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Donjon de la Toque à Huriel

Le fief de la Toque dans la commune d'Huriel faisait partie de la possession des sires de la Brosse, dont Jean de la Brosse, maréchal de France appelé souvent Maréchal de Boussac, est le plus connu pour avoir été l’un des compagnons d’armes de Jeanne d'Arc. Il est par ailleurs né à la Toque d’Huriel mais il vécut principalement au château de Boussac et de Sainte-Sévère.
Le donjon fut construit en plusieurs étapes, mais c’est seulement au XIIIe qu’il lui fut adjoint un toit à deux pans, puis à quatre pans, qui lui valut le surnom de donjon de La Toque probablement à partir du XVIe siècle, puisque la Toque fait peut-être référence aux coiffures de cette époque.
Son aspect stratégique est surtout de surveiller la vallée de Montluçon que l’on peut voir au loin. Ce type de donjon n’est pas commun en Bourbonnais, c’est plutôt une architecture que l’on trouve dans la vallée de la Loire : Loudun, Montrichard, Langeais etc
Toute la construction est en granit de Jarges, localité située à sept kilomètres au sud d'Huriel. La carrière qui fournit les matériaux du donjon était encore exploitée jusqu’au début du XIXe siècle.
Georges Sand a écrit " Les Maîtres sonneurs " dont le roman se situe à Saint-Chartier à quelques Km de Huriel ,et dont l'un des héros est Huriel, nom donné par l'écrivaine en souvenir de son passage au village.
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Informations
- Adresse : 6 avenue de la Toque 03380 Huriel
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 06 33 47 55 03 ( communauté des communes à Huriel )
- Email :
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- Site : https://www.cc-pays-huriel.com/ - site de la Mairie : http://www.mairie-huriel.fr/
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2021 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) :
3€ par personne ( 2018 )
Le point info tourisme était ouvert tout l'été 2018 : de 9h à 12h et 14h à 17h30 , sauf le jeudi matin et toute la journée de samedi et dimanche. Si l'info tourisme est ouvert et que la personne est disponible, la visite du donjon peut se faire à n'importe quelle heure ( mais sous réserve de disponibilité ). Donc mon conseil est d'appeler avant si vous souhaitez faire une visite en dehors du mercredi et vendredi.
Horaires point information
Lundi : 8h15 à 12h00 et 13h30 et 17h00
Mardi : 8h15 à 12h00 et 13h30 à 17h00
Mercredi : 8h15 à 13h00
Jeudi : 8h30 à 12h00 et 13h30 à 17h00
Vendredi : 8h15 à 12h00
Pour les groupes sur RDV ( 10 personnes minimum ) : 06 47 97 75 27
Une pizzeria restauration rapide se trouve à proximité du donjon pour se restaurer.
Visite gratuite lors des journées du patrimoine :
Visites gratuites du Donjon de la Toque : samedi et dimanche, à 14h00 et à 16h30 (rendez-vous au pied du donjon)
Visites libres de l’église Notre-Dame, samedi et dimanche de 10h00 à 17h00 (sous réserve de cérémonies). Un document de visite est disponible au Point Info Tourisme sur simple demande.
Histoire du donjon et description par Paul Deschamps du Congrès archéologique de France (1939)
( actualisé par montjoye.net)
Huriel fut, pendant le haut moyen âge, une cité assez importante du Berry. Au milieu du XIe siècle, en 1167, apparaissent ses seigneurs, les Humbaud, qui se reconnaissent vassaux des sires de Bourbon. Ainsi Huriel, au-delà du Cher, devient une enclave en Berry du domaine des seigneurs de Bourbon.
En 1172, Huriel est sous la suzeraineté des comtes de Champagne de qui les sires de Bourbon tiennent ce fief.
Au XIIIe siècle, la terre d'Huriel passe dans la maison de Déols par le mariage de la fille du dernier Humbaud avec Ebbes de Déols, puis à Agnès, fille d'Ebbes, et à Robert de Bornes, son mari (1252-1256).
1256, par suite d'un partage, elle est le domaine de la noble famille de Brosse de Boussac, qui la garde deux siècles et demi, 1256 à 1512.
1387, Louis II de Brosse,fils aîné de Louis Ier et de Constance de la Tour d'Auvergne, partagea avec son frère, Pierre II de Brosse, la succession de leur père. La châtellenie d’Huriel échut à Pierre. Trois ans plus tard, le 8 octobre 1390, Louis II mourait à Gênes au retour d'une expédition, entreprise par le duc de Bourbon contre les Maures de Tunis. Pierre II fit rapporter son corps et le fit enterrer dans l'église Saint-Martin d'Huriel, auprès de son père, Louis Ier, et de son aïeul, Pierre Ier.
