Château d'Armentières sur Ourcq

 

Le Château est situé dans l'ancien pays d'Orceois dans le Soissonnais. Il était à quelques centaines de mètres d'une maison forte de Confavreux ( aujourd'hui détruite ), connue pour avoir été une fabrique d'armes au IXe siècle. En 2018, il est sélectionné  dans une liste de 250 monuments  pour le "Loto du Patrimoine" de Stéphane Bern. Il date en partie du XIIe siècle, XIIIe, XIVe, XVe et dans une certaine mesure du XVIe siècle, principalement pour les travaux d'aménagements pour cette dernière époque. 

L'intérêt de son architecture , principalement du XIIIe et fin XIVe ( début XVe ), est que c'est un exemplaire assez rare d'édification médiévale civile et dans une moindre mesure défensive et religieuse. Le logis-porche qui permet l'accès à la cour arrière et ses deux tourelles avec flèches en pierre , inspirées des clochers d'églises du XIIe et XIIIe siècle, en font un exemplaire relativement unique.

Château d'Armentières sur Ourcq

 

Historique
source : source sur place, documentation diverses,

 

 

Armentières doit probablement son origine , et son nom, à une manufacture d’armes utilisée par les premiers rois, en effet ils avaient une résidence à Breny, village voisin que quelques historiens qualifient de « Brennacum » selon Grégoire de Tours.

En vieux latin, armentaria ou armanentaria, signifiait « fabrique d’armes ». Confavreux, hameaux dépendant d’Armentières, dit Curtis fabrorum fut un lieu d’habitation des ouvriers spécialisés en métallurgie.

En l'année 855, le roi Charles-le-Chauve échangea la seigneurie et le hameau de Confavreux, alors composé de 5 manses et ses habitants, contre d'autres propriétés sises à Courcelles et à Bruyères, et appartenant à Fulbert, diacre de son palais. Neuf ans après, celui-ci donna la terre de Confavreux à l'Abbaye de St Crépin-le-Grand de Soissons.

La fortification d’Armentières ne semble donc pas être la seule dans le village puisqu’une autre maison forte semble être présente à Confavreux ( 1km environ ) , Curtis Fabrorum ( IIXe siècle), Confavereus (XIIIe siècle) qui était dépendant d'Armentières.

Les premiers seigneurs d’Armentières sont présents au moins au XIIe siècle. Néanmoins un autre personnage se distingue au XIIIe siècle :  Simon d'Armentières qui fut prieur de l'Abbaye de Coincy, chambellan de l'abbaye de Cluny et prieur de Notre-Dame de La Charité-sur-Loire en 1275.

Le pape Célestin V le crée cardinal lors du consistoire du 18 septembre 1294. Le cardinal d'Armentières participe au conclave de 1294 (élection de Boniface VIII).[i]

 

XIIe

Les seigneurs d’Armentières

Il s’agit des premiers seigneurs connus d’Armentières et de ses fiefs. Il est difficile de savoir si il existait une fortification à la fin du XIIe, néanmoins une construction assez basse pouvait exister, un peu comme celui du Fort de Challeau à Dormelles.

1197, Guy est le premier seigneur d’Armentières connu, il érigea La Haie comme commune. La condition fut que chaque habitant possédant un arpent de terres y bâtirait une maison et payerait six deniers de rente et un pichet de blé par an au seigneur. Le seigneur se réservait de vendre ce vin en détail pendant quinze jours. Les habitants eurent pour corvée de mener le vin qu’il vendait à dix lieues au plus ; ceci indique que les environs d’Armentières étaient alors couverts de vignes. Les habitants devaient concourir à la défense du château ; mais chaque fois que le seigneur les menait contre l’ennemi, il ne pouvait les conduire qu’à une distance qui leur permit de revenir le soir chez eux ; le seigneur devait rendre la justice sur la place de La Haie. Si un habitant en blessait un autre, il était à la discrétion du seigneur, qui le jetait dans ses prisons d’Armentières ; mais le coupable avait le droit de se purger par l’épreuve de l’eau.[ii]  Une prison est donc présente au château d’Armentières ce qui lui confère de facto d’avoir le droit de justice en son domaine et ce qui laisse supposer qu'il existait déjà une fortification.

