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Palais Bourbon, l'Assemblée Nationale
Le Palais Bourbon est un palais situé sur le quai d'Orsay, dans le 7e arrondissement de Paris. Il abrite l'Assemblée nationale, l'une des deux chambres du Parlement français. Le palais a été construit au XVIIIe siècle pour la duchesse de Bourbon, fille de Louis XIV. Il a été agrandi et embelli au XIXe siècle, et abrite aujourd'hui un grand nombre d'œuvres d'art.
L'histoire du palais Bourbon commence en 1722, lorsque la duchesse de Bourbon, fille de Louis XIV, commande la construction d'un hôtel particulier sur le quai d'Orsay. L'hôtel est construit par l'architecte Jacques-Ange Gabriel, et est achevé en 1728. À la mort de la duchesse en 1737, l'hôtel est vendu au prince de Conti. Le prince de Conti fait agrandir et embellir l'hôtel, et le transforme en un véritable palais.
En 1792, pendant la Révolution française, le palais Bourbon est saisi par l'État. Il est d'abord utilisé comme siège de la Convention nationale, puis de la Convention thermidorienne, de la Convention montagnarde et du Directoire. En 1799, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et fait du palais Bourbon son palais présidentiel. Napoléon Ier fait agrandir et embellir le palais, et l'utilise comme résidence officielle jusqu'à son abdication en 1814.

Assemblée Nationale, face à la Seine, restaurée en 2023.
Après la Restauration, le palais Bourbon est restitué à la famille d'Orléans. Les Orléans font agrandir et embellir le palais, et l'utilisent comme résidence officielle jusqu'à la Révolution de 1848. En 1848, le palais Bourbon est à nouveau saisi par l'État et devient le siège de l'Assemblée nationale.
Depuis lors, le palais Bourbon abrite l'Assemblée nationale sans interruption. Le palais a été endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, mais a été restauré après la guerre. Aujourd'hui, le palais Bourbon est un monument historique classé. Il abrite un grand nombre d'œuvres d'art, dont des peintures, des sculptures et des tapisseries.
Le palais Bourbon est un bâtiment imposant et majestueux. Il est situé sur une île au centre de la Seine, et il est entouré d'un jardin. Le palais est construit en pierre blanche, et il a une façade de style classique. Le palais est composé de trois corps de bâtiments, qui sont reliés par des galeries. Le corps central du palais est le plus haut, et il abrite l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
L'hémicycle de l'Assemblée nationale est une salle de forme semi-circulaire. Elle est décorée de peintures et de sculptures, et elle est éclairée par une grande verrière. L'hémicycle est le lieu où se réunissent les députés pour voter les lois.
Le palais Bourbon est un monument historique important, et il est un symbole de la démocratie française. C'est aussi une bibliothèque avec plus de 600 000 ouvrages, dont 80 incunables et plusieurs milliers de manuscrits, les plafonds peints par Eugène Delacroix entre 1847 et 1849.
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Aucun retard ne pourra être admis.
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Historique & Histoire
Découvrez l'Histoire captivante du Palais Bourbon et de l'Hôtel de Lassay

L'histoire fascinante du Palais Bourbon et de l'Hôtel de Lassay remonte à leurs constructions conjointes entre 1722 et 1728. À l'origine, ces bâtiments furent érigés sur des terrains acquis par la duchesse de Bourbon en 1720, une partie desquels fut ensuite cédée à son amant, le marquis de Lassay. Dirigés par quatre architectes successifs - Giardini, Lassurance, Jacques Gabriel et Aubert - les travaux partageaient un parti architectural commun, empreint de l'esthétique « à l'italienne ». Cette approche se traduisit par une construction de plain-pied entre la cour et le jardin, un choix qui conférait une harmonie singulière aux deux édifices.
Le Palais Bourbon, achevé en 1728, arbore un style évoquant le majestueux Grand Trianon, ce qui lui valut d'être salué comme « le plus grand ornement de la ville après les maisons royales » au XVIIIe siècle. Après le décès de la duchesse de Bourbon, le palais passa entre les mains de Louis XV, qui en fit don au prince de Condé en 1764. Ce dernier, entreprit d'importants travaux d'agrandissement confiés à Le Carpentier puis à Bellisard. Cette phase de transformation donna naissance à une cour d'honneur entourée de bâtiments s'étendant à l'ouest jusqu'à l'Hôtel de Lassay, acquis en 1768 auprès des héritiers du marquis.
L'évolution du Palais Bourbon et de l'Hôtel de Lassay vers 1780 est perceptible dans les représentations de l'époque, notamment celle de Compigné. Les constructions à l'ouest se sont développées avec la création de plusieurs cours, remises et écuries. L'intérieur de l'Hôtel de Lassay a également été repensé, avec la construction des Petits Appartements en 1771-1772, destinés à Louise-Adélaïde, l'une des filles du prince de Condé. Ces changements d'aménagement, qui furent engagés dès 1765, nécessitèrent plusieurs années et investissements substantiels pour être achevés en 1788.
Cependant, l'année suivante, en raison de la Révolution, le prince de Condé dut s'exiler pendant vingt-cinq ans, laissant derrière lui ces splendides édifices chargés d'histoire. Ainsi, l'Histoire du Palais Bourbon et de l'Hôtel de Lassay témoigne des évolutions architecturales et sociales de leur époque, une histoire riche en transformations et en rebondissements.
Découvrez l'ère du premier palais républicain (1791-1798)
Au tournant de 1791, le palais autrefois lié à la noblesse de Bourbon fut saisi et rebaptisé « palais ci-devant Bourbon », avant d'être désigné comme « bien de la Nation ». En 1794, il accueillit la future école polytechnique et en 1795, il fut attribué au Conseil des Cinq-Cents. Les architectes Gisors et Lecomte, tout en préservant les façades d'origine, entreprirent la liaison entre l'Hôtel de Lassay et le Palais Bourbon à travers une galerie vitrée. Préalablement, ils conçurent une salle de séance, un hémicycle inscrit dans un rectangle, en lieu et place des « grands appartements ». Cette salle, dotée de cinq cents places, fut inaugurée le 21 janvier 1798 et resta inchangée jusqu'en 1829. De cette salle inaugurale, seules la tribune de l'orateur et le bureau du Président ont survécu.
