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Agnès Sorel

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Catégorie : XVe
Création : 22 Mars 2023
Mis à jour : 22 Mars 2023
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 Agnès Sorel, la première favorite du roi

visage agnes sorel

Le visage de la dame de Beauté, gisant à Loches.

Agnès Sorel était une femme française du XVe siècle, célèbre pour avoir été la maîtresse du roi Charles VII. Elle est considérée comme la première favorite royale de l'histoire de France. Son charme et son intelligence ont fasciné le roi, qui l'a surnommée "Dame de Beauté". Agnès Sorel a également été connue pour son rôle dans la fin de la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre. Malheureusement, elle est décédée prématurément à l'âge de 28 ans, probablement empoisonnée. Sa vie a inspiré de nombreux artistes et écrivains à travers les siècles.

 Née en 1422, Agnès était la fille de Jean Soreau, seigneur de Fromenteau, une petite ville située dans le département de l'Indre-et-Loire. On sait peu de choses sur sa jeunesse, mais il est probable qu'elle ait été élevée dans l'entourage de la noblesse locale.

En 1443, Agnès Sorel fut présentée à la cour de Charles VII. Elle devint rapidement l'une des favorites du roi et s'installa dans le château de Chinon, où elle résida pendant plusieurs années. Elle était connue pour sa beauté ravageuse, avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus perçants, et elle était souvent habillée de manière provocante, portant des robes décolletées qui exposaient sa poitrine.

La relation entre Agnès Sorel et Charles VII était largement connue à l'époque, bien qu'elle fût officiellement considérée comme une conseillère de confiance et une amie proche du roi. Cependant, il est clair que leur relation était bien plus intime que cela. Agnès a rapidement pris une place prépondérante dans la vie de Charles VII, et elle est devenue une véritable force politique à la cour.

Agnès Sorel a également été impliquée dans plusieurs projets artistiques importants de l'époque. Elle a notamment commandé la construction d'une chapelle dédiée à la Vierge Marie, dans laquelle elle a été enterrée après sa mort. La chapelle de Saint-Ours à Loches est considérée comme l'un des exemples les plus importants de l'architecture gothique flamboyante en France.

Le 9 février 1450, Agnès Sorel est morte subitement à l'âge de 28 ans. Les causes de sa mort restent incertaines, bien que les dernières investigations semblent confirmer qu'elle ait été empoisonnée. Charles VII était inconsolable à la mort d'Agnès, et il a été rapporté qu'il a assisté à son enterrement vêtu de noir de la tête aux pieds. Sa mort a eu un impact significatif sur la cour de Charles VII, et elle est restée dans les mémoires comme l'une des femmes les plus fascinantes et influentes de son temps.

Voici une chronologie des événements clés de la vie d'Agnès Sorel :

  • 1422 : Agnès naît à Fromenteau, en Touraine, France.
  • 1444 : Elle rencontre le roi Charles VII lors d'une partie de chasse et devient rapidement sa maîtresse.
  • 1449 : La Dame de Beauté accompagne le roi lors de la campagne militaire pour la reconquête de la Normandie, qui sera un succès. Elle y est très active en organisant des soupes populaires pour les troupes françaises.
  • 1450 : Elle donne naissance à une fille, Charlotte de Valois. Cette naissance hors mariage est un scandale à l'époque, mais le roi reconnaît l'enfant comme légitime.
  • 1453 : Ellee est victime de la jalousie des courtisans du roi, qui l'accusent de comploter contre lui. Elle est forcée de se retirer à Jumièges, un couvent normand où elle meurt quelques mois plus tard, probablement empoisonnée.
  • 1454 : Agnès Sorel est inhumée dans la chapelle du château de Loches, où sa tombe est encore visible aujourd'hui.

Il est important de noter que les dates précises de certains événements de la vie d'Agnès Sorel ne sont pas connues avec certitude, car peu de documents historiques ont été conservés.

 

L'inventrice du décolleté

 

Agnès Sorel, la première favorite de l'histoire de France, est connue pour avoir révolutionné la mode en inventant le décolleté épaules nues. Elle demeure à jamais la favorite la plus importante de nos rois, étant la première à avoir occupé ce rôle de manière durable et influente. Auparavant, les maîtresses des souverains étaient considérées comme de simples passades plus ou moins discrètes. Agnès Sorel a su s'imposer à vingt et un ans en tant que femme la plus importante de France, avec un port altier et des traits délicats qui ont su séduire le roi Charles VII.

Fille de petite noblesse, Agnès Sorel était la dernière demoiselle d'honneur de la reine de Sicile lorsqu'elle est arrivée à la Cour de France. Elle était rémunérée dix livres par an, une somme dérisoire qui ne lui permettait même pas d'acheter un cheval de qualité médiocre. Pourtant, elle a su charmer le roi Charles VII, qui l'a remarquée grâce à l'entremise de son favori Brézé. Rapidement, elle devient la meilleure cliente du célèbre marchand international Jacques Cœur, grâce à son goût pour les robes à traîne de huit mètres de longueur. Son invention du décolleté épaules nues a fait sensation et a été rapidement imitée par toutes les femmes.

 

Les secrets de la Dame de Beauté 

Agnes Sorel dessin anonyme copie sur Jean Fouquet

D’après Jean Fouquet — Scan from Jean Fouquet - das Diptychon von Melun, Gemäldegalerie, Berlin, 15 septembre 2017–7 janvier 2018, ISBN 978-3-7319-0565-3, p. 176-177, cat. n° 5

Elle vient de Naples où elle a exercé la fonction de demoiselle d'honneur auprès d'Isabelle d'Anjou, la reine de Sicile. C'est grâce à cette dernière qu'Agnès a pu se procurer ses recettes de beauté précieuses et très confidentielles. Les femmes italiennes ont cette particularité d'exprimer un charme chaleureux, lumineux, odorant et subtil. Agnès, d'une beauté naturelle remarquable, sait jouer de ses atouts féminins pour charmer son entourage. Elle a su redonner vie à la morne cour de la reine Marie en la transformant en un lieu animé et joyeux. Âgée de quarante-trois ans, mariée depuis vingt ans et mère de quatorze enfants, Agnès séduit Charles VII par sa blondeur juvénile, ses décolletés, ses courbes savamment mises en valeur, ainsi que ses regards bleus comme le ciel. Elle règne en maître sur le cœur du souverain et lance de nouvelles modes. Les hennins vertigineux qu'elle arbore lui confèrent une allure de fée absolue. Elle ose même porter des robes transparentes et des décolletés plongeants. Chaque dame de la cour, à l'affût de ses innovations audacieuses, tente de l'imiter, malgré la désapprobation des abbés qui sont choqués par tant d'impudence et d'impudeur. Pour mettre en valeur son front délicatement bombé, Agnès s'épile les sourcils et la racine des cheveux, une technique facilement reproductible. Mais comment expliquer la translucidité et la roséité de sa peau ? Les curieuses et les envieuses se posent la question.

Agnès Sorel avait recours à différentes recettes pour préserver sa beauté, mais elle gardait jalousement le secret de ses onguents de jouvence. Elle utilisait notamment une crème contre les rides à base de bave d'escargot, de pétales d'œillets rouges, de cervelle de sanglier, de fiente de chèvre, de vers de terre vivants et de sang de loup. Elle appliquait également chaque soir une pommade précieuse et huileuse composée de crème fraîche, de pétales de roses, de nénuphars et de fleurs de fèves, cuite longuement au bain-marie. Agnès Sorel faisait également des masques de miel et des bains de camomille et d'huile d'amandes douces pour entretenir sa chevelure dorée.

