’autorisation d’utiliser le château pour y prélever des pierres pour la construction de sa maison à Marcoussis.
1697, un procès verbal signale le château comme étant « hors d’état de pouvoir être réparé ».
En 1764 et 1772, Philippe de Noailles, comte de Montlhéry établit un procès verbal stigmatisant l'état de délabrement du château.
1767-1771, Les fossés furent sont comblés et transformés en jardins.
1822, François Arago, professeur d’astronomie à l’Observatoire de Paris, est accompagné de Louis r5xdeph Gay-Lussac et Urbain Le Verrier. Ils calculent la vitesse du son, sur une théorie de Laplace, en tirant plusieurs coups de canon du sommet de la tour par nuit noire, visible et entendu à l'observatoire de Villejuif.
1823 fut installée un télégraphe optique de Chappe au sommet de la butte, visible depuis Fontenay-aux-Roses et Torfou.
1842, 5 avril, l'État prit possession de la tour qui fut classée monument historique. Henri Labrouste entreprit la réfection de la tour et aménagea la terrasse jusqu'en 1846.
1874, 5 juin, Alfred Cornu mesura à son sommet la vitesse de la lumière depuis l'observatoire de Paris et établit la vitesse de la lumière à 300 400 km/seconde.
1889, Garrez, ajouta les passerelles et la grille d'entrée.
1914, 7 mai, Defieber y testa un modèle de parachute.
1934, 20 juin, la foudre endommage la tour.
2012, après plusieurs années de fermeture la tour est ré-ouverte à la visite.
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Le donjon d'Etampes, appelé aussi 'tour de Guinette' est un reste imposant d'un ancien château royal dans l'actuelle région de l'Essonne. Situé sur une colline, le donjon surplombe la ville d'Etampes. Le château remonte au XIIe .
Quasi unique dans sa conception avec un donjon 'quadrilobé' (unification de quatre demi-tours d'environ 13 mètres de diamètre) qui permettait d’avoir un 'centre' de 20 mètres de diamètre, ce qui pour l'époque est exceptionnel. Cette disposition des tours permettait également de faire un donjon élevé en allégeant également le système de voûte qui soutenait l'ensemble. Il est d'ailleurs curieux que cette conception n'ait pas été utilisée pour d'autres nouveaux forts. L'entrée unique était surélevée de 5 mètres environ, accessible uniquement via probablement un petit pont levis ou passerelle amovible. L'ensemble était décomposé en trois étages distincts. La salle du second étage, la plus grande des trois, était traversée par deux grands arcs à diaphragmes qui se croisaient, eux-mêmes portés par des colonnes à chapiteaux.
Le donjon servi de prison pour la Reine Ingeburge de Danemark pendant 12 ans, de 1201 à 1213, sur ordre de son mari Philippe-Auguste qui la répudia étrangement dès leur nuit de noce du 14 août 1193.
En 1411, il subit notamment un siège violent de Jean Sans Peur, Duc de Bourgogne. Henry IV détruisit en 1589 l'ensemble du château après une demande des habitants d’Étampes lassées des diverses attaques pour le prendre.
Voir aussi :
Comte d'Etampes - Ingeburge de Danemark
Informations
- Adresse : En voiture sur la N20 mais le mieux est d’utiliser Google Maps ou votre GPS : chemin de guinette ou 9 boulevard Henri IV pour passer la passerelle au dessus du RER. 91150 Etampes
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 01 64 14 41 90
- Email : néant
- Site : http://www.mairie-etampes.fr/page_monuments.html - quelques sites à voir : http://www.corpusetampois.com/ -
- Heures d'ouvertures & Visites :
- La visite est libre et à l’heure actuelle il n’est pas possible de visiter l’intérieur ou de monter sur le donjon. Seul l’extérieur est donc visible mais facilement accessible. Il est ouvert lors des journées du patrimoine.
Le premier château connu fut édifié en 1020 sous Robert-le-Pieux sous le nom de Castel d’Etampes. La reine Constance d’Arles avait selon le chroniqueur Helgaud, un « beau palais et un oratoire ». Selon André Châtelain, ce château se situait dans la ville actuelle et probablement pas sur l’actuel lieu du donjon.
Néanmoins le donjon actuel serait du XIIe siècle, soit sous Philippe-Auguste ( entre 1180 et 1200 ) ou pour Viollet le Duc entre 1150 et 1170.[i] Selon André Châtelain, le donjon aurait été édifié par Louis VII en 1140.[ii] Si la datation ne peut aujourd’hui être exacte par manque d’éléments historiques, on peut constater que les chapiteaux à l’intérieur du donjon sont typiques du XIIe siècles et fin XIe siècle.
L’étymologie de Guinette n’est pas très claire aujourd’hui, il pourrait venir du seigneur de Gui, fils de Hugues du Puiset et vicomtes d’Étampes sous Louis VI. D’autres y voit un mot d’origine gauloise et plus récemment Guignette viendrait du mot « guignier » qui se traduit par « voir de loin, observer » qui correspond assez bien à son utilisation et sa position d’observation.
1030, Robert le Pieux y fait un acte.[iii]
1107, Louis VI fait mettre en prison dans la « tour » d’Étampes le seigneur Hombaus du château de Sainte-Sévère en Berry.
1194, Philippe Auguste y enferme Robert, comte de Leicester et seigneur de Pacy-sur-Eure après l’avoir capturé en Normandie.
1201, la reine Ingeburge est emprisonnée à Étampes par Philippe-Auguste, princesse danoise, fille de Waldemar Ier et sœur de Canut VI.