L'époque du Premier Empire et les Transformations Architecturales Érigée en 1722 dans le style du Grand Trianon, la façade d'origine subit des altérations majeures lors des travaux de 1795, notamment l'ajout d'un toit en forme de « pain de sucre » pour éclairer l'hémicycle aménagé dans l'ancien grand appartement de la duchesse de Bourbon. L'architecte Bernard Poyet (1742-1824) entreprit alors la création d'un péristyle comprenant douze colonnes, élevé sur un gradin de trente marches. L'objectif était double : conférer à la façade une allure noble et religieuse, et compenser le bombement du pont de la Concorde qui risquait d'occultation partielle de la colonnade. Les travaux, approuvés par le Conseil d'administration du Corps législatif en 1806, ne prirent fin qu'en 1810. La légende raconte que Napoléon, mécontent du résultat final, aurait regretté de ne plus être lieutenant d'artillerie pour faire feu contre ce portique peu satisfaisant. Ainsi, moins d'un siècle après sa construction, une imitation gracieuse du Grand Trianon fut remplacée par un édifice néoclassique.
La nouvelle façade enveloppa totalement l'ancienne, créant ainsi un espace entre les deux structures qui permit l'aménagement d'une salle des gardes et d'un salon où l'Empereur pouvait se préparer pour les séances d'ouverture de session. Grâce au péristyle conçu par Poyet, le Palais Bourbon donne de l'extérieur l'illusion d'être perpendiculaire au pont de la Concorde. En réalité, le bâtiment principal du palais est légèrement décalé par rapport à l'axe du fleuve.
À l'origine, le perron du Palais Bourbon était dénué de grilles et ouvert aux passants, une caractéristique désormais éclipsée par l'évolution architecturale.
De la Restauration à nos jours
Évolution des édifices et des usages À l'époque de la Restauration, le prince de Condé manifesta le désir de récupérer sa propriété. Il réintégra l'Hôtel de Lassay, mais dut concéder la location du Palais, transformé en hémicycle pour la Chambre des députés, par le biais d'un bail de trois ans. L'État devint pleinement propriétaire du Palais Bourbon en 1827, suivi par l'Hôtel de Lassay en 1843.
Suite à l'acquisition du Palais Bourbon en 1827, visant à y établir la Chambre des députés, l'architecte Jules de Joly supervisa des changements d'envergure pendant cinq ans. Ces transformations ont modelé l'apparence actuelle des lieux, incluant l'agrandissement de la salle des séances, l'extension de la façade côté cour et la division de l'espace nouvellement gagné en trois salons distincts. En outre, une bibliothèque fut érigée en prolongement de l'aile droite. La décoration des plafonds de cette bibliothèque, ainsi que celle d'un des salons, fut confiée au talent d'Eugène Delacroix.
Pour accueillir les 900 constituants de 1848 et les 750 députés qui leur succédèrent, une construction temporaire baptisée « salle de carton » fut érigée dans la cour d'honneur. Cette structure fut démolie après le 2 décembre 1851. Le Corps législatif du Second Empire retrouva l'hémicycle où siégeait précédemment la Chambre des députés sous la monarchie de Juillet, un emplacement qui accueille aujourd'hui l'Assemblée nationale.
Devenant la résidence officielle du Président de la Chambre dès 1843, l'Hôtel de Lassay fut agrandi d'un étage en 1848 et solidement relié au Palais par une vaste salle des fêtes. Sous le Second Empire, le duc de Morny, président du Corps législatif, en fit un point central de la vie parisienne et fit construire une galerie, aujourd'hui connue sous le nom de la galerie des Tapisseries, au flanc sud de la salle des fêtes, pour exposer sa collection de tableaux en 1860.
Les Transformations Récentes

Évolution et Embellissements Durant le XXe siècle, les modifications apportées aux édifices se sont principalement concentrées sur les aménagements internes. Ces changements visaient soit à obtenir des espaces de travail additionnels (par l'aménagement des combles), soit à répondre aux besoins modernes (telle que l'installation d'une centrale électrique, de salles de réunion, de parkings souterrains et plus récemment, d'une régie audiovisuelle).
Cependant, l'ensemble architectural de la « cité Assemblée nationale » s'étend désormais bien au-delà du Palais Bourbon. Afin de fournir un bureau individuel à chaque député, un immeuble de sept étages fut érigé en 1974 rue de l'Université, relié au Palais par une galerie souterraine. En 1986, un autre immeuble fut acquis boulevard Saint-Germain, suivi d'un nouvel ajout en 2002 rue Aristide Briand. Ces ajustements ont été nécessaires pour répondre aux nouveaux besoins, notamment ceux engendrés par la réforme électorale, qui a fait passer le nombre de députés de 491 à 577, ainsi que par la modernisation des équipements nécessaires au travail parlementaire.
Collectivement, le Palais Bourbon et ses annexes occupent aujourd'hui une superficie au sol de 124 000 m², abritant près de 9 500 locaux divers où environ 3 000 individus de toutes catégories professionnelles exercent leurs activités.
Statues et Bas-Reliefs : Une Histoire Artistique La façade du Palais Bourbon, excepté le fronton, est essentiellement ornée de décorations datant du Premier Empire.
Devant la colonnade érigée entre 1806 et 1810 par l'architecte Bernard Poyet, se dressent les statues d'Athéna et de Thémis, symbolisant respectivement la Sagesse et la Justice. Également présents, un groupe de quatre statues représentant les ministres veillant sur le Palais Bourbon, incarnant les vertus du service public : Michel de L'Hospital en tant que conciliateur, Sully en tant que réformateur, Colbert en tant que travailleur et d'Aguesseau en tant que codificateur.
Au-delà des marches, en avant de la façade, se trouvent Athéna et Thémis, sculptées par Philippe-Laurent Roland et Jean-Antoine Houdon respectivement, symbolisant la législation et la prudence.
De chaque côté de la façade, en arrière de la colonnade, deux bas-reliefs sculptés par François Rude et James Pradier en 1837 représentent, à droite, Prométhée animant les Arts et, à gauche, l'Instruction publique.
Ces œuvres artistiques illustrent non seulement l'évolution architecturale du lieu, mais également les valeurs et les aspirations qui ont marqué l'histoire de l'Assemblée nationale et de la société française.
Statues, Bas-Reliefs, et Évolutions Artistiques
L'histoire artistique des statues et bas-reliefs du Palais Bourbon offre un aperçu captivant des changements politiques et culturels qui ont marqué la France.