Jacques Cœur, riche marchand et membre du Conseil du roi, était un fidèle fournisseur des merveilles orientales dont Agnès Sorel était friande. Il lui rapportait des étoffes de prix, des bijoux et des parfums, notamment des concentrés de roses poivrées de musc ou de cannelle, enrichies de santal ou de jasmin. Agnès Sorel aimait également les pierres rares, telles que les diamants taillés, les saphirs, les émeraudes et les rubis.

Malgré les demandes insistantes de ses rivales, Agnès Sorel gardait secrète la composition de ses potions et de ses parfums. Elle était la seule à connaître leur formule exacte, un secret bien gardé qui contribuait à sa légende de "Dame de Beauté".

 

Le dauphin, futur Louis XI, et la favorite, une relation houleuse au bord de l'assassinat

roi louis XI

Louis XI

La fuite d'Agnès dans le lit du roi

Dans les pièces de la maison royale, le dauphin Louis XI, épée à la main, poursuivait Agnès pour la tuer. Elle n'avait d'autre choix que de se réfugier dans le lit du roi, une situation que le dauphin avait précisément voulu éviter. Charles VII, indigné par le comportement de son fils, proposa à Agnès le domaine de à Beauté-sur-Marne, en bordure sud du bois de Vincennes. Agnès, quant à elle, devint la favorite du roi, surnommée « Dame de Beauté », un titre qui lui va comme un gant.

La muse du roi

Tandis que la cour dansait pour les beaux yeux d'Agnès, le roi réorganisait ses finances et poursuivait la conquête de son royaume en reprenant la Guyenne et la Normandie aux Anglais. Agnès, de son côté, se languissait de son royal amant et partit le rejoindre à Jumièges, près de Rouen, en plein hiver, alors qu'elle était enceinte de six mois. Hélas, elle succomba à une dysenterie, qui fut considérée comme un empoisonnement. Le roi, effondré, fit ériger deux magnifiques tombeaux de marbre, l'un à Jumièges pour son cœur, l'autre à Loches pour son corps.

 

Morte mais vite remplacée par Antoinette de Maigne-lais, la cousine germaine

Après un deuil sincère mais bref, le roi remplaça Agnès dans son cœur par sa cousine germaine Antoinette de Maigne-lais, l'ancienne nourrice des trois fillettes d'Agnès. Cependant, elle ne fit pas illusion très longtemps, Antoinette se contente surtout d'entourer le roi d'un essaim de jolies filles délurées «qui se pavanaient vêtues comme des reines.» A la mode d'Agnès.. Antoinette de Maignelais était une noble française, maîtresse du roi  puis du duc de Bretagne François II . Elle est née vers 1430 et est morte le 5 novembre 1470 . Elle était la cousine germaine d’Agnès Sorel et a remplacé cette dernière en tant que favorite du roi après la mort soudaine d’Agnès en 1450 .

 


La mort suspecte d'Agnès Sorel

Un autre évènement, moins important pour l'histoire de France, mais de premier ordre pour Charles VII donc roi, est sa rencontre avec Agnès Sorel. Elle devient la première maîtresse officielle, dite favorite du roi. Alors qu'auparavant elles étaient cantonnées dans des rôles subalternes et cachées, Agnès Sorel consciemment ou non va changer cette réalité, grâce au roi.

Cela ne se fait pas sans heurt : notamment Louis, le dauphin, futur Louis XI fils du roi, voit dans cette relation une honte et machination contre la reine, sa mère. Au point qu'il sera soupçonné de l'avoir fait assassinée.

Vers 1449 et 1450, Charles VII poursuit sa reconquête de la Normandie grâce à son cousin le Comte Jean de Dunois - Bâtard d'Orléans. Début de janvier 1450, Agnès Sorel va rejoindre le roi alors qu'elle est enceinte de 7 mois. Elle s'arrête au Mesnil-sous-Jumièges, fatiguée à cause d’un hiver particulièrement rude et un voyage difficile.

Elle tombe alors gravement malade. Après avoir accouché d'un prématuré, elle meurt le 9 février à 6 heures du soir d'un 'flux au ventre' selon les propres termes du médecin. Ses testamentaires sont Etienne Chevalier, Jacques Cœur, et son médecin (également celui du roi) Robert Poictevin. Ce qui va occasionner des représailles sévères et des doutes sur les testamentaires. En effet très rapidement des rumeurs d'empoisonnement vont vite circuler.

 

L'affaire Jacques Coeur

 
Jacques Cœur est accusé mais vite innocenté, probablement que Jacques Cœur fut l'un des seuls amis sincères mais aussi intéressants d'Agnès Sorel, il n'avait aucune raison et aucun intérêt de l'assassiner...bien au contraire serais-je tenté de dire. Même si d'importantes dettes d'Agnès Sorel pouvaient faire penser l'inverse, pour Jacques Cœur, sa mort ne pouvait que signifier le non-paiement des arriérés.
Le dauphin est lui aussi suspecté, mais n’est jamais inquiété en définitive.

Antoinette de Maignelais, sa cousine, était présente également. Elle devient quelques temps après la maîtresse temporaire du roi. Le médecin, Poictevin, est lui aussi peut-être coupable, puisque le plus proche de la reine à ce moment là et le seul à administrer les 'remèdes' de l'époque. D'autres personnages sont suspectés, comme Guillaume de Gouffier, valet du roi, et présent également.

L'enfant, une fille, meurt quelques jours après. Un enfant prématuré avait peu de chance de survie à cette époque.

Agnès Sorel probablement Empoisonnée !

Au départ les doutes sur un empoisonnement, lors des études faites entre 2004 et 2005 portaient plutôt sur l'arsenic. Mais nulle trace ou infinitésimal, en revanche, une dose importante de mercure fut trouvée, 1000 fois supérieure au dosage connu alors de l'époque et depuis l'antiquité.

Le sel mercure était utilisé à l'époque comme vermifuge, en effet Agnès Sorel souffrait d'une ascaridiose. Une infection parasitaire intestinale, un vers blanc qui peut faire de 2cm à 25cm ! Mais le mercure était aussi utilisé pour des accouchements difficiles et douloureux.

La présence importante de mercure fut également mise en doute, car à l'époque pour conserver le corps, on pouvait l'embaumer en partie avec du mercure pour sa conservation. Mais il semble bien qu'une surdose de mercure soit à l'origine de sa mort, surdose probablement pas accidentelle car à l'époque cette méthode était couramment utilisée et bien maitrisée.

Déroulement de l'enquête de Philippe Charlier

En 1450, Agnès Sorel, maîtresse du roi Charles VII, est décédée subitement au manoir normand du Mesnil à Jumièges, suite à un "flux au ventre" selon les chroniqueurs de l'époque. Son cœur a été enterré dans l'abbaye de Jumièges et son corps a été inhumé dans l'église de Notre-Dame de Loches. En 2004, ses ossements ont été exhumés et la même année, une équipe de 22 spécialistes de 18 laboratoires et institutions, coordonnée par le docteur Philippe Charlier, a effectué des analyses sur les restes du corps supposés d'Agnès Sorel.

Il a fallu déterminer si le corps était bien celui de la dame de Beauté

Des scientifiques ont examiné des restes humains pour vérifier s’ils appartenaient à la maîtresse de Charles VII. Ils ont utilisé plusieurs méthodes pour confirmer leur hypothèse. L’analyse du crâne a révélé des caractéristiques féminines et l’analyse des cheveux a montré qu’il s’agissait d’une femme européenne blonde. Malheureusement, aucun ADN nucléaire n’a été trouvé.

