Prieuré et Eglise Notre-Dame de la Charité-sur-Loire

 

 

 

 

Consacrée en 1107 par le Pape Pascal II, Notre-Dame est une église dont la construction du monastère débute en 1052 sous le prieur Dom Gérard, sur des terres que lui donna Guillaume Ier, comte de Nevers. Elle fut la deuxième plus grande église d'Europe de l'Ordre de Cluny avec 120 mètres de longueur. C'est un prieuré Bénédictin, qui a comporté jusqu'à 400 dépendancs en France, en Angleterre et même au Portugal, ainsi qu'à Venise ou Constantinople.

 

prieure Notre Dame de La Charite sur Loire Pont

Pont de la Loire de La Charité sur Loire, l'église Notre-Dame se trouve juste en face du pont.

 

Historique

 

La construction du monastère de La Charité commença en 1052 sous le prieur Dom Gérard, sur des terres que lui donna Guillaume Ier, comte de Nevers et par le seigneur donateur de La Marche, à la demande de l'évêque d'Auxerre, Goeffroy de Champallement qui souhaitait donner les bâtiments d'une ancienne église dans un lieu appelé Seyr. La charte de la fondation du monastère de La Charité donnent les conditions de la construction du prieuré. 

La construction de l'église prieurale "Notre Dame" début par le choeur, le transept et les deux premières travées de la nef. Le plan primitif, dit "plan Bénédictin", fait apparaître la symétrie des six chapelles absidiales de profondeur décroissante, disposées parallèlement de chaque côté du choeur. Il s'agit à l'époque d'un bâtiment de faible élévation, aux murs épais, aux voûtes en plein cintre. Les ouvertures sont de tailles réduites afin de stabiliser l'édifice.

C'est l'abbé Hugues Ier qui confie la tâche à Gérard de Cluny, fondateur et premier prieur, de la construction du prieuré. Ce dernier était un moine voyageur, plutôt dans une vie solitaire, puis parfois ermite avec des compagnons sur les hauteurs autour de Cluny et parfois vivant dans des prieurés comme celui de Saint-Sauveur de Nevers. Gérard de Cluny, nomme un nouveau prieur, Vilencus, puis se retire à Joigny pour revenir et finir sa vie à La Charité. Les restes de Gérard sont été découvert après la grand incendie de 1559. 

La naissance du prieuré de La Charité s'inscrit dans un mouvement de réforme monastique inspiré par l'Abbaye de Cluny et qui concerna ensuite l'Église catholique tout entière à l'instigation de Léon IX, pape de 1049 à 1054, puis de Grégoire VII, ancien moine de Cluny, pape de 1073 à 1085. La naissance du prieuré de La Charité s'inscrit dans ce mouvement, les clunisiens formant une ecclesia cluniacensis (Eglise clunisienne) avec à sa tête l'abbaye-mère de Cluny qui essaime dans la région et bien au-delà (Angleterre, Italie, Suisse, péninsule ibérique, Allemagne) abbayes-filles et prieurés.L'abbé Hugues de Cluny confie la construction du prieuré à Gérard de Cluny, frère convers d'origine nivernaise, moine voyageur et parfois ermite, qui vivait aussi par moments au monastère Saint-Sauveur de Nevers.

C'est sous sa direction que sort de terre le prieuré de La Charité dont il confie la direction à Vilencus, premier prieur de la Charité donc ; lui-même se retire au prieuré de Joigny, dont il deviendra prieur, avant toutefois de revenir finir ses jours au prieuré de La Charité ; il est enterré le 6 décembre 1102 derrière le grand autel de l'église prieurale.

XIIe siècle, La Charité règne sur 45 monastères et 400 dépendances et obédiences en France et dans toute l'Europe. Dans le premier quart du XIIe siècle, la nef est agrandie de six travées supplémentaires. Puis vient l'adoption de l'arc en "tiers point" qui autorise une élevation plus importante de l'ensemble.

tympan église notre dame

Tympan de la Vierge, mis en place vers 1130-1135

Dans le deuxième quart du XIIe siècle, l'édifice évolue toujours, on y pose les dernières travées de la nef, le clocher Sainte-Croix, et peut-être du deuxième clocher. Le choeur est agrandie et il est donc refait, il est agrémenté d'un faux triforium et agrandi par un déambulatoire d'où rayonne cinq chapelles absidiales. Le transept est surelevé d'un étage. Sur la croisée des transepts est construit le clocher octogonale.

