Château du Vivier

 

Château du Vivier

Il date principalement de deux grandes périodes, celle du XIIIe siècle sous Philippe IV  et du XIVe sous Charles V qui va fonder la Sainte-Chapelle, la deuxième de ce roi. Le Vivier tire son nom des divers réservoirs d'eau utilisés pour fournir à la cour royale les poissons. Abandonné sous Louis XIV et pillé après la Révolution Française, le Château possède cependant de belles ruines.

Aujourd'hui c'est une propriété privée qui propose néanmoins des visites lors des journées du patrimoine, il est possible de louer une salle notamment pour les mariages dans l'ancienne basse-cour.

 

 

 

Historique & Histoire 

source : source sur place, documentation diverses, Fontenay-Trésigny, sources principales le Château Royal et Sainte-Chapelle du Vivier-en-Brie par Christian Corvisier (1) et La Sainte-Chapelle du Vivier-en-Brie, Claudine Billot (2)

 

Le château fut été édifié au sud d'un important carrefour, croisement des routes de Paris à Vitry-le-François et de Melun à Laon par Meaux, c'est aussi une région très boisée et le vivier de poisson est aussi un élément important.

 

1147, première mention écrite du Vivier, Guy de Vitry vend la seigneurie de Tournan-en-Brie, dont le vivier de Vizy était une dépendance, à Guy de Garlande. (1) 

1260 à 1280, Anseau IV de Garlande achète des terres autour du Vivier, néanmoins pas de trace écrite d'une maison seigneuriale au Vivier.(1)

1293, Jean de Garlande vend le château et la châtellenie de Tournan à Pierre Chambly, chambellan de Philippe le Bel, qui l'achète en réalité pour Charles de Valois, comte d'Alençon, le frère du roi.

1295, date probable de construction de la demeure princière selon Christian Corvisier.

1308, les travaux intérieurs sont réalisés par Evrard d'Orléans, le premier connu à être qualifié de "Peintre du Roi", qui s'occupera aussi de Villers-en-Retz et de Le Gué de Mauny.

1311, Philippe le Bel autorise la réunification des terres de Tournan à celles du Vivier.

1314, décembre, le roi de France fait don officiellement des terres à son frère Charles de Valois.

1316, le pape Jean XXII accorde à Charles de Valois la fondation d'une première chapelle dédiée à saint Thomas Becket. (2)  Charles de Valois édifie donc une chapelle avec son épouse Mahaut de Châtillon.

1319, et 1320, présence de Philippe V fit des séjours au château, il y signe des ordonnances sur l'organisation de la Cour des comptes et le parlement de Paris.

1333, Philippe VI réunit le domaine à la couronne royal.

vers 1337, une chapelle dite de Saint-Louis, date de fondation inconnue, est signalée jusqu'en 1368 puis les religieux de la Sainte-Chapelle sont agrégés au chapitre, selon un processus classique dans ce type de fondation. (2) Elle fut peut-être édifiée par le roi Philippe VI de Valois, fils aîné de Charles de Valois, dédiée à saint Louis.

1344, le domaine royal de Tournan, Le Vivier et Torcy est donné par le roi à son fils et dauphin Jean, duc de Normandie et futur Jean II le Bon, ce dernier fera de même avec Charles futur Charles V.

 

Donjon du château du Vivier

Donjon du château du Vivier, au fond on trouve la tour dite de Charles V

 

1352 - 1353, le futur Charles V, alors âgé de 14 ans, fonde le chapitre avec un trésorier, un chantre, quatre chanoines, quatre vicaires et quatre clercs séculiers. On parle encore de l'ancienne chapelle, ce qui laisse supposer que l'ancienne chapelle est toujours présente et qu'elle n'est pas encore reconstruite à cette époque.