Puis ils ont examiné les sutures crâniennes, l’usure dentaire et l’arthrose pour déterminer l’âge de la personne. Ils ont conclu qu’elle avait entre 25 et 30 ans. De plus, la reconstitution du visage à partir du crâne a montré une grande ressemblance avec le gisant d’Agnès Sorel à Loches et son portrait dans une œuvre de Jean Fouquet.

L’âge au moment de la mort a été évalué entre 20 et 30 ans grâce à l’analyse des dents et des sutures crâniennes. L’examen microscopique du cément dentaire a permis de déterminer qu’elle était morte entre 23 ans 9 mois et 27 ans 9 mois. Les historiens avaient précédemment estimé la naissance d’Agnès Sorel entre 1409 et 1425.

L’analyse des dents a également révélé le nombre de grossesses grâce aux anneaux de cément plus larges lors de la gestation. Trois anneaux larges consécutifs ont été identifiés, correspondant à trois grossesses à 18, 19 et 20 ans.

 

Le gisant d'Agnès Sorel

 

Le gisant d’Agnès Sorel est un monument funéraire situé dans l’église Saint-Ours de Loches. Il représente Agnès Sorel allongée sur un large socle de marbre noir. La statue est en albâtre et montre un visage calme et serein. Elle est vêtue d’un surcot bordé d’hermine et ses cheveux sont ceints d’une couronne.

Le tombeau a connu de nombreuses tribulations, particulièrement pendant la Révolution française. Le 2 avril 2005, les restes d’Agnès Sorel ont été replacés dans leur tombeau, réinstallés dans la nef de gauche de l’église Saint-Ours de Loches comme elle le souhaitait dans son testament, et après une cérémonie religieuse, le gisant a été remis sur le tombeau puis scellé à celui-ci.

Le tombeau comportait plusieurs épitaphes, certaines ont disparus, notamment cette très jolie dédicace, qui commence par :

« Dans cette tombe repose une douce et simple colombe, Plus blanche que les cygnes, plus vermeille que la flamme. Agnès la belle demeure maintenant au fond de la terre. »
Actuellement, cette phrase est sculptée tout autour du gisant :

« Ci-gît noble damoiselle Agnès Seurelle, en son vivant dame de Beauté, de Roquesserière, d'Issoudun et de Vernon-sur-Seine, piteuse envers toutes gens et qui largement donnait de ses biens aux églises et aux pauvres, laquelle trépassa le 9e jour de février, l'an de grâce 1450. Priez Dieu pour l'âme d'elle. »

 

 

 

gisant agnes sorel collegiale de Loches

Le gisant d'Agnès Sorel à Loches, une de ses résidences favorites.

 

gisant agnes sorel

agnes sorel gisant tombeau loches

 

 

Sources : panneau à Loches, Fiches Editions Atlas, article  Agnès Sorel, une reine de coeur victime du mercure :Par Nathalie Raulin — 4 avril 2005 -  Philippe Charlier : Qui a tué la Dame de Beauté ? Étude scientifique des restes d'Agnès Sorel(1422-1450) ,  Anecdotrip

 

Yolande d'Aragon

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Catégorie : XVe
Création : 15 Mars 2023
Mis à jour : 4 Avril 2023
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 Yolande d'Aragon

Yolande AragonPortrait imaginaire de Yolande d'Aragon.

 

Yolande d’Aragon, duchesse d'Anjou, était née en 1381 à Saragosse et décédée le 14 novembre 1442 sur l'ïle d'Or à  Saumur. Elle était la fille de Jean Ier, roi d'Aragon, et de Yolande de Bar, elle-même descendante de Jean II le Bon. Elle devint duchesse d'Anjou, comtesse du Maine et de Provence, reine de Naples et de Jérusalem titulaire, ainsi que dame de Guise.

Elle est un personnage important, souvent discrète mais influente. On lui attribue un rôle d'instigatrice notamment avec Jeanne d'Arc, mais il faut admettre que si elle a été influente dans beaucoup de domaine, son rôle éventuel sur la venue de Jeanne d'Arc n'est étayé par aucun document d'époque. Néanmoins, selon Philippe Contamine, elle a eu probablement une certaine influence sur le rôle de Jeanne d'Arc dans sa politique anti-bourguignonne. Son éventuel rôle dans une intrigue sur Jeanne d'Arc est surtout relayé par les Anglo Bourguignons, mais aucun document ne permet aujourd'hui d'affirmer un tel lien. Par ailleurs, aucun chroniqueur de l'époque n'en fait état. De plus on a aucune action de sa part, en tout cas par écrit, pour libérer Jeanne des Anglais.

Elle fut fiancée à l'héritier d'Anjou, Louis, pour résoudre les conflits sur le royaume de Sicile et Naples entre les maisons d'Anjou et d'Aragon. Ils se marièrent le 2 décembre 1400 en la cathédrale Saint-Trophime d'Arles et eurent six enfants.

Yolande d'Aragon joua un rôle important dans la politique de l'« Empire » angevin, de la France et de l'Aragon pendant la première moitié du XVe siècle. Après la mort de sa sœur aînée Jeanne, comtesse de Foix, elle réclama le trône d'Aragon, mais les lois de succession d'Aragon et de Barcelone étant peu claires, elles furent comprises en faveur des héritiers mâles. Yolande et ses fils se considéraient comme héritiers prioritaires et commencèrent à utiliser le titre de « rois d'Aragon ». À cause de cet héritage, Yolande fut appelée « reine de quatre royaumes », bien qu'en réalité, elle et sa famille ne possédaient des territoires dans ces royaumes qu'à de très courts intervalles.

René d'Anjou, fils aîné de Yolande d'Aragon, fut choisi comme héritier par le cardinal-duc de Bar et devint par mariage duc de Lorraine. Issue de Louis, fils du roi de France Jean le Bon, la seconde maison d'Anjou-Provence constitue un rameau de la dynastie royale des Valois.

Yolande d'Aragon prit parti pour la dynastie de Valois représentée par le roi Charles VII lors de la guerre de Cent Ans. Elle est morte le 14 novembre 1442 près de Saumur.

 

Voir aussi

 La belle ville de Saragosse en Espagne

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverse, wikipedia, Philippe Contamine dans son Dictionnaire sur Jeanne d'Arc, http://www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Yolande+d%27Aragon

 

Brève Chronologie

Basilique Notre Dame du Pilier de Saragosse

La cathédrale de la belle ville de Saragosse en Espagne, ville de naissance de Yolande d'Aragon.

 

1381, Yolande naît à Saragosse, en Aragon, le 11 août. En décembre 1400, Yolande épouse Louis II d'Anjou à Arles. En 1410, le roi Martin Ier d'Aragon meurt. En 1412, le fils de Yolande, Louis, conteste le trône d'Aragon, mais son parent Ferdinand Ier de Trastamare devient roi. En 1413, Louis II d'Anjou rejoint la faction orléaniste contre les Bourguignons. Il y a également des fiançailles entre Marie d'Anjou et le futur Charles VII. En février 1414, Yolande emmène ces futurs époux en Anjou, sans laisser sa fille dans la capitale dangereuse, notamment menacée par les Bourguignons.

Le 29 avril 1417, Yolande devient veuve. Elle rejette la demande de la reine Isabeau de renvoyer Charles (devenu dauphin après la mort de ses frères) à la cour. On rapporte qu'elle répondit : "Nous n'avons pas nourri et chéri celui-là pour que vous le fassiez mourir comme ses frères, devenir fou comme son père ou devenir anglais comme vous. Je le garde près de moi. Venez le prendre si vous l'osez." Le 29 juin 1417, Yolande obtient une audience de Charles VI et le pousse à signer le décret faisant de son fils le lieutenant-général du royaume. Isabeau ne peut ainsi plus prétendre à être régente. Yolande se retire en Provence.

