Charles VII

(22 février 1403 – 22 juillet 1461), appelé le Victorieux ou le Bien-Servi , fut roi de France de 1422 à sa mort en 1461.

Charles VII hérite du trône de France dans des circonstances difficiles. Les forces du Royaume d’Angleterre et du duc de Bourgogne occupaient la Guyenne ( une grande partie de la Nouvelle Aquitaine actuelle ) et le nord de la France ( Normandie principalement ), dont Paris, la ville la plus peuplée, et Reims, la ville dans laquelle les rois Français étaient traditionnellement couronnés. En outre, son père Charles VI, qui avait perdu une grande partie de ses moyens intellectuelles par la maladie qui l'avait frappée, avec Isabeau de Bavière l’avait déshérité en 1420 lors de l'infâme traité de Troyes qui reconnu Henri V d’Angleterre et ses héritiers comme les successeurs légitimes de la couronne Française. Dans le même temps, une guerre civile fait rage en France entre les Armagnacs et le parti bourguignon. 

Né en février 1403 à Paris, Charles était le fils cadet du roi Charles VI et d'Isabeau de Bavière. Il a hérité du trône de son frère aîné, Louis, qui est mort en 1415 lors de la bataille d'Azincourt contre les Anglais. Cependant, en raison de l'état mental instable de son père, le pouvoir était effectivement aux mains des oncles de Charles, les ducs de Bourgogne.

 

Charles VII, portrait du roi de France

Portrait de Charles VII ( détail ),  actuellement au musée du Louvre : Aile Richelieu, 2e étage, Jean Fouquet, Salle 820.  L'inscription "Le Très Victorieux roy de France" sur le cadre d'origine, non-visible sur la photo, fait peut-être référence aux trêves de Tours (1444) ou à la victoire de Formigny (1450). Jean Fouquet semble avoir été le premier en Europe à peindre un portrait indépendant à mi-corps, grandeur nature et presque de face. Le tableau se trouvait au XVIIIe siècle à la Sainte-Chapelle de Bourges, peut-être offert par le roi  à la Sainte-Chapelle. L'œuvre est entrée au musée du Louvre en 1838, considérée comme étant d’un « peintre grec inconnu ». Il fut attribué à Jean Fouquet. (2)

En 1419, les tensions entre les Armagnacs (partisans du dauphin Charles) et les Bourguignons ont atteint un point culminant lorsque Jean sans Peur, duc de Bourgogne, a été assassiné lors d'une rencontre avec le dauphin. Cela a conduit à une guerre civile connue sous le nom de guerre des Armagnacs et des Bourguignons.

En 1420, le traité de Troyes a été signé entre le roi d'Angleterre Henry V et Charles VI, qui désignait Henry comme héritier du trône de France en échange du mariage avec Catherine de France, la fille de Charles VI. Cependant, la plupart des Français ont rejeté le traité et ont continué à soutenir le dauphin Charles, qui a été proclamé roi sous le nom de Charles VII à Bourges en 1422, après la mort de son père.

Au début de son règne, Charles VII n'avait que peu de soutien et de ressources, car la plupart des terres françaises étaient occupées par les Anglais et leurs alliés bourguignons. Cependant, il a réussi à former une armée professionnelle de soldats mercenaires écossais et suisses, connue sous le nom de Compagnies d'ordonnance.

Charles VII a également mené des réformes importantes pour renforcer le pouvoir royal en France. Il a créé la première armée permanente de France, a réorganisé la justice royale et a renforcé l'autorité des intendants royaux dans les provinces. Il a également créé la première université française à Poitiers en 1431.

Charles VII est mort en 1461 à l'âge de 58 ans.

Avec sa cour située à Bourges, au sud de la Loire, Charles VII a été appelé le « petit roi de Bourges ». Jeanne d’Arc et d’autres personnalités, comme Dunois et La Hire, ont conduit  à lever le siège d’Orléans, ainsi que d’autres villes stratégiques sur la Loire, et à écraser les Anglais à la bataille de Patay.

Avec les troupes anglaises locales dispersées, les habitants de Reims changent d’allégeance et ouvrent leurs portes, ce qui permet le couronnement de Charles VII en 1429 à la cathédrale de Reims. Quelques années plus tard, il mit fin à l’alliance anglaise-bourguignonne en signant le traité d’Arras en 1435, suivi de la reprise de Paris en 1436 suivie de  la Normandie dans les années 1440 à l’aide d’une armée professionnelle, il est le premier roi à avoir institué une armée de métier avec les arbalétriers, avec une artillerie fortement améliorée qui va jouer un rôle majeur lors de la bataille de Formigny ( 1450 ) et de de Castillon en 1453, grâce à cette dernière bataille les Français gagnent et mettent fin à la guerre de Cent-Ans.

C'est un roi assez méconnu et méprisé aujourd'hui, dont la principale raison serait qu'il aurait abandonné Jeanne d'Arc sans rien faire et agir, comme si cette seule action qui est très contestable historiquement, serait le seul élément de son règne.

