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Saint Valery sur Somme, Histoire, Visite

Détails
Catégorie : Somme - 80 - Patrimoine
Création : 27 Mai 2012
Mis à jour : 23 Mai 2023
Clics : 44295

  Saint Valery sur Somme, son château, son histoire, visite et Jeanne d'Arc

 

Saint Valéry sur Somme

 

Saint Valery sur Somme est surtout aujourd’hui connue pour sa baie de Somme et son port. Ville touristique, face à Crotoy,  elle a l’avantage d’être moins prisée des touristes par rapport à cette dernière, donc bien moins cher et plus accessible. En comparaison de Crotoy c'est financièrement plus accessible tout en restant un petit village dont la partie médiévale mérite le détour, d’autant que la vue sur la baie de Somme est magnifique.

Jeanne d'Arc - Histoire & Parcours y fera un très bref passage après son enfermement à Crotoy, elle y restera tout au plus quelques heures, peut-être enfermée dans le cachot de l’entrée principale de la porte de Nevers. Elle passe avec certitude les portes de Bois-Guillaume en direction du Château d'Arques la Bataille avant de finir dans la Tour Jeanne d'Arc à Rouen.

2012 : Crotoy qui est juste en face de Saint Valery sur Somme est aussi cher , voir plus cher, qu’à Paris…pour donne une idée une canette de 33cl c’est 2 euro !! Presque aussi cher que l’aéroport Charles de Gaulle avec en moyenne un prix de 3 euro…un véritable « racket » organisé et l'euro n'a rien à voir dans cette flambée des prix. À Saint Valery sur Somme la canette de Coca est à 1,50 donc plus raisonnable, légèrement plus cher qu’à Paris ( 1,20 ). La canette de boisson est un bon indicateur de prix en général, quand la canette est chère bien souvent le reste est tout aussi chère....

 
 
Informations
  • Adresse : Saint-Valery-sur-Somme 80230
  • Google Maps : Carte
  • Téléphone :  
  • Email : http://www.saint-valery-sur-somme.fr
  • Site  : 
  • Heures d'ouvertures & Visites & Météo :
  • Visible pour la plupart des monuments tous les jours. Le cachot de la porte de Nevers est ouvert du lundi au vendredi de 15h à 18h, entrée gratuite ( 2012 )

 

Historique
sources : documentations diverses, exposition Château de Falaise, site municipal, source principale histoire des Cinq Villes et de trois cents villages, Hameaux et Fermes, Ernest Prarond,

 

Les élements principaux restants du château 

 

 

Plan de Saint Valéry sur Somme

Cité médiévale, d'après un plan réalisé en 1893


Les Tours Guillaume
 

Porte ou Tours Guillaume

 

Elles sont appelées aussi "porte Jeanne d'Arc" ou "porte du Haut". C'est en effet vers le 9 décembre 1430 que Jeanne d'Arc passe les portes de la ville. Les tours sont peut-être datées du XIe, même si clairement les machicoulis sont antérieurs et qu'on observe assez nettement les reconstructions des tours sur certaines parties sans qu'ils soit possible d'en donner la datation avec certitude.

Elles verront le départ de Guillaume le Conquérant. Les tours Guillaume étaient désservies par un pont-levis disparu en 1614 ( effondrement ). Elles comportaient par ailleurs des cachots, assez courant en Picardie, des souterrains et des salles. En été une fleur "oeillet rose" pousse sur les murs, elles sont appelées également "l'oeillet des croisades". L'arcade ogivale est plus récente, 1785.

 

 

 

La porte de Nevers ou " Porte du Bas"

 

Porte de Nevers



Edifiée au XVIe, probablement sur une porte plus ancienne comme les galets du bas en sont témoins, est une construction assez "étrange" en briques, grés et galets. Au dessus, subsiste un blason portant les armes du Duc de Gonzague-Nevers, surmonté de la devise « fides »qui fut longtemps celle de la Ville, en souvenir de la participation de la milice communale à la bataille de Bouvines (1214).  A droite une poterne murée donnait accès directement sur la grève. A gauche, l’ancien cachot, peut-être de Jeanne d'Arc,  se visite à certain moment de l'année tandis que la pièce de la salle de garde sert aujourd'hui de lieu d'exposition temporaire.  Elle a été reconstruite, à l'identique, en grande partie après les bombardements de 1940.



La Tour Harold :

De la même époque probablement que les tours Guillaume, elle doit son nom à l'emprisonnement en 1053 , par le comte de Ponthieu, d'Harold émissaire du Roi d'Angleterre après son naufrage. Construite à l'époque au bords de la mer, d'un diamètre de 15 mètres elle pouvait résister aux tempêtes. Elle perds sont parement en grès et pierre en 1722. Il ne reste aujourd'hui que le rez de chaussée dégagé du sable par le Club du Vieux Manoir en 1991.

 

 

  • Historique de la Ville

 

Baie  Saint Valéry sur Somme

 

Baie de Somme , en face le Crotoy

Historiquement, Saint-Valery sur Somme est une ancienne bourgade de bords de mer qui a pu voir notamment Guillaume le Conquérant partir de son port pour envahir l’Angleterre.
Magnus Maximus débarque à Leucornus, au printemps 383, pour  renverser l'empereur d'Occident Gratien.

Anciennement le village s’appelait « Leucornus » jusqu’au 2 juin 981 où Hugues le Grand apporta les reliques de Saint-Valery. « Leucornus » est peut-être devenu le cap Hornu que nous connaissons aujourd’hui. Le village deviendra le chef-lieu de l’ancienne division gallo-romaine du Vimeu, Vinacensis ou Winacensis pagus.[1-13].