1423, Yolande revient de Provence. Elle met en route le premier traité avec la Bretagne. De 1424 à 1427, Yolande préside les États-généraux. Elle signe un traité avec le duc de Bretagne et engage le frère du duc, Arthur de Richemont, à supporter la cause des Valois. En 1427, le régent anglais, le duc de Bedford, veut prendre le duché d'Anjou. Yolande riposte par une série de rencontres et d'accords de mariage entre plusieurs familles nobles, ce qui sape les initiatives anglaises et bourguignonnes et soutient la couronne. Des désaccords entre la Trémoïlle, un conseiller de Charles VII, et le connétable Richemont conduisent au bannissement de Richemont.

1429, Yolande est chargée d'une des enquêtes sur Jeanne d'Arc à Chinon, Avec l'épouse de Robert le Maçon, elle est chargée de vérifier la virginité de Jeanne d'Arc, que soutient la duchesse. Yolande arrange le financement de l'armée de Jeanne qui part au secours d'Orléans.

 

chinon jeanne darc reconnait charles VII

 

1431, Yolande réside à Saumur où Charles VII tient son assemblée. La plus jeune fille de Yolande épouse le prince héréditaire de Bretagne. Son fils hérite du duché de Lorraine mais est fait prisonnier à la bataille de Bulgnéville le 30 juin 1431.

1433, Richemont qui était de retour à la cour depuis 1432 fait tomber La Trémoïlle. 

1429 : Yolande est chargée d'une des enquêtes sur Jeanne d'Arc que soutient la duchesse. Yolande arrange le financement de l'armée de Jeanne qui part au secours d'Orléans. 1431 : Yolande réside à Saumur où Charles VII tient son assemblée. La plus jeune fille de Yolande épouse le prince héréditaire de Bretagne. Son fils hérite du duché de Lorraine mais est fait prisonnier à la bataille de Bulgnéville le 30 juin 1431.

1433 : Richemont qui était de retour à la cour depuis 1432 fait tomber La Trémoïlle. Le plus jeune fils de Yolande, Charles, comte du Maine, assume la position de conseiller en chef du roi Charles.

1434 : le fils de Yolande, Louis III d'Anjou, meurt et René devient duc d'Anjou et héritier en Sicile. La reine Jeanne de Sicile avait fait Louis III corégent et héritier.

1437 : René est libéré en échange d'une importante rançon. Il part pour l'Italie en 1438 et engage une guerre contre Alphonse d'Aragon pour le royaume de Naples. Il est forcé d'abandonner Naples durant l'été 1442.

1442 : le 14 novembre, Yolande meurt à Saumur en l'hôtel du seigneur de Tucé ou celui dit du château de la Reine de Sicile sur l'ïle d'Or à Saumur. Dans son testament, écrit cependant dans l'hôtel de Tucé,  elle s'excuse [à ses serviteurs] de ne rien laisser, « ni or, ni objets précieux, ni vaisselle, ni meubles », après avoir dépensé tous ses biens, en faveur de ses enfants et surtout de son gendre Charles VII.

 chateau maison de la reine de sicile saumur

Château dit de la Reine de Sicile, ce manoir construit au début du XVe siècle fut peut-être la dernière résidence de Yolande d'Aragon, en effet il semble qu'elle soit décédée dans ce manoir dans l'Île d'Or à Saumur.

 

Prétentions au trône d'Aragon : L'héritage contesté de Yolande d'Aragon

La place de Yolande d'Aragon dans l'histoire de l'Empire angevin, de la France et de l'Aragon au XVe siècle est indéniable. Elle est la fille survivante de Jean Ier d'Aragon et a revendiqué le trône d'Aragon après la mort de sa sœur aînée Jeanne, comtesse de Foix. Cependant, les lois de succession d'Aragon et de Barcelone n'étaient pas claires, et elles furent comprises en faveur des héritiers mâles. Cette situation a engendré des revendications et des tensions pour l'héritage d'Aragon. Dans cet article, nous allons explorer le rôle de Yolande d'Aragon et de sa famille dans ces revendications ainsi que leur place dans l'histoire de la France.

Les prétentions d'Yolande d'Aragon

Les lois de succession d'Aragon et de Barcelone

Pont de pierre

Pont de Pierre à Saragosse.

Les lois de succession d'Aragon et de Barcelone n'étant pas claires, elles furent comprises en faveur des héritiers mâles. Ainsi, l'oncle de Yolande, Martin Ier d'Aragon, hérita du trône d'Aragon après la mort de Jeanne. Martin mourut sans descendance en 1410, et après deux ans d'interrègne, les États d'Aragon élurent Ferdinand d'Antequera comme nouveau roi d'Aragon.

La revendication de Louis III d'Anjou

Le candidat angevin était le fils aîné de Yolande, Louis III d'Anjou, duc de Calabre, dont la revendication reposait dans le Pacte de Caspe. Yolande et ses fils se considéraient comme héritiers prioritaires et commencèrent à utiliser le titre de « rois d'Aragon ».

La « reine de quatre royaumes »

À cause de cet héritage, Yolande fut appelée « reine de quatre royaumes », ces royaumes étant probablement la Sicile, Jérusalem, Chypre et Aragon (une autre interprétation sépare Naples de la Sicile et exclut donc Chypre). En réalité, Yolande d'Aragon et sa famille ne possédèrent des territoires dans ces royaumes qu'à de très courts intervalles. Jérusalem n'a d'ailleurs jamais été en leur possession. Leur véritable royaume se réduisait aux fiefs d'Anjou en France : ils possédèrent sans conteste la Provence et l'Anjou, le Maine, la Touraine et le Valois.

L'héritier de la dynastie d'Anjou

René d'Anjou, fils aîné de Yolande d'Aragon, fut choisi comme héritier par le cardinal-duc de Bar et devint par mariage duc de Lorraine.

Le rôle de Yolande d'Aragon dans la politique française

La guerre de Cent Ans

 Charles VII

Portrait de Charles VII par Jean Fouquet, Yolande d'Aragon est la belle-mère de Charles.

Yolande joue un rôle crucial en entourant le jeune roi de conseillers et domestiques de la maison d'Anjou pour soutenir sa lutte. Elle manœuvre pour que le duc de Bretagne rompe son alliance avec l'Angleterre et fait nommer Arthur de Richemont, membre de la famille ducale bretonne, connétable de France en 1425. Toutefois, la nomination du comte de Richemont en tant que connétable de France par le duc de Bourgogne Philippe le Bon est conditionnée à l'élimination de tous les conseillers du roi Charles VII ayant participé à l'assassinat de Jean sans Peur en 1419 sur le Pont de Montereau.

chateau angers

Château d'Angers, ville de résidence principale de Yolande d'Aragon et de Charles de Ponthieu, futur Charles VII. Cette situation lui sauva probablement la vie puisque tous ses frères ainés sont morts dans d'étranges circonstances sous la responsabilité du duc de Bourgogne.

Dans le cadre de la diplomatie visant à stabiliser la frontière commune entre les duchés d'Anjou et de Bretagne, Yolande d'Aragon cherche à marier son fils, le duc Louis III d'Anjou, à Isabelle, fille du duc Jean V de Bretagne. Cependant, les rapports diplomatiques se tendent lorsque Louis III d'Anjou rompt finalement son engagement pour épouser Marguerite de Savoie et que Jean V de Bretagne marie sa fille à Guy XIV de Laval en 1430.