C'est pourtant le vainqueur des Anglais, celui qui aura créé la première armée de métier, le premier impôt aussi pour financer son armée et développer l'artillerie. Il a pu et su préparer le règne de son fils Louis XI en lui donnant un pays administré et relativement apaisé. Malgré tous les défauts qu'il aurait pu avoir, il a persisté, tenu et en définitive gagné, alors que ses prédécesseurs n'avaient qu'au mieux résisté.

Charles VII est probablement un personnage aussi compliqué que son époque, mais c'est très probablement celui qui a sauvé la France d'une occupation illégitime anglaise.

  

 



 

 


 

Historique
source : source sur place, documentation diverses, Charles VII de Philippe Contamine (1), Historia Sélection du Readers Digest, (2) Musée du Louvre

 

Chronologie de la vie de Charles VII

 

1403 - 1407

  • 1407Assassinat du duc d'Orléans, la mort du duc d'Orléans, frère de Charles VI, père de Dunois, et oncle de Charles, est surement un tournant dans la guerre civile qui va ravager la France. Elle permet aussi aux Anglais de se retrouver dans une position dominante sachant que les Bourguignons, pourtant à la base de la même famille que le roi, vont tenter par diverses manoeuvres d'affaiblir les partisans de Charles VI et du futur Charles VII. L'assassinat du duc d'Orléans, proche du roi, entre dans cette configuration affaiblissement du pouvoir royal.

 

1417 - 1422

de la mort du duc de Bourgogne à la mort de Charles VI

  • 1418

    L'année 1418 est une année difficile pour Charles VII qui perd non seulement Paris, malgré une tentative via la Bastille de reprendre la ville, mais manque de peu de se faire capturer par les Bourguignons si Tanguy du Chastel ne l'avait pas aider à s'échapper. Le 17 mai, Charles VI, fait de Charles de Ponthieu duc de Touraine, ce dernier s'empresse de partir à Tours. Isabeau de Bavière, alors régente, tente de l'affaiblir par des manoeuvres dilatoires en faveur du duc de Bourgogne; La duplicité de la reine , initialement discrète, devient de plus en plus visible au fur et à mesure que Charles VI devient de moins en moins en mesure de gouverner.

    Le duc de Bourgogne entre dans Paris le 29 mai par la porte Saint-Jacques. Charles VII, alors que le dauphin, manque de peu de se faire prendre par Jean sans Peur, se réfugie grâce à l'aide de Tanguy du Chastel dans la Bastille. Ils tentent vainement de reprendre Paris, le dauphin est contraint cependant de rejoindre Melun, néanmoins la Bastille reste aux mains des Armagnacs. Du 31 mai au 1er juin, le Maréchal de Rieux revint avec 300 hommes et tentent, depuis la Bastille, alors que le dauphin est au pont de Charenton, de reprendre une nouvelle fois la ville. Le duc de Bourgogne réussi néanmoins à convaincre les Parisiens, notamment par des  promesses de baisse d'impôts, et une partie de la population s'en prend aux troupes des Armagnacs, ces derniers quittent Paris et rejoignent le futur Charles VII à la porte de Charenton. La Bastille est prise par les Bourguignons. Charles VII se réfugie à Bourges et écrit une lettre le 13 juin, estimant que Charles VI est détenu contre son plein gré. Ces événements, dont le massacre de plusieurs millieurs de partisans des Armagnacs, par le duc de Bourgogne quelques jours après la prise de Paris et la fuite du dauphin vont probablement amener le dauphin et surtout ses partisans à vouloir assassiner le duc de Bourgogne un an plus tard.

1419

10 septembre 1419Assassinat de Jean sans Peur par les Armagnacs au Pont de Montereau

 

De 1422 à 1425, le roi Charles VII a consolidé ses positions dans le royaume de France. Le Jeu des Alliances.

Il contrôlait plusieurs régions, dont le Berry, la Touraine, le Poitou, l’Aunis, la Saintonge, l’Auvergne et le Limousin. L’Anjou, le Maine, le Bourbonnais, l’Orléanais et le Vendômois étaient également placés sous son contrôle.

Cependant, après la défaite des troupes royales à Verneuil le 17 août 1424, Charles VII était très affaibli sur le plan militaire et a recherché de nouveaux appuis politiques. Il s’est tourné vers sa belle-mère, Yolande d’Aragon, dirigeante de la maison d’Anjou et reine de Sicile, qui l’a incité depuis 1423 à une alliance avec le duc Jean V de Bretagne.

En mars 1425, Charles VII a accepté de remettre l’épée de connétable de France à Arthur de Richemont, frère cadet du duc Jean V de Bretagne. En plaçant ainsi le prince breton à la tête de son armée, le roi a consenti au rapprochement de la couronne avec les duchés de Bourgogne et de Bretagne.

 

 

 

 

 

1429 - 1431

Période Jeanne d'Arc

chinon jeanne darc reconnait charles VII

 

 

 

 

Traité d'Arras

Charles VII a su tirer parti de l’élan suscité par Jeanne d’Arc pour renforcer son autorité et commencer la reconquête des territoires perdus face aux Anglais. Cependant, il savait qu’il ne pouvait rien faire tant que la guerre civile avec la Bourgogne n’était pas terminée. Il a donc entamé des négociations avec le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Ce dernier, ne voyant plus aucun avantage à s’allier avec les Anglais et souhaitant se concentrer sur le développement de ses provinces, a accepté de négocier avec Charles VII.

