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Le château de Guainville, au lieu dit le vieux château, est un château du Centre dans le département de l'Eure et Loir. Edifié sous Philippe-Auguste à la place d'un plus ancien, il fut probablement rasé par Charles V en 1378 pour éviter son utilisation par les partisans de Charles le Mauvais. C'est aujourd'hui une propriété privée ouvert à la visite, les nouveaux propriétaires font un important travail de défrichement naturel avec des Lamas et de sauvegarde des ruines.
Voir aussi. Château de Primard
Informations
- Adresse : 15 Rue du Vieux Château, 28260 Guainville
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 02 37 64 03 76
- Email : velin.philippe
wanadoo.fr
- Site officiel : http://www.levieuxchateau28.com/
- Heures d'ouvertures & Visites du château : voir le site officiel, entrée 4€ ( 2013). Ouvert gratuitement les journées du patrimoine, Samedi-dimanche : 10h-17h ( 2013 ).
Au Moyen-Âge, Guainville porta les noms de Gaen-Villaris (1132), puis de Gaonville (1170) et de Gaenvilla en 1250. Le petit bourg Villaris s’éleva rapidement au rang de Villa puis devient un château sur motte et l’actuelle forteresse.
Guainville était en réalité composé de plusieurs hameaux :
- Guainville-Le Chastel, actuelVieux-Château.
- Guainville-Le Moustier , le village actuel ; il est possible que l’origine de la paroisse est due à quelques moines venus s’y établir.
Entre Guainville-Le Chastel et Gilles existait aussi un autre village, Saint-Germain-Le Gaillard :
Il disparut pendant la peste noire au milieu du XIVe siècle. La foudre détruisit le nécrologue de l’église au XVIIe, ce qui fait qu’on a peu d’élément sur Guainville et son histoire.
Son emplacement ,assez éloigné du village ( Guainville Le Moustier ), avait pour objectif militaire de surveiller la vallée de l’Eure et d’avoir une vue directe sur les châteaux d’Ivry la Bataille et celui de Garenne, ainsi qu’une vue imprenable sur une rivière navigable à environ 500 mètres du château qui est l'Eure.
Long de 125 mètres et 55 mètres de largeur, il est caractérisé par des fossés larges de 20 à 25 mètres et profonds de à 5 7 mètres. Il y avait un donjon rectangulaire accolé à une courtine interne qui fermait la plate-forme Sud.
Un premier château sur motte fut probablement édifié par Ascelin Goël. Ascelin Goël a été en conflit avec Guillaume de Breteuil ( voir Château de Breteuil ) à la fin du XIe siècle . Ascelin Goël était un chevalier « milite castri » au Château d'Ivry la Batailleet seigneur de Bréval.
Le château de Guainville actuel a été édifié par Philippe-Auguste après la destruction d'un premier château en 1188 par les troupes d’Henri II principalement axé contre Simon d’Anet.
Le château est mentionné dans les comptes royaux de Philippe-Auguste entre 1202 et 1203, puis il est signalé entre 1206 et 1210 comme un château Philippiens dans une liste dite « castella et fortelicie ».
En 1378, Charles V fait détruire une grande partie des châteaux de Charles II le Mauvais, comte d’Évreux et roi de Navarre, Guainville subit probablement le même sort que ceux de Anet, Nogent-Le Roi, Bréval, Ruines du chateau de Montchauvet, Rolleboise et Pacy-sur-Eure. Fortement réduit et probablement inutilisable le château fut quasiment totalement abandonné par la suite.
À part quelques faits divers de droit commun le château ne connu plus d’événements particuliers, il fut utiliser en au XVIIIe siècle, comme le démontre un bail de 1762, comme carrière de pierre.
Après la Révolution Française, il est vendu à Pierre Michel Ledier en 1822. Puis passe à Jean Guinet pendant 16 ans de 1846 à 1862, ensuite à Pierre-Alphonse Lenescal jusqu’en 1892. D’autres propriétaires vont se succéder comme Louis Mallet puis la famille Krug de la ville de Reims et la famille Engrand de 1956 à 2003.
Aujourd’hui les propriétaires sont Nathalie Velin avec son mari Philippe Velin.