Yolande d'Aragon se présente comme le "lieutenant général" de son fils Louis III retenu en Italie, mais le duc d'Anjou, principalement préoccupé par sa couronne napolitaine, ne soutient pas systématiquement les démarches politiques de sa mère. Toutefois, la politique de Yolande d'Aragon finit par coïncider avec celle du grand chambellan Georges Ier de La Trémoille ">Trémoille sur la question de la réconciliation entre le royaume de France et le duché de Bretagne. Jean de Craon permet au grand chambellan d'organiser une rencontre avec le duc Jean V au château de Champtocé en février 1431, au cours de laquelle le comte Guy XIV de Laval est payé par son suzerain breton pour amener des gens d'armes et de trait à Charles VII. Le duc de Bretagne et Yolande d'Aragon assistent également au serment prêté par leurs fils respectifs, le comte François de Montfort et Charles d'Anjou, de se comporter en "frères d'armes" en mai 1431.

En mai 1431, dans l'île de Béhuard près d'Angers, le duc de Bretagne et Yolande d'Aragon assistent au serment prêté par leurs fils respectifs, le comte François de Montfort et Charles d'Anjou, de se comporter en « frères d'armes17. » Célébré en grande pompe, cet engagement symbolique vise à renforcer l'alliance entre les deux maisons et à préparer la guerre contre les Anglais. En effet, la reconquête du royaume de France est l'enjeu majeur de la politique française de l'époque, et la participation des duchés de Bretagne et d'Anjou est cruciale pour la réussite de cette entreprise.

Cependant, la mort de Charles VII en 1461 et l'accession au trône de Louis XI marquent un tournant dans la vie de Yolande d'Aragon. Le nouveau roi ne partage pas les mêmes idées politiques que sa mère et il la relègue rapidement au second plan. Yolande se retire alors progressivement de la vie politique et se consacre à la prière et aux bonnes œuvres. Elle meurt en 1442 à l'âge de 65 ans et est inhumée dans la basilique Saint-Denis, aux côtés de son époux Louis II d'Anjou.

Malgré son effacement progressif de la scène politique, Yolande d'Aragon laisse derrière elle une image de femme forte et de grande stratège politique. Elle a su jouer un rôle décisif dans la lutte contre les Anglais et a contribué à la réconciliation entre les duchés de Bretagne et d'Anjou. Sa mémoire est restée vivace dans l'histoire de France et elle est considérée comme l'une des grandes figures féminines de la Renaissance française.

 

Perceval de Cagny

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Catégorie : XVe
Création : 14 Mars 2023
Mis à jour : 14 Mars 2023
Clics : 1627

Perceval de Cagny

 

Robert de Cagny, dit Perceval de Cagny, probablement originaire de l'Oise( Beauvaisis ) fut panetier de Pierre II comte d'Alençon ( 1361-1404 ), puis écuyer d'écurie de Jean Ier d'Alençon ( 1404-1415 ) et maître d'Hôtel de Jean II, duc d'Alençon entre 1415 et 1476 ).(1) 

Il écrit notamment une longue chronique, sur Jean II duc d'Alençon avec notamment beaucoup de détail sur les relations que pouvaient avoir les capitaines de l'époque, des liens entre Charles VII, puis évidemment sur Jeanne d'Arc sur lequel il s'étend longuement pour l'époque puisqu'il écrit 27 chapitres. Il est a noté qu'il est assez critique sur l'action de Charles VII pendant cette période, sans qu'on sache si c'est vraiment que son avis ou si c'est un avis du duc d'Alençon.

C'est Quicherat qui découvre ces chroniques donnant alors un nouvel aspect de cette période, mais il faut rester néanmoins dans l'idée qu'il est un chroniqueur du duc et que par conséquent il ne peut pas être totalement neutre. Cependant ses écrits sont captivants, presque le récit d'un journaliste, donnant beaucoup d'éléments intéressants et très bien informés.

 

 

source : Dictionnaire de Jeanne d'Arc

 

Louis II de Bourbon

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Catégorie : XVe
Création : 7 Mars 2023
Mis à jour : 7 Mars 2023
Clics : 1656

 

Louis II de Bourbon

Louis II Bourbon

Louis II de Bourbon, collection de Roger de Gaignières (XVIIe siècle)

Louis II fut un grand capitaine de son temps, qui servit avec fidélité la monarchie française pendant plus d’un demi-siècle. Voici l'histoire de sa vie.

Voir aussi

 Le château de Montluçon, Montluçon Histoire et Patrimoine, Anne Dauphine d'Auvergne, Louis II de Bourbon

source : source sur place, documentation diverses, https://francearchives.gouv.fr par Françoise Autrand, Wikipedia
 
 

Louis II de Bourbon, né en 1337, a été duc de Bourbon de 1356 à 1410, baron de Combrailles et comte de Forez. Il était le fils de Pierre Ier, duc de Bourbon, et d’Isabelle de Valois, fille de Charles de Valois. Son rôle de grand capitaine a servi la monarchie française avec fidélité pendant plus d’un demi-siècle. En 1356, le roi Jean II le Bon l’a envoyé aider son fils Jean nommé lieutenant du roi en Languedoc, Auvergne, Périgord et Poitou. Louis a commencé ses faits d’armes en secourant Reims, assiégé par Édouard III d’Angleterre en 1359. Peu après, il est devenu négociateur du traité de Brétigny puis l’un des otages livrés à la Cour d’Angleterre en échange de la libération de Jean II le Bon, fait prisonnier à Poitiers. Pendant sa captivité, le duché de Bourbon était dirigé par sa mère Isabelle de Valois. Après la bataille de Poitiers, où son père a été tué et où le roi Jean le Bon a été fait prisonnier des Anglais, Louis de Bourbon a été pris en otage à Londres. Il n'a pu rentrer en France qu'à la fin de 1366. Bien qu'il ait eu sa place au Conseil du roi, il s'est distingué principalement dans l'armée de reconquête, participant à des campagnes en Flandre, en Espagne et contre les Routiers en 1385.

En 1366, Louis II est libéré. À son retour, il a constaté que le duché de Bourbon était plongé dans le chaos. Les compagnies s’y installent et répandent la terreur, tandis que les seigneurs, loin de les combattre, les laissent faire ou même participent à leurs brigandages. La justice est impuissante face à ces bandes, et le « grand procureur de Bourbon », un dénommé Huguenin Chauveau, ne peut que consigner les méfaits opérés par les vassaux du duc dans un ouvrage qu’il appelle le Livre Peloux. Plutôt que de combattre ces derniers, il choisit de se les rallier en fondant un ordre de chevalerie, l’Ordre de l’Écu d’or, pour récompenser les principaux gentilshommes de ses domaines. La devise de l’ordre est « Espérance ». Le jour de l’an 1367 a lieu une fête célébrant la création de l’ordre. Selon le chroniqueur Cabaret d’Orville, apparaît ce jour-là à la cour ducale Huguenin Chauveau qui, espérant faire justice, présente au prince son Livre Peloux. Il ajoute qu’avec les amendes et autres confiscations prononcées comme châtiments, le duc pourrait renflouer ses caisses. Mais Louis préfère jeter l’ouvrage au feu et accuse à juste titre le « procureur » de vouloir compromettre la noblesse de ses états. Il prononce donc de fait l’amnistie pour tous les crimes commis par ses vassaux durant son absence. La concorde rétablie entre les seigneurs du duché, l’armée ducale peut écraser les compagnies lors de deux campagnes en 1367 et 1368.

1356 : Les débuts de Louis II comme capitaine

En 1356, le roi Jean II le Bon confie à Louis II de Bourbon la mission de seconder son fils Jean, nommé lieutenant du roi en Languedoc, Auvergne, Périgord et Poitou. Louis II de Bourbon débute alors sa carrière militaire en participant au secours de Reims assiégé par Édouard III d'Angleterre en 1359. Peu après, il devient négociateur du traité de Brétigny avant de devenir l'un des otages livrés à la Cour d'Angleterre en échange de la libération de Jean II le Bon, capturé à Poitiers. Pendant sa captivité, sa mère Isabelle de Valois assure la direction du duché de Bourbon.