Il exista peut-être un camp romain selon une étude et découverte de Mr Ravin a XIXe qui pourrait se situer sur la pente entre le cap Hornu et la ferme dit de Rossigny qui n’existe plus aujourd’hui, remplacée par une « ferme » moderne sur la D940. Les restes de tuiles romaines et de sépultures datées du IIIe siècle ne laissent pas de doute sur une présence romaine, la présence d’un port romain est également possible.

Xe siècle

Il est possible que les seigneurs de Saint-Valery sur Somme étaient originaires des Comtes de Ponthieu, même si il reste des incertitudes à ce sujet. Ils avaient la particularité, lorsqu’ils rendaient hommages au Comte de Ponthieu, de jurer fidélité et de se battre à ses côtés sauf contre le Royaume de France et d’Angleterre. Ces seigneurs de Saint-Valery portaient le blason d’Azur frélé d’or semé de fleurs de Lys .
En 949 Roger de Ponthieu repris la ville, ainsi que le château d’Amiens avec l’aide de Hugues-le-Grand, c’est à cette époque que les reliques de Saint-Valery donneront le nom actuel du village.

XIe

1066 : Harold fils de Godwin, vit alors au royaume d’Angleterre dans le Wessex, est le beau-frère du roi d’Angleterre « Edouard le Confesseur ». Quand Godwin meurt en 1053, Harold prends alors logiquement la succession.  Edouard veut que Guillaume le Bâtard ( futur guillaume le Conquérant ) soit l’hériter et demande à Harold d’en faire serment, ce qu’il accepte. Vers 1064 il traverse la manche, accueillit en trompe par Guillaume, ils mènent alors la campagne de Bretagne. Au retour il  jure alors fidélité :
«  Au milieu d’un assemblée réunie à Bonneville, Harold jura fidélité à Guillaume sous le rite Chrétien …/… Harold prononça distinctement de son plein gré les articles du serment » d’après Guillaume de Poitiers.
Guillaume fera jurer une nouvelle fois, cette fois-ci sur les reliques, le serment d’allégeance qui impose de facto le renoncement d’Harold au trône d’Angleterre.
 Mais le 6 Janvier 1066, Edouard « le Confesseur » décède et Harold est couronné roi d’Angleterre. Se sentant trahi, Guillaume le Conquérant dès 1066 prépare la conquête de l’île.
Il constitue une flotte d’environ 400 navires, des Drakkars , qu’il fait amener au port de Dives-sur-Mer dans l’actuelle Calvados. Mais les conditions climatiques l’empêchent de partir de Dives-sur-Mer et il est décidé de Partir de Saint Valery sur Somme, plus favorable.

 

Guillaume le Conquérant

Le 26 septembre 1066, Guillaume le Conquérant part de Saint Valery sur Somme pour conquérir l’Angleterre. La bataille de Hasting sur le sol anglais, entre Harold et Guillaume, le 14 octobre 1066 défait les troupes anglaises et le roi d’Angleterre est tué. Guillaume alors parti de Saint Valery sur Somme est alors roi d’Angleterre, il s’agit de la dernière conquête réussie de nos jours sur l’île de l’actuelle Royaume Uni.

Pour célébrer le départ de Guillaume « le Conquérant », Saint Valery sur Somme fête tous les ans à la fin juin, début juillet, les «  fêtes guillaume ».

Le seigneur de Saint-Valery participe à la première croisade aux côtés de Godefroy de Bouillon. A son retour, Bernard II fait édifier une « maladrerie » en dehors de la ville pour soigner ses compagnons de croisade alors atteints de la lèpre.

Il est possible que ce soit de cette époque que le château de Saint-Valery est édifié, même si cela reste incertain.

XIIe

En 1197 la ville est affranchie, mais le roi d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, fait brûler la ville et les navires ancrés au port, pille et ravitaille son armée et fait chasser les religieux de l’abbaye. Il fait emporter les reliques de Saint-Valery à Caux qui deviendra Saint-Valery en Caux.

Des matelots anglais sont pendus, car en réalité Richard Cœur de Lion reproche à la ville et à des vaisseaux anglais de servir de point de ravitaillement aux français en y apportant froment et vivres.


On peut penser que le château existait déjà car les moyens utilisés par le roi sont assez importants, blocus en mer avec des navires et siège terrestre. Guillaume de Ponthieu guerroyant alors en Normandie ne peut réagir, pour autant Thomas de Saint-Valery va reprendre une partie du butin en battant l’arrière garde de Richard Cœur de Lion. Guillaume conscient de son erreur fait probablement renforcer les fortifications de la ville.

XIIIe

Les religieux reviennent sur Saint-Valery avec les reliques, le Pape Innocent confirme la juridiction de Reims sur la ville en 1205.
 

  • En 1207, la ville entre dans les propriétés des comtes de Dreux par le mariage de la fille de Thomas de Saint-Valery et du comte de Dreux qui en devient alors seigneur.
  • En 1220, le port est florissant, un acte de transaction entre le seigneur de Saint-Valery , comte de Dreux, et le comte de Ponthieu avalise la liberté de commerce sur les ports de la ville et du Crotoy entre les deux partis.
  • En 1232 une insurrection gagne la population, entre les maïeurs et les échevins. La population s’en prend aux religieux avec «  excès, outrages, violences » par « la commune et des habitants de Saint-Valery contre les religieux de cette abbaye » 
  • Le pape Grégroire IX  demande la protection de l’Abbaye par le roi de France. Robert de Dreux s’engage par une chartre à ce qu’il n’y ait aucune «  cloche, beffroy, mairie, échevinage, jurés, ni commune, sans le consentement de l’abbé et des moines de Saint-Valéry ». Il se réserve cependant le droit de créer une commune, mais que le maïeur ( maire ) sera choisi par l’abbé sur proposition de deux hommes choisis par la commune. Ce même maïeur devra alors également préserver les privilèges des religieux.

