Château de Vincennes, Pavillon de la Reine

 

 

Château de Vincennes, Pavillon de la Reine

Lors des journées du patrimoine  au Château de Vincennes, j'ai pu visiter le pavillon de la reine non ouvert au public. Cela est d'autant plus exceptionnel que nous pouvons voir les plafonds d'origine des salles Mazarin. La probabilité qu'il y soit mort à l'intérieur est faible mais pas nulle.
Le texte qui va suivre était donné gratuitement lors de la visite, la source s'y trouve en dessous. Je n'y ai apporté aucune modification particulière, le texte étant clair et simple.  Les photos ont été prises par mes soins. Les pavillons, et le château de Vincennes dans son ensemble, ont suscité un grand intérêt. En effet il fallait parfois attendre plus d'une heure...

Articles connexes. voir aussi le Donjon de Vincennes et son château

 

 
Informations
  • Téléphone :  01 48 08 31 20 
 

 

Historique
Sources :  documentation au château de Vincennes, texte complet d’Alexandre Durand, texte fournie gratuitement lors de la visite

  
 
Édifié de 1658 à 1660 par Louis Le Vau, le pavillon de la Reine est une réplique en façade du pavillon du Roi, lui-même construit à partir de 1654. L'architecte a aménagé entre ces pavillons symétriques une cour d'honneur fermée par deux portiques reliant les bâtiments. Deux faux pavillons, signalés par un léger décrochement, encadrent le corps central. Élevée sur trois niveaux, la façade comprend quinze baies par étage, chacune encadrée par deux pilastres doublés dans la partie centrale. Sur le toit, des pots à feux se détachent par leur forme particulièrement élancée.
 
Représentatifs des débuts de l'architecture classique, les pavillons royaux rompent avec l'ensemble architectural élaboré par Charles V à la fin du Moyen Âge. Contrairement au pavillon du Roi construit directement contre l'enceinte médiévale, le pavillon de la Reine est deux fois moins large que son vis-à-vis. Il possède une cour intérieure fermée par deux retours appuyés sur le mur d'enceinte, percé de quatre arcades laissant passer la lumière.

 

 

Plafond de la chambre de Mazarin

 

Plafond de la chambre de Mazarin


 
•    Historique




En 1653, le cardinal Mazarin (1602-1661) fut nommé gouverneur du château de Vincennes. C'est pour accueillir la régente Anne d'Autriche et son ministre que fut aménagé le pavillon. Bien qu'ayant suivi les travaux d'aménagement, Mazarin ne profita guère de ses appartements puisqu'il mourut en 1661. Il n'est vraisemblablement pas décédé dans le pavillon mais dans l'hôtel du gouverneur, qui jouxtait la Sainte-Chapelle, et dont il ne subsiste plus rien.
 
De 1661 à 1668, le pavillon fut habité par la reine mère Anne d'Autriche - d'où le nom de pavillon de la Reine qui lui est resté - et par Philippe d'Orléans, dit Monsieur, frère du roi Louis XIV. Par la suite, le pavillon resta un lieu de séjour pour quelques privilégiés, la cour résidant désormais au château de Versailles. À partir de 1784, le château de Vincennes fut rayé de la liste des résidences royales. En 1804, c'est au pied du pavillon de la Reine, dans les fossés, que fut exécuté le duc d'Enghien, enlevé dans le grand duché de Bade sur ordre de Bonaparte. En 1808, Napoléon Ier décida de faire du château de Vincennes une place militaire et de loger les gouverneurs dans les anciens appartements de Mazarin.
Nommé Gouverneur par l'Empereur, le général Daumesnil (1777-1832) s'illustra dans la défense du château lors des sièges de Vincennes de 1814 et 1815. Une anecdote raconte qu'il avait fait installer une pièce d'artillerie dans M sa chambre, déplacée au rez-de-chaussée. Figure du I château et de la ville de Vincennes, Daumesnil mourut en 1832 dans le pavillon de la Reine. À partir de 1826, l'École d'artillerie de la garde royale occupa l'aile sud du pavillon.

Entre 1842 et 1848, le duc de Montpensier (1824-1890), fils du roi Louis-Philippe, commandant la place militaire de Vincennes, s'installa au premier étage du pavillon, qui fut décoré à son attention. L'École d'artillerie n'occupa plus que le rez-de-chaussée.

Créés en 1918, à partir de la donation Leblanc, le musée de la Guerre et la bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) furent inaugurés en 1925 dans le pavillon de la Reine. Le musée rassemblait une importante collection évoquant le premier conflit mondial : documents iconographiques, coupures de presse, médailles militaires, tableaux et même jouets furent exposés au premier étage. La bibliothèque était un centre de documentation rattaché au ministère de l'Instruction publique, dont les collections étaient consacrées au monde contemporain.