 

XIIIe

 

1200 – 1217, Guillaume d’Armentières est prisonnier des musulmans lors de la croisade avec le comte Thibaut en Terre Sainte et fut fait prisonnier ainsi que Jean d’Arcy, seigneur de Lua. Pierre d’Armentières et sa sœur Laura résolurent de vendre une partie de leurs droits seigneuriaux pour le délivrer.

Vers 1243, Colin d’Armentières, sans plus de précision sur son existence.

1289, Nicolas d’Armentières est choisi pour arbitre cette année même par le prieuré de Coincy qui avait un différend avec Etienne du Buisson, seigneur de Brécy.  Le seigneur embellissait le château du Buisson, il aimait la pêche et le poisson. Ayant fait poser une grille à l'entrée du canal qui conduit l'eau au moulin de Coincy, les Bénédictins lui intentèrent un procès ; il fut condamné à ôter sa grille qui empêchait le passage de l'eau.[iii]

On peut remarquer que Simon d’Armentières fut prieur de l’Abbaye de Coincy, quelques années auparavant, et que Nicolas d’Armentières dont est issus probablement Simon, fut certainement choisi pour la proximité de leurs liens familiaux. Le jugement, quoique peut-être justifié, est naturellement biaisé par l’arbitrage d’un proche de Simon d’Armentières prieur de l’Abbaye de Coincy.

Il est le dernier seigneur du château connu de la famille d’Armentières, par la suite il y a un grand vide sur les seigneurs jusqu’à l’apparition de Gaucher d’Unchair et de Jean de Conflans. Seul réapparait en 1362 un certain Henri d’Armentières qui  fut  seigneur de la maison forte de Confavreux.

D'autres châteaux comme celui de Pernant, dont ils ont partagé parfois le seigneur, connait ce type de manquement dans la généalogie seigneuriale et les différentes périodes de constructions, il peut avoir plusieurs explications : la plus fréquente est la destructions des documents écrits de l'époque, souvent par la guerre, pillage et autres, également par le fait qu'il n'y ait pas eu de grands évènements à cette époque qui méritaient de le notifier par les chroniqueurs. Les documents d'actes civils et réligieux ( naissance, baptême, décès et mariage ) n'étaient pas obligatoire jusqu'au XVIe après l'Ordonnance de  Villers-Cotterêts sous François 1er (1539) , et encore il fallut du temps avant que ça soit réellement effectué. La séparation des fiefs d'Armentières a pu jouer aussi un rôle dans la perte des documents qui auraient pu exister, éparpillant les écrits dans des endroits peu sûres.

 

XIVe

Jean de Conflans, dit le Vidame de Châlons, fut marié en première noce avec Isabelle de Lor. Cette dernière décède et il se remarie avec Péronne de Jouvengues qui est elle-même veuve de Gaucher d’Unchair, seigneur d’Armentières. La famille des Conflans est issue d’une branche des Comtes de  Brienne.

La fille de Gaucher d’Unchair ,et de Péronne de Jouvengues, qui a pris le prénom également de Péronne ( ou Péronnelle ), devient « l’héroïne » de Guillaume de Machaut, chanoine de l’église de Reims, dans son « Voir Dit ». Il est intéressant de noter que selon Raymond Cazelle[iv], la famille de Conflans semble en partie se rapprocher de Charles II de Navarre, dit « Charles le Mauvais » qui fut roi de Navarre de 1349 à 1387 et comte d'Évreux de 1343 à 1378. L’Autre Jean de Conflans est maréchal de Champagne et seigneur de Dampierre, il est tué à  Paris le 22 février 1358, pendant l’émeute d’Etienne Marcel, au palais de la cité sous les yeux du futur Charles V. Le meurtre entraine le soutien de la noblesse Champenoise et Bourguignonne au dauphin.

Du mariage entre Jean de Conflans et Péronne de Jouvengues nait Jean II de Conflans qui deviendra l’héritier d’une partie de la seigneurie d’Armentières.

1362, 18 novembre, Jean de Conflans fit en son nom comme ayant la garde noble de Peronnelle d’Unchair, aveu et dénombrement d’une partie de la seigneurie d’Armentières au chapitre de la cathédrale de Soisson.[v] Elle était encore mineure et orpheline ce qui explique cet acte d’aveu.