 

  • En 1284, les vassaux de Ponthieu tentent par une chartre de ne plus relever du comté de Ponthieu mais celui du comté d’Amiens appartenant au roi de France, il s’agit ni plus ni moins selon Formentin d’un premier acte authentique qui permet aux vassaux de se soustraire à la domination anglaise.

XIVe

  • En 1303 les « bourgeois » de Saint Valery estiment être floués dans leurs droits.
  • 1340 la ville fournit quatre vaisseaux avec à leur bord 316 hommes, ils participeront à la bataille navale de l’écluse le 23 juin de la même année.
  • 1356, les Anglais agrandissent l’enceinte avec des matériaux récupérés grâce à la démolition du cloître de l’Abbaye, et peuvent loger ainsi une garnison jusqu'à  500 hommes
  • 1358,La ville est prise par les Navarrois dirigés par Jean de Picquigny. Le roi de Navarre met comme capitaine « Guillaume de Bonnemare et Jean de Segure.
  • Après la requête des villes voisines, le seigneur de Fiennes assiège la ville avec la participation militaire d’Arras, de Saint-Omer, Amiens, de Rue et Crecy. L’armée composée de 18 000 hommes, dont 12000 hommes des villes cités précédemment. La ville est défendue par 300 hommes en armes. Le siège va durer d’août 1358 jusqu’à Pâques 1359. Malgré l’implication de l’artillerie la ville ne cède pas, le seigneur de Fiennes est obligé de faire venir d’Abbeville d’autres renforts en artillerie.
  • 1359, la ville affamée capitule. Lors de la sortie des assiégés les renforts composés de plusieurs milliers d’homme commandé par Philippe de Navarre, mais cela ne suffira pas, la ville est libérée.
  • 1360, le traité de Brétigny lègue Saint-Valery aux anglais
  • 1369, Gui, comte de Saint-Pol et Gui de Châtillon s’emparent, pour le roi de France, de la ville ainsi que de Crotoy, de Rue et de tout le comté de Ponthieu.
  • 1372, au mois de février, début ou vers le 23, Jean d’Artois , seigneur de Saint-Valéry exempt les bourgeois de tout droit de passage, pour les personnes et les marchandises, à Saint-Valery mais aussi à Nibas, Miannay, Eu, Tréport et autres lieux où ces droits étaient perçus.
  • 1376,Jean d’Artois, comte d’Eu, rétablis les privilèges aux bourgeois, dont le droit d’arrêter des malfaiteurs,  en cas de résistance il sera puni de 60 sols d’amende. Les gages de bataille appartiendront au seigneur de Saint-Valery, tout étranger coupable d’injure envers la ville ne pourra y entrer avant d’avoir réparé ses torts ou donné des cautions, la charte comprends 32 articles.
  • 1389, Un accord est passé entre Jean d’Artois et l’abbaye de la ville, en mémoire de l’insurrection de 1233 l’abbaye refuse le rétablissement  de la commune. Mais Jean d’Artois déboute l’Abbaye et rétablit la commune, cependant il octroi en contrepartie à l’abbaye des privilèges sur la pêche.


XVe

Comme beaucoup de régions occupées par les Anglais, les villes du Ponthieu ont souffert d’une guerre de Cent-Ans qui s’éternise d’où son nom.
 

  • 1419, le chroniqueur Monstrelet parle de Saint-Valery «  les Anglois mettent tout le pays par feu et épée » en précisant notamment que les Anglais n’hésitaient pas à piller la ville.
  • 1421, Jacques d’Harcourt maître du Crotoy guerroyait contre les anglais. Il réussit notamment à attirer plusieurs hommes d’armes de Compiègne et d’autres villes.  Il prendra position notamment à Saint Riquier et au château de Drugy.
  • 1422, Saint Valery est pris par les anglais après un siège, une grande partie logera dans l’abbaye. Ils y resteront jusqu’en 1433.
  • 1429, La ville totalement ruinée, selon Louandre dans Histoire d’Abbeville, est abandonnée par une grande partie des habitants.

 

Jeanne d'Arc est amenée à Saint Valéry sur Somme

 

Jeanne d'Arc

 

  • 1430, Jeanne d’Arc est emmenée vers Rouen. En partant de Crotoy elle passe par Saint Valery sur Somme. Il est possible qu’elle fût enfermée quelques heures dans le cachot de la tour de Nevers, même si il n’existe aucune certitude à ce sujet mais une forte probabilité. Elle passera les Tours Guillaume en prenant la direction d’Arques la Bataille, entre temps il eut surement une autre étape mais inconnue aujourd’hui, elle est très probablement transportée dans une cage en fer ( ou bois ) dans un confort très sommaire. Il est possible que la situation "politique" de Saint Valery sur Somme soit à l'origine de l'enfermement de Jeanne à Crotoy, comme cela a été probablement à Saint Riquier. En effet le château et la ville de Saint Valery sur Somme est bien plus imposant que Crotoy, mais étrangement les Anglais n'ont pas choisis Saint-Valery, une situation similaire  à Saint-Riquier où les Anglais ont choisi le château de Drugy, bien plus petit et à l'écart de la ville, pour l'y enfermer au lieu de Saint-Riquier.