1204, un incendie se propage dans l'église et les lieux conventuels.

1209, le bas-côtés nord est fermé sur une longue de 7 travées pour permettre l'installation de l'église paroissiale Sainte-Croix.

1213, le pape Innocent III approuve la garde du prieuré et la procuration ou pension due par le prieuré de La Charité au comte de Nevers »4 Les comtes de Nevers: «  de fort grande anciénné avoient droit de garde & protection de plufieurs Abbayes, Prieurez & Églises, tant pour en être Fondateurs, comme en vertu des convenances faites avec juftes caufes, homologuées, ou par prefcription de tems immemorial...: le Prieuré de La Charité au Diocefe d'Auxerre... Quant à la garde du Prieuré de La Charité fe trouve Jugement arbitral de l'Évêque de Senlis, Guarin, Chancellier de France, par lequel les religieux reconnoiffent le Bourg de La Charité & appartenance, êtes de la garde du comte eft tenu de faire amender les torts qui auroient été faits aufdits Religieux en ce qui eft de Juridiction feculiere....Jugement homologué par Louis qui témoigne que le compromis fut fait en fa prefence en date de l'an 1224»Le prieuré de La Charité essaime en Angleterre (après la conquête par Guillaume le Conquérant), au Portugal, près de Constantinople, occupant une position éminente parmi les dépendances de Cluny et justifiant son surnom de fille aînée de Cluny .

 

chevet eglise notre dame charite sur loire


Une crise va éclater au début du XIIIe siècle entre la maison mère et le prieuré qui va connaître des problèmes financiers, ainsi que des conflits politiques. Puis viennent les guerres des XIVe siècle et XVIe siècle, qui détruisent les bâtiments.

XIVe, le choeur est agrandi à l'Est, par la construction d'une nouvelle chapelle axiale : La chapelle de la Vierge. L'église longue de 130 mètres est alors, après Cluny, la plus longue église monastique d'Europe. Des travaux de consolidations sont réalisés.

1559,  un incendie au mois de juillet 1559 ravage l'église et bâtiments conventuels. N'ayant pas les moyens de remettre l'ensemble des bâtiments en état, les travaux de premières nécessités furent réalisés en ce temps de Guerres de religions. Pendant deux siècles du XVIIe au XVIIIe plusieurs tentatives de réforme seront envisagées sans succès.

Le prieur Jean de la Magdeleine de Ragny refait le grand portail de la nef et aménage un passage dans le bras sud du transept pour accéder plus facilement à la ville.

plan eglise La Charite

Plan des différentes phases de constructions et destructions. Au XXIe siècle, l'église ressemble légèrement à celle du XVIIIe siècle mais légèrement agrandie sur les bas-côtés gauche.

 

1695, restauration de l'église, la nef est réduite à quatre travées voutées. L'entrée est modifié par le rajout d'un portail de style Néoclassique, tandis que l'église paroissiale de Sainte-Croix est d'une réduite d'une travée et agrandie, au nord, d'un petit-bas-côté. A la place des six travées détruites, il est transformé en cimetière.



Le prieuré retrouvera son faste sous le prieurat du cardinal de Bernis (1757-1790 )

auberge de la loire ancienne tour porteAuberge de la Loire dans l'ancienne tour porte du Prieuré



La Révolution laissera son empreinte sur le monastère qui est fermé en 1791. L'église devient paroissiale, les bâtiments sont vendus, et pendant les XIXe siècle et XXe siècle s'installeront successivement : faïencerie, fabrique de chaussures, négoce de vin, qui certes subirent des transformations néfastes, mais furent épargnés de la destruction.

1837, Stendhal dira, dans ses mémoires d'un touriste : "l'église est immense et fort belle"

1840 Prosper Mérimée sauva l'édifice d'une destruction programmée par le passage de la route royale de Nevers à Paris entre le chœur et la tour de façade. Il avait obtenu du roi Louis-Philippe l'abandon du projet et classe l'édifice Monument Historique.

1970, les municipalités de la Charité commencent à s'intéresser aux bâtiments du prieuré et tentent d'acquérir ces derniers. Entre 1975 - 1982 et 1992-1995 sont des périodes de recherches archéologiques..

 

source : source sur place, documentation diverses, wikipedia, panneau information

Photographies

 

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