Après le mariage, Philippe-Auguste lors du couronnement de la reine semble être pris d’effroi envers son épouse, sans qu’on en sache la raison. Philippe-Auguste par un subterfuge réussi à annuler le mariage et renvoya Ingeburge au Danemark, mais elle préféra rester dans l’abbaye de Cisoing en Belgique ou elle vécut semble-t-il dans le plus grand dénuement jusqu’à que la famille royale du Danemark intervienne en sa faveur. Le divorce est annulé par le concile de Rome et Philippe-Auguste, interdit de se remarié théoriquement, est obligé de reprendre comme épouse officielle la Reine Ingeburge. Philippe-Auguste enferme la reine à Étampes de 1201 à 1213, lui prodiguant le minimum pour vivre. C’est seulement à la mort du roi qu’elle put reprendre défintivement sa liberté pour finir sa vie au prieuré de Saint-Jean-en-l'île qu’elle avait fondée. Elle meurt le 29 juillet 1236. La plaque en bronze de son tombeau fut fondu à la Révolution en 1796.
1207, Guillaume Menier était le châtelain d’Étampes. Son sceau en bronze fut retrouvé en 1866.
1227, Guillaume Menier est élevé à la dignité de « bailly pour le roi » et de « capitaine du château d’Étampes ».
1327, Charles IV le Bel fait ériger la Baronnie d’Étampes en Comté.
1373, Louis d’Évreux, comte d’Étampes, fait don de plusieurs biens pour l’église Notre-Dame dans le château.
1387, Jean duc de Berry donne le comté à son frère Philippe-le-Hardi, alors duc de Bourgogne.
1407, le duc d’Orléans est fait assassiné par Jean sans Peur à Paris. Jean de Berry, neveu du duc d’Orléans, autorise Charles d’Orléans, fils aîné du duc d’Orléans assassiné, de prendre la place. On verra plus tard que le comte Jean de Dunois, fils naturel du défunt également, aura un impact décisif par la suite dans la guerre de Cent-Ans.

Le donjon d'Etampes a aussi la particularité rare de figurer dans l'ouvrage renommé du temps ' Les très riches heures du Duc de Berry'
1411, Jean sans Peur et Louis de France, duc de Guyenne, assiègent Étampes après avoir pillé et rasé le château de la Bretonnerie.
Le capitaine de la place est alors le chevalier de Bois-Bourdon ( ou Bos-Redon ), à noter que la ville a offert les clefs aux assaillants en échange d’être bien traité, ce qui bien évidemment ne fut que des promesses sans suites.
Bois-Bourdon va non seulement refuser de donner la place forte, mais luttera avec véhémence plusieurs jours contre les assauts des Bourguignons, faisant même des contre-attaques permettant la capture d’un chevalier Picard, Roncy, et d’autres seigneurs, il leur promit la mort s’il voyait qu’il était sur le point de mourir.
Des renforts viennent de Paris ( bombarde, etc ) face à la résistance du capitaine. Les assiégés sont obligés de se réfugier dans le donjon. Les demoiselles restées aux donjons n’hésiteront pas à narguer les assaillants.
Le siège est long et perdure, il est envisagé de quitter les lieux, mais un certain André Roussel, bourgeois de Paris, propose ses services pour prendre la place qui furent acceptés. Il fait construire une « chatte » qui est en fait une arme de siège permettant de protéger des ouvriers travaillant à saper les murailles du donjon. En 5 jours une brèche est faite dans le donjon.
La place est prise, les soldats du château doivent se rendre sans condition et sont exhibés en plein Paris comme gage de victoire. Le capitaine Bois-Bourbon doit sa vie au duc de Bourgogne qui accepte de lui laisser la vie sauve. Il est néanmoins emprisonné en Flandre mais il est libéré puisqu’il est à nouveau présent en 1213 à la porte Saint-Martin à Paris. En 1417, il est Grand Maître d’Hôtel d’Isabeau de Bavière au château de Vincennes avec qui on lui prête une liaison. Charles VI le fait emprisonner au Grand-Châtelet, il est torturé puis jeté dans la seine dans un sac avec la mention « Laissez passer la justice du roi ».
1412, sous Charles VI, le chevalier Guillaume d’Arbouville est nommé capitaine des villes et du château d’Etampes.
1432, c’est un certain Jean de Mazis, pannetier du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, qui est capitaine de la place. On peut penser des accords ont été passés entre Charles VII et le duc de Bourgogne.
1465, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, s’empare d’Etampes.

Plan du château par [iv] Léon Marquis.
1478, le domaine entre à nouveau dans le giron des rois de France, mais Louis XI le donne à Jean de Foix qui le donna à son héritier Gaston de Foix en 1500.
1513, Anne de Bretagne, comtesse d’Étampes, est reçue au château en grande pompe.
1514, Roger de Béarn est bailly et capitaine du château.
1589, la Ligue y établit une garnison avec comme gouverneur le seigneur de la Montagne, François d’Isy. Il remplacé par le sieur de Saint-Germain le 7 juin. Mais le roi de France reprend la place le 23 juin de la même année. Le 5 juillet, c’est Paul-Touzin qui nommé par le roi comme gouverneur de la ville et capitaine du château, trois garnisons y seront cantonnées. Mais le château est repris par des camps adverses à plusieurs reprises jusqu’à qu’Henri IV y mette fin définitivement en mois de Novembre.