 

 XVe siècle

 

  • 1433, les partisans de Charles VII, Louis de Vaucourt et Regnault de Versailles, reprennent la ville de Saint Valery en Ponthieu avec 300 hommes d’armes. La ville est alors tenue par les Bourguignons de Jean de Brimeu. Au mois de Juillet la ville est reprise par Pierre de Luxembourg, comte de Saint-Pol,  du Seigneur de Villeby et d’anglais, une force totalisant environ 1200 combattants. La ville est défendue par Louis de Vaucourt, Philippe de la Tour et Regnault de Versailles avec une garnison d’environ 300 hommes. D'une durée de 3 semaines le siège est levé après un accord entre les deux partis avec la promesse d’un sauf conduit pour les assiégés, pour qu’ils puissent quitter la ville.
  • 1434, en janvier la ville est reprise par les français par manque de guetteur, il semble que la mortalité soit si importante que Robert de Saveuse ne trouvait plus de volontaire…
  • Mais cette même année les Bourguignons reprennent la ville près un long siège d’un mois, avec le Comte d’Etampes, accompagné du seigneur d’Antoing, du Vidame d’Amiens , de Jean de Croy et d’autres seigneurs.
  • 1436, Charles VII reprends Saint-Valery par le traité d’Arras en 1435. Crotoy est par contre toujours aux mains des Anglais.
  • 1437, les amis d’hier deviennent les ennemis d’aujourd’hui, les Bourguignons assiègent et mettent un blocus maritime autour de Crotoy en espérant la reddition de la ville. Baudouin de Noyelle fuit devant l'ennemi (en compagnie de Jean de Croÿ et de Florimond et Jacques de Brimeu) et laisse la ville aux Anglais…
  • 1471, le Duc de Bourgogne s’empare de Saint-Valery, après avoir mis « les bleds et villages partout où ils passaient », dans la même année les français reprennent la ville …puis réoccupé sans résistance par les Bourguignons.
  • 1472, fin octobre, le maréchal Joachim Rouhault de Gamaches reprends la ville et reçoit l’ordre de démolir Saint Valery sur Somme. L’échevinage envoie un député au Roi pour lui demander de retirer l’ordre pour le tort que cela causerait à l’ensemble de la région.
  • Le duc de Brabant prends la ville sans coup férir. 
  • 1475, le 14 Juillet, Louis XI fait brûler la ville pour éviter que les anglais ne la demande en gage de paix.
  • 1488, les privilèges sont rétablis pour les bourgeois de la ville après avoir été suspendus en 1429.

 

XVIe, XVIIe

  • 1516, la ville est affranchis d’une taxe sur le sel dans le cadre de la salaison des harengs
  • 1519, Les religieuses de l’ordre de Saint-Dominique et de Sainte-Catherine de Sienne demandent l’autorisation d’établir un ordre religieux dans la ville. La ville accepte avec d’importante condition. Dans un certain sens on peut constater que les bourgeois, civils, prennent doucement le pouvoir sur l’ordre religieux en général. Même si cela reste localisé, on est sur les prémices de la fin des privilèges accordés à la religion.
  • 1536, la habitants veulent être exemptés de service « militaire » en échange d’une organisation de la sécurité de la ville.
  • 1549, Henri II confirment les libertés et privilèges des habitants.
  • 1567, le maréchal de Cossé attaques des gens de guerre Huguenots et capture le 19 juillet les chefs suivants : Coqueville, Vaillant, Saillant et Saint-Amand. Les Huguenots réfugiés dans la ville furent probablement trahis par les habitants peu enclins à soutenir une guerre de religion dans leur ville. Les capitaines furent décapités et pour certains leurs têtes envoyés à Paris.
  • 1592, le duc de Nevers prend la ville, s’ensuit alors prises et reprises pendant les guerres de religion. 
  • 1594, Henri IV deviens maître de Saint Valery et de l’ensemble de la Picardie, excepté Soissons, Lafère et le château de Ham.
  • 1610, Louis XIII confirme par un arrêt les privilèges, immunités et exemptions par Charles VIII et successeurs.
  • 1636, 10 janvier, un arrêt du conseil confirme les privilèges sur une requête des maïeurs et échevins.
  • 1638, juillet et le 6 Août, Louis XIII fait une visite après un séjour à Abbeville, il souhaite alors voir de ses yeux la pêche si spéciale à Saint-Valery dont on a relaté « l’harmonie ».
  • 1656, le gouverneur d’Hesdin, Fargues, avec 800 hommes environ s’approchent de la ville. Un capitaine de vaisseau fait tirer le canon ce qui fait fuir la folle équipée.