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Château des Comtes du Perche
Le château de Nogent-le-Rotrou est devenu le château des Comtes du Perche, anciennement appelé aussi château Saint-Jean. Il est situé dans la région Centre-Val de Loire, dans la capitale du Perche, il permettait notamment de surveiller 5 vallées, mais aussi les routes entre la Cathédrale de Chartres, Le Mans, Château de Châteaudun et Thiron. Le donjon actuel édifié au début du XIe siècle est un bel exemple de donjon de type Normands très en vogue dans la région à cette époque. Son châtelet d'entrée, quoique modifié, reste impressionnant. Il est situé sur un lieu stratégique à un carrefour entre l'Île de France, la Normandie et le Maine.

Classé monument historique et acheté par la ville de Nogent-le-Rotrou, le Château Saint-Jean abrite un musée municipal permanent sur l'histoire et les traditions locales comprenant de nombreux objets utilisés au XIXe et au début du XXe siècle.
Voir aussi.
Informations
- Adresse : rue du Château 28400 Nogent-le-Rotrou
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 02.37.52.18.02
- Email :
- Sites officiels : Site municipal http://www.ville-nogent-le-rotrou.fr/musee-chateau-st-jean - Office de Toursime http://www.nogentlerotrou-tourisme.fr/
- Heures d'ouvertures & Visites du château :
Visite : Tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Fermé le mardi et les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.
Tarifs individuels :
Adultes : 3.20€, Enfants (de 7 à 18 ans) : 1,60€ Etudiants, handicapés : 1.70€
Tarifs groupes (10 personnes minimum) :
Adultes : 2.20€
Scolaires, étudiants, handicapés : 1.20€
Gratuit les 1ers dimanche de chaque mois Ateliers pour les adultes et les scolaires, Tous les dimanches à 15h00, visite commentée du château jusqu'au dimanche 16 mars 2014
Le château de Nogent-le-Rotrou est né de deux événements importants au Xe siècle, la création du duché de Normandie par le traité de Saint-Clair sur Epte en 911, qui avait pour but initialement de créer un duché suffisamment puissant pour résister aux attaques des Vikings, et les invasions Normandes en 931.
En effet après la création du duché de Normandie, les Normands tentent d'agrandir leurs territoires ce qui amène les Normands jusqu'au Perche, Nogent-le-Rotrou devient alors une cité royale aux frontières du Royaume de France.
Pour permettre la défense du Perche, Thibault dit « le tricheur », comte de Chartres et vassal du roi de France Charles III dit « le Simple » nomme Rotroldus qui est un de ses chevaliers fidèles. Il devient le premier seigneur connu de Nogent-le-Rotrou d'où la ville tire son nom.
Rotrou Ier, ou Rotrlodus Ier, fait édifier probablement un premier château en bois sur un ancien emplacement d'un autre plus ancien qui fut détruit par les Danois, même si cela reste pour l'instant pure projection historique. L'emplacement de l'hypothétique château n'était pas cependant sur l'actuel.
1020 ou 1040, Geoffroy III le fils de Rotrou Ier fait édifier le donjon actuel, fondateur de l'Abbaye de Saint-Denis située entre l'Huisne et le château, il est possible cependant que ça soit Rotrou II en 1040 qui le fit construire.

Donjon de Nogent-le-Rotrou
Le donjon carré est édifié sur une motte artificielle, dont la terre des fossés a permis sa surélévation . On est dans une construction typique de l'époque avec des renforts de contreforts qui disparaissent quelques décennies plus tard avec l'évolution des constructions.
Cette construction en pierre démontre la puissance de la seigneurie, mais aussi l'intérêt stratégique du lieu nécessitant une édification d'un château en pierre. Avec 22 m de longueur sur 16m de largeur sur une hauteur de 30m à 34m, il est à l'époque un donjon très imposant dont les constructions en pierre sont encore assez rares ou en cours d'élévations. Les murs du donjon ont une épaisseur de 3.5 mètres à la base, sans compter les contreforts, et de 3 mètres en hauteur. Initialement un deuxième bâtiment était collé au donjon, aujourd'hui disparu, peut-être dans une forme proche des donjons de Loches avec son « petit donjon ».
