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Bataille de Berry au Bac, Première Guerre Mondiale 14-18
Berry au Bac est une petite commune située en région Hauts de France, dans le département de l'Aisne. En avril 1917, lors de la première guerre mondiale, a lieu la première offensive de blindée de l'histoire, qui fut cependant ce jour là un échec avec 75% de pertes, mais elle permit par la suite de construire de nouvelles offensives avec un retour d'expérience non négligeable alors que les Allemands, à cette époque, ne croyait pas en cette nouvelle arme. Le 2 juillet 1922, Maxime Weygand, Jean-Baptiste Eugène Estienne et Charles Mangin inaugurent un monument sur le site de la ferme du Choléra d'où les chars partirent en direction de Juvincourt.
En juillet 2014 les plaques de bronzes ont été pillés, ainsi qu'une plaque de marbre ( voir ici ). À l'heure actuelle, elles n'ont pas été retrouvées. Il s'agit probablement d'une communauté bien connue dans la revente de métal précieux après avoir été fondu, puisque le bronze peut se revendre de 4€ à 8€ par Kg.
Informations
- Adresse : Monuments aux Morts de Berry au Bac 02190 Berry au Bac
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- Site d'informations sur la bataille de Berry au Bac : Chars Français Colonel Adrien Henry Le combat pour Berry au Bac
- Horaires d'ouvertures & Visites de Guinicourt : Ouvert à toute heure.
- Berry-au-Bac, le Baptême du feu
- Le moulin de Laffaux : vers une nouvelle stratégie
- La création d'une nouvelle arme : L'artillerie d'assaut
- Les premiers modèles, le Schneider et le Saint-Chamond
- Le Renault FT 17, le char que l'on attendait
- De la guerre de tranchées à la guerre de mouvement
- Le camion nouvel outil stratégique
- Le char, nouvel outil tactique
- La contre-offensive de 1918 : les chars font la différence
Berry-au-Bac : le baptême du feu
C'est lors de l'offensive Nivelle, le 16 avril 1917 que les chars d'assaut français sont engagés pour la première fois, à Berry-au-Bac. Les groupements de chars des commandants Chaubés et Bossut sont composés de chars Schneider et de quelques Saint-Chamont désarmés utilisés pour le ravitaillement. Considérés comme une artillerie mobile de remplacement, les chars doivent appuyer l'attaque des deuxième et troisième lignes allemandes.
Pris sous le feu de l’artillerie allemande et gênés dans leur déploiement par les tranchées allemandes élargies, les trois-quarts des 128 chars engagés tombent en panne ou sont détruits. De nombreux équipages périssent carbonisés, lorsque les réservoirs d'essence supplémentaires prennent feu. Sur 720 hommes engagés, 180 sont tués, blessés ou disparus. Les chars décimés se sont trouvés dans l'impossibilité d'appuyer la progression de l'infanterie, mal préparée à un action conjointe.
La défaite est dure, mais aussi riche d'enseignements : le char constitue un excellent moyen d'appui de l'infanterie, mais à condition de neutraliser l'artillerie et l'aviation allemandes. Le Schneider est encore trop peu blinde et mal employé.
Le moulin de Laffaux : vers une nouvelle stratégie
Les 5 et 6 mai 1917, à Laffaux, les chars Saint-Chamond livrent leur premier combat. « Raviné, retourné, brûlé par le marmitage préparatoire, ce n’est pas un sol ferme mais une espèce de cendre friable et meuble, trouée d'entonnoirs jointifs qui s'effondrent sous nos chenilles».
À en croire ce témoignage, le terrain ne leur est pas favorable. Cependant le déploiement des chars dès le début de l'assaut et une présence renforcée de l'aviation française atténuent les effets de l'artillerie allemande. Les pertes sont moins importantes qu'à Berry-au-Bac : 12 chars et 87 hommes ou officiers mis hors de combat. Le rôle déterminant des chars dans l'arrêt des contre-attaques allemandes et le nettoyage des nids de mitrailleuses se confirme, mais les Saint-Chamond se sont montrés mécaniquement peu fiables, et les fantassins ne sont pas entraînés à progresser avec les chars.