Fin 1589, afin d’éviter de nouvelles mauvaises surprises, le roi Henri IV, suite à la demande des habitants de la ville, ordonne le démantèlement du château féodal ; Ce qui fut fait mais probablement pas en intégralité.
1652, Jacques de Saulx, comte de Tavannes, campe à Étampes sous les ordres de Condé. Les habitants sont poussés à partir après divers pillages et autres incivilités.
1652, le 4 mai, le maréchal de Turenne, fonce sur Étampes et dans les plaines à l’extérieur de la ville livre bataille contre Jacques de Saulx. Mais les troupes du Condé entrent dans la ville et se réfugie dans les hauteurs. Le Condé perds 2000 prisonniers et 700 hommes tués. Néanmoins les troupes sur les hauteurs résistent et le maréchal de Turenne est obligé de revenir plus tard le 27 mai. De combats sanglants ont lieu entre le 27 mai et le 7 juin, les troupes de Turennes perdent de 3000 à 4000 hommes, soit par combat ou maladies, les fossés de la ville sont jonchés de morts. Le duc de Lorraine approche de la ville et le maréchal de Turenne est obligé de lever le siège pour éviter d’être pris en étau et d’être lui-même assiégé.
XVIIe, si le château et les murailles de la ville ont subis de graves dommages lors du siège de 1652, le donjon tient bon et il est encore utilisé au XVIIe siècle par les vassaux du duché d’Étampes pour rendre hommage à leur duc. Ce fut encore le cas jusqu’en 1793.
XVIIIe, le donjon est utilisé en partie comme colombier, idée du marquis de Cinq-Mars sous Louis XV ( donc bien après la conjuration de Cinq-Mars ).
1772, le chanoine de la Collégiale Sainte-Croix d’Étampes tente un vol du haut du donjon dans un char volant.
1735, des quantités de pans de murs du château sont réduits à néant.
La Révolution Française
1794, 23 août, le donjon converti en Bien National par la République Française, est vendu pour 525 francs à un architecte d’Étampes, Pailhés.
1795, 29 août, Pailhés fait annuler la vente car le donjon est censé être utilisé à d’autres fins : Télégraphe aérien ou tour d’opération pour relever le cadastre.
1796, le 26 août, le département de Seine-et-Oise, le revend à Étienne Delaville, serrurier à Étampes qui revend une partie à Pailhés qui redevient propriétaire uniquement des ruines et du terrain avoisinant, ce dernier va vite s’en débarrasser.
XIXe, le donjon et les terrains avoisinants vont passer de propriétaires en propriétaires, parfois en détruisant une partie des restes du château médiéval jusqu’en 1830 : Pierre Boivin et Véronique Pinet, puis au couple Jacques-Joachim et Marie-Victoire Boivin. En 1812 à Huteau-Boivin, 1829 à André-Dieudonné Guignepin ( Huissier ).
1830, le nouvel acquéreur est Auguste de Grandmaison qui fait faire des fouilles, c’est le premier propriétaire à vraiment s’intéresser au château.
1832, 22 août : Victor Hugo parle du donjon dans une de ses lettres : « Étampes, c’est une grosse tour entrevue à droite dans le crépuscule au-dessus des toits d’une longue rue… ».
1854 à la veuve Boulé et en 1855 à l’abbé, curé de Notre-Dame d’Étampes, Pétigny.
1859, 1er mai, les héritiers du curé Pétigny revendent le bois de Guinette à la ville d’Étampes.
1862, La Tour de Guinette est inscrite au titre des monuments historiques. Elle est ouverte au public jusqu'au XXe siècle.
[i] Notice historique sur le château d'Etampes : suivie d'une description des ruines de Guinette (2e éd. rev. et augm.) / par Léon Marquis.
[ii] https://books.google.fr/books?isbn=2902894163
[iii] Recueil des Historiens de France, Tome X, p623
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Château de Marcoussis
Appelé aussi le château de Montagu, le château de Marcoussis est situé en région parisienne à quelques kilomètres du château de Montlhéry, les ruines du château de Marcoussis sont dans un bel état de conservation. Ne pas confondre cependant le château de Marcoussis et celui de fédération française de Rugby. Je tiens vivement à remercier Patrick Bourgueil pour sa précieuse aide, toute la documentation qu'il a pu me fournir et la passionnante visite complète du château.

Informations
- Adresse : Route de Beauvert - 91460 Marcoussis
- Google Maps : Carte
- Téléphone : Patrick Bourgueil 06 74 40 66 36
- Heures d'ouvertures & Visites : Journée du patrimoine - Voir le site de l'association pour les visites. Il y a une permanence au local de l'association pas très loin du château, le dimanche matin de 10.00 h - 12.00 h, sauf au mois d'août et pendant les expositions. Dans tous les cas, avant un éventuel déplacement, il est préférable de contacter l'association via le mail ou le téléphone ci-dessus.
Nous disposons de peu de renseignements (faute de recherche poussée) sur le château dit "de la Motte" ou "maison fort", attesté au moins au XIIIe siècle, voire au XIIème, alors qu’Ansoud le Riche et surtout Lestard (ou Lietar ?) étaient tous deux seigneurs de Marcoussis.
Par contre il subsiste encore aujourd'hui une partie de cet humble château : notamment le départ du pont-levis sur la contre-escarpe nord-est et en face, sur les ruines actuelles du château, une partie de la Motte (qui se distingue du reste de la construction par l'emploi de pierres de meulière).
L'accès au château s'effectuait par un pont-levis soutenu par deux piliers de grès existant encore sous terre. Puis on accédait à la cour par une tour-porte appelée par certains "tour du bûcher". Le logis seigneurial et les bâtiments aux fonctions domestiques complétaient cet ensemble architectural médiéval.