Le sommet du donjon se fermait par une toiture en bois, peut-être plate, avec probablement des hourds comme à au château de Loches par exemple. À la même époque on peut retrouver des constructions similaires comme celui d'Ivry la Bataille, du château d'Arques la Bataille, du château de Langeais, donjon de Montbazon et le donjon de Beaugency par exemple.
À l'ouest il est protégé par les défenses naturelles, et à l'est un fossé sec de plusieurs mètres de profondeur forme une demi-lune de protection. Le donjon est scindé en deux par un mur de refend au premier étage et au rez-de-chaussée, caractéristique que l'on retrouve par exemple du rez-de-chaussée du donjon de Loches. L'entrée principale se trouvait initialement au premier étage, aujourd'hui condamnée. Les étages étaient les lieux d'habitations du seigneur et de sa famille, avec des évolutions constantes, pour améliorer le confort il est rajouté des baies géminées à lancettes en arc légèrement brisé et tympan percé d'un oculus losangé ainsi que des cheminées.
1031, première apparition du château sur une chartre de fondation de l'Abbaye de Saint-Denis.
À la fin du XIIe, des contreforts sont rajoutés sur les angles du donjon pour le renforcer, mais aussi éviter les angles morts. Une nouvelle enceinte quasi circulaire est rajoutée, comprenant sept tours cylindriques. Une chapelle est édifiée en 1122 la chapelle Saint-Étienne, au XIIe, mais détruite pendant la guerre de Cent Ans en 1428.
1079, les seigneurs prennent le titre comte du Perche.
1099, Rotrou III meurt pendant les croisades au siège de Jérusalem, c'est seulement en 1100 , soit un an plus tard, que Geoffroy IV apprend la mort de son père.
1100 – 1144, Rotrou III dit « le Grand » fait six fois le voyage en terre sainte pour guerroyer contre les musulmans, lors de ses retours il participe avec le duc de Normandie, et roi d'Angleterre, aux diverses actions militaires dans la région. En récompense il devient en 1113 seigneur de Bellême après sa victoire contre Robert le Diable.
1144-1191, Rotrou IV meurt devant les murs de Saint-Jean-d'Acre en Palestine.
1204, Philippe-Auguste prend la Normandie à Jean sans Terre et le comte du Perche n'est plus zone frontalière.
1217, Thomas comte du Perche est tué à la bataille de Lincoln le 20 mai, qualifié de « meilleur tounoyeur du monde » il fut tué par Guillaume Le Maréchal, Louis VIII fut attristé en disant qu'il en « ressentit la plus grande douleur ».
1226, le Perche entre dans le domaine royal.
Pendant la guerre de Cent Ans Le Perche est revendiqué par les Anglais
1359, le château est pris par les Anglais
1360, 24 octobre, le traité de Brétigny rend le château de Nogent-le-Rotrou ainsi que celui de Beaumont aux Français.
1424, la bataille de Verneuil remet Le Perche à nouveau aux Anglais, puis repris en 1427 par les Français.
1428, La Pallière, capitaine Gascon, résiste à la l'attaque par le comte de Salisbury. Le donjon est fortement endommagé puis incendié. Il est laissé à l'abandon.
1447, les Anglais quittent Le Perche après la prise de Verneuil le 9 juillet.
Après la guerre de Cent Ans les « demoiselles d'Armagnac » font reconstruire un logis, surélevées les tours avec des mâchicoulis décoratifs.
Puis la seigneurie passe à la famille des Bourbon-Condé, pendant les guerres de religion la tour de la Chaise est arasée pour être transformée en terrasse à canon.
1503, Charlotte et Marguerite d'Armagnac, filles du duc de Nemours, prennent le titre de " Dames de Nogent" alors l'héritage du château. Leur père fut décapité en 1477. Elles font faire construire un logis au dessus du passage voûté en berceau, ainsi que les marches vers le quartier de Pâty. Le château actuelle et son entrée sont de cette époque dans leur aspect.
Debut XVIe siècle, le château entre dans la famille des Bourbon-Condé, s'ensuit alors une vie fastueuse jusqu'en 1566.
1568, en pleine guerre de Religions, la tour de la Chaise est arrasée pour servir de terrasse à feu ( à canon ).
1624, le duc de Sully acquis le château et projette de le reconstruire totalement avec les goûts de l'époque, mais seul le petit pavillon style Louis XIII est en définitive construit.
