Tour Montjoie, Conflans Sainte-Honorine

 

tour de Montjoie

La tour Montjoie de Conflans est datée probablement du XIe siècle.  Elle fut restaurée en 1980 et en 2017. La tour fut une possession des comtes de Beaumont du XIe au XIIIe siècle. En pleine guerre de Cent-Ans, en 1441, Charles VII s'y réfugie.

 

Historique
sources : (1) riches heures, site officiel de la mairie de Conflans, livre, divers, Description de la tour par André Châtelain dans Châteaux Forts et Féodalités en Île de France.


Anciennement : Condate, Confluenlium, Confluens, Confluenlia, Confluenlum.


Conflans Sainte-Honorine doit son nom au confluent près duquel il se trouve, et son surnom à la châsse de Sainte-Honorine, qui y fut apportée (898) sous le règne de Charles le Simple. Les reliques de sainte Honorine ont attiré de tout temps un grand nombre de pèlerins à Conflans. Sur la colline où s'élevait le prieuré fondé, vers le XIe siècle, par les seigneurs du château  Beaumont-sur-Oise et de Conflans, détruit à la Révolution, on voit encore les ruines d'une vieille tour de forme carrée, appelée le vieux Château ou la baronnie au XIXe mais aujourd’hui elle a pris le nom de tour « montjoie » en ancien français "montjoye".

Ce lieu n'est pas choisi au hasard puisqu'il permettait de surveiller le confluent de la Seine et de l'Oise. Un droit de passage, dit le "travers de Conflans", était prélevé, ce qui permettait d'enrichir le seigneur des lieux. Le Château, dont il reste principalement la tour de Montjoie, fut édifiée idéalement sur un éperon rocheux. Il existait aussi le Château Neuf édifié probablement au XIIIe siècle par la Montmorency, mais fortement ruinée au XVIIIe et détruit à la Révolution.

Le château roman fut appelé Tour de Ganne , château vieux, ou encore La Baronnie, plus récemment Tour Montjoie.

 

Description de la tour par André Châtelain dans Châteaux Forts et Féodalités en Île de France.


Avec une quinzaine de mètres de haut et ses quatre murs entiers ( 16,70 m sur 11,60 m), ce donjon rescapé semble présenter encore une masse très proche de ce qu'il fut jadis.
Les murs sont épais de 1,65 mà la base, 1 mètre au sommet par suite des ressauts de deux étages; les parements internes et externes présentent un appareil calcaire en pierre de taille moyenne et des assises régulières à joint assez épais; la base du mur sud-est, longée par un sentier, porte de fortes marques d'érosion et une brèche par laquelle on peut se glisser à l'intérieur (mais l'accès est normalement interdit).

tour de conflans

La face sud-ouest du donjon. Le donjon est à ciel ouvert; son sol actuel est en pente vers le petit côté sud-ouest. Il a comporté trois niveaux planchéiés de 4,50 m de haut, chacun percé d'ouvertures intéressantes: le premier possède six fenêtres étroites vers l'extérieur et ébrasées largement sous voûte plein-cintre vers l'intérieur; au second et au troisième toutes les ouvertures sont bouchées. Les deux du petit côté sud-ouest
c'est-à-dire regardant vers l'aval de la Seine, au second étage, étaient géminées; 
ces baies ouvraient, à l'intérieur, sous des niches aux bords droits, profondes de 0,88 met larges de 1,80 m, voûtées plein-cintre. Au troisième étage les ouvertures étaient simples mais également percées sous voûte plein-cintre au fond de larges niches de même apparence que celles de l'étage inférieur. La porte d'entrée pouvait être une des ouvertures de la face sud-est, proche de l'angle est, à 4 mètres du sol, large de 1, 15 m et haute de 2 m.

Des traces de cheminées se voient au second niveau entre les deux fenêtres géminées du petit côté sud-ouest, sur la face nord-ouest, et au troisième au milieu de la face sud-est; leurs conduits d'évacuation étaient ménagés à l'intérieur du mur. Fenêtres et cheminées attestent largement que ce donjon n'était pas qu'un poste de surveillance mais bien une résidence. De plus un puits était encore signalé en 1824. 