Initialement en 1806, le bas-relief sculpté par Antoine Chaudet (1763-1810) présentait Napoléon Ier à cheval, offrant au Corps législatif les drapeaux conquis à Austerlitz. Cependant, lors du retour des Bourbons en 1814-15, ce motif à la gloire de l'Empereur fut effacé, martelé et remplacé par une scène mettant en avant la Charte constitutionnelle octroyée aux Français par Louis XVIII, un projet artistique confié à Evariste Fragonard (1780-1850). Sous la monarchie de Juillet, une nouvelle transformation intervint pour éliminer les traces du régime précédent.
Un motif novateur fut sculpté entre 1838 et 1841 par Cortot (1787-1843). Ce relief représente la France, drapée à l'antique, se tenant devant son trône, accompagnée de la Force et de la Justice, invitant les élites à participer à l'élaboration des lois.
Cet ensemble artistique, excepté le fronton, a conservé son apparence depuis lors, à l'exception d'un événement accidentel en juin 1957 où une tempête fit chuter et endommager une partie de la sculpture représentant la France. Heureusement, le bras endommagé fut restauré promptement.
La façade du Palais Bourbon, à l'exception du fronton, est caractérisée par des décorations datant intégralement du Premier Empire.
Sculptures et Légendes
Les Figures Éminentes Devant la colonnade érigée entre 1806 et 1810 par l'architecte Bernard Poyet, sont positionnées les statues d'Athéna et de Thémis, symbolisant la Sagesse et la Justice. Un groupe de quatre statues représentant les ministres surveillant le Palais Bourbon complète cet ensemble, illustrant les vertus du service public : Michel de L'Hospital, conciliateur, Sully, réformateur, Colbert, travailleur, et d'Aguesseau, codificateur.
Michel de L'Hospital (1503 ?-1573), magistrat, chancelier de France, surintendant des Finances, poète latin et mécène des arts, est avant tout un modèle de tolérance. Pendant les guerres de religion, il chercha des moyens de réconciliation entre catholiques et protestants pour maintenir l'unité de la France.
Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), survivant du massacre de la Saint-Barthélemy à l'âge de 12 ans, combattit aux côtés d'Henri de Navarre durant les guerres de religion. Devenu le principal conseiller d'Henri IV lors de son accession au trône, Sully fut surintendant des Finances, réduisant les dépenses et encourageant l'agriculture.
Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), contrôleur général des Finances et secrétaire d'État à la Maison du roi et à la Marine sous Louis XIV, favorisa l'industrie et le commerce. Il réforma les finances, la justice et la marine, et contribua à la fondation de nombreuses institutions culturelles et scientifiques. Son rôle dans la rédaction du Code Noir est également notable.
Henri François d'Aguesseau (1668-1751), magistrat français, procureur général au Parlement de Paris, devint chancelier de France et garde des Sceaux. Un grand juriste, il œuvra à l'unification du droit français et posa les bases de la future codification napoléonienne.
Les bas-reliefs et sculptures ont non seulement une valeur artistique, mais témoignent aussi de l'évolution politique et culturelle de la France à travers les âges.
Bibliothèque de l'Assemblée Nationale
Le cœur vibrant de l'Assemblée nationale réside dans son hémicycle, où résonnent encore les échos des grands orateurs. Cependant, au sein du Palais-Bourbon, réside également un trésor inestimable du patrimoine français : sa bibliothèque.
Établie dès les débuts de la Révolution pour soutenir les élus de la Nation dans leurs travaux législatifs, la bibliothèque de l'Assemblée nationale abrite aujourd'hui plus de 600 000 volumes mis à la disposition des députés. Les premiers bibliothécaires, héritiers des Lumières, ont pris à cœur de rassembler un précieux fonds ancien, comptant notamment quatre-vingts incunables datant du XVe siècle, les premières heures de l'imprimerie, ainsi que plus de 2 000 manuscrits. Un trésor authentique.
La fragilité de ces ouvrages anciens exige de les préserver dans une chambre forte, dont la porte ne s'ouvre qu'en des occasions exceptionnelles.
Le lieu lui-même est exceptionnel, orné de plafonds peints par Eugène Delacroix entre 1835 et 1847. Les culs-de-four de chaque côté de la nef illustrent la naissance et la fin de l'Antiquité. La nef, quant à elle, est articulée autour de cinq coupoles représentant les cinq thèmes qui, autrefois, servaient à classer les livres : les sciences, la philosophie, la législation, la théologie et la poésie.
Chaque thème abrite des ouvrages exceptionnels, tels que le Roman de la Rose. Ce chef-d'œuvre de la poésie médiévale, comptant plus de 20 000 vers, explore les codes de l'amour courtois. La Bibliothèque de l'Assemblée nationale en conserve deux exemplaires : un manuscrit et un incunable édité à Paris en 1490. Les lettres y sont imprimées tandis que les illustrations sont minutieusement peintes à la main.
Parmi les trésors figurent deux enveloppes scellées par Jean-Jacques Rousseau en 1778, contenant des informations précieuses qu'il avait instruites de ne pas ouvrir avant 1801. Cette volonté fut ignorée : les enveloppes furent décachetées le 5 vendémiaire an III - soit le 26 septembre 1794 - à la demande de la Convention. À l'intérieur se trouvaient les manuscrits des Confessions, où Rousseau se dévoile avec une sincérité touchante : « Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi ».
Dans l'espace consacré à la théologie, la Bibliothèque préserve une sphère armillaire datant de la fin du XVe siècle. Utilisée pour étudier les mouvements des astres, cette sphère servit dans certaines cultures anciennes à élaborer les premiers calendriers rituels. Parmi ces trésors se trouve le Codex Borbonicus, un calendrier aztèque de plus de 14 mètres de long, réalisé au tout début du XVIe siècle sur des feuilles de ficus. Il détaille le cycle sacré de cinquante-deux années solaires, incluant des rituels parfois macabres, tels que le prêtre incarnant Xipe Totec, le dieu du printemps, écorchant sa victime pour ensuite porter sa peau pendant vingt jours afin de célébrer la renaissance de la nature. On y observe également Quetzalcoatl, le serpent à plumes, en train de dévorer sa proie.
Le Manuscrit du Procès de Jeanne d'Arc, conservé par la Bibliothèque, porte encore l'empreinte de l'âme de celle qui fut tragiquement sacrifiée sur le bûcher. Authentifié par l'évêque Cochon, comme en témoigne le sceau apposé à la dernière page, ce manuscrit présente des marques mystérieuses ressemblant à des brûlures sur les côtés, laissant présager une histoire troublante.