Après la bataille de Poitiers, où son père a été tué et où le roi Jean le Bon a été fait prisonnier des Anglais, Louis de Bourbon a été pris en otage à Londres. Il n'a pu rentrer en France qu'à la fin de 1366. Bien qu'il ait eu sa place au Conseil du roi, il s'est distingué principalement dans l'armée de reconquête, participant à des campagnes en Flandre, en Espagne et contre les Routiers en 1385.

1366 : La création de l’Ordre de l’Écu d’or

Louis II ne fut libéré qu’en 1366. Lorsqu’il retrouva son duché, son autorité était gravement mise à mal par les compagnies et les barons. Plutôt que de combattre ces derniers, il choisit de se les rallier en fondant un ordre de chevalerie, l’Ordre de l’Écu d’or, pour récompenser les principaux gentilshommes de ses domaines. La devise de l’ordre était « Espérance ». Le jour de l’an 1367 eut lieu une fête célébrant la création de l’ordre.

1367-1368 : L’anarchie en Bourbonnais

Selon le chroniqueur Cabaret d’Orville, apparaît ce jour-là à la cour ducale Huguenin Chauveau qui, espérant faire justice, présente au prince son Livre Peloux. Il ajoute qu’avec les amendes et autres confiscations prononcées comme châtiments, le duc pourrait renflouer ses caisses. Mais Louis préfère jeter l’ouvrage au feu et accuse à juste titre le « procureur » de vouloir compromettre la noblesse de ses états. Il prononce donc de fait l’amnistie pour tous les crimes commis par ses vassaux durant son absence. La concorde rétablie entre les seigneurs du duché, l’armée ducale peut écraser les compagnies lors de deux campagnes en 1367 et 1368. L’un des barons turbulents qu’il ramène alors en son giron est son ami le puissant seigneur Goussaut de Thoury, qu’il fait Maître d’Hôtel et qu’il sort d’affaires judiciaires plusieurs fois.

1369-1374 : Campagnes de Charles V

Pendant les campagnes de Charles V, le Duc de Bourbon joua un rôle crucial dans la reconquête des territoires qui avaient été conquis par les Anglais. Suivant les instructions du roi et de Bertrand Du Guesclin, le Duc mena une guerre d'escarmouches plutôt qu'une bataille directe, ce qui lui permit de prendre une trentaine de places fortes entre 1369 et 1374, dans des régions telles que le Limousin, la Bretagne et la Guyenne.

L'une des campagnes les plus mémorables de cette période fut le siège de Belleperche en 1369-1370. À cette époque, un petit groupe de « routiers » gascons, qui étaient du côté des Anglais, parvint à s'emparer du château de Belleperche, où résidait la duchesse douairière de Bourbon, Isabelle de Valois. Louis II, qui était à la cour, rassembla des troupes et mit le siège devant le château. Le siège dura trois mois, pendant lesquels le duc fit installer quatre grands engins de siège qui envoyaient nuit et jour des pierres sur la forteresse, causant d'importants dégâts.

Cependant, une troupe de routiers poitevins et aquitains, commandée par deux princes anglais, le comte de Cambridge et le comte de Pembroke, vint au secours des assiégés et retarda la prise du château. Louis II finit par prendre Belleperche, mais ne put empêcher les routiers, Bernardon de la Salle, Bernard de Wisk et Hortingo de la Salle, de s'échapper avec la duchesse en otage. Celle-ci ne fut libérée que deux ans plus tard contre rançon.

La mort de Charles V a fait de lui l'un des oncles du jeune Charles VI, et il a continué à gouverner le royaume tout en maintenant ses commandements militaires. Pendant la courte période du règne personnel de Charles VI, il a pris la tête de la « Croisade de Barbarie » en 1390, et est devenu l'idéal de prince des fleurs de lis pour les « Marmousets », qui étaient un groupe de conseillers influents à la cour.

Louis II de Bourbon a cheval

[Prince représenté à cheval, armé en guerre, tenant un gonfanon] : [dessin]Source document: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69345650/f1

Sous le règne de Charles VI

Charles VI roi de France King

Charles VI à Poitiers

L'oncle préféré du roi était le duc de Bourbon. Après la mort de Charles V, Bourbon a fait partie du conseil de régence de Charles VI, où son prestige militaire et ses liens étroits avec les Valois ont contribué à faire de lui un personnage central sur la scène politique. Sa grande influence sur son neveu s'est manifestée pendant trente ans, que ce soit à la tête des armées royales ou sur le terrain diplomatique.

Bien que la modestie de sa principauté, à l'origine le duché de Bourbonnais et le comté de Clermont-en-Beauvaisis, lui ait interdit toute visée d'indépendance, Louis de Bourbon a su se servir de l'État pour servir ses propres intérêts. Les services militaires qu'il a rendus au roi ont été rétribués, passant de 1 000 francs par mois de 1380 à 1389 à 3 000 francs vers 1400. Ses hauts commandements lui ont rapporté encore plus, notamment les 40 000 francs qu'il a reçus pour l'expédition d'Espagne, sans compter sa part des impôts royaux.

Le duc de Bourbon était l'oncle que Charles VI affectionnait le plus. Le roi le voyait très régulièrement et il l'accompagnait dans beaucoup de ses déplacements. Bourbon était écouté et respecté au Conseil du roi, bien qu'il ne prenne que rarement parti pour un clan ou un autre. En cela, il suivait la ligne de conduite historique de la Maison de Bourbon, qui était celle d'un fidèle soutien de la monarchie. En effet, sans l'appui et les largesses royales, les maigres revenus de leur province n'auraient pas permis aux ducs de Bourbon d'occuper une place si importante dans les hautes sphères de la royauté.

L'influence du duc se faisait ressentir dans de nombreuses décisions symboliques prises par le roi. Ainsi, pour le premier anniversaire de son avènement, le jeune souverain choisit pour emblème le cerf volant (ou cerf ailé), emblème des Bourbons. Il distribua également aux gens de sa cour des livrées à ses couleurs et à sa devise, une tradition anglaise introduite par Louis de Bourbon. Surtout, lorsqu'en 1388, Charles VI décida de gouverner par lui-même, le duc de Bourbon fut le seul de ses oncles à ne pas tomber en disgrâce. Il apparut même aux yeux des « Marmousets » qui entouraient et conseillaient le roi comme le « prince idéal » (ou « modèle des princes »), un serviteur de l'État, en opposition aux seigneurs ambitieux et tapageurs que furent les ducs de Bourgogne et de Berry.

Le duc de Bourbon participa également à plusieurs campagnes militaires. En 1385, il combattit les Anglais en Guyenne. En 1390, à la demande de la république de Gênes, il dirigea une expédition contre le royaume de Tunisie et mit le siège devant Mahdia. La campagne se termina par un demi-échec, et le duc, par son attitude hautaine envers les chevaliers, perdit de sa popularité.

La guerre de Cent Ans

Louis II de Bourbon participe activement à la guerre de Cent Ans, qui oppose la France à l'Angleterre de 1337 à 1453. Il sert fidèlement les rois Charles V et Charles VI, ainsi que son successeur Charles VII. Il est notamment présent lors de la bataille de Nicopolis en 1396, aux côtés du roi de Hongrie Sigismond de Luxembourg, contre l'Empire ottoman. Cette bataille est une défaite pour les chrétiens, qui subissent de lourdes pertes.