1377, Guillaume Machaut qui entretenait une correspondance aimante avec Péronnelle décède. Etonnamment Eustache Deschamps, élève de Guillaume Machaut, lui envoi également des poèmes en faisant référence à l’écrivain antique des ouvrages comme L'amour et la métamorphose et  l'art d'aimer,  Ovide. Il semble que Péronnelle soit non seulement une femme très probablement désirable à l’époque, mais qu’elle soit également attirée par la littérature et la culture.

1394, Jean II de Conflans rachète des fiefs à Henri d’Armentières.[vi] Très probablement souhaite-t-il rassembler les terres par la suite. Jean II de Conflans n’était donc que seigneur en partie d’Armentières, la partie principale revenant à Péronnelle.

 

XVe

le logis seigneurial

le logis seigneurial

 

1410, Jean II de Conflans sert sous le gouvernement de Jacques III de Heilly, duc de Guyenne, puis au mois de septembre 1415, il suivit le connétable de France Charles II d’Albret, dit parfois Lebret, contre les Anglais, qui étaient en grand nombre dans le pays de Caux à la frontière de l’Artois et de la Picardie.

 

Jacques III devint seigneur d'Heilly en Picardie, à la mort de son père Jacques II.
Il est également le fils de Alix de Coucy, elle-même fille d’ Enguerrand VI dit de Meaux, vicomte de Meaux (77), sire de Condé-en-Brie (02), d'Autrêches (60) et du château de  Coucy.  Jacques III commanda l'armée de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, contre les Liégeois révoltés en 1408 et fut nommé en 1413 lieutenant général en Guyenne ; Il s'opposa d'abord avec succès aux efforts des Anglais, mais fut fait prisonnier à Bordeaux. S'étant échappé des mains de l'ennemi, il participa à la bataille d'Azincourt (1415) et fut pris de nouveau. Il est mis à mort car selon les Anglais il s’était évadé de Bordeaux malgré sa promesse de ne pas le faire. Il faut noter que l’exécution arbitraire, et sommaire, des prisonniers Français par les Anglais eut un certain retentissement à l’époque et fit vaciller les Bourguignons pris de torpeur face à un acte qui fut considéré comme ignoble, d’autant que plusieurs seigneurs Bourguignons furent sauvagement tués.

On est sur une période assez vide au niveau de la généalogie mais aussi de l’évolution du château. En effet on ne connait pas la date de naissance et de décès de Jean II de Conflans ainsi que celle de Barthélémy.

1415, Il ne serait pas impossible que Jean II Conflans soit mort à la Bataille d Azincourt au côté de Charles II d’Albret et surtout de Jacques III de Heilly. Sur les 6000 soldats, chevaliers, seigneurs et nobles tués, seuls 600 environ sont répertoriés. De plus, même si ce n’est pas un élément de preuve, Jean II de Conflans n’eut que deux enfants de Madeleines d’Hornes, ce qui est très peu pour l’époque, sa mort prématurée a pu expliquer cela. Les chevaliers morts (connus) à Azincourt dont il existe une proximité géographique et/ou familiale avec la seigneurie d’Armentières sont : Baudouin, dit Yvain, de Cramailles qui est le père de Marie de Cramailles femme de Barthélémy de Conflans et également Antoine de Craon, seigneur de Beauverger, gouverneur de Soissons.

Barthélémy de Conflans, fils de Jean II de Conflans, fut seigneur de Vieilmaisons, de Vézilly et ( co-seigneur ) d'Armentières-les-Ouchy-le-Châtel, vicomte d'Aulchy et d'Auchy-le-Châtel, coseigneur de Puilly-en-Tardenois. Il était marié à Marie de Cramailles, fille de Baudouin de Cramailles, seigneur de Saponnay , de Saint-Rémy et d’Aliénor de Mailly, de la branche de Lorsignol. Barthélémy de Conflans décède en 1462, tandis que sa sœur Anne Clarisse de Conflans, abbesse de Reims, meurt après ( ou vers ) 1438.

 


feu sur un château après un combat

Sur la gauche une des traces de feu sur la partie haute du château d'Armentières et en bas  trace sur le château de Beaumont-sur-Oise.