XVIIIe, XIX et XXe
 

  • 1722, une délibération du 29 janvier établit les sceaux de la ville.
  • 1736, le marquis de Gamaches devient gouverneur de Saint-Valery, il est accueilli en trompe.
  • La révolution française semble avoir épargnée la ville des années de la terreur de Robespierre, ce qui ne sera pas le cas par exemple en Vendée avec le massacre systématique de femmes et d’enfants. Malgré la disette qui menace la population en 1794, les choses eurent une tournure relativement paisible. Le château de Saint Valery sur Somme est démantelé, aujourd’hui c’est une propriété privée. Du mobilier est détruit dans l’actuelle du vieux Saint Valery, la cloche est fondue pour le métal dans le cadre de l’effort de guerre.
  • 1821, le 12 janvier est établi un traité pour la construction du canal d’Angoulême.
  • 1839, 24 avril, le roi viens à Saint-Valery en bateau à vapeur « le Castor », ce qui pour l’époque est exceptionnel non seulement par l’hôte mais également le moyen utilisé.
  • 1845, les régates débutent dans la ville et attire la foule.
  • 1858, le chemin de fer va de Noyelles à Saint Valery, occasionnant diverses réticences de la population avant la fin des travaux….quelques siècles plus tard on peut observer la même chose sur le TGV…

 

XXe

 

  • 14-18, la première guerre mondiale meurtrie la Somme. On retrouve encore aujourd’hui des obusiers allemands à Saint Valery. voir lien
  • 39-45, la bataille de la Somme  du 5 au 11 juin 1940, Saint Valery sur Somme est occupée par les Allemands. Elle engendre  un exode massif de la population qui se presse sur les routes pour rejoindre la Seine. L’Armée française est mise en déroute malgré les « tentatives héroïques de la 4e D.C.R. (Général de Gaulle) à Abbeville (23 mai, reprise par la 2e DCR le 4 juin), de la 7e D.I.C. (Général Noiret) contre Amiens et de la 19e DI (Général Toussaint) à Péronne ». ( source : )
  • 1954, le Casino construit après la guerre accueillera de nombreuses stars, depuis 1978 il est ouvert toute l’année. source

 



 

Photographies
Plan Valery Sur Somme
Porte De Nevers
Escalier Saint Valery Sur Somme
Port De Saint Valery Sur Somme
Escalier Prison
Entrepot Des Sels Saint Valery Sur Somme
Cachot Entree Gratuite
Port Guillaume William Conqueror
Baie Saint Valery Sur Somme
Porte Guillaume Saint Valery Sur Somme
Rue Saint Valery Sur Somme
Tour Fortifications
Porte Guillaume Interieur
Saint Valery Sur Somme Jeanne Darc Remise Aux Anglais
Maison Saint Valery Sur Somme
Porte De Nevers Interieur Ville
Panneau Jeanne Darc

Ferme de Drugy, Château à Saint-Riquier, Jeanne d'Arc y fut emprisonnée.

Détails
Catégorie : Somme - 80 - Patrimoine
Création : 3 Avril 2012
Mis à jour : 11 Octobre 2018
Clics : 23980

 

Château et ferme de Drugy à Saint-Riquier
 

 

 

Cachot de Jeanne d'Arc, Saint-Riquier, Ferme de Drugy

 le dit "Cachot de Jeanne d'Arc", dans la ferme de Drugy à Saint-Riquier anciennement un château médiéval.

 

Le château de Drugy situé à l’extérieur de la cité médiévale de Saint-Riquier,  a été édifié  par Gilles de Machemont en 1272. Il est possible qu'il y ait eu en 1217 un précédent château mais aucune certitude à ce sujet. C’est dans ce château du XIIIe que Jeanne d’Arc est emprisonnée vers le 9 décembre 1430. Le château appartient dès sa conception aux différents Abbé de Saint-Riquier pendant plusieurs siècles avant d’être transformé en ferme.

Composé initialement d'une grosse tour et de huit tourelles [4], il est détruit pendant la guerre de Cent-Ans , reconstruit en 1457 par l’Abbé Pierre le Prêtre , il est à nouveau détruit par la suite. La ferme actuelle reprend en grande partie le tracé polygonale de l’ancien château. Les bâtiments que nous voyons aujourd’hui sont probablement pour une grande partie du XVIIIe et ultérieurs. 

La ferme,qui est une des rares à être en forme polygonale, est une propriété privée mais accessible facilement à la visite uniquement sur demande ( voir ci-dessous ).

 

Voir aussi

Châteaux Hauts de France - Jeanne d'Arc - Histoire & Parcours
 
Informations
  •  Adresse : 14 rue de Drugy, 80135 Saint-Riquier
  •  Google Maps : Carte
  •  Téléphone :   06 67 35 84 45
  •  Email : marie-laure.miannay@laposte.net
  •  Site  : http://www.saint-riquier.com
  •  Heures d'ouvertures & Visites & Météo :  
     
  • Marie-Laure Miannay, l'une des propriétaires de la ferme, vous ouvrira avec plaisir les portes de la ferme de l'ancien château de Drugy, uniquement sur demande à l'avance. Actuellement la visite est gratuite ( début 2012 ).
  •  Pour vous loger vous avez un gîte à Drugy à quelques mètres de la ferme et centaines de mètres de l'Abbaye de Saint-Riquier : www.lerelaisdedrugy.fr

 

Historique & Histoire
   sources : documentations diverses, voir sources en bas de page

 


La prison de Jeanne d'Arc à Drugy

Jeanne d'Arc - Histoire & Parcours est enfermée dans le château probablement vers le 9 décembre 1430, avant d'être emmenée à Crotoy comme prochaine étape de son parcours de captivité.

Son emprisonnement est attesté par le chroniqueur de la seconde moitié du XVe, Jean de la Chapelle. Curé du petit village d'Oneux, commune proche de Saint-Riquier, Il écrit en latin dans l'année 1492 le texte suivant :

« Dans le voyage de Compiègne à Rouen elle passe une nuit au château de Drugy, où elle fut visitée par Dom Nicolas Bourdon, prévôt, et Dom Jean de la Chapelle, aumônier, et plusieurs autres religieux de cette église. On parlera d'elle éternellement, parce que la haine des anglais était injuste ». La personne de Jean de la Chapelle dans le texte n'est probablement pas celui qui écrit la chronique, il s'agit d'un homonyme. Ce texte écrit tardivement après les faits, reprends très probablement les registres de l'abbaye de Saint-Riquier qui ont été malheureusement presque tous détruits à la révolution.