 

Expansion du duché de Bourbon : La montée en puissance de Louis de Bourbon

Le duché de Bourbon, petit territoire dans la France du XIVème siècle, avait du mal à rivaliser avec les grands apanages des ducs de Berry et de Bourgogne. L’oncle maternel du roi, Louis de Bourbon, cherchait donc à augmenter ses revenus et espérait annexer le duché d’Auvergne, ce qui le mettait en concurrence directe avec le duc de Berry. Mais c’est en 1400 que le destin de Louis de Bourbon va prendre un tournant décisif. Son neveu, Édouard II de Beaujeu, lui lègue le Beaujolais, territoire convoité également par Philippe de Bourgogne.

Louis de Bourbon avait une position importante à la Cour de France. En 1392, il avait pris en charge la garde de son neveu, Charles VI, lors de sa première crise de folie. À son retour en France, il avait tenté d’empêcher l’anarchie qui s’installait, causée par la folie du roi et les luttes de pouvoir entre les différents prétendants à la couronne. En 1401, il avait réussi à obtenir la réconciliation entre Philippe et Louis de Berry lors de leur premier accrochage.

À partir de 1405, il prend parti pour son neveu, Louis d’Orléans, car il désapprouve la volonté du duc de Bourgogne de partager le pouvoir avec les États provinciaux. Cependant, l’assassinat de Louis d’Orléans en 1407 par Jean sans Peur met un terme à l’influence de Louis de Bourbon sur le gouvernement royal. Son duché est de plus pris en tenaille d’un côté par les possessions du duc de Bourgogne, qui menace le Beaujolais, et de l’autre par celles du duc de Berry.

L'appui royal, à la fois financier et politique, a permis au duc de Bourbon de mener une politique d'agrandissement territorial ambitieuse. Grâce à son mariage avec Anne Dauphine, le duc a acquis le Forez et la seigneurie de Thiers, ainsi que la Combraille et la châtellenie de Château-Chinon, qui se sont ajoutées au duché de Bourbonnais pour former une vaste principauté d'un seul tenant. En 1400, le mariage de Jean de Bourbon avec Marie de Berry prépare le rattachement de l'Auvergne. Toutefois, le prix à payer au roi est la transformation du statut du duché, qui doit devenir un apanage royal, donc transmissible seulement en ligne masculine.

Cependant, Louis de Bourbon a transformé cet ensemble disparate, sans unité historique ni linguistique ni même ecclésiastique (car partagé en quatre diocèses), en un véritable espace politique doté d'une administration efficace créée sur le modèle royal. Pour ce faire, Moulins est devenue la capitale de la principauté, avec son château reconstruit par Louis II et sa collégiale Notre-Dame érigée en 1378. Le prieuré clunisien de Souvigny, qui servait de nécropole aux ducs, ainsi que la Sainte-Chapelle de Bourbon-l'Archambault, berceau de la famille, complétaient ces lieux symboliques qui donnaient une âme à la principauté.

Le vieux prince décide de se retirer dans ses terres et envisage de s’établir dans un couvent de Célestins. Mais en novembre 1408, alors que l’on craint que Jean sans Peur marche sur Paris pour s’emparer du pouvoir, Louis de Bourbon organise "l' enlèvement " du roi, le conduit hors de la capitale et le met en sécurité à Tours.

La guerre civile entre les partisans des Bourguignons et des Armagnacs faisait horreur à Louis de Bourbon. Dans un premier temps, il refuse d’adhérer à la Ligue de Gien conclue en avril 1410 et créant le parti des Armagnacs. Il tance très sévèrement son fils, le comte de Clermont, qui a rejoint les Armagnacs. Mais au début de l’été, il se décide finalement à rejoindre les princes d’Orléans dans leur lutte contre Jean sans Peur. 

Louis de Bourbon est considéré comme le premier fondateur de l’État Bourbonnais, celui qui a assuré sa puissance future. Son influence à la cour de France a été considérable, il a su nouer des alliances stratégiques et préserver son duché face aux ambitions des autres grands seigneurs de l’époque.

 

La fin de sa vie

chateau des ducs de bourbon montlucon

Château des Ducs de Bourbon où Louis II de Bourbon décède.

Au cours des dernières années de sa vie, Louis II de Bourbon se retire de la vie publique et se consacre à la prière et aux œuvres de charité. Il meurt au château de Montluçon le 10 août 1410, à l'âge de 73 ans. Il est enterré dans l'église des Cordeliers de Souvigny, dans l'Allier.

Son héritage

Louis II de Bourbon est resté dans l'histoire comme un grand prince de son temps, sage et fidèle à la monarchie française. Il a su régler les problèmes internes de son duché en instaurant l'ordre de l'Écu d'or et en rétablissant l'autorité ducale après sa captivité. Il a également servi avec courage et dévouement son pays pendant la guerre de Cent Ans.

Sa descendance a donné naissance à une grande lignée de princes, dont les plus célèbres sont Antoine de Bourbon, roi de Navarre et père d'Henri IV, et Henri de Bourbon, prince de Condé, chef du parti huguenot pendant les guerres de religion.

 

 

 

 

 

Anne Dauphine d'Auvergne

Détails
Catégorie : XVe
Création : 6 Mars 2023
Mis à jour : 7 Mars 2023
Clics : 1915

 Anne Dauphine d'Auvergne

 

 Anne Dauphine Auvergne

 

Anne Dauphine d'Auvergne, comtesse de Forez, est née en 1358. Elle était la fille de Béraud II d'Auvergne, dauphin d'Auvergne, et de Jeanne de Forez. Anne a grandi dans une famille noble influente qui a marqué l'histoire de la région Auvergne.

Par sa mère, Anne appartenait également à la maison d'Albon. Cette double appartenance noble lui a conféré un statut social important dès sa naissance. Son mariage avec Louis II de Bourbon, comte de Forez, en 1371, a consolidé sa position en tant que membre de la noblesse.

Le mariage d'Anne et de Louis II de Bourbon a été arrangé par leur famille respective dans le but de renforcer leur position politique. Ensemble, ils ont eu plusieurs enfants, dont Pierre II de Bourbon, qui a hérité du titre de comte de Forez après la mort de son père.

Anne Dauphine d'Auvergne était une femme de grande influence dans la région de Forez. Elle a participé activement à la gestion de son comté et a travaillé sans relâche pour améliorer les conditions de vie de ses sujets. Elle était connue pour sa générosité envers les pauvres et les nécessiteux.

En 1417, Anne est décédée à Cleppé, dans la Loire. Elle a été inhumée dans la prieurale de Souvigny, près de Moulins, aux côtés de son époux Louis II de Bourbon. Ce tombeau est aujourd'hui un monument historique important de la région.

Anne Dauphine d'Auvergne est donc une figure importante de l'histoire de la région Auvergne. Par son mariage avec Louis II de Bourbon, elle a également contribué à l'histoire de la maison de Bourbon. Sa vie a été marquée par son engagement envers son comté et son peuple, ainsi que par sa générosité envers les plus démunis. Elle restera dans l'histoire comme une femme de grande influence et une figure de la noblesse auvergnate.

 

Histoire

 

Anne Dauphine d’Auvergne, née en 1358, est la fille de Béraud II d’Auvergne, dauphin d’Auvergne, et de Jeanne, comtesse de Forez. Elle est décédée le 22 septembre 1417 à Cleppé (Loire) et inhumée dans la prieurale de Souvigny, près de Moulins (Allier), aux côtés de son époux Louis II de Bourbon. Anne Dauphine, promise tout d’abord à un destin modeste dans le minuscule Dauphiné d’Auvergne, fut comtesse de Forez par héritage et duchesse de Bourbon par mariage avec le duc Louis II de Bourbon.