 

 

Sur certaines parties du château on remarque des taches rousses qui sont caractéristiques d'attaques sur le bâtiments.La pierre rougeâtre est un phénomène lié à une surchauffe importante, on peut voir au centre qu'une partie de la pierre à été endommagée. L'objectif était de faire éclater la pierre, de la rendre plus friable voir ,dans des cas extrêmes, fragiliser suffisamment l'ensemble pour qu'il s'écroule.

On retrouve ce type de trace notamment au Château de Beaumont sur Oise qui lui est plutôt connu pour avoir subit d'importants dommages de combats. Néanmoins au sujet du château d'Armentières nous n'avons aucune trace écrite d'une prise ou d'un siège éventuel.

On pourrait penser qu'il s'agit des combats de 14-18, c'est peu probable, on aurait eu des éclats ( d'obus ou de grenades ) sur certaines pierres et surtout les dégâts auraient été de toutes autres natures.

1446, 24 septembre,  lorsque Jean II Juvénal des Ursins ( ou  Jean II Jouvenel des Ursins )[vii], qui fut évêque de Beauvais ,en remplacement de l’infâme Pierre Cauchon qu’il traite de « pauvre et indigne évêque de Beauvais » , devint Évêque et Duc de  Laon en 1444.

Jean II Juvénal des Ursins est le premier clair ecclésiastique en tant qu'archevêque-duc de reims, il participa au procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc mais également au procès du duc d'Alençon à Vendôme, dans ce procès il tente de faire fléchir Charles VII afin de ne pas condamner à mort le dit duc. [ X ]

Il se porte acquéreur du château d’Armentières à Barthélémy de Conflans et sa femme Marie de Cramailles qui le vendent  par contrat le  24 septembre 1446.

Néanmoins selon Paulin Paris[viii], l’autre part de la seigneurie d’Armentières appartenait déjà à Jean II Juvénal des Ursins. En rachetant le château, il tentait de réunifier les terres séparées par les héritages successifs.

Michel des Ursins, neveu de l’archevêque qui hérita de la seigneurie, acquit de ses quinze frères et sœurs la seigneurie d’Armantières, en la possession de laquelle il fut maintenu en 1463 ; il mourut en 1470. Il avait eu dix enfants de Yolande de Montberon, sa femme dont Louis Juvénal des Ursins, prieur de Coincy. Il fut archidiacre de Champagne et conseiller au Parlement tandis que Jean Juvénal des Ursins, le second fils de Michel des Ursins devint seigneur d’Armentières.

XVIe

Jean Juvénal des Ursins épouse Louis de Varie et ils auront tout de même treize enfants.

Louis Juvénal, frère des deux prieurs de Coincy, fut seigneur d’Armantières, de Cugny, de Bruyères , et se qualifiait vicomte de la Tournelle. Il avait épousé Françoise de Wissocq ; il n’eut que deux enfants : Marie qui épouse Antoine de Conflans, seigneur de Vieils-Maisons et Saponay, et gilles qui suit :

 Gilles Juvénal des Ursins était capitaine de cinquante hommes d’armes au 24 novembre 1567. Il était aussi gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi ; il épousa Charlotte d’Arces dont il eut deux enfants : Charlotte qui épouse Eustache II de Conflans et Gilles qui suit :

         Gilles Juvénal des Ursins avait épousé sa cousine Marguerite Juvénal des Ursins ; à l’âge de 18 ans, il commandait une compagnie d’ordonnance que le roi Henri IV lui avait donnée ; il eut aussi un régiment d’infanterie et une compagnie de 200 arquebusiers à cheval ; il meurt sans descendance.

 

XVIIe

1608, Charlotte, sœur de Gilles Juvénal des Ursins, reçut le château et la seigneurie et donna au roi l’aveu de sa seigneurie :

Cet adveu est important car il décrit au début du XVIe siècle l’état du château d’Armentières :

« C’est l’adveu et denombrement que nous, dame Charlotte des Ursins, espouse de messire Eustache de Conflans, chevalier des ordres du roy, conseiller en ses conseils d’Estat, capitaine de cinquante hommes d’armes de ses ordonnances, gouverneur de la ville de St-Quentin, vicomte d’Oulchie le Chastel, Bercy, le Buisson, et autres terres, donnons et fournissons au roy nostre sire des terres et seigneuries qu’à nous mouvant à cause de la grosse tour dudit Oulchye, des chatellenies du duché de Valois. Soubs les protestations d’augmenter au diminuer s’il y eschoit.