La création d'une nouvelle arme : L'artillerie d'assaut
L'Artillerie d'assaut ( AS ) est créée le 23 septembre 1916. D'abord placée sous la direction du ministère de l'Armement. L’Artillerie d'assaut passe en janvier 1918 sous la tutelle du ministère de la Guerre.
Des camps d'entraînement, dont le plus connu est celui de Champlieu, près de Compiègne, accueillent des volontaires originaires de toutes armes qui rejoignent les premiers groupes de chars. Au 1er août 1918, cette arme comptait environ 20 000 hommes et officiers. Entre 1917 et l918, les pertes se montent à 550 tues et 1 500 blessés.
Les premiers modèles, le Schneider et le Saint-Chamond
Le char Schneider, conçu en 1915 par le colonel Estienne et l'ingénieur Brillé, est fabriqué par la société Schneider. Parallèlement, la Section technique automobile décide de créer son propre modèle de char, dont l'étude est confiée au colonel Rimailho. Conçu par Eugène Brillé de Schneider Company en collaboration avec colonel Jean-Baptiste Eugène Estienne. Basé sur un tracteur de Holt. Il pesait 12 tonnes de ¼, avec un équipage de six hommes. La proue est pour couper par le barbelé, elle a été armée avec des 75mm Blockhaus Schneider et deux mitrailleuses de 7.92mm Hotchkiss. L'armure était approximativement 11mm d'épaisseur mais le réservoir était faiblement protégé. 400 ont été construits, au total.
La fabrication en est assurée par la Compagnie des Forges à Saint-Chamond. Le ministère de l'Armement commande 400 Schneider et autant de Saint-Chamond. Les livraisons s'échelonnent de l'automne 1916 à l'été 1918.
Ces engins sont lents (3 km/h), et lourds; faiblement motorisés, ils franchissent difficilement les tranchées. À l'intérieur, les équipages souffrent de la fumée, de la chaleur et du bruit.
Les tireurs et les conducteurs ont du mal à voir le terrain à travers les fentes pratiquées dans le blindage. Chenilles trop étroites et moteur peu sûr sont les points faibles du Saint-Chamond, tandis que le Schneider souffre d’une insuffisance de blindage et d'armement. Malgré les améliorations dont ils ont pu bénéficier, sur les 800 chars construits, il n'en reste plus que 105 en novembre 1918.
Le Renault FT 17, le char que l'on attendait

En juillet 1916, Louis Renault propose au colonel Estienne de construire un char plus léger et plus maniable. Le Renault FT 17 est le premier char de configuration classique avec armement sous tourelle. Petit, de faible poids, bien motorisé et muni d'une queue d'aide au franchissement il dépasse la vitesse de marche de l'infanterie et grimpe des talus importants.
Mais 1 089 chars Renault sont mis hors de combat, sur les 3 187 livrés entre avril et novembre 1918. Exporté dès 1919, le FT 17 servira dans de nombreuses armées étrangères jusqu'en 1945.

Tourelle d'un Char Renault FT-17, c'est le premier char de série à préfigurer les chars de combats actuels avec une tourelle pivotante. On peut le voir aux Invalides à Paris.
De la guerre de tranchées à la guerre de mouvement
À la fin de 1914, le front est stabilisé des Flandres aux Vosges, et les deux camps s'enterrent dans des tranchées. Commence alors une guerre d'usure, où les offensives, brèves et violentes, font de lourdes pertes sans obtenir de succès décisif. Dès lors, l'obsession du commandement est de percer les lignes açfverses, en s'appuyant sur de nouveaux moyens de transport et de combat propres à rétablir la mobilité des opérations : le camion, le char et l'avion.
