- Détails
- Catégorie : Eure - 27 - Églises
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Collégiale Notre Dame d'Écouis
La collégiale Notre-Dame d’Écouis est une imposante église gothique du début du XIVᵉ siècle, fondée par le puissant ministre Enguerrand de Marigny et classée Monument historique. Dominant le bourg et la campagne environnante, elle se distingue par son homogénéité architecturale, sa façade à deux tours massives et la qualité exceptionnelle de son décor sculpté et de ses œuvres des XIVᵉ‑XVIIIᵉ siècles.
Situation et fondation
La Collégiale d'Écouis fut construite en trois ans entre 1310 et 1313, par Enguerrand de Martigny. Condamné par Louis X, il fut pendu en 1315. La collégiale garde aujourd'hui une certaine sobriété mais surtout un ensemble homogène du XIVe siècle car n'ayant pas subit d'importantes modifications ultérieures, exceptés les destructions des Révolutionnaires.
Architecture et extérieur
L’édifice, construit principalement en pierre de Vernon, adopte un plan en croix latine avec nef unique et chevet polygonal, dans un style gothique rayonnant sobre et puissant. La grande façade occidentale harmonique, encadrée de deux tours-clochers épaulées de contreforts, est percée d’un vaste vitrail et d’un portail sculpté qui rappellent les grands modèles gothiques normands.
Intérieur et œuvres remarquables
L’intérieur, voûté en berceau brisé, frappe par son volume unitaire et par la lumière venant des hautes baies, rehaussant sculptures, boiseries et statues conservées. La collégiale abrite encore un ensemble de statues des XIVᵉ, XVIᵉ et XVIIᵉ siècles, un maître-autel du XVIIIᵉ siècle et plusieurs éléments de mobilier classés, qui témoignent de la richesse spirituelle et artistique du lieu.
Histoire ultérieure et protection
Transformée en temple de la Raison pendant la Révolution, puis utilisée comme bâtiment utilitaire avant de retrouver le culte, la collégiale a connu des restaurations importantes aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, notamment pour le voûtement et le clocher. Elle est aujourd’hui protégée au titre des monuments historiques et considérée comme l’un des plus beaux exemples de collégiale gothique normande, ouverte à la visite et intégrée aux circuits touristiques de l’Eure et de la Normandie.

Informations
- Adresse : Place du Cloître 27440 Écouis
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- Site officiel :
- Heures d'ouvertures : ouverte régulièrement
Historique
Écouis est un petit village situé alors une voie de communication et de commerce importante. Avec plusieurs foires et un marché, le bourg est globalement une cité prospère. L’église de Saint-Aubin est sous le patronage de l’Abbaye du Bec-Hellouin.
Enguerrand de Marigny, ministre des Finances de Philippe dit « le Bel », né à Lyons la Forêt, est seigneur de Mainneville et du Plessis. Il a fait construire un hôpital, aujourd’hui en partie une maison de retraite aujourd’hui, et entreprend de construire une collégiale pour remplacer l’ancienne de Saint-Aubin. Elle est édifiée dans un délai très court entre 1310 et 1313, le 9 septembre elle est consacrée à Notre Dame de l’Assomption.
1315, , Enguerrand de Marigny est arrêté par Louis X, fils de Philippe le Bel, à la demande de Charles de Valois avec quarante et un chefs d’accusation. Alors sans preuve la peine est alors initialement le bannissement sur l’île de Chypre, mais Charles de Valois présente une autre accusation : la sorcellerie, très souvent utilisée pour éliminer quelqu'un de gênant.
Le tribunal est dirigé par le demi-frère d’Enguerrand, Jean de Marigny évêque de Beauvais...
Le 30 avril 1315 , Enguerrand est pendu au gibet de Montfaucon. Son corps reste exposé pendant deux ans selon la demande de Louis X dit « le Hutin » .
Philippe V le Long fit un procès de réhabilitation et le disculpa des méfaits qu'on lui imputait et réhabilita sa mémoire. Ses restes furent alors inhumés dans l’église des Chartreux de Vauvert, puis transférés en 1325 ou 1326 dans la collégiale d’Écouis.
L’un de ses chanoines fut saint Vincent de Paul en 1615.
Révolution Française, Notre Dame d’Écouis subit d’importante dégradation, le gisant d’Enguerrand de Marigny est détruit et pillé. Elle devient le lieu de réunion du Conseil Municipal puis convertie en Temple de la Raison en 1794. Elle sert d’atelier de production de salpêtre ( pour la poudre ) et de magasin de fourrage jusqu'en 1797.
Elle est rendue au culte au court du XIXe siècle.
1913, l'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 13 juin.
2008, en remplacement de l’orgue de tribune, il est installé un orgue numérique ALLEN Elite Opus II crée pour l’église et inauguré le 18 mai.