Les sciences, quant à elles, nous ouvrent les portes de l'Égypte antique. À partir de 1809, parurent les premiers volumes décrivant les travaux des 167 savants qui
sources : https://www.assemblee-nationale.fr/
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Eiffela, un bébé de la tour Eiffel
Le 1er avril 2023, une réplique de la Tour Eiffel a été installée au pied du véritable monument parisien. Cette réplique, nommée Eiffela, mesure 32 mètres de haut et pèse 23 tonnes. Elle est composée de 3 790 pièces et de 9 465 boulons en acier. Cette idée a été conçue par Philippe Maindron, le patron de l'agence événementielle Oxygène, qui avait depuis longtemps rêvé d'installer une telle structure. Cette réplique est éphémère et a été installée à l'occasion des 134 ans de la Tour Eiffel. Elle restera sur le Champ de Mars jusqu'au 10 avril 2023. Les passants peuvent admirer cette réplique amusante et prendre des photos avec les deux Tours Eiffel.


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Petit Châtelet de Paris

Le Petit Châtelet est une ancienne porte fortifiée d'un des ponts, appelé Petit-Pont, sur la Seine. Des premières fortifications, tours en bois, furent édifier sous Charles le Chauve en 877, ce sont les ancêtres du Petit-Châtelet qui fut appelé ainsi bien plus tard, probablement sous Charles V. C'est sous le "Petit-Châtelet" qu'est né l'expression "Payer en monnaie de Singe".
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- Adresse : Place du Petit-Pont 75005 Paris
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Le Petit-Pont, ainsi que le Grand-Pont, existaient déjà à l'époque Romaine. C'est encore aujourd'hui le plus Petit-Pont de Paris. Le Petit-Pont était à l'époque gallo-romaine l'unique point de passage pour relier la rive gauche, l'île de la Cité et, dans le prolongement du cardo maximus, la rive droite.
877, construction de tours en bois qui protège l'accès au Petit-Pont sous Charles le Chauve. Cette construction permettra notamment de protéger Paris contre les invasions Normandes. Les fortifications Romaines sur l'Île de la Cité sont renforcés.
885 - 887, Paris est assiégée par les Normands, les tours de bois résistèrent jusqu'en 886, en effet à cette date une crue de la Seine emporte le Petit-Pont. Les douze défenseurs dans les tours résistèrent cependant jusqu'au dernier. Charles VI le Gros venu avec des renforts réussie à faire quitter les Normands par un accord financier.
1111, les deux ponts de la Cité sont détruits par le comte Robert de Meulan.
1130, Les tours de bois furent remplacées par des constructions en pierre vers 1130 par Louis VI le Gros. Le petit Châtelet n’était, en réalité, constitué que d’une porte avec logis au-dessus et deux tours flanquantes.
1186, destruction du Petit-Pont.
1200, nouvelle destruction du Petit-Pont. Au début du XIIIe siècle, une juiverie avec écoles, boucherie et synagogue est attestée aux abords du Petit-Pont et un peu plus bas de la rue de la Harpe, se trouve son cimetière.
1280, Gilles Corrozet écrit : « L'an mil deux cens quatre vingts, la riuière de Seine fut si grande à Paris, qu'elle fait rompre l'arche maîtresse du Grand Pont, une partie du Petit Pont & encloyt toute la ville, qu'on n'y Pouuiot entrer sans basteau. »
1296, 20 décembre, le Petit-Pont et le Petit-Châtelet de Louis VI s'effondrent.
1365, Hugues Aubriot, prévôt de Paris, fait construire le pont Saint-Michel et le pont au Change. Il fait aussi édifier le petit Châtelet et la Forteresse & Prison de La Bastille.
1369, Charles V fait reconstruire le Petit-Châtelet.
1382, Charles VI, par lettre petite du 27 janvier, désigna le Petit-Châtelet comme demeure officielle du prévôt. Dans cette même lettre il ordonne que les prisons ,jusque là inutilisées, servent de complément aux prisons du Grand-Châtelet situé devant le Grand-Pont.
"Payer en Monnaie de Singe"
Au XIIIe, sous le Roi Saint-Louis, Louis IX, il fut imposé une taxe de quatre deniers pour tout marchand qui souhaitait passer le "Petit-Pont" sauf pour les forains, bateleurs ou jongleurs qui possédaient un singe pouvaient, en guise de paiement, faire faire son un numéro à leur animal, l'accès pour ce dernier était donc "gratuit".
1375, nouvelle destruction du Petit-Pont.
1378, construction du pont Saint-Michel, ce qui fait que le Petit-Pont n'est plus le seul ouvrage permettant l'accès à la cité par le Sud.
1591, le 14 novembre, sont pendus Barnabé Brisson, président du Parlement, Claude Larcher et Tardif, soupconné par la Ligue, qui contrôlait Paris, de favoriser le parti du Roi.

1718, 27 avril, incendie sur Petit-Pont par un simple cierge.détruisant toutes les maisons sur pilotis du Pont.

1769, par lettre de patente du 22 avril, il est ordonné la destruction du Petit Châtelet., pour cause d’utilité publique, sa prison transférée à la prison de la Force, et l’espace dégagé transformé en la place du Petit-Pont.
1782, le Petit-Châtelet est détruit, les prisonniers sont mutés dans la prison de la "Force" et l'espace libéré devient la place du "Petit-Pont".
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Hôtel de Sens à Paris
Vestige de l'architecture médiévale civile à Paris, l’Hôtel de Sens a été construit de 1475 à 1519 sur l’ordre de Tristan de Salazar, archevêque de Sens. Il a remplacé l'hôtel d'Hestoménil ancien lieu de résidence notamment des rois de France. Puissants seigneurs proches des rois de France, les archevêques de Sens gardèrent l'usage de ce magnifique pied à terre parisien jusqu'en 1622, date de la création de l'archevêché autonome de Paris. La Reine Margot, dont le page Saint-Julien fut tué à côté de l'hôtel le 5 avril 1606, comme d'autres personnages célèbres, y séjournèrent. Aujourd'hui l'Hôtel de Sens abrite la Bibliothèque Forney. Les cardinaux tels que Duprat, Louis de Bourbon et de Lorraine, Pellevé ( frappé d'apoplexie lors de l'entrée d'Henri IV à Paris ) et Renaud de Béarn notamment. Avec l'hôtel de Cluny, aujourd'hui un musée, il est le plus important logis gothique subsistant à Paris.
Jusqu’à la Révolution, l'Hôtel fut loué à des particuliers. Il est vendu comme bien national à la Révolution, il fut mutilé durant tout le 19ème siècle par ses propriétaires successifs, jusqu'à devenir un modeste bâtiment industriel une entreprise de roulage, une blanchisserie, une fabrique de conserves alimentaires, confiturerie Saint James, un dépôt de verrerie...