L'avion, l’oeil de l’artillerie 1914 : l'aviation est utilisée comme moyen d'observation, de reconnaissance et de réglage des tirs d'artillerie. Dès 1915 le perfectionnement de l'armement de bord permet de développer l'aviation de chasse et de bombardement.Mais les possibilités immenses qu'offre cette arme nouvelle à la stratégie et à la tactique ne sont réellement exploitées qu'au cours des derniers combats de 1918 et plus encore lors du deuxième conflit mondial.
Le camion nouvel outil stratégique
1916 . le camion se substitue en partie au cheval et au chemin de fer pour assurer le transport et le rassemblement rapide des troupes. Désormais, une unité d'infanterie peut couvrir en une seule nuit une distance de 100 kilomètres qui aurait demandé auparavant trois à quatre étapes : C’est un gain de temps et une fatigue épargnée à la troupe. L'artillerie subit la même évolution.
Une partie des canons sont "portés" sur camions ou "tractés" par des engins chenilles.
Le char, nouvel outil tactique
1915 : Français et Anglais mettent au point les premiers chars d'assaut. Cette nouvelle arme doit créer des brèches dans les réseaux de barbelés, franchir les tranchées, et forcer en profondeur les positions adverses sans crainte des mitrailleuses. Une fois l'artillerie ennemie neutralisée, l'infanterie appuyée par les chars peut s'engager et élargir la percée : "L'artillerie conquiert, l'infanterie occupe" (général Estienne). Après les échecs des premiers engagements (le 1 5 septembre 1916 à Fiers pour les Anglais, le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac pour les Français), le matériel est perfectionné et la tactique constamment en évolution.
L'attaque de la Malmaison le 23 octobre 1917 a pour objectif d'obtenir un succès décisif, mais sur un front limité. Une soixantaine de chars Schneider et Saint-Chamond sont engagés en appui de l'infanterie. Cette fois, les troupes ont suivi une préparation spéciale pour combattre avec les chars d'assaut. Le matériel a été perfectionné (réservoirs blindés, chenilles plus larges, camouflage, poste de T.S.E), et il est suivi par des équipes de mécaniciens. Les pertes sont faibles. Le recul des troupes allemandes, qui quittent la crête du Chemin des Dames, confirme l'efficacité de cette arme nouvelle et restaure la confiance.
La contre-offensive de 1918 : les chars font la différence
Fin mai 1918, les Allemands percent le front et arrivent jusqu'à la Marne où leur offensive est stoppée. L'armée française engage dans la contre-offensive le nouveau char léger fabriqué en masse par Renault. Le 18 Juillet 1918, bien dissimulés dans la forêt de Villers.
Les chars der armées Mangin et Dégoutte précèdent l'infanterie et surprennent les Allemands par leur nombre.
« C'est l'intervention des escadrilles de chars d'assaut qui a assuré la victoire aux Français » écrira Ludendorff dans ses Mémoires. L'armée allemande renforce ses moyens de défense contre les chars : les projectiles perforants, les fusils antichars et les premières mines occasionnent de lourdes pertes.
Cependant, les alliés précisent et développent l'emploi des chars en liaison étroite avec l'aviation, l'artillerie et l'infanterie, et remportent alors des succès décisifs. C'est d'ailleurs sur ces principes, relativement améliorés par la suite, que fut lancé La Blitzkrieg (La Guerre éclair) lors de la seconde guerre mondiale.
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Chapelle et Fontaine de Saint-Marcoul
Pour ce 11 novembre, les reliques de Saint-Marcoul sur le chemin des dames à côté de l'église de Saint-Quentin de Corbeny.
Corbeny est ancien village probablement d’origine Celtique, dont les premières traces de son existence remontent au moins à 250ans Av J.C, en effet des pièces ont été retrouvées avec le nom de « Carbnacum » ou « Corbnacum ». Le village était situé à l’intersection d’un chemin Gaulois qui allait de Fismes à Dizy-le-Gros et une voie Romaine qui allait de Reims à Arras.