Le 1er juillet 1435, un congrès pour la paix entre les Bourguignons et les Armagnacs s’est ouvert à Arras sous la présidence des légats du pape et en présence de nombreux princes français et étrangers.

Le 21 septembre 1435, la paix d’Arras a été proclamée, mettant fin à la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons qui avait débuté en 1407. Charles VII a reconnu officiellement Philippe le Bon comme souverain de la Bourgogne et l’a dispensé personnellement de lui rendre hommage. Il lui a également cédé plusieurs comtés et villes. Bien que le prix à payer était élevé, l’essentiel pour Charles VII était qu’il avait désormais les mains libres pour affronter les Anglais.

Ce traité sera difficile à accepter pour le Duc d'Alençon qui se sent lésé.

 

1432 - 1461

Fin de de la guerre de Cent-Ans

 

  • 1432, 10 février, Charles VII passe à Crissay-sur-Manse. Il écrit une lettre aux habitants de Reims.

  • 1440 : la Praguerie, les Vassaux, dont le dauphin futur Louis XI, se révolte.
  • 1450, 9 février, Agnès Sorel, première maîtresse royale officielle, meurt.
    • 15 février, Guillaume Bouillé ouvre une information sur le procès de Jeanne d'Arc
    • 15 avril, bataille de Formigny
    • Bergerac reviens à la couronne française, les fidèles du roi récupèrent leurs biens perdus.

  • 1451, le 9 mars, Louis, futur Louis XI, épouse Charlotte de Savoie.
    • Mai à Août, le ciel s'éclaircit pour les troupes de Charles VII qui remportent d'importantes victoires en Guyenne.
    • 31 juillet, Jacques Cœur est arrêté. Il est accusé d'avoir empoisonné Agnès Sorel.
      .
  • 1452, le roi de France conclut une alliance avec François Sforza au traité de Montil-lès-Tours.
    • Juin, les juges ne retiennent que le crime de lèse-majesté et des délits financiers, il ne fut condamné pour la mort d'Agnès Sorel.
    • 23 octobre, les anglais reprennent la ville de Bordeaux
    • 27 octobre, il signe le traité de Cleppé avec le duc de Savoie contre son dauphin.
  • 1453, 29 mai, Jacques Coeur n'avouât rien, mais il est reconnu coupable. Ses biens sont confisqués, il est banni du royaume tout en restant emprisonné tant qu'il ne versera pas les 400 000 écus.
    • Bataille de Castillon, les français battent les anglais le 17 juillet. Elle met un terme à la guerre de Cent-Ans.
    • 19 octobre, les troupes françaises prennent Bordeaux.

  • 1454, Jacques Cœur s'évade et se réfugie auprès de Nicolas V, le pape.
  • 1455,  irrité de l'insubordination de Jean V d'Armagnac, ainsi que par l'inceste avec sa sœur, Charles VII envoie contre lui deux armées. Jean V, vaincu, doit fuir à la cour d'Aragon et, pendant que les troupes françaises occupent le Rouergue et l'Armagnac. Néanmoins il organise une guérilla pour harceler les occupants, mais le roi d'Aragon lui propose d'aller à Rome pour demander au pape de plaider sa grâce auprès du roi de France. Des cardinaux sentant le bon filon,  tentent de lui vendre à prix d'or une fausse dispense, mais ils sont démasqués et jugés. Le pape lui accorde le pardon, mais Charles VII reste inflexible et Jean V est contraint de se réfugier à la cour d'Aragon.
  • 1456, fin mai,  Charles VII fait arrêté son cousin le duc Jean II d'Alençon, compagnon de Jeanne d'Arc, pour conspiration avec l'ennemie Anglais. Il est jugé à Vendôme.
    • 7 juillet, le procès à Rouen est annulé par le procès de réhabilitation.
    • 30 août, il prend le Dauphiné, tandis que son dauphin doit se réfugié chez le duc de Bourgogne, Philippe le Bon.
    • 25 novembre, Jacques Cœur meurt à Chio, il fut nommé amiral des galères du pape Calixte III, lors du conflit contre les Turcs.

  • 1457, le Dauphiné est réuni au royaume de France
    • Le roi tombe gravement malade, il aurait probablement une tumeur cancéreuse au niveau de la jambe.

  • 1458, 11 mai, Jean de Calabre, fils de René d'Anjou, arrive à Gênes et affirme la suzeraineté du roi sur la ville.
    • 10 octobre, initialement condamné à mort, Jean II d'Alençon est en définitive condamné à la perpétuité jusqu'à l'arrivé de Louis XI. 

  • 1459, conquête de Naples par Jean de Calabre.
  • 1460, le comte Jean V d'Armagnac, est banni pour inceste avec sa sœur Isabelle avec qui il aura trois enfants. Il est condamné pour lèse majesté et complot avec les Anglais.

 

Le roi est mort, vive le roi 

 
 
 

 

 

Recherche sur le site

Partage