1352, 12 février, mariage de Jeanne de France, fille de Jean le Bon, et de Charles de Navarre au château du Vivier. Ce qui laisse supposer que le château devient relativement important pour la royauté, en effet les mariages de la famille royale se font en général dans les châteaux les plus importants pour l'époque, question de prestige. Une partie de la vaisselle d’argent et des joyaux du Louvre et de l’Hôtel du Temple, où sont conservés les joyaux du royaume, sont acheminés au Vivier par Pierre des Barres.

1359, le dauphin Charles démembre le domaine du Vivier de la prévôté de Tournan.

1368, la chapelle-collégiale est érigée en Sainte-Chapelle sous Charles V, c'est la deuxième de ce roi avec la Sainte-Chapelle du Château de Vincennes.

1380, au début du régne de Charles VI, selon les comptes de l'hôtel du roi fait état des carpes que fournissait le Vivier pour la table royale à Paris.

Jean le Mercier, ancien conseiller de Charles V et devenu conseiller de Charles VI, est capitaine des châteaux de Creil, du Vivier en Brie et seigneur de Fontenay en Brie.

1391, Gilles de Langre, trésorier du chapitre, obtient une aide royale pour restaurer l'ensemble des batiments.

1392, selon l'historien Sébastien Rouillard, du XVIIe siècle, Charles VI fut souvent mis en résidence "surveillé" au château du Vivier pendant ses périodes de folies, néanmoins selon Corvisier cela n'est pas établi par des documents.

1440 jusqu'à environ 1453, le château est occupé par les troupes anglaises.

Vers 1461, dans les derniers moments de sa vie Charles VII fait de brefs séjours au château.

Charles VIII, Louis XI et Louis XII ne semblent pas venir,  ou que très rarement, au Vivier, les bâtiments semblent réservé à l'usage exclusif du chapitre.

1520,  pendant environ un siècle la famille Donon va obtenir la charge de Trésorier de la Sainte-Chapelle du Vivier. On retiendra un certain Médéric de Donon, père de deux chanoines, mais aussi contrôleur des bâtiments du roi sous Henri II jusqu'à Henri IV, sa pierre tombale se trouve dans la Sainte-Chapelle du Vivier.

1694, Louis XIV averti de la situation de la Sainte-Chapelle du Vivier fait demander une enquête en vue de réunir la Sainte-Chapelle du Vivier à celle du Château de Vincennes. L'enquête révèe que l'édifice est dans un état de délabrement avancé qui ne permet pas de receuillir en ses murs les reliques du Christ dans de bonnes conditions.

1734-1736, Louis XV confirme par lettres patentes la suppression définitive de la Sainte-Chapelle du Vivier, peut-être lié à un incendie qui ravagé l'édifice religieux. Fin du service divin dans la chapelle.

1774, le chapitre de Vincennes semble cependant vouloir restaurer les parties "utiles" du château, Hubant entrepreneur de maçonnerie est chargé du travail mais quatre ans après il part et il est remplacé par un perruquier parisien Lemaître de Courtigny.

La chapelle et le logis royal sont utilisées comme ferme, ils reçoivent pour cela un toit.

1791, le château vendu en tant que bien national est acheté par le perruquier parisien Lemaître de Courtigny.

1810 à 1823 environ, le propriétaire préfère alors vendre une partie des pierres du domaines. Un droit de cession de démolition exclusif notamment de 1200 frs est fait en faveur d'un chapentier en 1810.

1823, Nicolas Parquin, avocat de Paris, rachète le domaine pour y construite sa maison de campagne. Pour éviter le pillage systématique des ruines il va abilement supprimer deux chemins et faire en sorte d'élargir et recreuser les étangs d'eau. Il fit faire également des fouilles et retrouva un bon nombre d'objets divers.

1839, Nicolas Parquin meurt et l'ensemble de ses trouvailles sont éparpillés dans diverses ventes.

Plusieurs propriétaires vont se succéder dont Gabriel Raymond-Sabatier, consul général de Frane à Alexandrie.

 

 

 

 

 

 

 

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