Aujourd’hui Corbény est sur le funeste « Chemin des Dames » connu pour ses violents et meurtriers combats en 14-18. Le nom de " Chemin des Dames" pourrait avoir comme origine les pèlerinages du roi, le Roi utilisait le "chemin du roy" , qui existe encore en partie, tandis que les femmes pour assurer leur sécurité utilisaient le "chemin des dames".
Mais Corbeny doit sa renommée à son pèlerinage royal qui a perduré pendant des siècles. En effet après le sacre des Rois de France à Reims, ils avaient coutume de venir à Corbény dans le cadre d’un pèlerinage pour soigner les écrouelles : « le Roi te touche Dieu te guérit ». Jeanne d’Arc y fait un passage d’un jour, ou deux, le 20 ou 21 juillet en compagnie de Charles VII nouvellement sacré dans la cathédrale de Reims, de La Hire qui est nommé quelques jours plus tard Bailli du Vermandois.
La légende du roi Arthur pourrait, ça reste évidemment très hypothétique, aussi passer par là puisque Corbenic est le nom d’un des trois châteaux de la conquête du Saint-Graal.
Informations
- Adresse : Rue Pierre Curtil - 02820 Corbény
- Google Maps : Carte
- Téléphone : 03 23 22 48 28 ou 06 32 19 91 09
- Email :
- Site : http://corbeny.fr/
- Heures d'ouvertures & Visites :
- L'église ouvre sur RDV voir le tel. Pour vous loger vous avez l'Hôtel Chemin des Dames juste en face de l'église, vous serez accueilli par le propriétaire des lieux passionné de l'histoire de Corbény. Il y a aussi une cuvée "Saint-Marcoul" , vin "champagnisé" qui ne peut cependant profiter de l'appellation "Champagne" car les vignes sont en dehors de la limite imposée par l'AOC ( Appellation Origine Contrôlé ) : site internet , l'avantage est d'avoir un prix moins cher pour une qualité quasi similaire d'un "Champagne". Lors de la visite de l'église, sur RDV ou pendant les journées du patrimoine, vous pouvez généralement y boire un verre offert gracieusement ( à boire avec modération ).
Reliques de Saint-Marcoul, situées aujourd'hui dans l'église Saint-Quentin de Corbeny. Ces ossements , si ce sont les originaux, auraient donc au moins 1400 ans. Elles sont enfermées dans une chasse du XIXe.
L’étymologie connue de Corbeny : D’abord « Carbnacum » ou « Corbnacum » , il prend au XIe le nom de Corbénic ou Carbonek qui est un mot qui tire ses origines de « corps benoit » donc de « corps béni ». Au XIIe siècle le nom de Corbenic devient soit Corbigny, Corbény ou encore Corbeny.
- En l’an 57, Jules César lutte contre les tribus Belges dans les alentours.
Sous les carolingiens, Corbeny avait un logis royal, Pépin le Bref y séjourna à Noël de l’année 757 et à Pâques de l’année 758.
Charlemagne, son fils, roi de Neustrie y est sacré roi de tous les Francs le 4 décembre 771, dans la chapelle Saint-Pierre. Ce qui signifie que Corbeny est à cette époque un village hautement symbolique et important.
- En 898 les reliques de Saint-Marcoul sont reçues par le roi Charles III qui accorda l’asile aux religieux de Nanteuil, près de Coutances en Normandie.
- Charles III dit « le simple » y résida en 900 pour se protéger des invasions Normandes. C’est à Corbeny qui leur construit un prieuré et ils y amenèrent les reliques. Ce prieuré fut détruit à la révolution.
- En 907 Corbeny, ainsi que l’église Saint-Pierre et d’autres biens, est offert à Frédérone le 22 juin, reine et femme de Charles le Simple, qui elle-même le donna à sa mort aux moines du prieuré de Saint-Marcoul qui dépendaient de l’Abbaye de Saint-Rémi à Reims.