Le tout était entouré de douves en eau vive. Il semble qu'au XIVe siècle, la Motte ait subi des destructions : il ne reste plus que l'entrée fortifiée.
Seules des recherches en archives, une étude du bâti et des fouilles archéologiques, peuvent nous permettre d'enrichir nos connaissances sur les dimensions exactes du château, son ancienneté, les éléments bâtis le composant.
Construction du château

Château de Marcoussis au XVIIe
a - Jean de Montagu (1388-1409)
En 1386, Ferri de Cassinel, évêque d'Auxerre, échangea sa seigneurie de Gallargues en Languedoc contre la seigneurie de Marcoussis possédée par Charles VI. L'évêque en fit ensuite don au fils de sa sœur Biette de Cassinel, Jean II de Montagu, en 1388. Ce dernier décida alors de faire de Marcoussis le centre de ses possessions. La seigneurie de Marcoussis qui dépendait de la prévôté, comté et châtellenie de Montlhéry, fut alors érigée en châtellenie.
Né en 1349 ou 1350, Jean de Montagu devint très vite un fidèle très estimé du roi Charles VI qu’il suit dans ses voyages et ses guerres, recevant ainsi de nombreuses récompenses. En 1380, il se maria avec Jacqueline de la Grange. De 1388 à 1392 et de 1395 à 1409, il devint le principal conseiller de Charles VI, alors en lutte avec les ducs de Bourgogne de Berry et d'Anjou.
Maître des Hôtels du roi, Grand maître de l'Hôtel et capitaine de Paris, Jean de Montagu ne put résister à de nombreuses jalousies compte tenu de sa fulgurante ascension sociale. Après un simulacre de jugement, il est décapité au mois d'octobre 1409 à Paris. Tous ses biens sont confisqués par Charles VI. Ils ne furent restitués à son fils qu'en 1417.
Jean de Montagu fit aussi construire le château de Villeconin.
• b-Le château :
1 / Contexte de la construction :
Le château fut construit en quelques années seulement, ce qui est exceptionnel compte tenu de la construction simultanée du château et du monastère des Célestins, travaux auxquels s’ajoutent l'agrandissement de l'église de Marcoussis et l’édification des digues du Grand et du Petit Etang.
La construction du château de Montagu au début du XVe siècle coïncide avec un changement de fonction du château en général : il conserve ses attributs défensifs (tours, mâchicoulis, fossés...) tout en servant au seigneur de résidence d'apparat et de témoignage ostentatoire de sa puissance.
L'architecte du château de Montagu nous est inconnu. Néanmoins les dates, l'organisation générale de la construction, la description extérieure du château et de ses alentours ont été retrouvées.
Le choix du site se justifie par l'existence ancienne d'une Motte et par les nombreuses propriétés possédées dans les environs par le père de Jean de Montagu, Gérard de Montagu.
Les ambitions personnelles de Jean de Montagu ne doivent pas faire oublier la fonction majeure d’un château, fonction encore effective à la fin du Moyen-Age : le château est un outil de défense des biens du seigneur et une place de défense, ainsi qu’un lieu de refuge pour les habitants de la seigneurie et des châtellenies voisines.
Les impressions de Perron de Langres ne peuvent nous tromper :
"Toute l'architecture de ces grands bâtiments, quoique d'un ordre ancien et gothique, ne laisse pas de nous donner de grandes idées des vastes desseins que pouvoit avoir le Sire de Montaigu, car à parler franchement, ces somptueux édifices élevés en si peu de temps et même avant celuy de l'usage de la poudre à canon, ont toutes les marques d'une forteresse de deffence et imprenable [...]", (l'Anastase de Perron de Langres, 1694, p. 61).
Un autre ouvrage du 17e siècle souligne que « construire un château est un droit régalien. Jean de Montagu demande donc à Charles VI l'autorisation de l'édifier, probablement en 1398 », (Simon de la Motte, Celestinorum Marcouciaco, 1678-1682).
2 / La construction :
La période de construction du château est connue dans son ensemble : de 1403 ou 1404 à 1407ou 1408, soit environ trois à quatre années de travaux.
Selon E. Saintes-James de Gaucourt, Jean de Montagu aurait obtenu le 29 octobre 1403 des lettres patentes supplémentaires pour renforcer encore davantage les défenses de son château.
• Déroulement du chantier
On note un engouement qui s'inscrit parfaitement dans le contexte des grands chantiers de construction de la fin du XIVe et du début du XVe à l'initiative des princes de sang, chaque prince essayant d'innover en s'inspirant de l'autre : les architectes du duc de Bourgogne visitèrent par exemple le chantier du duc de Berry à Mehun-sur-Yèvre. De plus, de véritables dynasties d'architectes étaient sollicitées : ainsi les frères architectes de Dammartin ou Jean Aubelet.
Jean de Montagu a-t-il voulu imiter les plus grands du royaume ?
Il est certain que le chantier fut de grande envergure et soutenu par d'importants moyens financiers. De nombreux ouvriers participèrent à sa construction rapide.
Dans l'Anastase de Perron de Langres, 1694, on apprend que chaque samedi le seigneur d'Orsay, Raymond Raguier, organisait la paye des ouvriers sur une imposante pierre de grès encore existante sur le site du château.
Quant aux matériaux nécessaires à la construction, ils ont été extraits des collines environnantes.
