Abbaye de Saint-Maur-des-Fossés

Abbaye de Saint-Maur-des-Fossés

 
L'Abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, dans la ville actuelle de Saint-Maur-des-Fossés, fut une ancienne puissante Abbaye à la renommée importante dans le monde chrétien occidental. Construite au VIIe siècle, elle fut pendant plusieurs siècles un lieu de pélerinage important. En ruine au début du XVIIe, elle est rasée au  milieu du XVIIIe.

Voir aussi

 

Historique
source : source sur place, site officiel.

 

IIIe siècle, selon la légende des Bagaudes auraient été massacrés sur la butte du vieux Saint-Maur.

Au VIIe siècle, en 639, est construite la première abbaye sur une ancienne ruine d'un "castrum", probablement une fortification d'époque Gallo-Romaine. Lors de la mort de Dagobert, Nantilde veuve de se dernier, donne la terre de Warenna ( la Varenne ). Elle aurait été édifiée par Blidegisilus, diacre de Paris et elle était dédiée à Saint-Pierre-des-Fossés,  "Fossatus" en raison de sa situation géographique particulièrement pentu sur cette partie de la presqu'île.

641, Babolein est le premier abbé de l'Abbaye, il est mentionné  le 9 mai. Il aurait été inhumé dans la chapelle Notre-Dame des Miracles, dont les ruines sont encore visibles dans le « Parc de l'Abbaye ».

658, Clotaire III accorde l'immunité royale.

771, Charlemagne confirme l’immunité  à l’abbaye des Fossés

816, Louis-le-Pieux confirme l'exemption de droit et péage  le 20 juin.

829, 7 décembre, elle est dédicacée. L'abbé Benoît l'a fait reconstruire sous Bégon de Paris.

861 - 862, elle est occupée et pillée par des  Normands.

868, 13 novembre, alors que la région de Saumur est menacée par les Vikings, les reliques de Saint-Maur sont transférées définitivement dans l'Abbaye. L'abbé Udon ou Eudes Ier de Glanfeuil, de l'abbaye de Saint-Maur de Glanfeuil d'où proviennent les reliques, devient l'abbé de Saint-Maur et celle de Glanfeuil devient un simple prieuré.

920, l'abbaye est reconstruite par le comte Haganon, favori de Charles le Simple, pour le compte de Rainaud Ier.

~925, l'abbaye entre en décadence, elle appartient à des abbés laïcs comme les comtes de Paris et le comte de Corbeil. L'Abbé Mainard était alors plus soucieux de partir à la chasse avec les moines  qu'à la vie religieuse.

989, un des moines, Adic, se plaint et c'est le comte Bouchard le Vénérable qui nomme Saint-Mayeul , de l'ordre de Cluny, afin de restaurer la vie religieuse.

1005, Thibault Ier de Corbeil, alors abbé de Cormery, devient abbé de Saint-Maur, il est également le beau-fils du comte Bouchard.

1030, l'Abbatiale est reconstruite dans un style roman avec une crypte sous le chœur et une nef triple de six travées. C'est la quatrième abbaye de Saint-Maur, elle est dédicacée le 13 novembre par l'abbé Eudes II.

~1068, Rumolde , sculpteur, alors qu'il travaille sur une statue de la Vierge, entend une voix et sort de chez lui. Lors de son retour la Vierge à l'Annonciation est terminée. Il s'agit d'une œuvre « acheiropoïète » connue sous le nom de Notre-Dame-des-Miracles « Virgo audiens »; on lui prête depuis des conversions, des grâces et des miracles. Datée du XIIe siècle, la satue Notre-Dame des Miracles est située aujourd'hui dans l'église Saint-Nicolas à Saint-Maur-des-Fossés, elle était initialement située dans la chapelle de Notre-Dame des Miracles dans l'abbaye mais aujourd'hui ruinée.

Notre-Dame-des-Miracles édifiée au XIIe, puis remaniée au XIVe

Notre-Dame-des-Miracles édifiée au XIIe, puis remaniée au XIVe par Bureau de la Rivière, Chambellan de Charles V.



1137, une sécheresse importante frappe le royaume de France. Le clergé pour invoquer la clémence et le retour de la pluie porte en procession le corps de Saint-Maur. Un orage éclate et lança par ce miracle la tradition de Saint-Maur.