Classé au titre des monuments historiques dès 1862, il est acheté par la Ville de Paris en 1911. Il est alors très délabré. Les travaux de restauration décidés par la municipalité commencent en 1929 et s'achèvent en 1961, date du transfert de la bibliothèque Forney dans ses murs. Du fait du très mauvais état du bâtiment, beaucoup d'éléments ont dû être reconstitués
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Informations
- Adresse : 1 Rue du Figuier, 75004 Paris-4E-Arrondissement Rue du Figuier, 75004 Paris
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- Téléphone : 01 42 78 14 60
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- Heures d'Ouvertures & Visites en 2019 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : la cour intérieure est accessible gratuitement mais pour entrer dans la bibliothèque il faut prendre RDV - voir site officiel .
Pont Marie, ligne 7 / Saint Paul, ligne 1 ou par le Bus 67
L’HOTEL DE SENS
C’est Tristan de Salazar, archevêque de cette ville (1474-1518) qui fait détruire l'hôtel d'Hestoménil abandonné par les rois au profit du palais du Louvre et des châteaux de la Loire pour reconstruire à sa place entre 1475 et 1519 l’actuel bâtiment.
Il servit par la suite d'habitation à plusieurs prélats illustres, tels que :
Antoine Du Prat, archevêque de Sens, chancelier et premier ministre sous François Ier qui avait également à sa disposition l'hôtel d'Hercule et de nombreuses résidences secondaires comme le château de Nantouillet ;
Louis de Bourbon-Vendôme, prince de la famille royale ;
Louis de Guise, cardinal de Lorraine ;
Jean Bertrandi, Garde des sceaux de France du 22 mai 1551 au 10 juillet 1559 ;
Nicolas de Pellevé, qui y mourut ;
Jacques Davy du Perron ;
Jean Davy du Perron.
Ce n’est pas la première fois qu’il nous arrive de parler ici de l'hôtel de Sens. Dans un article antérieur consacré aux « Études d’archi lecture en France , le Magasin Pittoresque (I) l’avait déjà signalé à l’intérêt de ses lecteurs; un dessin, inséré dans le texte, représentait la façade primitive reconstituée d’après une estampe conservée à la Bibliothèque Nationale.
Son existence est ignorée d’un grand nombre de Parisiens; beaucoup ne connaissent pas la rue de l'Hôtel-de-Ville, si noire, tortueuse, an annihilé par le voisinage des quais. Il faut presque une nécessité ou le caprice fureteur d’un artiste pour s’y engager et la suivre dans ses détours. Les maisons, que l’exiguïté de la chaussée fait paraître prodigieusement hautes y ont des entrées mystérieuses de bouges; les ruisseaux sont bourbeux et stagnants, et quand, par les voies transversales, on aperçoit la Seine et la silhouette de l'Île-Saint-Louis, on a des velléités d’évasion. Mais voici qu’au dernier coude se dresse une tourelle accolée à un mur en pignon, dont les lignes caractéristiques évoquent le moyen âge; vite les masures adjacentes sont oubliées ; la construction s’ennoblit, une voussure ogivale se dessine un peu plus loin ; la curiosité fait place à la surprise lors qu’au tournant de la rue on découvre la façade de l’Hôtel de Sens.
I/œil est charmé d’emblée par cette architecture aux lignes harmonieuses et souples Leur caractère imprévu saisit tout d’abord: nulle symétrie dans l’ordonnance des massis et des ouvertures ; ici une fenêtre, la le tympan d’une porte, plus bas une autre fenêtre. . Mais ces inégalités se pondèrent avec une rare justesse, et, comme devant une belle esquisse de peintre, le sentiment de l’artiste se délecte en des taches bien équilibrées, de même le goût de l’architecte se trouve admirablement impressionne par celle virtuosité de caprice où les proportions concourent a une harmonie aussi achevée.
La conservation du monument est un titre de plus à l’intérêt qu’il suscite; elle est encore très satisfaisante à l’extérieur, et, quand on aura rendu à la porte principale les armoiries des archevêques de Sens que l’enseigne d’une verrerie remplace aujourd'hui, réparé quelques détails d’ornements, rétabli quelques feuillages à la base des tourelles, restitué aux pinacles leurs couronnements, l’Hôtel aura recouvre sa physionomie d'autrefois. A l'intérieur, la scène change. L’intéressante voussure du porche s’aperçoit encore. Malheureusement il est difficile de retrouver l’ancienne cour et les bâtiments latéraux, au milieu de l’encombrement des caisses, des ballots, à travers les constructions légères d’une immense véranda. Une cheminée remplace la petite chapelle en saillie qui faisait face à l’entrée. Non loin de là, à grand peine, le donjon* se devine à sa porte surmontée d'une ogive décapitée, blanchie à la chaux. La naissance de l’escalier en spirale est assez curieuse : par là ont passé bien des hommes aux noms retentissants. Mais ces marches n ont pas été meurtries par les sandales des prélats... Certes l’industrie est une grande et saine chose, nous n’en disconvenons pas; seulement, pour peu qu'on ait le culte de l’art et de l’histoire, on s’agace vite de cet envahissement commercial, l’œil s'énerve d’être constamment intercepté par un hall vitré; on voudrait pouvoir mesurer la hauteur de la tour, embrasser l’ensemble intérieur du monument. Il y a dans une salle du rez-de-chaussée une gigantesque cheminée restaurée par la muni licence du propriétaire ; on la soupçonne derrière un amoncellement (le bocaux de toutes foi mes et de toutes couleurs.
Il faut monter au premier étage pour voir enfin le donjon et les mansardes profiler sur le ciel leurs silhouettes ouvragées; une vieille estampe, conservée à la Bibliothèque nationale, donne une juste idée de l’ancienne ordonnance des bâtiments. Sur ce dessin, l'Hôtel de Sens apparaît comme un spécimen remarquable du style ogival appliqué aux constructions civiles.
La date (le son élévation (1507) concorde avec la fin du moyen âge; il en est l'une des dernières oeuvres; immédiatement après, la Renaissance commence.
De son histoire on ferait un volume. Elle est féconde en grands noms et anecdotes. La mitre, l’épée, l’échelle de soie y ont joué leur rôle tour à tour et pendant près de deux siècles.
C’est une splendeur ininterrompue de pompe sacerdotale, de fêtes quasi-royales jusqu’aux bals et festins de la reine Margot.