- 928, Après avoir pris Amiens et le comté de Laon , Herbert II Comte de Vermandois, de Soissons et de Meaux, prends le Palais Royal.
- 938 ( ou 936 ) Louis IV d’Outremer reprends Coberny et fait pendre Herbert II en 943.
- 1059, le Pape Léon IX lance une bulle d’excommunication à tout personne ou autorité qui voudrait aliéner les biens du monastère. Être excommunié à l’époque était presque une condamnation à mort.
- 1098, Thomas de Marle ravage Corbeny alors que la peste fait rage.
- 1102, Corberny est reconstruite
- 1103, Enguerrand de Coucy tente de s’emparer de l’église de Corbeny mais après une plainte des religieux de Saint-Rémy ,dont dépendait l’église , au Pape Urbain II, il abandonne son projet.
- 1119, le Pape Calixte II fait une halte de pèlerinage devant Saint-Marcoul avant de repartir pour Laon.
- 1229, Louis IX alors encore sous la tutelle de Blanche de Castille, fait halte à Corbény. Il est le premier à instituer cette coutume ayant le pouvoir de guérison, tous les rois, à l’exception d’Henri IV, jusqu’à Louis XIII y vinrent en pèlerinage. Saint-Louis fonda la confrérie. Cette volonté du roi Saint-Louis a aussi un sens politique, puisqu’il permet de montrer par cette action que les Rois sont là par la volonté de dieu. Il est aussi celui qui va instituer à la Basilique de Saint-Denis la nécropole royale avec des gisants dont l’objectif est de démontrer une lignée continue, mais en réalité fictive, de la royauté.
- 1295, une nouvelle chasse en argent est construite, peut-être à la demande de Philippe-le-Bel
- 1352, Jean II le Bon fait également enrichir la chasse.
- 1359, Corbeny est ravagée, la ville atteignait alors avant la destruction entre 600 et 700 feux soit environ 2000 à 2500 habitants.
- 1429, le 20 ou 21 juillet, Charles VII venant d’être sacré roi vient perpétuer la tradition. Il est accompagné de Jeanne d’Arc, de La Hire et probablement du Comte de Dunois. Pendant ce séjour, Charles VII reçoit les clefs de Laon.
Cette plaque commémorative, offerte par "Notre Dame de Montréal" au Québec, utilise la date du 22 juillet. Mais le sacre ayant eu lieu le 17 juillet à Reims, au vu des Chroniques ( voir en bas de page ) on sait que Charles VII y est resté environ cinq - six jours en tout et probablement quatre jours après le sacre, ce qui amène le départ de Reims plutôt au 20-21 Juillet vu qu'il faut une journée de cheval environ pour l'atteindre ( 30 km environ ), une halte entre Coberny et Reims semble exclu vu qu'il n'y a aucun élément permettant de le dire et l'insécurité relative dans les environs. Ce qui est amusant cest que Vailly-sur-Aisne date également au 22 juillet la venue de Charles VII...chacun ayant sa propre opinion probablement sur le sujet, mais celle de Vailly-sur-Aisne, au vu des chroniques, me semble plus probable d'autant que la Chronique des Cordeliers de Paris date le pélerinage au jeudi 21 juillet 1429 et que c'est confirmé par Perceval de Cagny qui dit clairement que le Roi est parti de Reims ce jeudi pour " dîner, souper et coucher" dans le prieuré de Saint-Marcoul. Sachant que Jeanne d'Arc ouvrait la marche du cortège royal , elle est probablement arrivée avant le roi ou le jour même, on parle donc bien du 21 juillet. Cette erreur de date provient probablement du fait qu'ils ont pris en compte le calendrier 'julien' de 1428, mais le 17 juillet le jour du sacre est bien un dimanche comme le veut la coutûme il fallait donc prendre l'année du calendrier "julien" de 1429, le jeudi est donc bien un 21 juillet 1429 alors que si on compte avec l'année 1428 on est le 22 juillet, sachant que la nouvelle année commence à Pâques et non le 1er janvier comme aujourd'hui.
