Château de Nangis

 

 

Château de Nangis

 

Le Château fut édifié au XIIIe siècle probablement par Henri BRITAUD, ce dernier fit construire aussi l'église du village avec Jean de BRITAUD son successeur. Il fut entièrement reconstruit au XVIe siècle et détruit des 2/3 tiers après la révolution française par un notaire parisien.

 

Historique
source : source sur place, documentation diverses, voir bas de page

 

 

Situé en plein milieu du plateau Briard, Nangis et ses environs furent aux avant-poste de la frontière avec la Champagne, avant que cette dernière entre dans le domaine royal au XIIIe siècle. La «  haie de Nangis » matérialisait la frontière avec la Champagne avec la construction de petites fortifications principalement en bois ( mottes etc ). Il appartenait alors à la famille de Courtry. La motte de Mirvaux sur l’actuelle commune de Pécy est encore visible et semble faire partie de cette « haie de Nangis ».

Le château actuel fut construit au XIIIe probablement par Henri BRITAUD sur l’ancien site de la Motte-Beauvoir, ou appelé aussi Beauvais, il avait le nom de Châtel de Nangis. Il reprend les caractéristiques, dans une moindre mesure, des châteaux Philippiens ( standardisation de  cour carrée ou rectangulaire, tour d’angle, base taludé des tours etc ) ce qui permet de dater éventuellement sa construction.

Début XIIe, Fleury ( 1095 – ~1119 ), le fils de Philippe Ier et de Bertrade de Montfort, épousa  Elisabeth de NANGIS . [i] Leur fille, Elisabeth CAPET épouse Guy de Marolles en 1133.

Fin XIIe siècle, Héloïse de MAROLLES ( née en 1140 ), petite-fille de Fleury, épouse Pierre BRITAUD, vicomte de Provins et conseiller du comte Henri Ier le Libéral. Ils auront un unique fils, Henri Britaud né en 1170, qui épouse Ermengarde de BOLEGNY.

Henri Britaud est un vassal direct de Philippe Auguste mais aussi du compte de Champagne par ses biens situés à Chalmaison et Rebais, néanmoins selon André Châtelain le seigneur de Nangis semble être resté fidèle au roi de France dans le conflit d’héritage qui impliquait la Champagne et le royaume de France.

~1245, Jean BRITAUD fils d’Henri devient seigneur de Nangis,  il est Pannetier de France et connétable de Charles d’Anjou en Sicile ; En conflit avec le Chambellan Pierre Dubois, il est enfermé au donjon d'Etampes pendant un an et demi, avant d'être innocenté[V]

. Il participe avec Louis IX à sa dernière croisade à Tunis.

Helvide ( ou appelée aussi Héloïse ), fille d’Henri BRITAUD, hérita de la vicomté de Provins qu’elle vendit au comte de Champagne Thibaud IV en 1248. Elle se marie avec Guillaume de Barres, seigneur de Diant et d’Oissery.

1248, Jean Britaud, seigneur de Nangis, est caution que les frères d’Henri de Villeneuve (aux Riches-Hommes) approuvent la vente mentionnée plus haut sous le n° 241. (Catal. des Actes des Comtes de Champ., n° 2844.)
La mère d'Henri de Traînel, seigneur de Villeneuve aux riches Hommes, se nommait Sibille BRITAUD et était probablement la soeur de Jean BRITAUD. ( histoire des ducs de champagne, merci à E.M )

Philippa BRITAUD, fille de Jean BRITAUD, épouse Bouchard de Montmorency († après oct. 1284). De ce fait la seigneurie de Nangis entre dans la famille des Montmorency jusqu’en 1402.[ii]

1358, les Anglo-Navarrais passent par Nangis.

1422, un certain Jean de Noëz, écuyer du roi, et seigneur de Nangis, la Houssaye et Challeau notamment.

1429, 5 - 6 août, les troupes de Charles VII avec Jeanne d'Arc campent à Nangis, un à deux jours, pour livrer bataille au Duc de Bedford qui ne viendra pas.

1436, Denis de Chailly, chambellan du roi et bailli de Meaux, rachète le domaine et restaure le château médiéval.

1507, Louis de Brichanteau, seigneur de Gurcy, devient seigneur de Nangis et s’y installe.

Fin XVIe, Antoine de Brichanteau fait reconstruire le château médiéval en un château d’habitation avec trois corps de logis. Il fait raser les murailles du château, arase les tours d’angle et le renforce probablement par des contreforts.

1612, Nangis est érigé en Marquisat. Plusieurs rois de France y feront des haltes.

 

 

Pont dormant

Pont-Dormant aujourd'hui, édifié probablement au XVIe. Il remplace l'ancien médiéval qui enjambait les douves.

1678, Louis XIV s’y arrêta.

1747, le 6 février, jour de liesse à Nangis et grande réception au château. Madame la dauphine Marie-Josèphe de Saxe, fille du roi de Pologne, se rend à Paris où doivent avoir lieu les fêtes de son mariage avec le dauphin de France, fils de Louis XV et père de Louis XVI ; elle s’arrête à Nangis. On prétend que le dauphin, venu incognito à Nangis, déguisé en page, servit sa future femme pendant le banquet.[iii]

1759, le 27 février, le prince de Bourbon, comte de La Marche, prince de sang, épouse dans la chapelle du château de Nangis la princesse Fortunée Marie d’Est, fille du prince Marie d’ Est, prince de Modène et de la princesse Charlotte Aglaée d’ Orléans, princesse de sang.

1767, autre mariage princier. Le 31 janvier, Louis-Alexandre Joseph Stanislas de Bourbon, prince de Lamballe, épouse la princesse Marie-Thérèse Louise de Savoie de Carignan.

1792, devenue veuve l’infortunée princesse de Lamballe périt assommée et décapitée en 1792 au cours des massacres de septembre. Un de ses geôliers lui arrache le cœur pour le manger et transporte le corps sous les fenêtres de la reine Marie-Antoinette dont elle était l’amie et la confidente.

1795, le dernier marquis de Nangis revendit le château après avoir été ruiné. Le nouveau propriétaire, un notaire parisien, détruit deux des trois ailes du château.

1810, le château est revendu.

1814, suite à l’invasion Russo-Autrichienne, Nangis est témoin de plusieurs évènements. Le 17 février a lieu la bataille dite de Nangis.  Napoléon passe à Nangis mais réside chez M. Salmon juge de Paix, tandis que le QG se trouve au carrefour de la Baraque.[iv]

1850, il accueille un pensionnait de jeunes filles.

1859, la municipalité se porte acquéreur du château et le transforme en hôtel de ville. 

1940, deux escadrons ( 34e et 54e ) de l'armée de l'air opèrent pendant la bataille de France en mai, notamment à la bataille de Sedan. Ils cantonnèrent dans le château. Le commandant de Laubier, le lieutenant de Vauzelle et le Sergent-Chef Occis et d'autres n'en reviendront pas, utilisant de vieux AMIOT AM.143 complètement obsolètes pour bombarder les blindés et ponts parfois de nuit.

 

Source principale : Châteaux forts et féodalité en Ile de France, du XIème au XIIIème siècle – André Châtelain

[i] Henri PICHOT

[ii] Wiki Bouchard VI de Montmorency

[iii] http://ville-nangis.fr

[iv] http://napoleon-monuments.eu/Napoleon1er/France1814_02b.htm

[v]Livre Notice historique sur le château d'Etampes

 

 

Photographies

 

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