1405, il composa une épitaphe qui est conservée au Musée de Moulins.
1512, la baronnie d'Huriel est acquise par la famille Hurault de Cheverny, qui, un siècle plus tard, en 1615, la vendit à Biaise de Verneuil de Chauméjean. Les propriétaires sont ensuite Thomas Lelièvre, président au Grand Conseil (1637-1673), puis les Jehannot de Bartillat (1673-1843), enfin M. Delannois, dont la sœur, son héritière, vendit le donjon et ses dépendances à la commune d'Huriel.
Ce donjon a été classé monument historique le 28 décembre 1885. Il fut l'objet d'importantes restaurations en 1902. Il se dresse à l'extrémité orientale de la ville. Il appartient à la série des donjons romans rectangulaires dont on voit un certain nombre dans l'ouest de la France et dans le val de Loire, et dont le plus ancien est celui du Château de Langeais, construit à la fin du Xe siècle par Foulque Nerra, comte d'Anjou.
1569, les tours d’angle de la chemise ont probablement été construites au XVe siècle, leur présence est attestée dans un document par Nicolas de Nicolaÿ.
1903, restauration du donjon, avec une nouvelle tourelle d’escalier.
1912, suppression du toit à pan.
Dernier étage du donjon d'Huriel, on remarquera les traces du premier toit à deux pans, surelevé par la suite et remplacé par un toit à quatre pans, qui a fini par disparaitre au profit d'une terrasse panoramique.
2009, restauration de l’une des deux tourelles d’angles de l’ancienne chemise du donjon.
Citons, parmi les plus connus, ceux de Donjon de Beaugency, Tour César, Donjon de Loches et Loudun, qui doivent dater de la fin du XIe siècle, et Donjon de Montrichard; construit entre 1110 et 1128. Huriel peut être contemporain de ceux-ci.
Le monument a 33 mètres de haut. Ses dimensions au premier étage sont ; hors œuvre, 12m20 X 10m10 et, dans œuvre, 7m90 X 6m10. C'est la moitié des dimensions du donjon de Beaugency, qui mesure hors œuvre 23m77 X 19m65.
Il a sur chaque face deux contreforts intermédiaires (épaisseur : 0m20 ; largeur :0m90 à 0m92), tandis que le donjon de Beaugency a deux contreforts intermédiaires sur les deux plus longs côtés et un seul sur les deux autres.
Les seigneurs d’Huriel
1059-1090 : Humbaud le Vieux
1090-1125 : Humbaud le Jeune
1125-1130 : Helie
1130- 1153 : Hugues
1153-1180 : Audebert
1180-1220 : Humbaud III
1220-1250 : Ebbes de Déols
1250-1254 : Robert III de Bomez
1254-1256 : Robert IV de Bomez
1256-1286 : Roger de Brosse
1286-1305 : Pierre Ier de Brosse
1305-1321 : Gérance provisoire de Louis Ier de Brosse
1321-1339 : Pierre de Brosse
1339-1358 : Louis II de Brosse
1358-1387 : Constance de la Tour d'Auvergne (Veuve de Louis II)
1387-1422 : Pierre II de Brosse
1422-1433 : Jean Ier de Brosse ( compagnon de Jeanne d'Arc ).
1433-1435 : Tutelle de Marguerite de Malval
1436-1470 : Jean II de Brosse
1470-1478 : Jean III de Brosse dit de Bretagne
1478-1491 : Jean de Bourgogne, Comte de Nevers
1491-1503 : René de Brosse dit de Bretagne
1503-1509 : Jeanne de Daillon
1509-1514 : René de Brosse dit de Bretagne
1514-1517 : Jacques Hurault
1517-1528 : Raoul Hurault
1528-1557 : Jacques. Philippe et Denis Hurault
1557-1586 : Anne Hurault
1586-1590 : Philippe Hurault
1590-1615 : Louis Hurault
1615-1621 : Biaise Renée de Verneuil
1621- 1628 : Michel de Chaulmejan
1628-1648 : René de Chaulmejean
1648-1670 : Thomas le Lièvre de la Grange
1670-1673 : Anne Faure ( veuve de Thomas le Lièvre)
1673-1702 : Etienne Jehannot de Bartillat
1702-1718 : Nicolas Jehannot de Bartillat
Midi en France à Huriel
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Château des Aix
Le château des Aix est situé dans l'Allier dans la commune de Meillard. Il a été édifié en partie au XIVe siècle et fortement remanié au XVIIIe siècle. Totalement à l'abandon, depuis au moins un demi-siècle, au début des années 1990 il est racheté par la famille Gorce. Ces derniers vont le restaurer entièrement et surtout le sauver d'une ruine totale.