- 1476, Louis XI offre 2400 écu d’or au prieuré de Saint-Marcoul, une somme considérable pour l’époque.
- 1478, Louis XI exempt la population de Corbény de « Tailles » et d’impôts ( subsides ) par une chartre alors qu’il est à Arras. Il fait fondre la chasse pour en faire une plus grande et encore plus précieuse, il y fait inscrire sa devise « justement », mais elle sera détruite en 1793 .
- 1484, Charles VIII au moins de Juin, alors qu’il est à Corbény, confirme les avantages fiscaux donné par son père.
- 1547, Henri II accorde à la ville la construction de remparts, mais surtout le 20 septembre interdit toute attaque et brigandage contre la ville de Corbény .
- 1590, le 9 mai, les Protestants envahissent par surprise la ville et détruise en partie l’église. Les combats furent d’une violence extrême puisqu’on parle d’une « fosse aux huguenots » qui porte aujourd’hui le nom de « fosse balosse ».
- 1596, le 6 janvier à Paris, malgré qu’Henri IV n’ait pas été sacré à Reims et qu’il n’est donc pas venu à Corbény, il prolonge les anciens privilèges offert par ses prédécesseurs.
- 1610, Louis XIII trois jours après son sacre y vint le 20 octobre , il est le dernier roi à faire le pèlerinage à Corbény. En effet Louis XIV, Louis XV le font à Reims dans l’église de Saint-Rémi pour des raisons de sécurité.
- 1616, L’abbé Saint-Rémi fait détruire les remparts mais Louis XIII les fera reconstruire.
- 1642, le 5 mai, le comte d’Estrée pille le bourg. C’est peut-être à cette époque qu’Adrienne du Vivier
- 1646, Adrienne du Vivier, née à Corbény , fille d’Antoine du Vivier et de Catherine Journe, se marie avec Augustin Herbet soldat qui a pour mission de coloniser le nord du Québec. Elle débarque probablement en 1648 dans l’actuelle Montréal et fait partie des Pionnier qui ont construit cette ville, une plaque à son nom et celle de son mari sont gravés dans une stèle de la ville de Montréal.
- 1653, 200 personnes sont exécutée par des bandes espagnoles. Un cimetière est créé sur le chemin de Juvincourt.
- 1656 , pendant la guerre de 30 ans entre la France et l’Espagne, la garnison de Rocroi y fit des reconnaissances.
- 1793, les années de la terreur, la chasse contenant les restes de Saint-Marcoul est transférée à Laon, la chasse est dépecée de ses matières précieuses tandis que les reliques sont mises dans une fosse. Quelques heures plus tard Pierre Dubois avec deux amis réussis à la récupérer, en les remplaçant par d’autre ossements, puis garde les reliques quelques années dans le plus grand secret, sauf à des proches de confiance. Lors de la restauration du culte, l’évêque de Soissons, Le Blanc Beaulieu, reconnu et confirma que c’était bien les reliques de Saint-Marcoul.
- 1814, 6 mars, Napoléon loge à Corbény dans l’hôtel de l’écu de France pendant la bataille de Craonne. L’hôtel n’existe plus. source
- 1819, l’église de Saint-Marcoul est détruite ainsi que le monastère.
- 1858, la chapelle Saint-Marcoul est entièrement refaite.
- 1870, Corbeny sert d’état-major à l’armée allemande qui y restera du 4 septembre 1870 au 23 octobre 1871.
- Guerre de 14-18, Corbeny est quasiment rasé dans sa totalité, pendant près de 3 ans une partie des habitants vivent dans les caves de leur maison. L’église, les restes du prieuré et la chapelle Saint-Marcoul sont totalement détruits, cependant l’église est reconstruite ainsi que la chapelle qui elle le sera presque à l’identique.