1641, Sully est inhumé dans l'Hôtel-Dieu de Nogent.
1779, les Sully vendent la baronnie au comte d'Orsay qui est le dernier seigneur de Nogent-le-Rotrou.
Révolution Française, le château devient une maison d'Arrêt en 1801, la collégiale Saint-Jean est rasée en 1798.
Au cours du XIX et XX siècles, le château passe de propriétaire en propriétaire, Victor Hugo y passe en juin et il écrit à sa femme « Nous avons vu et visité à Nogent-le-Rotrou ce château qu'on voulait me vendre, il y a six à sept ans. Nanteuil en fait pour toi un croquis de souvenir pendant que je t'écris. L'extérieur du château est encore très beau et domine superbement un immense horizon de plaines ondulantes. L'intérieur n'est que délabrement ».

1843, le château est acheté par Oillet des Murs qui fait de nombreuses restaurations, dont la plus importante est la « brèche des Anglais », mais ruiné il le revend à Jousset de Bellesme. Historien passionné et archéologue il continue les restaurations dont le crénelage du donjon en 1905 qui n'a cependant aucune valeur historique, mais semble s'inspirer des donjons anglais.
Après la Seconde Guerre mondiale , la ville achète le château et le restaure complètement en y installant un musée et une salle d'exposition. Les dernières restaurations dont celle du donjon datent de 2003.
Au rez-de-chaussée, sont exposées dans les anciennes cuisines comtales les œuvres des peintres et sculpteurs locaux du siècle dernier.Camille Gaté et Louis Moullin en particulier, pour ne citer que les plus célèbres. Au second étage sont présentés les éléments de la vie quotidienne du Perche, témoins de l'histoire économique de la Région ; on y trouve donc le mobilier et les objets d'usage courant, issus des ateliers artisanaux et des industries : céramique, verrerie, vannerie, boissellerie, fonderie, etc... Gravures, estampes, cartes anciennes font découvrir paysages et sites. Une place importante est désormais réservée au "cheval percheron", fleuron d'un élevage qui s'est répandu sur tous les continents ainsi que sur le jardin d'interprétation médiéval et Renaissance
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Le château de Tremblay le Vicomte est situé dans le village de Tremblay-les-Villages, dans la région Centre-Val-de-Loire Actuellement c'est une propriété privée qui est détenue par la famille Bouchard depuis 1870. Si les ruines actuelles sont principalement du XVe siècle, une partie , dont la motte castrale, est du XIe et XIIIe siècle.
Informations
- Adresse : 4 - 6 Place de l'Église Tremblay - 28170 Tremblay-les-Villages
- Google Maps : Carte
- Téléphone :
- Email : virgiebouchard
@gmail.com
- Heures d'ouvertures & Visites & Météo :
- Journée du Patrimoine ou sur demande
Le peu d’information sur le château de Tremblay le Vicomte ne permet pas aujourd’hui d’avoir un historique très précis.
Entre 1105 - 1100, il est possible que le château fût détruit par l’armée d’Henry Ier d’Angleterre.
1169, Henry II de Plantagenet endommage ou détruit le château en représailles de l’incendie de Chennebrun en Normandie.
1212, une nouvelle fois le château est fortement endommagé par Jean sans Terre.
1423, en plein guerre de Cent-Ans Henry VI confisque les terres et biens du Vicomte du Tremblay. C’est probablement à cette période que le château fut reconstruit et dont nous voyons aujourd’hui la grande majorité des ruines.
1562, le château est détruit ou fortement endommagé par l’Amiral de Coligny pendant la bataille de Dreux. Il faut croire qu’il fut encore en état d’être utilisé puisqu’en 1592 la garnison de Verneuil sur Avre (anciennement au Perche) détruit définitivement le château en le pillant et le brûlant.
Le château est laissé à l’abandon et transformé en carrière à pierre.
Le Tremblay-le-Vicomte est changé pendant la Révolution Française en Tremblay-Sans-Culottes.
Depuis quelques années les nouveaux héritiers proposent la visite de l'ensemble lors des journées du patrimoine.