On peut évidemment se poser la question de l'éloignement de Jeanne de la ville de Saint-Riquier. Malgré qu'il y ait une fortification à Saint-Riquier, la ville est tenue par un Bourgmestre. Peut-être a t'il refusé l'entrée des Anglais avec Jeanne ? pour des raisons diverses, ou tout simplement qu' ils préféraient enfermer Jeanne d'Arc en dehors de la ville pour éviter d'attirer l'attention dans un souci évident de discrétion.

Il faut remarquer qu'ils vont faire un détour important en partant du Château de Beaurevoir, Jeanne d'Arc appartenant à Jean de Luxembourg. Il n'y a pas d'explication précise pour ce grand détour de plusieurs dizaines de Km qui pour l'époque est une expédition. Mais on peut penser que les Anglais ont préféré choisir un parcours secret et imprévisible pour éviter toute tentative de récupération de Jeanne par les français, soit par embuscade et/ou une éventuelle trahison. C'est d'autant plus vraisemblable que La Hire, Etienne de Vignolles compagnon de Jeanne, se trouve à la mi-décembre à Louviers en plein territoire anglo-bourguignon dans la proche banlieue de  Rouen, hasard ? c'est peu probable, La Hire est connu pour ses actions militaires en embuscade un peu comme son illustre prédécesseur Duguesclin, d'autant plus qu'il y reste jusqu'à la "Bataille du Berger" quelques temps après l'exécution de la pucelle d'Orléans. Voir cet article sur Charles VII a t'il abandonné Jeanne la Pucelle ?.

Ancienne porte d'entrée du ChâteauLa visite des moines dans la prison est par contre assez étonnante, tout d'abord parce qu'ils ont eu accès à Jeanne assez facilement semble-t-il, une situation qui sera plus complexe à Rouen où seul Pierre Cauchon et le capitaine du Château de Bouvreuil peuvent autoriser ou non une visite. Etonnante visite aussi car elle est restée qu'une seule nuit, la nouvelle est donc passée en interne de l'Abbaye assez rapidement. Mais la curiosité des moines sur Jeanne montre déjà l'intérêt grandissant de la prisonnière, preuve s'il en est que même en territoire Anglo-Bourguignon Jeanne suscite l'attention. Cependant on ne connait pas l'intention de cette visite des moines, compassions ? Curiosité ? Intrigues ? Rien ne permet de dire aujourd'hui leur attitude et ressentiment à son égard, sachant que le territoire est entièrement contrôlé par les Anglais et que l'église est particulièrement divisée à cette époque sur l'épopée de Jeanne. Il est d'ailleurs probable que les Anglais n'auraient pas emprisonnée Jeanne dans ce château s'il n'y avait pas l'assurance du soutien de l'Abbaye propriétaire du château de Grugy, surtout en laissant les moines venir à la rencontre de Jeanne.

On note la liberté de ton utilisé par Jean de la Chapelle à la fin « On parlera d'elle éternellement, parce que la haine des anglais était injuste ». Mais il faut rappeler qu'elle fut réhabilitée par l'église déjà depuis plusieurs années, il ne prend donc aucun risque, de plus le territoire est revenu aux français grâce à l'effort notamment du Comte Jean de Dunois - Bâtard d'Orléans compagnon de la pucelle. Il a cependant vu juste en disant qu'on parlerait d'elle éternellement, ce qui à l'époque n'était pas aussi certain. La fin de phrase « la haine des anglais était injuste » est-il un avis personnel ou un ressenti général à l'abbaye de Saint-Riquier ? Difficile à dire.

La prison que nous pouvons visiter actuellement est probablement du XIIIe, en tout cas nous avons une construction typique de cette époque en ce qui concerne la salle voutée polygonale de sept côtés et d'environ 8m de diamètre.

Ce type de voutes en arcs, dont les branches sont polygonales, est assez courant au XIIIe et XIVe, elles reposent sur des culots assez simples et caractéristiques du XIIIe également. Cette salle devait être probablement un cellier et il n'est pas impossible qu'un étage, disparu aujourd'hui, complétait l'ensemble. Le château ne possède pas de caves car le sol est extrêmement humide. Il est même possible que cette salle basse voûtée soit en réalitée la base de la grosse tour du XIIIe qui a été arrasée.

L'architecte qui a construit la salle a surement pris en compte la physionomie du terrain en édifiant une voûte sans pilier central pour soutenir la salle. La répartition des pressions sur l'ensemble de l'édifice, sur les culots qui eux-mêmes reposent sur un contrefort sur trois des cinq angles, permettent à l'ouvrage assez vaste en son sol de s'appuyer sur une surface plus grande et donc d'offrir une bonne stabilité sur un sol humide. On constate également que les voutes entres les croisées d'ogives sont assez applatis par rapport à ce qu'on peut voir Contrefort  habituellement, formant presque une coupole.

Les contreforts romans massifs, sont construits à la normande. Viollet-le-Duc décrit parfaitement la différence d'un contrefort normand en comparaison de ceux de Bourgogne ou de Champagne :

« D'ailleurs, contrairement à la méthode bourguignonne et champenoise, ces contreforts normands anciens, dans les constructions monumentales, sont élevés en assises basses, régulières, de même hauteur que celles composant les parements des murs et se reliant parfaitement avec elles » [3]

On notera juste que la hauteur est légèrement différentes des parements du mur, très probablement lié aux différentes modifications.