 

Bref historique

876, Des moines venus de Graville, près du Havre, déposent à Conflans les reliques de Sainte Honorine afin de les soustraire au pillage des Normands. À cette époque, au Moyen Âge, Conflans est un village protégé par un château fort en bois installé sur l’éperon calcaire qui domine la Seine, à un peu plus d’un kilomètre en amont du confluent.

1080 Le prieuré est fondé par des moines venant de l’abbaye du Bec-Hellouin en Normandie pour abriter les reliques de Sainte HonorineIl devient un centre de pèlerinage pendant sept siècles. 

Xe début du siècle, Conflans était un fief de l'évêque de Paris.

Fin Xe, le fief revient à Yves de Beaumont ( Beaumon-sur-Oise ).

1085, un conflit entre Mathieu Ier de Beaumont et Bouchard IV de Montmorency ( beau-frère du seigneur de Conflans ) conduit à la destruction du château de Conflans et de son église de Notre-Dame.

Début de Construction de la Tour Montjoie

Après la destruction du château de Conflans, les historiens estiment que la tour actuelle daterait de cette époque. Bouchard IV de Montmorency obtient probablement quelques droits sur Conflans puisque Louis VI, dit le Gros, roi de France autorise la création d'une foire à Conflans en 1134 pour les deux familles. 

Néanmoins Thibault de Beaumont reste semble t-il seigneur puisqu'il rend hommage à l'évêque de Paris.

1271, l'évêque Etienne donne le fief à Mathieu III de Montmorency, en effet le dernier seigneur de Conflans n'avait pas d'héritié. Famille qui reste en place jusqu'en 1642 avec Anne de Montmorency.

1441, dans le cadre de la reprise de la Normandie et de ses régions limitrophes, plusieurs batailles vont avoir lieu entre le château de Poissy et Pontoise. En 1441, Charles VII est forcé de se réfugié au château de Conflans au lieu-dit «  confelentis castro ». (1)

Charles VII portrait Roi de France

Charles VII, portrait de Jean Fouquet, vers mi-XVe ( détail ), peinture aujourd'hui au musée du Louvre

 

Conflans possède un château moderne, qui abrite un musée de batelier, et de nombreuses maisons de campagne.

L’église, de Saint Maclou, est fort ancienne; son clocher roman paraît remonter au XIIe siècle; la nef et les bas-côtés sont en ogive. Elle a été construite au XIe et agrandie et modifiée jusqu’au XIXe.

À l'intérieur, on peut voir le gisant de Mathieu IV de Montmorency, mort en 1304 et le polychrome de Jean Ier, mort en 1325. Les  membres de cette famille furent pendant plus de cinq siècles, de 1270 à 1642, les seigneurs de Conflans.

anne de montmorency

Portrait de Anne de Montmorency, un des plus riches seigneurs et connétable du XVIe. 

 
La tour dite « Montjoie » vient probablement de « Montjovis » tiré de « mont jupiter », tout comme la tour Montjoie à Saint Germain en Laye,  elle est haute de 15 mètres environ. Le donjon aurait été édifié par Mathieu de Beaumont au XIe après la destruction d’un précédent château, probablement en bois.

Classé Monument Historique en 1926 et 1997, elle appartient aujourd’hui à la ville .Elle a été restaurée  dans les années 80 et en 2017.

On peut remarquer le décrochement des trois niveaux, les fenêtres façade Ouest et face Sud. À l'étage intermédiaire, l'habitation des seigneurs, l'ouverture d'accès en coin, les baies à niches, les fenêtres à ébrasement de ventilation et ses cheminées. Les trous de boulins d'échafaudage d'origine et des étais de renforcement en biseau sont aussi visibles.

 

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Cette modeste page est dédiée à Samuel Paty, professeur d'Histoire et Géographie, mort pour la France, la liberté d'expression, exécuté et décapité à Conflans par un islamiste.

Samuel Paty

 

 


 

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