Thibaud II et Ascelin Ier, abbatiats successifs , 1134 et 1153, vont apporter à l'Abbaye une forte renommée artistique, d'écritures et de sculptures dont une partie conservée aujourd'hui provient de cette époque. L'abbaye devient également un haut lieu de pèlerinage dans le royaume de France.

1247, Saint-Pierre-des-Fossés devient Saint-Maur-des-Fossés dans un écrit mais c'est vraiment en 1281 que le nom s'impose, date à laquelle la nouvelle abbatiale de 86m de longueur est terminée.

1256, 14 juillet, Jean Ier d'Auxonne abbé de Saint-Maur est déposé, il est remplacé par Pierre de Chevry, prieur de Saint-Eloi.

1358, l'abbaye est fortifiée et semble avoir des canons quelques temps après comme le souligne un document en 1366 (  elle accueille notamment les troupes du futur Charles V alors encore dauphin. C'est de cette époque que date la dite Tour de Rabelais ).


1378, Charles IV de l'empire Germanique, Saint-Empire, roi de Bohême, vient à la rencontre de Charles V. Il est en pélerinage à Saint-Maur, pour espérer guérir de la goutte, il passa également au Château de Beauté sur Marne , lieu de villégiature du roi de France. Néanmoins Charles IV réside à l'Abbaye avec son fils Venceslas entre le 12 et 15 janvier.

1422, Henry V, roi d'Angleterre, meurt au Château de Vincennes, ses entrailles sont déposées dans l'abbaye de Saint-Maur.

1430, 25 avril, l'abbaye est pillée par les Armagnacs, les Anglais feront pareils et pillent également l'Abbaye de Saint-Maur après avoir expulsé les Armagnacs le 2 juin 1430.

1418, 16 septembre, au Château de Vincennes est signé un traité entre Jean-Sans-Peur et Isabeau de Bavière, c'est cependant à Saint-Maur que les tractations eurent lieu (P91). Il fut proposé au futur Charles VII par Jean V de Bretagne, qui semble ne pas avoir donné suite alors qu'il était à Saumur. On est dans les prémices du traité de Troyes, puisqu'il s'agissait de mettre sous tutelle Bourguignonne le dauphin. Mais la mort prématuré des deux premiers frères aînés du roi, alors sous protection de Jean Sans Peur, avait probablement rendu méfiant Charles de Pontieu au sujet de cette proposition "alléchante" du Duc de Bourgogne.

1460, inondation importante dans la ville de Saint-Maur par la Marne en crue.

1465, 29 septembre, Louis XI et des barons du royaume signent le traité de Saint-Maur pour mettre fin à la guerre de " la Ligue du Bien Public".

1493, l'Abbaye tombe sous le régime de la commende au profit de Raoul V du Fou, alors évêque d'Évreux.

1533, le dernier abbé est le cardinal et évêque de Paris, Jean du Bellay, elle devient alors un chapitre de chanoines.

 

Tour dite de Rabelais, Saint Maur

Tour dite de Rabelais



1536, Jean du Bellay accueille Rabelais.  La légende voudrait qu'il fut logé dans la Tour Rabelais.

XVIIe, les bâtiments de l'Abbaye tombent en ruine.

Ruine de l'Abbaye en 1700

Ruines de l'Abbaye en 1700


1735, l'archevêque de Paris fait interdire le grand pélerinage de la Saint-Jean dans l'Abbaye de Saint-Maur.


1749, Christophe de Beaumont fait supprimer le chapitre des chanoines.

1751, les bâtiments sont vendus au prince des Condé, puis détruits.

Révolution Française, la chapelle Notre-Dame-des-Miracles est fermée. Le Château de Saint-Maur est pillé, vandalisé, le condamnant à sa destruction.

1858, Edouard Bourrières rachète les différents domaines qui composait l'Abbaye et entreprend des fouilles, les écuries des chanoines sont transformées en villa.

 

Notre-Dame-des-Miracles sur la gauche, au centre les restes du cloître, et sur la droite la villa Bourières

Notre-Dame-des-Miracles sur la gauche, au centre les restes du cloître, et sur la droite la villa Bourières

1988, 13 juin, les vestiges sont classés au titre des monuments historiques.



Paëlla à domicile Saint Maur des Fossés
 

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