Les coûts estimés nous laissent percevoir l’ampleur et les dimensions de l'édifice. Dans son "Journal", Nicolas de Baye annonce un coût de construction du château et du couvent de 200 000 francs :
Mais le faste, l'émerveillement devant "le bel castel" de Marcoussis l'emporta souvent sur la réalité. L'auteur inconnu du poème Le Songe Véritable estime à 600 000 francs le montant du seul projet du château.
II - Modernisation et apogée (fin du XVe siècle et début du XVIe siècle).
La famille Malet de Graville, de noblesse très ancienne, devint propriétaire de la châtellenie pendant plus d'un siècle.
a - L’amiral Louis Malet de Graville (1470-†1516) :
Il fut chambellan de Louis XI en 1470. Il dirigea la politique de la France jusqu’à la majorité de Charles VIII (de 1487 à 1493), puis devint gouverneur de Normandie et de Picardie en 1494 et fut ensuite l'un des principaux conseillers du roi Louis XII avec le cardinal Georges d'Amboise.
L'année 1508 marqua le début de sa retraite de la scène politique : il se retira dans son château de Marcoussis.
Grâce à l'amiral Louis Malet de Graville, homme cultivé qui avait le souci de perpétuer la mémoire de ses prédécesseurs, le château de Montagu sortit temporairement de l’oubli et connut de nouveau les fastes du temps de Jean de Montagu, un siècle auparavant.
Notons que le château fut le théâtre d'amours interdits entre François Ier et l'une des filles de l'Amiral de Graville, Louise (ou Jeanne); ou encore entre Anne de Graville et Pierre de Balsac et aussi, plus tard, entre Henri IV et Henriette d'Entragues.
b - Transformations au château :
Dès 1497, Marcoussis devient la résidence favorite de l'Amiral de Graville.
Il y fit faire de nombreuses réparations et y apporta de notables améliorations orientées vers la recherche de confort : il supprima le principal escalier qui était saillant dans la cour, au milieu du bâtiment formant l'aile droite et le fit reconstruire "d'une manière aussi belle que commode". Sur cette même aile, la tour semi-circulaire fut abaissée d'un niveau, pour permettre l’aménagement d’un salon octogonal.
L'intérieur du château fut décoré de sculptures, de peintures murales, de tentures et de tapisseries dont une suite de 112 pièces, représentant l'histoire de la destruction de Troie.
C’est probablement sous Louis Malet de Graville qu'est construit le boulevard (ou barbacane) devant l'entrée du château mais cette hypothèse n’est pas vérifiée actuellement. Il s’agirait pour autant de renforcer l'entrée du château (partie la plus vulnérable de l'édifice), que de laisser une marque durable du passage des Malet de Graville à Marcoussis.
• Le boulevard
Il se compose de deux tours reliées au château par des hauts murs, et est défendu par son propre système de fossés d'eau vive et par la rivière au sud-ouest. L'entrée à ce passage fortifié s’effectue par deux petits ponts-levis latéraux à l'est et à l'ouest.
Selon Henri Germain, l’amiral de Graville « répara, agrandit et embellit ce château où il devait mourir ». Louis Malet de Graville mourut à Marcoussis en 1516.
• Le Terrier
Il s’agit de l’inventaire écrit et illustré de toutes les possessions appartenant à la châtellenie de Marcoussis.
Le terrier de l'Amiral Louis Malet de Graville est composé en deux temps : entre 1491 et 1493 pour la partie manuscrite et au début du XVIème pour les miniatures.
Ce terrier fait figurer dans plusieurs enluminures le boulevard et l'ensemble du château. Il nous donne également de précieux renseignements sur la vie des seigneurs à la fin du XVème siècle : chasse au gibier, dressage de rapaces (fauconnerie dans la ferme), constitution d'une héronnière dans les marais de Marcoussis, visite du roi Charles VIII...
III - De la simple résidence à l'abandon (du XVIe siècle au XVIIIe siècle)

a - La simple résidence
Du début du XVIe à la Révolution (de la famille de Balsac à la Comtesse d’Esclignac), le château ne connaît aucune transformation extérieure majeure.
A la fin du XVIe siècle, François de Balsac (†1613), seigneur de Marcoussis y réside peu. Gouverneur d'Orléans, lieutenant du roi pour l'Orléanais, il se place du côté des ligueurs contre le roi Henri III lors des guerres de Religion, avant de se rallier à lui en 1588. Après la mort d'Henri III, dernier des rois Valois, en 1589, François laisse la seigneurie de Marcoussis à son fils aîné Charles, en usufruit.
Il fut marié avec Jacqueline de Rohan (†1578) puis avec Marie Touchet, maîtresse de Charles IX. Naquirent de cette union interdite Henriette d’Entragues de Verneuil (†1633) maîtresse de Henri IV, et Marie-Charlotte d’Entragues.
On sait également que François de Balsac, sa fille Henriette d'Entragues et le comte d'Auvergne tentèrent une conspiration contre Henri IV, en livrant le duc de Verneuil au roi d'Espagne pour qu'il puisse ensuite monter sur le trône de France.
La conspiration fut déjouée, François de Balsac et le comte furent arrêtés en 1604, condamnés à mort, puis à la prison à perpétuité, et finalement graciés.
En 1650, le seigneur de Marcoussis se nomme Léon de Balsac d’Illiers et le château sert de prison dorée aux frondeurs s'opposant au roi : les princes de Condé, Conti et Longueville. A l'occasion de cet évènement, des aménagements sont effectués pour renforcer les défenses du château : notamment la suppression des soubassements du pont de la maison forte et la pose de barreaux aux baies.