         Et premier le donjon de nostre chastel d’Armantières et grand fossé et eaux estant à l’environ et tenant aux murailles dudit donjon qui peuvent valoir de revenus vingt livres tournoies.

         Item, un autre fief céant audict Armantières et Confavreux qui jadis feust à Henry d’Armantières, auquel souloit avoir forte maison, à présent démolye et y a de présent un molin à blé qui vaut de revenu 80 livres tournoies, audit Armantières jay toute haute justice, moyenne et basse »On note que la maison forte de Confravreux est démolie et fut remplacée par un moulin à blé. On peut penser que cette maison forte fut démolie pendant la guerre de Cent-Ans et qu’elle ne fut pas reconstruite, néanmoins cela reste conjoncturel et pas un fait établis. L’adveu parle d’un donjon à Armentières, il s’agit soit de la grosse tour en forme de fer à cheval ou plus historiquement du logis seigneurial. Néanmoins on note que son aspect défensif semble bien présent encore à cette époque.

On voit aussi dans l’église de Latilly, dédiée à Saint-Laurent, une grande dalle funéraire représentant deux personnages, Nicolas Chéron et sa femme Anne Gaultier, en costume du XVIIème siècle gravés au trait et ayant les mains jointes sur la poitrine. Elle porte cette inscription :

"Ci gist honorable home Nicolas Chéron recepvr admodiateur de la terre et segnerie d’Armentier et depandace dicel qvi rendit son ame a Diev le 42 ans de son age le 28 x février 1636 et Anne Gavltier sa femme qui décéda le 23 mares 1650 prie Diev povr leurs ames. Requiescant in pace."

 

Armantières appartiendra aux Conflans de Brécy jusqu’à la révolution.

 

XVIIIe

1709, fut une période importante de famine dans le royaume de France. Mlle Henriette d’Armantières est sollicitée par le curée du village, Demontigny, afin de l’aider financièrement à aider des pauvres :

        «  Mademoiselle, le besoin pressant où sont réduits les pauvres et la misère qui les accable m’obligent  de vous en donner avis, étant très-persuadé que vous voudrez bien apporter quelque soulagement au mal qu’ils ressentent. Jusqu’à présent j’ai fait mon possible pour les aider. Depuis quatre mois je leur ai fait distribuer à ma porte du pain, mais à présent je ne puis le faire davantage et suis obligé de me réduire à la taxe qu’on me demande. Comme je sais, Mademoiselle, que vous êtes sensible à l’affliction des malheureux et que votre bon cœur vous porte naturellement à la compassion, j’espère que vous ferez pour vos habitants d’Armantières tout au monde pour les aider à vivre. On a taxé tous les particuliers qui ont du bien dans le lieu, on n’a pas usé de même à votre égard pour le respect que l’on vous doit. Je sais là-dessus la conduite que je dois tenir. Nous avons ici dix pauvres à nourrir et plus de vingt qui nous tomberont sur le corps avant la fin de juin ; ils ont besoin d’un prompt secours …. »

Il ne semble pas certain qu’il ait eu gain de cause, néanmoins à cette époque les revenues de la terre d’Armentières sont évaluées : six charrues étaient louées 2,400 livres, le moulin 300 livres. La forêt de La Haie rapportait alors 55 livres. Les religieux de Coincy avaient sur la terre d’Armantières un revenu de 520 livres, et le curé Demontigny de 260 livres.

 

Première Guerre Mondiale

Château avant la première Guerre Mondiale

Le château d'Armentières avant les combats de la Première Guerre Mondiale. L'ensemble, quoique déjà un peu ruiné, est encore dans un état satisfaisant pour un château aussi peu entretenue depuis le XVIe siècle.

Le château est fortement endommagé. Le 25 juillet 1918,  117e régiment d'infanterie de l'armée française détruit un stock de fusée et signaux allemands dans la "corne Q" ( proximité de Confavreux et donc d'Armentières sur Ourcq )  sans pour autant qu'on sache si le château est impacté. viii

Il est en tout cas à quelques reprises bombardés, le toit du logis s'est effondré et les tourelles d'angles perdent leur hauteur.

 

1921, il est classé au titre des Monuments Historiques

2018, il est intégré dans la liste des 250 monuments du " loto du patrimoine " proposé par Stéphane Bern.

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