Voir aussi
Château du Bouchat - Château de La Condemine - Château de Chareil Cintrat - Château de Douzon
Informations
- Adresse :
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 06 10 75 84 86
- Email :
- Site :
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Ouvert les journées du patrimoine ( payant )
Visites guidées du Lundi au Jeudi : 9h - 12h et 14h à 17h , tarif de 7€ ( gratuit pour les - 18 )
2 au 31 juillet
1er au 16 août
3 au 27 septembre
Les Aix signifient « les Eaux », en effet, le site du château dans un creux de la vallée du Douzenan, proche d’un ancien moulin. L’ensemble des bâtiments qui le compose, d’époques et de volumes divers, ne présente pourtant en rien un aspect hétéroclite.
Une première fortification existait très probablement au Moyen-âge puisque le fief est déjà mentionné en 1364. L’implémentation de la maison d’habitation, des murs qui lui sont perpendiculaires et des tours marquant les angles de la cour intérieur ainsi délimitée indiquent sans doute l’emprise de la fortification médiévale.
Les tours ont probablement été édifiées sous la famille de La Condemine, famille qui possédait aussi le château de La Condemine à Buxières-les-Mines.
XVIIe siècle, la maison est réédifiée vers la fin du siècle, peut-être par la famille du Buysson des Aix qui en fit l’acquisition en 1696.
C’est un corps de logis unique, présentant deux niveaux couverts d’une haute toiture dépourvue de lucarnes, il s’élève entre deux tours. La partie centrale de la façade présente un avant-corps où se concentre une partie de la décoration sculptée, imitée de modèles provenant des traités d’architectures de la région.
Le jardin et ses nombreuses annexes ( puits, glacière, volière et bassin ) agrémentaient le séjour de cette demeure seigneuriale.
1752, 9 août, naissance de Charles-François du Buysson, officier français s'étant engagé dans la Guerre d'indépendance des États-Unis, dans le camp des insurgés.
Charles-François du Buysson des Aix (1752-1786) était un militaire français d'origine noble. Il est né le 19 août 1752 au château des Aix, paroisse de Treban (Allier) et est mort le 19 mars 1786 à Moulins (Allier). Il a commencé sa carrière militaire en 1768 en tant que candidat officier d'artillerie (aspirant) et est devenu sous-lieutenant dans le régiment de cavalerie de Noailles en 1772 avant d'être réformé en 1776
Le Chevalier du Buysson a commencé sa carrière comme sous-lieutenant au Régiment de Noailles à Metz, où il a rencontré le marquis de Lafayette, l'un de ses cousins éloignés. Au sein de cette garnison, le gouverneur de la place, le comte de Broglie, a rapidement remarqué les compétences du Chevalier du Buysson. Ce dernier suivait attentivement l'évolution de la situation dans les colonies anglaises d'Amérique.
Le comte de Broglie a recommandé le Chevalier du Buysson au baron de Kalb, qui recrutait des soldats pour l'expédition du vaisseau "La Victoire". Ce bateau avait pour mission de se rendre en Amérique pour aider les insurgés dans leur lutte contre les Anglais. L'émissaire américain à Paris, Sileas Deane, avait donné son accord et promis au Chevalier du Buysson un poste de commandement.
Le 20 avril 1777, un navire nommé "La Victoire" quittait discrètement son mouillage de Los Pasajes, sur la côte basque espagnole. À bord se trouvait le marquis de Lafayette et une douzaine d'officiers, dont le Chevalier du Buysson. Grâce au soutien du baron de Kalb, Lafayette fut promu lieutenant-colonel dans l'armée américaine. Il participa à toutes les campagnes des insurgés, notamment à la bataille de Camden en Caroline du Sud, contre les régiments anglais de l'amiral Cornwallis, le 16 août 1780. Au cours de cette bataille, où le baron de Kalb fut tué, le Chevalier du Buysson fut grièvement blessé, recevant quatre coups de baïonnette et ayant les deux bras cassés. Il fut capturé par les Anglais, mais bénéficia plus tard d'un échange. Il reçut les honneurs de l'État de Caroline du Nord, qui lui attribua le grade de brigadier général en récompense de sa conduite.
À son retour en France, son navire fut arraisonné par les Anglais, et il fut de nouveau fait prisonnier et emmené en Angleterre. Il rentra finalement en France en 1781. Louis XVI lui accorda la Croix de Saint Louis, une pension, ainsi que le titre de vicomte en 1785. Cependant, malgré ses demandes insistantes, il ne fut pas réintégré dans l'armée française.