A la fin du XVIIe, de précieux inventaires décrivent très précisément le château, le boulevard, la ferme attenante et toute la seigneurie de Marcoussis. Les inventaires de 1698, effectués du vivant de Léon de Balsac d'Illiers d'Entragues, deuxième du nom, décrivent notamment très précisément la distribution intérieure et la fonction de chaque pièce du château et du boulevard.
b - L’abandon
Elisabeth-Thérèse-Marguerite de Montigni Chevalier Duplessis, comtesse de Sebbeville et de Pont de Veyle est le dernier seigneur de Marcoussis de 1751 à 1790.
Mais la comtesse a surtout vécu à Versailles du vivant de son mari, puis en son château du Plessis-Pâté, et vers 1790 dans le faubourg Saint-Honoré dans son hôtel particulier.
A la fin de la décennie de 1770, le comté de Montlhéry sort du domaine royal, et par conséquent, également la châtellenie de Marcoussis qui compte alors 1000 à 1200 habitants.
La vallée de Marcoussis demeure encore un lieu de chasse apprécié et Louis XV fait construire en 1772 un pavillon de chasse près du Grand Etang, ainsi que 25 km de routes et chemins à travers bois.
• Le château entre 1782 et 1784
D’après le terrier de la comtesse d'Esclignac, dressé entre 1782 et 1784, la châtellenie de Marcoussis s'étendait sur plus de 7.000 arpents formant un ensemble cohérent.
La comtesse effectua des travaux de modernisation pour l'amélioration du confort du château : élargissement des fenêtres : "l'avancée du château est détruite ne conservant qu'un corps de bâtiment pour servir de remise et d'écuries". Les ponts-levis sont remplacés par des ponts en pierre appelés ponts à dormants.
Les matériaux de démolition sont utilisés pour réparer les murs du Grand et du Petit Parc le long de la route de Versailles. Un mur est construit à la place d'un fossé et d'une haie séparant le Grand parc de la plaine de Nozay.
La comtesse ayant droit de haute, moyenne et basse justice sur les seigneuries de Marcoussis, Nozay et la Ville-du-Bois, elle transféra la prison, auparavant située dans la cour du château, au bailliage, dès sa construction.
A la Révolution, les archives de la seigneurie sont transportées à Versailles.
• IV De la destruction à l’abandon (XIXe et XXe siècles)
A la mort de la comtesse d'Esclignac (1790), cinq de ses neveux héritent d'une partie de ses possessions. Le château et le Petit Parc deviennent la propriété d’Antoine-Hyacinthe Chastenet de Puységur qui le cède ensuite à son frère, Armand-Marc-Jacques
Le château est alors abandonné au régisseur, le notaire Boudier, et à la fermière Renoult. Il n’est habité que par trois gardes, des domestiques et le concierge. A cette époque, il est en mauvais état.
En 1792, des patriotes pénètrent dans la cour, enfoncent la porte de la chapelle et la dévastent en mutilant les statues et en brisant tous les vitraux. Les appartements encore meublés sont également pillés et saccagés, et le château sans porte, sans vitre, sans fenêtre, reste à l'état de ruine, « exposé à toutes les injures du temps et des hommes ».
On sait également qu’à l'automne 1792, les bâtiments du château et du couvent servirent de dépôt de remonte pour le district et que l’on y établit aussi des greniers à foin.
Destruction et Abandon
Une partie de l'ancienne ferme est transformée en logis de maître, et le marquis de Puységur fait détruire le château dans les premières décennies du XIXe siècle. Seule la tour nord-est du château est épargnée, ainsi que l'une des deux tours de la barbacane qui devient vers 1827 la chapelle funéraire de la famille des Chastenet de Puységur. Les pierres taillées, les objets d'intérieur … sont vendus.
Le château devient alors un des éléments du parc paysager. Au dessus des remblais accumulés sur le terre-plein castral, sont plantés des arbres qui subsistèrent jusqu'au début du XXème siècle (photo de 1899 prise par l'instituteur Mercier). Puis les ruines du château devinrent le décor d'un jardin ouvert romantique avec des parterres de gazon, un petit bassin, des encadrements de portes remontés...
En 1864, un nouveau "château", plus petit mais plus confortable, est édifié au centre du parc.
La propriété est finalement donnée au mois de décembre 1940 à la Fondation des Orphelins Apprentis d'Auteuil par Honorine Marguerite Geneviève de La Baume Pluvinel, à condition de créer une école d’horticulture, école qui fonctionne encore aujourd'hui.

- Détails
- Catégorie : Essonne - 91
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Château de Dourdan
Le château de Dourdan appartient aux très rares châteaux de l’Ile-de-France qui ont été très peu modifiés depuis sa construction, ce qui lui confère aujourd’hui un réel intérêt. Son nom est d’origine Celte ‘dor’ ou ‘dour’ se traduisant ‘eau’. Il fait parti d'une longue série de château de type 'Philippien', édifié principalement sous Philippe-Auguste et ayant des correspondances communes : Château de Bapaume - Tour Jeanne d'Arc à Rouen - Château de Nesles. Il fut la propriété de personnages illustres tels que Saint-Louis, Blanche de Castille, le duc de Berry, le duc de Guise, Sully, la famille d’Orléans.