Les archevêques de Sens, métropolitains des évêques de Paris, occupèrent longtemps le premier rang du clergé en France; ils étaient les hôtes assidus de la capitale. Ils su contentèrent d’abord de domaines sans attributions spéciales.
Peu à peu ils se fortifièrent, leur fortune grandit avec leur crédit et, lorsque, vers 1500, Tristan de Salazar fit sortir de terre. Le caractère de l’Hôtel de Sens est, pour ainsi dire, mixte, et l’on peut facilement trouver à cet archevêché des allures de citadelle. En regardant au-dessus de la porte charretière, on voit, cachée dans le renflement de l’ogive, une meurtrière destinée sans aucun doute à tenir en respect les visites importunes ; à mi-hauteur du donjon, on reconnaît une échauguette surmontée de créneaux : de ce poste d’observation, l’œil exerce d’un veilleur pouvait sans peine scruter les alentours et prévenir Je danger des surprises.
Les tourelles sur les rues ont certaines ouvertures fort exiguës pour un visage, mais qu’une arquebuse remplirait à son aise. Tout cela a été déguisé par l’artiste avec les artifices d'une architecture charmante; on y sent une prudence, un souci de précautions bien en rapport avec les éventualités que pouvait présenter une époque aussi mouvementée que le règne des derniers Valois.
Tristan de Salazar et ses successeurs eurent souvent maille à partir avec plus d’une force année; leurs rapports avec la royauté, qu'ils prissent parti pour ou contre elle, ne se tinrent pas toujours dans les limites courtoises d'un baise-main cl d'une oraison, un heaume de chevalier couronne fièrement le cœur de leur blason, le chapeau pourpré aux entrelacs soyeux ne vient qu’après, et les occasions ne sont pas rares où 1 améthyste de leur anneau se raya aux ciselures du pommeau de leur épée.
Bourbon-Vendôme, Louis de Guise et le carde des sceaux Bertrandi, successeurs de Tristan de Salazar, l'Hôtel atteignit à un degré d’éclat qui marqua son apogée.
Avec Pellevé, il fournit plusieurs fois un asile sûr a la Sainte Ligue, jusqu'au jour où Henri IV entrant dans Paris, le cardinal mourut de saisissement.
Quelques années se passent. L’archevêque Regnaud de Beaune, vient reprendre la résidence favorite de scs prédécesseurs.
Nous sommes en 1605. — Marguerite de Valois qu’un exil de vingt ans retenait captive au château d’Usson, forteresse bâtie par Louis XI, au fond de l'Auvergne, obtient la permission de rentrer à Paris. La physionomie de la capitale a bien changé depuis son départ; Henri IV est remarié. Elle-même n’cst plus cette radieuse ligure de jeunesse et de beauté, la perle de la couronne de France chantée par les poètes. Les ambassadeurs polonais dont elle a tant charmé les yeux et le3 oreilles, seraient fort étonnés devant cette énorme femme au visage couperosé, couvert de fard et dont le corps boursouflé ne rappelle en rien celui des dresses. Elle a 53 ans : mais son cœur est toujours jeune. Un essaim de pages lui fait cortège; elle raffole de bals, do mascarades, et le fameux vertugadin, reliquaire singulier du cœur embaumé de ses amants repose toujours sur sa vaste personne.
L'hospitalité de Regnaud de Reaune s'ouvre toute grande à la reine de Navarre et l'hôtel devient, pendant un an. un séjour de plaisirs et de galanterie.
C'est le dernier reflet de cette cour des Valois, dont Marguerite est restée la personnification la plus séduisante. Chez elle, les manières, les discours, les costumes, tout est plus raffiné qu’au Louvre, où l'entourage du nouveau prince est encore un peu fruste. Elle joue au Mécène, recevant poètes, écrivains, artistes, qu'elle a toujours protégés. Celui qui sera saint Vincent de Paul est son secrétaire.
Elle aime - naturellement — et l’élu est un jeune homme, Saint-Julien de Date, simple laquais dont elle a fait un seigneur. Les enchantements se succèdent au palais de Sens. Les devises et les emblèmes du nouvel aimé couvrent les tapisseries et les voussures.
Un jour en revenant du couvent des Célestins, Date est tué en carrosse, dans les bras de son amie, d'un coup de pistolet. Le meurtrier est un envieux, Louis de Vermont. Marguerite est inconsolable et jure de rester sans boire ni manger tant que justice ne sera pas faite. Henri IV ne la laisse pas longtemps à jeun ; le lendemain. Vermont est décapité sous les fenêtres de l'hôtel que la reine quitte pour n’y plus revenir.
Après Regnaud de Reaune, sous Davy du Perron et son frère Jean Davy du Perron, la demeure des archevêques (1e Sens reprend son caractère paisible et sacerdotal.
En 1622, l’archevêché de Paris est créé; nous assistons alors à un antagonisme qui rne dure pas moins de 40 ans, jusqu’au moment où l'autorité omnipotente de Louis XIV vient imposer silence... Et la décadence de l'hôtel commence.
Il devient le refuge de gens d’église assez obscurs. Il est loué à des parlementaires. Ses appartements sont délaissés peu à peu; les décorations somptueuses se dégradent, les meubles sc dispersent...
La Révolution arrive : il est vendu comme bien national.
Dès lors l'industrie s’en empare et l'occupe sans interruption jusqu’à nos jours.
Telle est, en peu de mots, l'histoire de cette demeure. Elle est. comme on le voit, riche en souvenirs.
Robert Hénard, Magasin Pittoresque du XIXe.
* Le magasin pittoresque appelle improprement la tour comme un donjon, néanmoins on n'est pas sur une construction purement militaire mais principalement civile.
Bibliothèque Forney
Inaugurée en 1886, la bibliothèque porte le nom de l’industriel Samuel-Aimé Forney qui fit à la Ville de Paris un legs destiné à valoriser les métiers d’art. A l’origine installée rue Titon dans le quartier des artisans, ces derniers pouvaient venir y travailler et emprunter des livres et des modèles.
A la fois bibliothèque de conservation et de prêt, la bibliothèque Forney est aujourd’hui consacrée aux beaux-arts, aux arts décoratifs, aux arts graphiques et aux métiers d’art.
Elle se signale par la diversité des documents conservés : livres et revues, catalogues d’expositions et de musées, catalogue de vente publiques et de salons ... Elle rassemble une collection patrimoniale iconographique parmi les plus riches de France affiches publicitaires, papiers peints, échantillons de tissus, catalogues de maisons commerciales, cartes postales, dessins originaux, maquettes et archives de professionnels et une collection considérable de documents publicitaires.