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Situé en Eure et Loir, dans la région Centre Val-de-Loire, assez méconnu aujourd’hui, le Château de Frazé date en partie de la fin du XVe. Il est à mi-chemin entre le château de Nogent le Rotrou et le château de Châteaudun, il est très facilement accessible par la A11 ( sortie N°4 ). Il constitue un site agréable avec un jardin à la française créé au XIXème siècle par Mr Dulong de Rosnay qui fut son propriétaire à partir de 1893. Un autre château comme celui Beaumont-les-Autels est à proximité mais non visitable ( édifié en 1550 ).

Informations
- Adresse : place du château, 28160 Frazé
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 02 37 29 56 76
- Email : aucun
- Site : pas de site
- Heures d'ouvertures & Visites :
Visite du parc seulement. Ouvert mi-avril vers fin septembre , le dimanche de 15h à 18h. Je vous conseille d'appeler avant .... . Le château organise des mariages ou autres réceptions. Tarif lors de ma visite en 2009 : 2€
Le château actuel a été construit par Florentin Girard de Baranton et sur un ancien détruit par les Anglais vers 1420 pendant la guerre de Cent-Ans. On remarquera que pour les soubassements de certaines tours, les pierres utilisées semblent plus anciennes et constituées avec un mélange de grison et de pierre de taille, datant probablement pour une partie de la fin XIIe, début XIIIe et pour les parties en pierre de taille blanche probablement de la fin du XVe siècle ( 1500 ). Il existe encore une motte médiévale.
L’ensemble des communs en brique sont du XVIe, très à la mode à partir de Louis XI, avec des aménagements et agrandissements au XIXe. Il faut noter que l'église, à l'extérieur du château, dédiée à la Vierge, fut agrandie en 1550, mais une partie de l'église pourrait dater du XIe et XIIe.
Une partie du château a été détruite vers le XVIIIe .
On constate aussi des similitudes avec Nogent le Rotrou, avec une construction typique sur les mâchicoulis du châtelet d’entrée de Nogent le Rotrou et de Frazé, cependant l’ensemble du châtelet d’entrée est significativement moins imposant que celui de Nogent-le-Rotrou.
"Jardin à la Française", le château de Frazé bénéficie, malgré sa taille modeste et les destructions, d'une très belle vue avec un beau parc et des statues qui donnent à l'ensemble un style romantique assez agréable. Pour autant au niveau du jardin à la française, ne vous attendez pas à un style aussi poussé que celui de Versailles ou du Château d'Ambleville.
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Situé à proximité d’une ancienne route romaine, partiellement en parallèle de la D4, il y a dans un îlot forestier un reste assez étrange de fortification. Entouré de fossés assez profonds et très probablement d’une motte castrale assez diminuée mais visible, il y a un tout un pan de mur avec deux meurtrières, dont l'une semble plus ancienne que l’autre.
CB
Informations
- Adresse : 28 210 Saint-Lucien - voir carte, sur la D4 à la frontière entre l'Eure et Loir et les Yvelines.
- Google Maps : Carte
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- Heures d'ouvertures & Visites :
Situé dans un petit îlot forestier, accessible en traversant les champs, aucune indication d'une propriété privée mais ce n'est pas à exclure. Environnement boisé et escarpé.
Même si on ne le voit pas très bien sur les photos, il y a dans ce mur, d’une douzaine de mètre de longueur, deux gaines de défenses. Une au premier étage avec un conduit entre deux petites salles ou un couloir voûté en berceau, qui semble en tout cas faire une partie assez importante du mur.
La gaine de défense au sol est plus étrange, puisque l’ouverture de service est assez basse et en théorie donc facilement accessible, et mène à trois endroits distincts en un seul élément ou presque : les latrines, une meurtrière assez évoluée et enfin une tourelle ou une demi-tour d’un diamètre et d’une épaisseur relativement modestes. Cette position basse de l'entrée pourrait attester que nous sommes bien à l’intérieur du bâtiment, mais pourtant les archères sont situées juste au-dessus, donnant d’ailleurs un angle de tir assez fermé.