Informations
- Adresse : Château de Dourdan - Place du Général de Gaulle - 91410 Dourdan
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 01 64 59 86 97
- Email : voir page de contact sur le site officiel
- Site : https://chateau.dourdan.fr
- Heures d'Ouvertures & Visites ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : tarifs : 3.90€ , tarifs réduit : 1.90€ ( tarifs 2019 )
Du mercredi au dimanche et Tous les jours fériés : 10h à 12h et 14h à 18h - Le vendredi jusqu’à 17h
Fermeture de la billetterie à 17h15 et le vendredi à 16h15
Après des travaux de rénovation, il est réouvert depuis le 4 septembre 2019.
Il est également ouvert les journées du patrimoine ( entrée libre ) et visites guidées ( horaires 2019 )Visites guidées des 2 monuments emblématiques de la ville : château & église
Une visite guidée de l’église et du château par l’extérieur présente leur histoire respective, leur architecture et les travaux à venir. Ces deux monuments historiques bénéficient de campagne de travaux pour les années 2018 et 2019.
samedi & dimanche : Durée : 1h (30 min château & 30 min église) - Rendez-vous : devant le château
Départs : 11h – 14h – 16hVisites guidées du cœur historique de la ville - samedi & dimanche - Départ : 15h – 17h, Durée : 1h Rendez-vous : devant le château
C’est à priori les Celtes qui viendront les premiers à Dourdan et qui édifièrent probablement à l’endroit actuel une tour de bois, qui sera suivie plus tard par un oppidum gaulois. L’invasion romaine apporta son lot de modifications avec notamment des routes et aussi une station ‘gallo romaine’. A cette époque, Dourdan a commele nom : Dordanum. La richesse de son environnement, notamment du fer et de la glaise, lui permit de subsister et d’être une importante fabrique de poterie. Cette spécificité dourdanaise donna plus tard le blason de Dourdan : avec trois pots d’argent sur un champ d’azur. Au fur et à mesure, le château prit de plus en plus d’ampleur, notamment grâce à sa position. C’est surtout Hugues le Grand, fils de Robert Ier et Duc des Francs, qui fit de Dourdan l’un des ses châteaux de prédilection. Il y décéda par ailleurs le 16 juillet 956. Par la suite une multitude de rois Capétiens y vinrent régulièrement, notamment pour chasser. Mais c’est Philippe-Auguste qui va, pour son confort personnel, agrandir et reconstruire presque totalement le château que nous voyons aujourd’hui.
• Le Donjon de Dourdan

Le Donjon se dressait autrefois complètement isolé au milieu des fossés, à l'angle nord. Cette « grosse tour », dont relevaient tous les fiefs des environs, est de forme cylindrique et mesure hors d'œuvre 13m50 de diamètre. Son soubassement « plein » est en magnifique grès taillé. Ses assises, admirablement appareillées et jointoyées, sont en calcaire de Beauce, fin et dur, apporté de loin et à peine égratigné malgré les nombreux et terribles sièges de la guerre de Cent ans et de la Ligue. Sa hauteur, qui était singulièrement accrue par le comble et le clocher ajouré qui la surmontaient, a été réduite, au XVe siècle, à 25m35 du sol des fossés, soit 18 mètres au-dessus de la cour. Ses murailles mesurent 3m75 d'épaisseur.
Son rez-de-chaussée, en réalité le premier étage, était relié par deux ponts-levis, X et Y, à l'extérieur et à l'intérieur, avant que Sully n'ait fait combler cette partie du fossé. Une rangée de pierres figure l'ancien parapet et la pile fixe où s'appuyait le pont-levis, qui battait sur le linteau en grès au-dessus de la porte ogivale. Ce rez-de-chaussée est entièrement occupé par une belle salle, B, la salle commune, de 6 mètres de diamètre. La voûte, haute de 8m45 sous clef, est portée par six fortes nervures reposant sur des culs-de-lampe finement sculptés.
Un faux plancher permettait d'en doubler la surface pour la garnison. On y remarque un buste de Saint Louis, unique reproduction du chef de la Sainte-Chapelle, trois larges berceaux en ogive correspondant aux ouvertures F, E, tout ce qui pouvait être utile en temps de siège, une haute cheminée à pilastre avec un four, I, un moulin à bras, J, un puits, G, merveilleusement appareillé dans le mur, d'une profondeur moyenne de 35 pieds, avec souterrain latéral effondré, dans lequel le capitaine Jacques, en 1591, noya ses derniers boulets et son moule à balles ; une trappe, K, où aboutit la casemate L, qu'il avait fait creuser et par laquelle il fut pris, après trahison, par le maréchal de Biron, au bout de vingt-deux jours de siège héroïque ; un escalier, D, large de 1m24, de quarante et une marches, taillé dans la muraille et conduisant en M à la seconde salle, N, percée d'une seule baie, O, et munie aussi d'une cheminée, P. La hauteur de cette salle est de 6m55 sous clé, également avec voûte, nervures et consoles sculptées.
C'était la chambre du commandant. Une vis montait jusqu'au faîte. Depuis son découronnement, la plate-forme de la tour, débarrassée de la terre des gabions et fortement cimentée, consiste en une sorte de bassin profond d'environ 6 mètres de diamètre sur plusieurs pieds de hauteur, bordé tout autour par la large muraille. Il était l'amorce de la salle supérieure surmontée par le comble.
Cette promenade circulaire est des plus curieuses et permet d'embrasser un superbe panorama. Au pied du donjon, est enclavée dans la muraille une fort belle pierre sculptée aux armes des Hurault de Cheverny, et provenant des ruines de la tour de Brethencourt longtemps en lutte avec sa suzeraine ; plus loin, la porte de l'ancienne chapelle Saint Jean-Baptiste, retrouvée dans la banquette de terre qui forme terrasse. Sous la tour du milieu, une pièce voûtée servit de cachot aux « chauffeurs ».