Des expositions sont régulièrement organisées, consacrées à la mise en valeur de ces collections.
Travaux
Durant l’année 2016, la bibliothèque Forney a été fermée au public afin d'effectuer des travaux de grande ampleur pour accueillir sjes lecteurs et ses visiteurs dans de meilleures conditions. Ainsi, l’accessibilité de la bibliothèque est améliorée grâce à la création d'une zone de consultation documentaire aux personnes à mobilité réduite, accessible par rampe d accès et visiophone extérieur.
Suivant la politique définie par la Ville de Paris et la Direction des Affaires Culturelles, la bibliothèque Forney propose un projet d'action culturelle d’avenir, avec la création d’une salle équipée pour les conférences et la création d’un parcours de visite ouvert à tous, valorisant le patrimoine architectural et documentaire de la bibliothèque. it
Un véritable travail de scénographie intérieure permet de mettre en valeur les collections : une partie du mobilier a été redessiné, mélangeant design contemporain et pièces anciennes. La circulation des lecteurs et des visiteurs est modifiée en vue d’une fluidification des usagers; de nouveaux espaces d'accueil ont été créés.
Les zones réservées au personnel ont également été restructurées.
Enfin, pour valoriser au mieux ce patrimoine exceptionnel, la Ville a décidé d’éclairer extérieurement la bibliothèque, avec une mise en lumière de sa modénature, depuis la cour intérieure.
sources : Panneau affichage
- Détails
- Catégorie : Patrimoine de Paris
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La tour du Temple fut construite par les Templiers à partir de 1212, pendant le règne de Saint-Louis, à l'intérieur des fortifications de la Maison du Temple. La tour du temple se situerait aujourd’hui en face de la mairie du 3ième arrondissement de Paris et en partie dans le square du Temple Elie-Wiesel. La Tour du Temple est connue pour avoir été la dernière demeure de Louis XVI ,et de son fils le futur Louis XVII qui périra quasiment abandonné dans la tour, avant qu'il ne soit guillotiner sur la Place de la Concorde en face de l'Hôtel de la Marine.
La tour était assez haute pour l'époque puisqu'elle atteignait 50m de haut, soit seulement trois mètres de moins que le donjon du Château de Coucy considéré comme le plus haut d'Occident. Le donjon avait 13 mètres de large pour la partie centrale et jusqu'à 20 mètres en comptant les tourelles tandis que les murs avait une épaisseur allant jusqu'à 2 mètres. La grosse tour était sur quatre niveaux 7m pour le "rdc", 6.5m pour le 1er étage, 6m pour le second, 4.5m pour le troisième et 15 mètres sous les combles au dernier étage. Les dimensions importantes du donjon démontre assez nettement la puissance, économique mais aussi en terme militaire et d'architecture, des Templiers à l'époque.
Tour du Temple en 1795, avant sa destruction entamée en 1808 et terminée en 1810-1811.
Voir aussi
Informations
- Adresse : adresse actuelle de la Tour du Temple Mairie du 3ième arrondissement de Paris 2 Rue Eugène Spuller, 75003 Paris
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- Heures d'Ouvertures & Visites en 2018 ( à titre indicatif, changement d'horaire possible, toujours se référer au site officiel avant tout déplacement ) : Détruite au XIXe

Templiers à Paris, Tour du Temple, gravure du XIXe ou début du XXe.
La tour fut construite par les Templiers à partir de 1212
d'autres avance une date plus tardive de 1240 voir fin XIIIe, pendant le règne du Roi Saint-Louis, Louis IX. C'est le le frère Hubert, trésorier de l’ordre, et bientôt l’enclos, défendu par de hautes murailles flanquées de tourelles, qui fut semble t'il le commanditaire de la construction de la tour même si un autre commanditaire est possible.
C'est en réalité un donjon qui permettait d'assurer la défense de la forteresse mais surtout de conserver en lieu sur les trésors du roi de France et des Templiers. N'oublions pas que les Templiers ont été les inventeurs à grande échelle de la "Lettre de Change" qui permettait à toute personne détenait une lettre des Templiers d'être payé quel que soit le lieu. Le donjon était composé de deux parties la "petite tour" et la "grande tour".
1300, dans l’émeute des monnaies, Philippe le Bel lui-même avait profité de la protection des Templiers. Ce souvenir ne l’empêcha pas de faire prononcer par le pape Clément V, en présence du quinzième concile général tenu à Vienne, le 21 mars 1343, la suppression de l’ordre des Templiers, dont le développement l'inquiétait et dont il convoitait les immenses richesses ; celles-ci comprenaient déjà, au commencement du douzième siècle, plus de neuf mille domaines rapportant ensemble cent douze millions de livres.
1312, l’ordre du Temple fut dissous et ses biens en France furent attribués aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (dits Hospitaliers). Néanmoins, même si Philippe le Bel avait ordonné de procéder à la remise des biens aux Hospitaliers depuis le 28 mars 1313, l'enclos était omis puisque Louis X, son fils, refusait encore de le rendre pour en faire le douaire de la reine Clémence de Hongrie. Ses bâtiments subirent de nombreuses modifications.
Après l’arrêt de Philippe-le-Bel, les Templiers qui se trouvaient en France furent arrêtés et furent mis à mort après un simulacre de procès en justice royale. Avant la fin même du procès qui leur était intenté, le grand maître Jacques Molay et le visitateur de France furent brûlés vifs sur un bûcher, dans une petite Ile de la Seine, entre le pont Royal et l’église des frères ermites de Saint-Augustin, au bout de l'actuelle île derrière la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Le premier chef d’accusation, le reniement, reposait sur une équivoque, comme on l’a prouvé depuis. « Ainsi, dit Michelet, l’ordre qui avait représenté au plus haut degré le génie du moyen Age mourut d’un symbole mal compris. » Les biens des Templiers, qui devaient primitivement être employés à la délivrance du saint sépulcre, passèrent aux hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et ceux-ci en donnèrent quittance, en 1317, aux administrateurs royaux.
La maison du Temple devint alors la maison provinciale du grand prieuré de France ; on y renferma successivement le trésor, l’arsenal et les archives de l’ordre. On n’entendit plus parler de cet édifice, si ce n’est pendant la guerre de Cent-Ans et pendant les batailles de la Ligue, où l’on se disputa souvent la possession du Temple.
1667, l’enceinte médiévale qui entourent l’enclos sont rasés au profit d’hôtels particuliers et de maisons locatives occupée principalement par des artisans. L’ancien rempart avait été remplacé par une élégante muraille surmontée d’une galerie décorée de colonnes.