La meurtrière du bas, que je date du XIIe voire d'une date antérieure, ou du moins ce qu’il en reste, est assez intéressante de par sa construction. Notons d’abord son renfoncement au-dessus permettant à un archer de tirer. On peut constater aussi, à moins d’être un équilibriste ou contorsionniste hors pair, que l’angle de défense est particulièrement dirigé en un point précis. Il s’agit donc d’une indication assez évocatrice permettant au moins d’affirmer que la meurtrière défendait un point clef sans pour autant qu’on sache de quel élément, mais il s’agit probablement d’une porte, ouverture ou d’un système défensif particulièrement sensible. Il n’est pas impossible que la meurtrière du bas ne soit pas de la même époque que celle du dessus plus ancienne, les pierres ne semblent pas à vue d’œil être taillées de la même façon et être de la même composition. Ce qui expliquerait l’étrangeté du positionnement de la meurtrière.
Il est en tout cas assez rare que les latrines qui permettaient de desservir deux étages donnent directement sur une meurtrière fermée, qui elle-même est desservie par l’entrée du sol. Je ne sais pas si cette entrée menait à la tourelle, voire aux deux étages supérieurs ou directement à la meurtrière, peut-être aux deux. Cette entrée pouvait très probablement servir aussi à nettoyer en partie les latrines en versant de la chaux. En tout cas l’archer qui devait s’y positionner ne pouvait guère y rester longtemps au vu des odeurs et des gaz que les excréments pouvaient engendrer, à moins d’un nettoyage régulier ou d’adjonction de chaux, l’ouverture de service pouvait sûrement faciliter la tâche.
Au vu des restes actuels, il est difficile de se prononcer sur l’architecture et le type de bâtiment, personnellement je pense davantage à une tour carrée défensive, certains documents parlent d’une demeure seigneuriale ou d’une tour donjon construite au XIe par le Roi Robert, dit "Le Pieux". En effet cherchant à protéger l’extrémité de la forêt des Yvelines, il va faire construire des fortifications tels que celles d’Epernon, Montfort et celle de la Tour Neuve , un ensemble construit au début du XIe. Ces défenses, composées souvent de tours carrées, étaient la seconde ligne de défense du domaine royal du côté de la Normandie, tandis que les forteresses de première ligne couvraient le cours de l'Eure. Construites à la même époque elles devaient faire partie d’une stratégie bien établie et dans une certaine cohérence militaire, donnant donc toute son importance à la « tour neuve ».

L’ensemble semble avoir été détruit volontairement hors combat par un travail de mine, il reste encore des traces de feu violent difficilement visibles cependant sur la photo. Tout indique dans la disposition des destructions qu’il s’agit probablement d’une œuvre volontaire de destruction dans le but d’une non réutilisation. En effet il est assez étrange que la partie restante est dans un état de conservation relativement bon, alors que le reste a été totalement détruit et arasé. Il n’est pas impossible que lors de la construction ou réhabilitation du manoir seigneurial à quelques centaines de mètres, celui-ci ait reçu des pierres de l’édifice, ce qui est fort probable tant les ouvertures ( fenêtres et portes ) semblent être des pièces rapportées ( voir ici ). On peut aisément deviner sous les broussailles de larges monticules de terres donnant l’impression, peut être faussement parfois, d’avoir d’importantes fondations ou restes.
C’est cependant un ensemble défensif qui mériterait de plus amples fouilles, notamment par sa construction, son emplacement qui peut paraître étrange aujourd’hui mais aussi sa probable motte castrale. Comme je le soulignais il y a à quelques centaines de mètres, un ancien manoir seigneurial ayant appartenu, au XVI siècle, à la famille de Champrond, d’où est issu le blason de Hanches, la ferme de la Tour Neuve, propriété au XVIII siècle du duc d’Antin, Louis de Pardaillan de Gondrin . Bâtiment appelé aujourd’hui « Les hauts de Pardaillan » qui sert de salles de réceptions et de salons accueillant séminaires, fêtes de famille et chambres d'hôtes. Il est assez étonnant que la famille en question n’ait pas cherché à récupérer cette tour; la destruction par une guerre de religion très violente dans les alentours est la plus probable. En effet si la tour a été détruite sous ordre du roi, il semblait improbable qu’un seigneur puisse reconstruire par-dessus ou réutiliser le reste de l’ensemble. Mais tout cela n’est que supposition sans preuve mais pour le moins crédible.**
notes :
* : il peut s'agir d'une simple ouverture de jour même si sa disposition extérieure semble indiquer que c'est une meurtrière de petite taille.
** : sans fouille ou document historique, cela ne peut être qu'une simple conjection historique ne prouvant rien.