La corniche du cachot est par ailleurs différent des autres pans de l'enceinte médiévale, il serait intéressant d'y jeter un œil plus aguerri pour en connaitre les raisons et offrir une datation plus précise. On peut remarquer déjà qu'elle n'est pas conçue pour écouler l'eau à l'extérieur des parements, ce qui conduit à penser qu'ils ont été faits en même temps que le toit. La disposition des tuiles devaient initialement « expulser » l'eau des parements avec un léger avancement par-dessus la corniche, c'est d'ailleurs ce que nous voyons encore aujourd'hui sur la partie gauche en haut de la photo juste au dessus du contrefort ( voir photo de gauche ). :

Ces corniches, pour une partie, doivent dater des constructions du XVIIIe pour l'essentiel.

Les ouvertures actuelles sont par contre à mon avis ultérieures à la construction initiale, le cellier était probablement fermé d'origine ou avec des ouvertures bien plus petites. La simplicité des voûtes et des culots en sont surement l'une des origines, en effet les celliers sont rarement richement ornés vu qu'habituellement ils offrent peu de lumières.

Il pourrait aussi s'agir de canonnières mises en place au XVe qui ont été éventrées par la suite pour offrir plus de lumière. Leur disposition ovale, la coupure assez nette au centre pour assembler les deux blocs, les pierres dans la salle offrant une plus large ouverture semble se rapprocher en tout cas de ce type de fonction. L'autre point qui pourrait être en faveur de canonnières modifiées est leurs dispositions : le soleil ne « frappe » pas les ouvertures sauf au coucher du soleil pour l'une d'entre elle, le soleil dans la journée éclaire l'autre face du cachot dont l'entrée principale. Elles n'ont donc pas de dispositions idéales en « ouverture de jour », de plus au moyen âge un chemin passait en face du cellier, la légende dit d'ailleurs que Jeanne d' Arc et ses geôliers seraient passés par cette route pour entrer dans le château tout en contournant Saint-Riquier.

Ferme, Château de Drugy, Saint-Riquier

Arrière de la ferme actuelle, on remarque les meurtrières sur la gauche. Selon la légende Jeanne d'Arc serait passée entre la ferme et le massif forestier sur l'ancien chemin menant directement au château.

Les canonnières de ce type apparaissent surtout au XVe et début XVIe, peut-être s'agit-il des modifications apportées au nouveau château par Pierre le Prêtre en 1457. On remarquera cependant que les ouvertures de jour dans la ferme dans les différents bâtiments du XVIIIe sont ovales également, très probablement il y a eu une volonté d'harmonisation on peut penser, mais de façon circonstancielle, que les modifications apportées aux « canonnières » sont de la même époque que les constructions des nouveaux bâtiments de la ferme.

Il n'y a aucune certitude sur la datation actuelle du cachot. Il pourrait s'agir d'une reconstruction du XVIIe selon un document récent que j'ai pu lire, mais cela me parait clairement  impossible pour les voutes, les soubassements, les contreforts et les culots. Par contre en effet les ouvertures, la porte, la corniche peuvent avoir été modifiés ultérieurement ou alors nous aurions une construction civile du XVIIe en utilisant toutes les techniques du XIIIe-XIVe ce qui parait très improbable mais pas totalement impossible...sur quelle base ils ont pu se référer et quels documents ?( j'apporterai surement des modifications ultérieures à ce sujet ).

Une autre suggestion serait que le cellier aurait subi d'importantes modifications au XVe après la première destruction du château mais que l'ensemble initial serait bien du XIIIe comme l'atteste les voutes, les contreforts et les culots.

Au château de Guédelon, qui est une contruction typique du milieu du XIIIe, on a le même type de  branches , la clef de voute est différente et l'ensemble est bien sur composé différement pour assurer le poids d'une tour plus haute. On peut supposer, au vu du terrain, que les tours ne devaient pas avoir une hauteur importante pour éviter l'affaissement du terrain et des bâtiments, ce qui expliquerait que les voûtes entre les croisés d'ogives soit particulièrements basses pour perdre de la hauteur et du poids. Notons que les constructions anglo-normande voutés ont souvent cette caractéristique particulière.

 http://www.flickr.com/photos/fredart/3418195700/sizes/l/in/photostream/

On peut constater que le reste de l'enceinte extérieur, possédant encore des meurtrières, a subit également des modifications importantes du parement extérieur. Mais il faudrait une étude plus approfondie de la structure.

En tout état de cause il manque les documents sur les évolutions du château en ferme, d'autant que les révolutionnaires ont détruits les archives de l'abbaye de Saint-Riquier qui auraient permis d'en savoir plus.

Intérieur de la ferme de Drugy

Ferme de Drugy, intérieur de la cour. Les bâtiments sont du XVIIIe pour une grande partie. Le Cachot est au fond à gauche.

Mon avis, à l'heure actuelle mais peut être sujet à modifications ultérieures, est que nous avons bien, en intérieur du moins, le cachot tel qu'il pouvait être au XVe au moment où Jeanne d'Arc est enfermée à moins d'une reconstruction totale dans la seconde moitiée du XVe mais rien ne permet de le dire. Reste à savoir si elle fut enfermée dans le « cellier » ou dans un autre bâtiment du château composé d'une grosse tour et de huit tourelles [4] . La compacité actuelle de la ferme permet en tout cas de rendre crédible, mais pas certain, son enfermement dans le dit « cachot de Jeanne d'Arc ».