Si on suit le texte par ordre chronologique, on comprend que Jeanne est à Saint-Marcoul et qu’elle chevauchait devant le Roi en sortant de Reims ainsi probablement que de Corbény vers Soissons en passant par Vailly sur Aisne.
Cette tradition de « le roi te touche et dieu te guérit » est un « privilège » accordé au Roi qui selon la tradition guérit la maladie des écrouelles, la non présence de la Pucelle dans les chroniques ne semble donc pas anormal puisqu’il s’agit avant tout d’un droit divin royal qui ne concerne donc que le Roi fraichement sacré à Reims, par ailleurs les capitaines et autre proche ne sont pas mentionnés dans les chroniques au sujet de Corbény.
Le texte en tout cas des Cordeliers de Paris ne permet pas de dire si elle ouvrait la marche du cortège avec une distance de quelques heures, ou un jour maximum, ou si elle était juste devant l’armée Royale, ce qui est sûr c’est qu’elle est aux avant-postes. À Montepilloy vers la mi-août, environ 3 semaines seulement après Corbény, l’un des chroniqueurs semble dire qu’elle ferme la marche, avec le Duc d'Alençon, en s’assurant que le Duc de Bedford ne tente pas une contre-attaque lors du replis des armées de Charles VII après les vaines escarmouches dans les plaines de Montepilloy. Clairement le rôle de la Pucelle évolue, soit on la retrouve devant, à côté du Roi à Reims par exemple ou à l’arrière de l’armée en partant de Montepilloy pour rejoindre Crépy-en-Valois.
Il faut noter que la situation est périlleuse, puisque le Duc de Bourgogne se trouve à Laon le jour du sacre soit à moins de 30km de Corbény et à Arras le 19-20 juillet, les troupes Anglaises sont du côté d’Epernay. Historiquement on peut probablement noter sa présence sur le Chemin des Dames, tristement célèbre pendant la guerre de 14-18.
Ce qui est surprenant également c’est que les chroniques ne semblent pas franchement reparler de la Pucelle avant Crépy-en-Valois et la Bataille de Montepilloy, estimant probablement qu’il n’y avait pas lieu d’en faire mention, pourtant des villes importantes tels que Soissons, Laon et Château-Thierry vont se soumettre au Roi sans coup férir.
• Enguerrand de Monstrelet
« En sortant de Reims le roi alla en pèlerinage à Corbigny, visiter Saint-Marcou. Là, les habitants de la ville de Laon vinrent lui faire obéissance, comme avaient fait ceux des villes dont il a été fait mention. De Corbigny le roi vint à Soissons et à Provins, qui, sans opposition aucune, lui firent pleine ouverture. Il constitua alors La Hire comme nouveau bailli du Vermandois, à la place de Colard de Mailly, que le roi d'Angleterre y avait précédemment commis. »
• Chronique de Perceval de Cagny
« Le roi fut au dit lieu de Reims jusqu'au jeudi suivant, et ce jour alla dîner, souper et dormir en l'abbaye de Saint-Marcoul, dans ce lieu furent aportés au Roi les clefs de la cité de Laon.»
• Chronique de Jean Chartier
« Et après ce, séjourna le roi en la dite ville de Reims trois jours, et puis il partit avec son dit ost pour aller dans une abbaye nommée Saint-Marcoul, ou quel lieu les rois de France ont l'habitude d'aller après leur couronnement. Et leur fait on là certain services et mistère , pourquoi on dit que le roy de France guérit des escrouelles. »
« De cette abbaye de Saint-Marcoul , s'en alla le roi avec son ost en une ville nommée Veelly*, appartenant à l'archevêque de Reims, de laquelle lui fut faite obéissance, et s'y logea pour le jour, et envoya ses messagers à Laon, laquelle ville se mit également en son obéissance. De là il s'en alla à Soissons, qui se mit aussi en son obéissance, et y séjourna deux ou trois jours avec son ost. Et lui fut rendu Château-Thierry, Provins, Coulommiers, Cressy en Brie et plusieurs autres forteresses. »
On notera que selon Jean Chartier la ville de Laon fait obéissance alors que le roi est à Vailly-sur-Aisne et pas à Corbény, mais s’il y a erreur c’est sur un ou deux jours.