Il a accompagné le marquis de Lafayette en Amérique en 1777 et a ensuite été envoyé à Charleston pour rejoindre le général Washington à Philadelphie. Du Buysson des Aix a également écrit deux lettres importantes à George Washington en 1780 et 1781, dans lesquelles il demandait des renforts pour aider les troupes françaises en Caroline du Sud et en Virginie
Charles-François du Buysson des Aix était un noble français et un officier militaire qui a servi en Amérique pendant la Révolution américaine et qui a demandé l'aide de George Washington pour les troupes françaises. (1)
Monsieur
Je viens d’apprendre par une lettre de la France, qu’en considération d’un certificat et d’une lettre au général Lincoln dont Votre Excellence m’a honoré en avril dernier, dont j’ai transmis copie à la France, j’ai été récompensé par une commission de colonel en le Service des Antilles françaises, vous étant inlassablement redevable de cette faveur, je vous en prie, sauf mes remerciements les plus chaleureux, j’ai demandé aux marquis de me joyn dans le même, et en même temps de vous dire combien ma captivité actuelle doit être préjudiciable à ma captivité actuelle, à mon Avancement, mais étant échangé et allant immédiatement en France avec des marques d’estime qui m’ont été données par l’État de la Caroline du Nord, en considération de la grande valeur et de l’estime que cet État avait pour mon regretté bon et digne ami Baron de kalb, je pourrais avoir un droit de plus l’avancement, qui serait complètement perdu si je devais continuer ici un certain temps.
Je vous prie mille excuses pour vous avoir si souvent troublés, mais comme je suis sensible à votre bonté de cœur pour soulager les affligés m’induit. J’ai l’honneur d’être avec les plus grands respects Monsieur, votre serviteur le plus obéissant et très humble.
Le Ch. Dubuysson (2)
1989, l’édifice est classé au titre des monuments historiques
2001 sont rajoutés : les communs et le parc, y compris ses murs et les grilles de clôture.
2005, le sauvetage du château des Aix obtient le prix du patrimoine culturel de l’Union européenne ( le prix Europa Nostra ).
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Château de Nassigny
La terre de Nassigny resta d'Eglise jusqu'au début du XIV ème siècle, une maison forte élevée par les moines du prieuré de la chapelle d'Aude qui fut une dotation de la Basilique de Saint-Denis, devint la propriété de Gauvain de Blot dès 1322. Il est reconstruit vers 1480 par Gilbert I er de Chauvigny de Blot, seigneur de Nassigny, il perd en grande partie son attribution défensive au profit d'un château plus confortable. Au XIXe siècle la famille de la Preugne remania l'ensemble et créa le parc, œuvre de l'architecte Buller. Dans une des tourelles du château se trouvait la chapelle.

Aujourd'hui une partie du Golf du Val de Cher se situe dans le domaine du château ( trou numéro 6 et 7 notamment ).
Voir aussi
Château de Guerche - Eglise Saint-Martin de Nassigny
Informations
- Adresse : Route de Vallon 03190 Nassigny
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- Téléphone :
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- Site : Golf du Val de Cher : http://golfclub.valdecher.free.fr
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Le château ne se visite pas, mais il est facilement visible depuis la route ou en jouant au golf :)
Une légende veut que saint Martin, se rendant de Poitiers à Autun, ait traversé Nassigny monté sur un âne. Poursuivi par Satan, il fit sauter son âne par-dessus un large ravin. Il y a quelques années encore, on montrait sur un rocher l'empreinte des pieds de l'âne. A cet endroit jaillit une source dont l'eau fut, de tous temps, réputée chez les habitants du pays. Cette source est fut exploitée sous le nom de Nassigny, Source Saint-Martin.
L’Eglise du XIème siècle il ne reste qu'une souche d'abside Construite au XIIème siècle la partie la plus ancienne est le clocher porche, l'archivolte formée de trois voussures toriques, retombe sur des colonnettes à chapiteaux. Des têtes conjuratoires ont été placées autour du portail pour chasser les mauvais esprits. Au XVIème siècle un fossé et un pont- levis protégeaient encore l'église et le presbytère, cet ensemble était alors appelé le fort de Nassigny.
Le château face à l'un des trous du Golf du Val de Cher.