 

 

Complément historique

Gilles de Machemont est né à Chevincourt, chapelain du Pape il est élu abbé en 1257. Il gouverne pendant plus de 30 ans environ, ce qui va lui permettre d'édifier un grand nombre de constructions diverses [1].

Le château pourrait exister déjà en 1217, mais c'est seulement lorsque Gilles de Machemont construit ou modifie le château en 1272 que le château est réellement attesté. En 1361 Philippe du Fossé reconstruit le château pour 400 écus d'or. Entre 1457 et 1465 , Pierre le Prêtre reconstruit le château qui selon sa chronique est en ruine. En 1475 , Saint-Riquier est brûlé par Louis XI et le château de Drugy n'est pas épargné. Il reste habité jusqu'en 1709 par Pierre de Cosnac. Au XVIIIe, le château déjà fort réduit est aménagée en ferme, une des granges a comme datation 1766 sur l'un des pignons. Le cachot dit de Jeanne d'Arc, sans préjugé de son authenticité probable, est inscrit à l'inventaire des monuments historique par arrêté du 7 septembre 1943. Les autres bâtiments du XVIIIe pour l'essentiel ne sont pas inscrit dans l'inventaire.

La construction à l'écart de Saint-Riquier s'explique probablement par la relation conflictuelle qu'il entretenait avec le Bourgmestre ( maïeurs, équivalent du maire aujourd'hui ) et les échevins ( juges ) de Saint-Riquier qui prétendaient avoir des droits sur 1 lieue à la ronde de Saint-Riquier soit environ 3 à 4km environ autour de la ville, ce qu'il contestât fermement par des procès. Avec l'appui de la Reine Blanche il gagne ses divers procès et permet de déterminer les limites de la juridiction qui ne comprend donc plus Drugy. L'Abbé aurait donc construit le château pour affirmer son autorité, délimiter et protéger son territoire.

Saint-Riquier pendant l'époque romaine s'appelle Centule jusqu'au IXe siècle, selon la légende le mot « Centule » proviendrait de sa centaine de tours de l'enceinte de fortification. Ce qui est quasi impossible, Saint-Riquier ne pouvait contenir une centaine de tours, alors que des fortifications aussi vaste que Coucy contiennent une trentaine de tours et Carcassonne environ une cinquantaine. Même avec forte concentration de tour, il aurait fallu une superficie relativement importante très au-delà de ce qu'on peut connaître aujourd'hui. Sachant que Saint-Riquier n'est pas sur une voie romaine de première importance, qu'elle n'est décrit que succinctement à l'époque gallo-romaine, son nom de Centule ne peut en toute logique venir de cent tours. Il semble par ailleurs qu'il n'y ait aucune trace de cette fortification aujourd'hui, ce qui rends peu crédible cette version même plusieurs siècles après.

Plusieurs théories sur le nom de « Centule » n'ont pas permis de découvrir l'origine du nom, même si elle pourrait provenir du mot écossais « Candir » , en faisant un rapprochement avec le comté de Kent , originairement du nom de Cantir, appelé par Jules César « Cantyum ». On aurait alors une évolution avec le mot « villa » et « Cantyum » : Cantium Villa, Cantuille, puis Centule. [2] Une explication plus réaliste que les cent tours.

Le monastère crée par Riquier en 625 à Centule dans le Ponthieu, riche propriétaire converti au Christianisme par les moines Gallois Caidoc et Fricoren . Centule vers le IXe siècle prendra plus tard le nom de Saint-Riquier en souvenir de l'abbé.

En 1421 Jacques d'Harcourt prends Saint-Riquier et les châteaux de la Ferté ainsi que Drugy [5]

Plusieurs prisonniers de guerre seront enfermés pendant la première et la seconde guerre mondiale .

Graffiti

Graffiti d'un prisonnier. Un grand nombre de graffitis sont encore présents dans le cachot, principalement daté de 14-18.



[1] Histoire de Cinq ville et de trois cents villages, hameaux et fermes.
[2] Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, volume 4, pages 243-245
[3] Dictionnaire Raisonné d’Architecture, Tome 4, Viollet-le-Duc

 [4] Base Mérimée Certains documents expliquaient qu'il y avait 4 tours et 8 tourelles, cela me semble improbable au vue de l'ensemble du bâtiment. La base mérimée semble s'approcher plus de la réalité. Il n'est pas impossible que la salle voutée du XIIIe soit en fait initialement la grosse tour mais arrasée.

[5] Histoire de Cinq Villes, Ernest Prarond, page 81, selon une chronique de Monstrelet

 

 

Photographies
 
 Fleurs Graffiti 4 2012
 Ancienne Porte Entree Ferme Drugy 10 2012
 Granges 2 8 2012
 Graffiti Prisonniers 6 2012
 Ferme Drugy Jeanne Darc Prison Chateau 2 2012
 Cannoniere Ouverture 13 2012
 Granges 1 7 2012
 Plaque Commemorative 1904 1930 9 2012
 Cachot Vue Ferme Drugy Jeanne Darc Prison Chateau 12 2012
 Entree Actuelle Ferme  1 2012
 Cachot Ferme Drugy Jeanne Darc Prison Chateau 11 2012
 Cour Interieure 14 2012
Ferme Drugy Contrefort
 Ferme Drugy Jeanne Darc Prison Chateau Arriere 3 2012

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