Révolution Française

Gravure réalisée en 1792, alors que Louis XVI y est enfermé. On notera les nombreux gardes pour assurer à la fois sa protection mais aussi, et surtout, afin d'éviter une évasion éventuelle.
Louis XVI est détenu dans la grande tour du Temple
Il est enfermé du 14 août 1792 au 21 janvier 1793 en effet Louis XVI quitte la tour du Temple pour l’échafaud installé place de la Révolution ( actuellement place de la Concorde ).

Louis XVI est d'abord enfermé au troisième étage de la Petite Tour du 13 août jusqu'au 29 septembre 1792, puis il est transféré du 29 septembre jusqu'au 21 janvier 1793 dans le deuxième étage de la Grosse Tour, il est alors séparé de sa famille. Marie-Antoinette est transférée au troisième étage avec ses deux enfants et sa belle-sœur. Cela s'explique notamment par l'impréparation de l'incarcération de roi et peut-être également pour des raisons de sécurité et probablement de confort. Les chambres du roi et de Marie-Antoinette sont cependant confortables, il y avait du papier peint sur les murs, une baignoire et toutes les commodités de l'époque ( voir ici : Blog Marie Antoinette ).
13 août 1792, Louis-Charles est emprisonné à la Prison du Temple, le dauphin est alors agé de 7 ans
25 octobre 1792, l'« enfant Capet », comme il est appelé à l'époque, d'abord remis à sa mère, il est remis à nouveau à son père, qui poursuit son éducation avec le valet de chambre Cléry.
Il revoit Marie-Antoinette de temps à autre lors des promenades dans l'enclos du temple.
11 décembre 1792, il est à nouveau confié à sa mère, ce qui peut paraître paradoxale puisque les Révolutionnaires accusent Marie-Antoinette d'inceste....
20 janvier 1793, il revoit pour la dernière fois Louis XVI.
21 janvier 1793, Mort de Louis XVI sur la place de la Concorde ( alors appelée place de la Révolution ).
Si les conditions de vie du dauphin dans la prison sont correctes au début, elles vont se dégrader par un arrêté du Comité de salut public du 1er juillet 1793. En effet Louis est arraché à sa mère , elle est transférée à la Conciergerie plus tard, et mis sous bonne garde du cordonnier Antoine Simon, et son épouse, c'est un analphabète censé être son instituteur.
C'est d'abord une mise à mort sociale qui est opérée afin de le réduire et de l'écraser, il sera dans l'obligation de signer une déclaration de reconnaissance d'inceste de Marie-Antoinette afin de trouver des chefs d'accusations supplémentaires. Il ne reçoit que très peu de visite et le confort au deuxième étage est plus rudimentaire qu'au troisième.
Lorsque le gardien et sa femme partent, le 17 septembre 1794, il est enfermé discrètement dans une petite chambre offrant peu de lumière pendant environ six mois, c'est une réalité une prison glauque et elle devient de fait une mise à mort, cette fois-ci physique, sachant qu'il n'a alors que 7-8 ans.
28 juillet 1794, après une visite du député Barras qui découvre les conditions de vie du jeune Dauphin, les comités de salut public et de sûreté générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple, pour le garder, lui et sa sœur. Les conditions de vie sont légèrement meilleures mais il est probablement occulté volontairement de sa maladie ( tuberculose ) par son geôlier, il est même considéré comme bien portant...malgré le changement de gardien par Étienne Lasne, de la section des Droits de l'Homme, la santé du jeune Louis-Charles continue de se dégrader inexorablement.
2 août 1793, Marie-Antoinette est transférée à la Conciergerie.
10 mai 1794, après 21 mois de séjour à la tour du Temple, Madame Élisabeth est également guillotinée.
8 juin 1795, Mort de Louis XVII
Il meurt en prison de la tuberculose, quasiment abandonné et livré à son sort malgré quelques tentatives de le "soigner" par différents médecins, son coeur est aujourd'hui dans la Basilique de Saint-Denis.
Louis-Charles de Normandie, dit aussi Louis XVII ou Dauphin fut emprisonné à l'âge de 7 ans, portrait réalisé de r5xdeph-Marie Vien à la demande de la Convention, probablement pour le reconnaître plus facilement en cas d'évasion et dans un but politique. Peinture visible au Musée Carnavalet. Son coeur se trouve aujourd'hui dans la crypte de la Basilique de Saint-Denis.
18 décembre 1795, Marie-Thérèse de France (après trois ans et quatre mois de séjour à la tour du Temple) fut échangée contre quatre commissaires livrés à l’ennemi par Charles-François Dumouriez.
1796, l'église Sainte-Marie-du-Temple est détruite ainsi qu’une grande partie des pierres tombales et œuvres funéraires.
On enferma encore dans ce sombre édifice les vaincus du camp de Grenelle ; puis les conspirateurs Brottier, Duverne de Presles. Montlosier; les proscrits du 18 fructidor avant leur déportation à Sinnamary; l’Anglais Sidney-Smith, le défenseur de Saint-Jean d’Acre, qui y resta deux ans; enfin, après la découverte de la conspiration contre le premier consul, Moreau, Georges Cadoudal, les frères Polignac, et Pichegru qui s’y étrangla.
au donjon de Vincennes.
La tour du Temple a été abattue en 1811 par ordre de Napoléon ler en 1808 .
Napoléon trouvait « qu’il y avait trop de souvenirs dans cette prison-là. » Quant à l’hôtel du grand prieur, il devint, en 1810, une caserne de gendarmerie.
1811, la Temple fut restauré pour servir de ministère des cultes.
1811, les alliés y établirent leur quartier général, et l’année suivante, la cavalerie prussienne campa dans l’enclos et les jardins.
1816, Louis XVIII fit don de l'hôtel à Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé, abbesse de Remiremont, qui fit élever une chapelle expiatoire dont l’entrée était rue du Temple. Celle princesse établit sous sa direction un couvent de Bénédictines qui exista jusqu’en 1848. A cette époque, les religieuses abandonnèrent l’hôtel du Temple, qui fut rattaché au domaine national.
Enfin, en 1854, le Temple fut démoli, le sol nivelé, et il ne resta plus sur l’ancien enclos que la rotonde du Temple et les boutiques des revendeurs, au milieu des rues Cafarelli, Dupetip-Thouars, de la Petite-Corderie, Perrée, Dupuis, etc., qui forment le quartier du Temple.