On sait que l'abbaye de Saint-Denis-en-France a été fondée par le roi Dagobert 1er entre le mois de janvier 623 et le mois de juillet 625, et qu'elle reçut le droit de posséder et d'avoir un patrimoine distinct de celui de l'Église de Paris, par une charte du roi Clovis II, du 22 juin 654 (1). Elle ne tarda pas à recevoir de nombreuses donations, et à posséder en divers lieux d'importants domaines. On peut évaluer, nous le verrons, à une vingtaine les villas et les églises qu'elle acquit ainsi dans le Bas-Berry et qui provenaient toutes ou presque toutes du fisc royal. Il est malheureusement impossible de savoir à quelles dates et par quels rois ces différentes donations ont été faites. En effet, sur les neuf diplômes mérovingiens rassemblés par M. Chazaud dans son Cartulaire et dans ses Additions, huit sont faux (2).
Le seul qui soit digne de foi concerne la villa de Nassiyny. Il a bien été attaqué comme apocryphe par le P. Germon (3); mais il a été défendu par Mabillon, et doit être tenu pour authentique. L'original, qui existe encore aux Archives nationale nales (*), a été examiné par M. Chazaud, qui déclare « qu'il réunit tous les caractères du véritable diplôme mérovingien, matière, écriture, style, et ynchronismes » (2). La villa de Nassigny, en latin Napsiniacus, est, comme le suffixe acus l'indique, une villa d'origine gallo-romaine (3), située sur la rive gauche du Cher, à 1.200 mètres de la voie romaine de Bourges à Néris. Vers 690, elle appartenait à « Godin, homme apostolique, évêque de Lyon », lequel la donna peu après au roi Clovis III (691-mars 695), en échange d’une villa royale nommée Villa Orbana. Cette dernière villa était située près de Lyon, et son nom (Villeurbane) est devenu celui d'un des quartiers de la grande ville. La villa de Nassigny fut ensuite concédée par Clovis III à titre de bénéfice viager à un virilluster de la célèbre famille des Pannichius W. A la mort de ce dernier, survenue quelques mois plus tard, la villa de Nassigny fit retour au fisc royal (5).
C'est alors, le 13 décembre 695, que le roi Childebert III, qui venait de succéder à son frère Clovis, donna à l'abbaye de Saint-Denis, gouvernée par l'abbé Chaïno, la villa de Nassigny avec ses diverses dépendances : terres, maisons, édifices, serfs, vignes, champs, prés, pacages, cours d'eau, moulins, etc., en toute propriété, et en outre en toute immunité, c'est-à-dire avec défense aux officiers royaux de pénétrer sur la terre concédée (i). En échange, les moines de Saint-Denis renoncèrent à une rente annuelle de 200 sous d'or qu'ils recevaient du trésor royal pour leur luminaire, et à une autre rente de 100 sous sur le fisc de Marseille (*); ces 300 sous d'or revinrent ainsi à perpétuité au fisc du roi (3).
Childebert fit faire deux exemplaires de cette convention, dont l'un devait être conservé dans ses archives, et l'autre dans celles de la basilique de Saint-Denis W. L'acte, daté de Compiègne, est signé par le roi et par le référendaire Vulfolaïcus, qui est un personnage connu (5).[i]
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Château du Bouchat
Château du Bouchat est édifié probablement à la fin du XVe siècle, il fut modifié à plusieurs reprises. Un premier château existait manifestement au XIIe siècle et une motte castrale probablement au XIe ou Xe siècle. Aujourd'hui il appartient toujours aux descendants du comte de Saint-Genys qui l'avait acheté en 1864.
Voir aussi
Château de La Condemine - Château de Chareil Cintrat - Château de Douzon - Meillard
Informations
- Adresse : lieu dit du bouchat ( sur la d217 ) 03500 Laféline
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- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Propriété privée, ne se visite pas, mais bien visible depuis la route.
Le château du Bouchat est un témoin intéressant de l'époque féodale, avec ses mâchicoulis et ses deux tours massives. Cependant, la construction actuelle n'est pas la construction primitive, qui date du XIVe siècle. Le château a subi de nombreuses modifications au fil des siècles, notamment des agrandissements et des transformations aux XVe et XVIe siècles. Malgré cela, il a conservé une partie de ses défenses jusqu'à une époque récente.
En 1375, Hugues de La Condemine, damoiseau et seigneur des Aix, prêtait foi et hommage pour son hôtel fortifié du Bouchat. Ses descendants ont conservé le fief au moins jusqu'au troisième quart du XVIe siècle. À cette époque, le Bouchât était considéré comme un château-fort selon Nicolas de Nicolay. Peu de temps après, les des Fontys ont pris la relève des La Condemine. Nous ne savons pas s'ils étaient les successeurs directs, mais Jean des Fontys, écuyer et seigneur du Bouchat, vivait à la fin du XVIe siècle et mourut avant 1632. Après lui, son fils, puis son petit-fils ont possédé Le Bouchat. Mais le dernier, André des Fontys, a légué le fief à sa femme, Marguerite de Lingendes, par testament. Celle-ci a épousé Jean-Baptiste de Gérondelle en secondes noces, qui est devenu seigneur du Bouchat.