Le père d’Anne Dauphine était le dauphin d’Auvergne, ce qui explique son nom. Au Moyen Âge, Dauphin était un prénom rare qui est devenu un titre de noblesse avec le temps. Il impliquait la possession d’un fief et était porté seulement dans le Viennois et en Auvergne. Les familles des dauphins de Viennois et d’Auvergne, ainsi que la famille de Forez, étaient issues de la famille d’Albon, portant un dauphin dans leurs armes. Les dauphins d’Auvergne et du Viennois avaient l’habitude de donner le nom de Dauphin ou Dauphine pour les filles, en second prénom, à tous leurs enfants.

Anne Dauphine est l’unique enfant du couple Béraud II et de Jeanne de Forez. Sa mère, Jeanne de Forez, décède en 1359, laissant sa fille Anne Dauphine, âgée d’un an à peine, qui fut confiée à une nourrice. Elle grandit dans un petit château fort à Vodable (63), en Auvergne.

Après la mort de son épouse, Béraud II se remarie avec Marguerite de Sancerre, qui lui donne huit enfants. Le fils aîné, Béraud III, devient dauphin d’Auvergne. Anne Dauphine grandit ainsi au sein d’une nombreuse fratrie, étant l’aînée et la demi-sœur de tous les autres frères et sœurs. En 1368, elle devient l’héritière potentielle du comté de Forez. Béraud II avait accepté de fiancer Anne Dauphine, alors âgée de sept ans, à Jean d’Armagnac. Cependant, lorsque sa fille devient l’héritière probable du comté de Forez, il revient sur sa promesse pour envisager un mariage avec Louis II de Bourbon.

En 1367, Béraud II, dauphin d'Auvergne, avait accepté de donner en mariage sa fille Anne Dauphine d'Auvergne à son ami et compagnon de captivité, le duc Louis II de Bourbon, né en 1337 (ou 1339). Malgré leur différence d'âge, le mariage avait été arrangé dans l'espoir que Louis II hériterait des terres du Forez, du Roannais et de la seigneurie de Thiers. Louis II avait été retenu en otage en Angleterre et n'était revenu dans son Bourbonnais qu'en 1368, ce qui avait prolongé son célibat.

Jeanne de Bourbon, veuve de Guy VII et comtesse douairière de Forez, qui était la grand-mère d'Anne Dauphine et la tante de Louis II de Bourbon, avait probablement encouragé le mariage. En juillet 1368, la promesse de mariage avait été faite, mais Anne Dauphine n'avait alors que dix ans. Le mariage avait finalement eu lieu le 19 août 1371, dans le Dauphiné d'Auvergne, avec une dispense pontificale. Louis II avait emmené sa jeune épouse en Forez pour qu'elle puisse découvrir son comté, qu'elle avait à peine vu trois ans auparavant, puis ils avaient voyagé jusqu'à Moulins et ensuite Paris.

Pendant les sept années suivantes, Louis II avait été souvent en campagne et Anne Dauphine avait donc passé beaucoup de temps à la Cour de France, au Louvre, auprès de sa belle-sœur, la reine Jeanne de Bourbon, épouse de Charles V.

Après dix ans de mariage, Anne Dauphine avait finalement eu un héritier, Jean de Bourbon, né en 1381, qui était devenu comte de Clermont et plus tard duc Jean Ier de Bourbon en 1410. Il était mort en captivité à Londres en 1434, après avoir été emprisonné pendant 19 ans en Angleterre. Trois autres enfants étaient nés: Louis de Bourbon, mort de maladie; Catherine, morte en bas âge; et Isabelle de Bourbon, qui avait décidé de ne pas se marier et qui était restée avec sa mère jusqu'à sa mort. Isabelle était ensuite devenue religieuse au monastère de Poissy. Seul Jean de Bourbon avait eu des enfants légitimes, assurant ainsi la continuité dynastique.

Anne Dauphine avait reporté son affection sur Louis, comte de Bourbon-Montpensier, et les bâtards de Louis II: Hector (né en 1391, mort à l'âge de 23 ans et grand capitaine), Perceval (1402, chevalier), Pierre (chevalier), Jacques (devenu religieux célestin) et Jean (qui gérait la seigneurie de Thury donnée par son demi-frère le duc Jean Ier).

La vie d'Anne Dauphine avait été partagée entre Paris et le Bourbonnais. À Paris, elle avait vécu à la Cour de France, auprès du roi et de la reine, sa belle-sœur. Après la mort de Charles V en 1380, les liens familiaux s'étaient distendus.

Le 19 octobre 1400, son époux, Louis II de Bourbon, décède à Montluçon. Anne Dauphine se retire alors de la cour et se consacre à la vie religieuse. Elle fonde notamment le couvent des Cordelières à Moulins, où elle se retire elle-même en 1409, après avoir renoncé à tous ses titres et possessions. 

Anne Dauphine, duchesse de Bourbon, a joué un rôle important dans l'administration et la diplomatie de son domaine bourbonnais au XIVème siècle. En tant qu'épouse du duc Louis II, elle était souvent aux côtés de son mari lorsqu'il administrait ses états. Cependant, en raison des nombreuses absences de son époux pour servir le roi, à la Cour ou lors de guerres, Anne Dauphine a assumé la responsabilité de veiller à la bonne marche de l'état bourbonnais. Cette expérience lui a été utile pour administrer le comté du Forez après la mort de son mari.

Pendant la guerre de Cent Ans, le rôle diplomatique d'Anne Dauphine a été crucial. Elle a mené sa propre politique, appelée "politique d'abstention de guerre", qui se caractérisait par une neutralité marquée par la conclusion de trêves successives. Son objectif principal était de protéger les flancs de son domaine en maintenant le Forez et le Beaujolais à l'écart des conflits armés.

Anne Dauphine avait un fort sens de l'État et de son indépendance, ce qui se reflète dans son administration autonome du Forez. Cette région a gardé un souvenir durable d'elle, car elle a été la dernière personne à gouverner le Forez de manière autonome.

Anne Dauphine est décédée à l'âge de 59 ans à Cleppé (Loire) le 21 septembre 1417, entourée de sa fille Isabelle. Elle a été inhumée dans la chapelle de l'abbatiale de Souvigny (Allier), près de Moulins, où reposait son époux Louis II de Bourbon. Un tombeau a été érigé avec les gisants de Louis II de Bourbon et d'Anne d'Auvergne, chacun avec la tête sous un dais, la nuque posée sur un coussin, les mains jointes dans une attitude de prière. Louis II porte des armures et des manteaux, tandis qu'Anne Dauphine est couronnée duc.

Anne Dauphine d’Auvergne laisse derrière elle un héritage important, tant sur le plan politique que religieux. Elle a contribué à l’expansion du domaine ducal de Bourbon, mais surtout, elle a marqué son époque par sa piété et son dévouement envers les pauvres et les malades.

 Anne Dauphine d’Auvergne a connu une vie riche et mouvementée, passant de l’enfance dans le petit château de Vodable, à l’héritière potentielle du comté de Forez, puis à la duchesse de Bourbon et enfin, à la religieuse retirée du monde. Elle a su s’imposer dans un monde dominé par les hommes et a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la noblesse française.

 

Voir aussi

  Le château de Montluçon, Montluçon Histoire et Patrimoine, Anne Dauphine d'Auvergne, Louis II de Bourbon

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverses, https://www.montlucon.com/decouvrir-et-se-divertir/patrimoine/les-figures-illustres/

 

 

  1. Jacques de Beaune
  2. Bertrand de Poulengy
  3. Jean de Metz - de Nouillonpont
  4. Robert de Baudricourt

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