Les anneaux sont encore visibles. Près de là, un édicule en l'honneur d'Henri IV. La tour d'angle du couchant, portant au dehors des vestiges d'ancienne défense, a conservé une partie de sa hauteur, son escalier intérieur, sa casemate à jour biais, pouvant servir d'oubliettes, et à son pied le trou de mine du maréchal de Biron qui l'a fendue.
Une courtine, d'où l'on découvre toute la vallée et la forêt, remplace au midi l'élégant corps d'hostel primitif, devenu au XVI siècle le bâtiment de Harlay de Sancy, dont la tour couverte de lierre était le centre et servit de salon à Louis XIII. Plus loin, est la terrasse, autrefois couverte, construite sur une large salle effondrée. Au pied était l'auditoire royal, où furent jugés les chauffeurs et où siégea le Tiers aux États généraux de 1789.
Prisonnier : La Hire , compagnon de Jeanne d'Arc - Histoire & Parcours y est enfermé en 1431 après la Bataille du Berger à côté de Rouen...peut-être ayant comme initial projet, avec le Comte Jean de Dunois - Bâtard d'Orléans, de libérer Jeanne d'Arc au château de Bouvreuil à Rouen. Il réussit cependant, peut être avec la complicité du capitaine de Dourdan, à s'échapper.
Château de Dourdan au Moyen-Âge, maquette au musée du château.
Les grandes dates du château de Dourdan
Historique du château de Dourdan
Xe siècle : Premier château construit sous Hugues Capet.
1220-1222 : Construction du château de Philippe Auguste (1165-1223). Il se caractérise par un plan régulier et un donjon circulaire excentré.
1237 : Louis IX (Saint Louis) donne en douaire à sa mère, Blanche de Castille en échange de Bapaume et d'autres places, puis à sa femme Marguerite de Provence (1260).
1307 : Philippe le Bel donna Dourdan à son frère, le comte d'Evreux (comtes d'Evreux 1307-1400).
1314 : Jeanne de Bourgogne accusée d'adultère, (femme de Philippe le long, fils de Philippe le Bel), est enfermée pendant un an dans le donjon avant d'être disculpée.
1400-1478 : La forteresse passe ensuite aux ducs de Berry (fortifications de la ville). Série de sièges lors de la lutte entre les Armagnacs et les Bourguignons.
1428 : Les Anglais pillent la ville.
1431 : Jean des Mazis, bailli de Dourdan pour les Anglais, fait prisonnier Etienne de Vignole dit La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc. Celui-ci fut enfermé dans le donjon.
1477 : Louis XI reprend Dourdan dans son domaine.
1513 : Louis XII, ruiné par les guerres, engage Dourdan à Louis Mallet de Gravide, ancien conseiller de Louis XI, illustre seigneur normand. A sa mort, le domaine est rendu au roi.
1522 : François Ier dispose de Dourdan qu'il donne en 1536 à Anne de Pisseleu, comtesse d'Etampes.
1547 : Henri II le lui reprend et le vend à François de Guise.
1552 : Guerres de religion. Assassinat du duc de Guise en 1563.
1567 : Les protestants dirigés par Montgomery saccagent la ville.
1591 : Le capitaine Jacques prépare la défense et se retranche dans le donjon. Il fut trahi par un maçon et dut se rendre le 17 mai 1591.
1597 : Le château très abîmé fut engagé à un ami d'Henri IV, Nicolas Harlay de Sancy, surintendant des finances, qui fit construire des bâtiments le long des courtines sud. Il fut remplacé par Monsieur de Béthune, duc de Sully.
1611 : Louis XIII rachète Dourdan à Sully et le donne à sa mère, Marie de Médicis.
1624 : Marie de Médicis fait construire un corps de garde à l'entrée du pont du château pour loger les mousquetaires. Jacques de Lescornay écrit « Les mémoires de la ville de Dourdan ».
1652 : Louis XIV engage Dourdan à sa mère Anne d'Autriche.
1672 : Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV, reçoit Dourdan, qui de ce fait n'appartient plus à la Couronne. A partir de 1690, il transforme la forteresse médiévale en prison royale.
1792 : Le château est acheté par le département de Seine et Oise pour en faire une prison départementale.
1818-1819 : Transfert de la prison à Poissy, mais maintien d'une prison municipale et d'un "dépôt" de militaires jusqu'en 1852.
1852 : Achat du château par Amédée Guénée qui le lègue à son cousin, Ludovic Guyot. Celui-ci le transmet à son fils r5xdeph en 1864.
1961 : La fille de r5xdeph Guyot, la comtesse de Gaillard de Lavaldène, vend le château en viager à la Ville.
1964 : Le château est classé Monument Historique.
1969 : Décès de la comtesse de Gaillard de Lavaldène. Création d'un musée, contrôlé par l'Etat à partir de 1977.
1972 : Restauration de la tour d'angle au N.E.
1975-1977 : Les fossés, menant au donjon, comblés à l’époque de Sully, sont dégagés et une passerelle de bois est installée en lieu et place d’un ancien pont levis.
1980-1982 : Réfection de la bordure du musée ainsi qu’une partie des façades côté cours.
1983-1984 : L’extérieur du Donjon et une courtine sont refaits.
1986-1988 : Restauration des courtines et des façades.
2002-2003 : Restauration de l’entrée du château et une partie des courtines S.E et S.O.