* Il s’agit aujourd’hui de de Vailly sur Aisne.
• Journal du Siège d’Orléans
« Celui jour et les deux jours ensuivant sejourna le roi à Reims, et apreès s'en alla à Saint Marcoul, par le mérite duquel obtinrent les rois de France la grâce divine, dont ils guérissent des écrouelles ; et aussi y doivent- ils aller incontinant après leur saint sacre : ce que le roi fait et acomplit. Et là venu, fait ses oraisons et offrandes; duquel lieu s'en vint à une petite ville fermée, nommée Vailly ( Vailly sur Aisne ) , en la vallée et à quatre lieues ( environ 15km ) de Soissons. »
• Chronique de la Pucelle
« Le roi séjourna, en la dite cité par trois jours ( à Reims ). Or il est vrai que de tous temps les rois de France, après leurs sacres, avoient accoutumé d'aller en un prieuré qui est de l'église Saint-Rémy, nommé Corbigny, assis et situé à environ six lieues ( environ 25km ) de Reims, auquel est un glorieux saint qui est du sang de France, nommé saint-Marcoul, auquel tous les ans a grande affluence de peuple pour la maladie des écrouelles ( pélérinage ), par le mérite duquel on dit que les rois en guérissent. Et pour ce s'en alla audit lieu de Saint-Marcoul et y fit bien et dévotement ses oraisons et offrandes. Et de ladite église il prit son chemin à aller en une petite ville fermée, appartenant à l'archevêque de Reims, nommée Vailly-sur-Aisne, qui est à quatre lieues de Soissons et aussi quatre lieues de Laon. »
• Chronique des Cordeliers de Paris.
« le jeudi suivant, il parti pour faire guérir les malades à Corbeny. Et chevauchait la dite Pucelle devant le roi, toute armée de son armure ( harnois ), son étendart déployé ; et quant elle était désarmée, elle était habillé comme un chevalier, souliers et lacets aux pieds, pourpoint et cauches justes et un chapelet sur la tête ; et elle portait de très nobles habits de draps d'or et de soie bien garnis.»
d'après Georges Dumas, histoire du prieuré de Saint-Marcoul de Corbeny et de la Guérison des Ecrouelles, p93, texte légèrement modifié avec quelques rajouts.
La maladie des écrouelles, relativement courante au Moyen-Âge, vient du latin "scrofula". Elle se caractérise par des abcès chroniques des ganglions lymphatiques, en général ceux du cou. En language médicale actuel on appel cela une adénite qui est une inflammation d'un ou plusieurs ganglions. On parle aussi d'adénopathie : maladie d'un ganglion.
L'origine de cette maladie est souvent tuberculeuse, principalement provoquées par des maisons humides, le manque d'air et la nourriture insuffisante ou de carence alimentaire en vitamine importante, au Moyen-Âge elle touchait principalement les personnes pauvres à la différence, par exemple, de la dysenterie qui pouvait toucher toutes les couches sociales y compris le roi, comme Saint-Louis qui décède de cette maladie devant les murs de Tunis le 25 août 1270.
Les glandions hypertrophiés, mais non enflammés ,d'où leur nom de maladie des écrouelles : humeurs froides, suppuraient et laissaient des cicatrices indélébiles. La maladie étaient redoutés, autant par son aspect physique que par sa gravité, en effet les personnes souffrant de la maladie des écrouelles pouvaient avoir le visage défiguré et les séquelles irréversibles.
Saint-Marcoul était "spécialisé" dans la guérison de cette maladie, on l'appelait aussi le "mal de Saint-Marcoul" ou le "Mal Royal" puisque les Rois de France, et d'Angleterre, étaient aussi capable de la soigner miraculeusement en les touchant.
La cuve Baptismale du XIIe ( ou antérieur )