Cependant, la fille de Marguerite des Fontys, Marguerite des Fontys, a hérité du Bouchat à la mort de sa mère. Elle a épousé Gilbert Boutet, seigneur de Sazeret, et ils ont résidé brièvement au Bouchat avant de le vendre à Antoine Thonier, curé de la paroisse du Theil, en 1708. Le fief a été vendu avec le "grand étang" et le "grand domaine" du Bouchat et le domaine des Issards pour la somme de 12 000 livres. Le même jour, d'autres dépendances de la seigneurie du Bouchat ont été vendues à Gabriel Pellisson, marchand de la paroisse du Theil, notamment les domaines de Chezelles et des Pénins.
Antoine Thonier a prêté foi et hommage pour le fief nouvellement acquis quelques mois après l'achat. À sa mort en 1723, son neveu Claude Thonier est devenu l'héritier. Claude a épousé Françoise Pellisson, fille de Gabriel Pellisson, et il a probablement réussi à reconstituer entre ses mains la plus grande partie de l'ancienne seigneurie du Bouchat. Après lui, son fils Claude-Jean-Baptiste a continué à agrandir le domaine patrimonial. Cependant, le fils aîné de ce dernier, Jacques-Pierre Thonier, est décédé sans alliance, laissant Le Bouchat à sa sœur Sophie. Sophie a épousé Saturnin Tavernier, notaire à Gannat.
En 1864, le château a été acquis par le comte de Saint Genys.
Chronologie
XIIe, construction probable d’une fortification sur une motte féodale. Ils le firent édifier à proximité de la voie romaine reliant Lyon à Bourges. Les seigneurs étaient alors les Puychevalin.
XIVe, première mention du fief de Bouchat. Il est toujours tenu par la famille de Puichevalin.
1353, Guillaume Puichevalin hérite du domaine. Peu de temps après il entre dans la famille de La Condémine.
1375, Hugues de La Condémine, Damoiseau, rend aveu de « Hôtel Fort ».de Bouchat.
1488, La Condémine fait peut-être construire le château actuel sur l’ancien « Hôtel Fort ».
1493, Charles de La Condémine est capitaine châtelain du Montet, il sera le premier seigneur à porter le nom de Bouchat. Il garde cependant, malgré une construction tardive à la fin du XVe siècle, un aspect défensif assez marqué. Il était entouré de douves d’eau, il possédait son corps de logis et quatre tours ( au lieu de deux aujourd’hui ). Le corps de logis était d’un grand confort pour l’époque avec ses cheminées à chaque étage, celles des chambres présentent un manteau mouluré et des piédroits à colonnettes et base prismatique.
Château de Bouchat en arrière-plan et château des Aix en premier plan.
Fin XVIe, il entre dans la famille des Fontis. Jean de Fontis rend hommage en 1652.
1664, Charles de Fontis est capitaine et gouverneur des villes et château de Bourbon-Archambault.
1702, Jean-Baptiste Gérondelle se marie avec la veuve d’André de Fontis, Marguerite de Lingendes, ce dernier se désigne comme seigneur de Bouchat. Mais André de Fontis et Marquerite avaient eu une fille, Marguerite des Fontys, qui hérite en réalité du domaine à la mort de sa mère. Elle se marie avec Gilbert Boutet, écuyer et seigneur de Sazeret.
1708, 23 juin, Antoine Thonier achète le domaine qui était curé de la paroisse du Theil, avec le « grand étang » et le « grand domaine » du Bouchat et le domaine des Issards, moyennant la somme de 12.000 livres. Le même jour d’autres terres des Bouchat sont vendues, comme ceux de Chezelles et des Pénins.
1773, construction d’une chapelle, aujourd’hui détruite.
XVIIIe, le pont-levis est supprimé au profit d’un pont dormant à trois arches.
1864, le comte de Saint-Genys achète le domaine. Il est l’ancêtre des propriétaires actuels de la famille de Laitre.
XIXe, construction d’une aile en remplacement d’une ancienne courtine déjà supprimée bien longtemps avant.
1965, l'édifice est inscrit au titre des monuments historiques.
Jusqu’à la fin du XXe siècle, le château était habité par la Baronne de Laitre.