Le 24 août 1944, veille de la Libération de Paris, les dernières troupes d'occupation allemandes quittant Vincennes mirent le feu à divers endroits du château. Le pavillon fut presque entièrement détruit suite à l'explosion de munitions déposées à proximité de la tour de la Reine. Seuls une partie de l'escalier et deux pièces des appartements de Mazarin furent épargnées. La bibliothèque et le musée de la Guerre subirent des pertes irréparables.
 
( Copyright SHD )

Dès 1945, l'architecte en chef des Monuments historiques Jean Trouvelot présida à la restauration du château. Au début des années 1970, la BDIC fut transférée à Nanterre et le musée, aux Invalides. Le site de Vincennes ayant été en partie affecté aux archives du ministère de la Défense, le Service historique de la Marine s'installa en 1974 au pavillon de la Reine. Devenu le département Marine du Service historique de la Défense en 2005, il occupe toujours les lieux.

 

 

 

 


 
•    Les salons d'honneur de la Marine



 
L'accès aux salons se fait par un escalier monumental composé de trois volées séparées par des paliers. En haut de l'escalier, se dresse un portrait du cardinal de Richelieu (1585-1642), ministre du roi Louis XIII. Sur le palier du premier étage, une grande vitrine présente des tapes de bouches* et des coupelles.
 
Les salons d'honneur de la Marine sont meublés et décorés avec des pièces provenant principalement de l'état-major de la Marine et de l'Association des peintres officiels de la Marine. Dans ces salles sont présentés des éléments de tradition de la Marine : pavillons, drapeaux, fourragères, fanions et insignes.

Dans le premier salon, des vitrines rassemblent à la fois des fanions, insignes, drapeaux et tapes de bouche. Tandis que les fanions proviennent d'unités dissoutes, les drapeaux sont ceux des huit écoles de la Marine. Les vitrines centrales contiennent 1 500 insignes de bateaux et d'unités de la marine. Aux murs, des peintures de Goichon représentent l'uniforme du marin des origines à nos jours.

Dans le deuxième salon, la décoration est essentiellement composée d'éléments symboliques de l'aéronavale, avec notamment des fanions et des tapes de bouches. Deux tableaux de Roger Chapelet, peintre officiel de la Marine, mettent en scène des batailles navales.
Une vitrine présente des reproductions de moules en plâtre indiquant les différentes étapes de la confection d'une tape de bouche de sous-marin. Dans une autre, figurent les attributs du président du « carré », ainsi qu'un « renard ». Il s'agit d'une plaque en cuivre permettant d'indiquer le nombre d'officiers présents à bord. Le buffet-vitrine Napoléon III présente des instruments de navigation et des photographies du pavillon de la Reine après l'incendie du 24 août 1944.

Dans le dernier salon sont exposées les décorations de l'amiral Durand Vieil, ainsi que des tapes de bouches et des insignes de l'aéronavale. Une centaine de maquettes de navires de guerre à l'échelle l/500e coupées à la flottaison offrent une rétrospective de l'histoire navale du XXe siècle.
Le mobilier des salons date du XIXe siècle. Sur les fauteuils et les banquettes de style Louis XV, est apposée une ancre de Marine. Les imposantes tentures en velours rouge aux fenêtres proviennent du palais de l'Elysée.


 
•    Les salles Mazarin




La restauration de ces salles, épargnées par l'incendie du 24 août 1944, s'est achevée en 1989. Dans le cabinet de travail de Mazarin, qui servit de chambre à coucher à Monsieur, frère du Roi, et de salon au duc de Montpensier, seul le plafond est d'origine.
Peint au XVIIe siècle par Michel Dorigny, il représente une allégorie à la gloire de Monsieur, qui s'illustra à la bataille de Cassel en 1677. Dans l'octogone, la Gloire assise dans les nuages (en bleu), à côté de la Paix (en jaune), écrit l'inscription « Je ne chante que les grandes actions » sur un livre que lui présente le Temps (en orange).
Deux autres figures présentent un portrait de Philippe d'Orléans, alors que la Renommée joue de la trompette. Aux murs, deux tableaux représentent Napoléon III (par Hippolyte Ravergie) et l'impératrice Eugénie (d'après Emile Auguste Hublin).

 

Jean-François de La Pérouse


 
 

Un buste du célèbre navigateur  Jean-François de La Pérouse et une mappemonde, datée de 1698, complètent le décor.


 
Dans la chambre de Mazarin, qui servit à la fois de salle de billard et de salle à manger au duc de Montpensier, les murs et les plafonds sont richement ornés. La pièce maîtresse est le plafond peint par Michel Dorigny au XVIIe siècle. Il représente Zéphyr et Flore, étendus dans les nuages. Le couple est entouré par des amours et par le chiffre de Montpensier. Les murs sont enduits de toiles marouflées reprenant des motifs classiques. L'Abside de charpente, aménagée par l'architecte Fontaine, est décorée de vues romantiques du château.

 

Dans ces deux salles figure le chiffre du duc de Montpensier. Représentant les lettres M et P entrelacées, ce chiffre a été peint au moment de l'installation du duc en 1842.
 

 


 

 
 

Photographies

Recherche sur le site