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Situé dans le village du même nom, le château d'Hérisson fut construit sur un ancien oppidum gallo-romain probablement en bois. Un premier donjon carré fut édifié probablement au XIe siècle, puis le château est entièrement reconstruit sous Philippe-Auguste ( fin XIIe ) , une nouvelle fois reconstruit au XIIIe, puis fortement remanié et restauré par Louis II de Bourbon au XIVe. Il fut longtemps sous la domination des Comtes de Champagne avant de devenir une terre appartenant uniquement aux Bourbons avant de devenir en 1527 une terre royale.
C'est encore aujourd'hui une très belle ruine, gardant des aspects défensifs caractéristiques des châteaux bourbonnais. Le donjon quasi intact au XIXe siècle s'écroula à la fin de ce même siècle.
Voir aussi
Village Hérisson - Château de la Roche Othon - Château Bourbon-Archambault
Informations
- Adresse : l'entrée principale se trouve au niveau de la : 1 Rue Cacheloup 03190 Hérisson
- Google Maps : Carte
- Téléphone :
- Email :
- Site : site de la mairie : http://herisson03.e-monsite.com/ Association : http://www.chateau-herisson.fr/
- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Visite gratuite à toute heure mais il est déconseillé de visiter la nuit. Il est possible d'avoir une visite guidée ( voir sur le site de l'association ). Très belle vue sur le village d'Hérisson, le château reste un beau spécimen des châteaux du Bourbonnais dont la construction est avant tout défensive et militaire. Parking gratuit devant ou au centre du village à quelques minutes à pied.
Avant 500, la région est habitée par des tribus Celtes, dont les Bituriges.
509, Chateloy, cité Biturige de Cordes, puis construction d'un oppidum gallo-romain, puis une position Franque après Clovis.
910, Aimard, sire de Bourbon, sous Robert Ier le Pieux, fait construire un premier donjon carré en pierre. Un certain Constantius est nommé viguier du Castrum d'Erictone.
1030-1036, existence attestée d’un « castrum Iricionense », qui relevait probablement du comte de Champagne. Il existait déjà un donjon dont il resterait quelques vestiges dans la cour haute.
1132 - 1137, des brigands occupent le château.
1155 – 1180, Archambault V se reconnait vassal d’Henri Ier, comte de Champagne pour ses terres d’Hérisson. Néanmoins il est déjà possible que les terres appartenaient déjà aux Bourbons mais étaient vassaux des Comtes de Champagne.
1172, un registre des fiefs relevant du comte de Champagne , sous Thibaut V, signale formellement que les terres de Huriel, Ainay-le-Château, Epineuil et Saint-Désiré sont tenus par le comte de Champagne. C'est probablement sous Philippe-Auguste que le château est reconstruit.
1177 – 1078, on sait à partir de cette date que les Bourbons sont probablement les propriétaires du château d’Hérisson. En effet Archambaud II donne à l’église de Moncenoux, la forêt et les essarts d’Hérisson, il est en effet peu probable donc qu’il ne possédait pas déjà la totalité de la seigneurie d’Hérisson.
1259, Hérisson et Ainay le Château sont reconnus comme faisant partie de la Baronnie des Bourbons, avec hommage aux comtes de Champagne, mais la baronnie doit rendre hommage au roi de France.
« A une époque, antérieure à 1077-1078, Hérisson et autres terres furent inféodées aux sires de bourbon par les Comtes de Blois et de Champagne, soit de bonne grâce, soit autrement (1). Ces terres, rattachées au comté de Champagne, furent tenues à hommage lige par les seigneurs du Bourbonnais, lesquels, au milieu du XIII° siècle, les firent entrer définitivement dans la sirie ou baronnie de Bourbon, continuant en rendre hommages aux Comtes de Champagne, jusqu'au jour où le comté de Champagne étant réuni au domaine royal, Hérisson et autres terres furent tenues directement des rois de France, comme le reste du Bourbonnais. »

La Haute-Cour du château d'Hérisson, au centre droit le corps de logis ou donjon.
1277 - 1297, édification de la forteresse actuelle, reconnaissable par sa construction principalement en pierre de grès rouge à bossages.
1327, la baronnie est érigée en duché en faveur de Louis Ier de Bourbon, descendant du Roi Saint-Louis, Louis IX par son sixième fils Robert de Clermont.
1359, Hérisson est pris par les Anglais avant d'être chassés par Louis II de Bourbon.
1363, le château est assiégé par les Anglais
1378, Louis II renforce le château, il y séjourne en juillet 1378.
Il fait construire le dernier étage du corps de logis notamment. On fait la différence entre les étapes de constructions par la pierre de grès rouge sans bossage, de grès gris et calcaire blanche du XIVe tandis que la construction du XIIIe siècle est en pierre de Grès Rouge à Bossages. Les courtines sont remontées de 2m à 2m50.
1381, Louis II octroie une charte franchise à la ville d’Hérisson, mais aussi Montluçon et Cosne ( sur Allier ).
1437, le village d’Hérisson est pillé par les routiers.
En effet Charles VII qui remontait vers Montpellier, chassa les bandes de Rodrigue de Villandrando qui ravageaient le royaume. Des écorcheurs de Rodrigue pillèrent aussi les bagages du roi arrivés avant lui devant Hérisson. Charles VII fit envoyer les troupes royales rattraper les écorcheurs, mais ils purent fuirent en Bourgogne. [i]
1465, Louis XI assiège le château dans la guerre du Bien Public.
1527, le Bourbonnais est annexé dans le royaume de France après la mort du duc de Bourbon condamné à la noyade après le meurtre de son épouse.
1568, le 6 janvier, après la bataille de Cognat, les troupes protestantes traversent Chantelle, Le Montet, Ygrande, Hérisson et Cérilly, provoquant des incendies et pillages notamment des églises et couvents. Mais il n’est pas certain qu’Hérisson ait dû subir les foudres des armées protestantes.
« En parlant d'Hérisson, il est un personnage qu'on se doit d'évoquer ; c'est Maître Pierre Bizol, chanoine de la collégiale Saint-Sauveur d'Hérisson, né à Hérisson en 1630 et mort à Moulins en 1696, à l'âge de 66 ans. A la fois versificateur latin et historien, il fut surtout un numismate de premier ordre. Pour ne pas répéter ce qui a déjà été écrit, je me borne à renvoyer les curieux de notre docte Compagnie à : Moréri, Baluze, la Biographie Didol, des Gozis et M. Roger de Quirielle dans sa Bio-bibliographie des écrivains anciens du Bourbonnais. » (i)
1651, le château d’Hérisson est repris par Saint-Gerand, gouverneur du Bourbonnais, sur les troupes du prince de Condé. Le siège va durer trois mois avant d’attaquer de tous les côtés sur une des tours, notamment en escaladant des parties du château. Une description est faite du château par « la gazette de France »:
« Le château d'HERISSON situé sur un roc vif dominant la rivière d'Œil (ancien nom de l'Aumance)... est composé d'un grand et petit donjons de pierre de taille à l'antique, en pointes de diamant dont les murs font plus de 3.5 m d'épaisseur.
Ces donjons sont unis par un escalier de communication de 200 marches, et couverts de terrasses et plateformes. Ils commandent à toutes les éminences et montagnes voisines.
Au-devant de ces donjons, il y a une enceinte de même structure flanquée par 5 grosses fours, entre les deux plus grandes desquelles est l'entrée de cette enceinte couronnée de mâchicoulis et très bien flanquée.
Pour arriver à cette entrée il faut passer sous une voûte d'une vingtaine de mètres de long, percée sur les flancs, avant au-dessus une terrasse de même longueur pareillement percée et flanquée.
Au bout de la voûte est le pont-levis avec son fossé de 6 m de profondeur, couvert par un boulevard de pierres de taille (disparu).
L’entrée est encore défendue par une tour à pointes de diamant qui avec un vieux mur et des terrasses forment la première enceinte. »
Au vu de la description, le château est encore à cette époque dans un état probablement remarquable, mais Mazarin va ordonner le démantelement du château.
Le château domine le village et l'Aumance qui coule au pied du village médiéval.
1830, il appartenait à la famille de Condé puis au duc d'Aumale en 1830, héritier du dernier prince de Condé.
1852, l’église de Chateloy est donnée à la commune par le colonel Gilberton qui avait reçu l’église en héritage après avoir été acheté par son père comme Bien National.
1873, il est vendu à Pierre Simon de Dreux-Brézé, évêque de Moulins, et en décembre 1873 à Maurice d'Irisson, ce dernier achète le titre de Comte d'Hérisson. Il fut acheté par la suite par Louis Bignon, restaurateur parisien natif d'Hérisson.
1889, le corps de logis s'effondre.
Vers 1950 siècle, le château appartenait au Touring club de France, qui y fit des fouilles et des restaurations.
1983, la ville d'Hérisson fait l'acquisition du château.
2006, la ville en a délégué la restauration et l'entretien à une association ("Sauvegarde du Château féodal de Hérisson", ou S.C.H7.) par l'intermédiaire d'un bail emphytéotique de 10 ans.
[i] Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais : lettres, sciences et arts - 1922