Eglise de Saint-Rémi, Montévrain
 

Eglise de Saint-Remi à Montévrain en Seine et Marne

L'église de Saint-Remi ( ou Saint-Remy ) à Montévrain est l'une des plus anciennes de Seine-et-Marne, son clocher est du XIIe, les autres parties sont des substrats de constructions et de transformations de diverses époques. Elle bénéficie d'une importante restauration du presbytère et de la chapelle Nord, travaux d'un coût de 404 758,78 € ht,  elle est donc fermée au public jusqu'à la fin des travaux ( 2013 ? ).

La légende locale attribue la venue de Jeanne d'Arc  qui aurait donc priée dans l'église, si cela est de l'ordre du possible au vu de la proximité avec Lagny-sur-Marne, cette légende comme beaucoup d'autres n'est pas étayée par des éléments historiquement sérieux. Cependant il faut noter que pour venir de Provins, le passage par le village de Montévrain est un de ceux qui pouvait être utilisée, il est plus incertain par contre qu'elle soit passée par Montévrain en venant de Melun. On peut constater aussi que la ville surplombe Lagny-sur-Marne d'une belle hauteur, parfaitement adapté à la surveillance de la zone.

À Montévrain il y a également le Pont dit "de Jeanne d'Arc", en contre-bas de Montévrain avant d'entrer dans Lagny-sur-Marne, qui fut appelé pendant longtemps le pont du Bicheret, la légende voudrait que le pont fut construit pour qu'elle puisse venir prier à Montévrain, ce qui est  pure fiction. Une ancienne ferme des corbins du XVIe siècle, dont une salle voûtée soutenue par des piliers hexagonaux, ce qui est assez rare, pour finir le Moulin de Quicangrogne, qui fut l'un des lieux de chasse d'Henri IV.

 


Texte de Louise Michelin en 1841, j'y ai apporté quelques rares modifications, on notera que l'auteur ne fait pas référence à la Pucelle d'Orléans et qu'elle date l'église du XIe :
 

Montévrain, Mon Verani, alias Montévrain ; patron Saint-Rémy; autrefois paroisse de archidiaconé de Brie; doyenné de Lagny; collateur, l'abbé de Lagny; généralité, intendance et élection de Paris.
Il est certain qu'il a existé dans le XIe siècle, aux environs de Lagny, un prêtre appelé en latin Evrinus, lequel, après avoir mené une sainte vie fut inhumé dans l'église de l'Abbaye l'an 1077.

On conclut de ce que cette Abbaye posséda la terre de Montévrain, qu'elle la tenait de lui , d'autant que le nom de cette terre ne pouvait guère être rendu en latin que par Mons Evrini, et parce qu'il est vraisemblable que ce saint homme voyant que les religieux en possédaient déjà l'autel qui leur avait été donné par Imbert, évoque de Paris , l'an 1036 , voulut y ajouter aussi la seigneurie qu'il tenait de ses ancêtres. Il ne parait en tout cela rien qui ne puisse être véritable; et même nous croyons pouvoir joindre aux libéralités du prêtre Evrin, les sommes qu'il consacra pour bâtir l'église du lieu. Ce n'est pas que tout l'édifice que l'on voit aujourd'hui soit de son temps ; mais ce qui en reste fait assez voir qu'il y a eu une église bâtie en ce lieu vers le milieu du XIe siècle, de laquelle on s'est contenté de réparer différentes parties en différents temps.

Au reste, quoiqu'il soit plus naturel que le nom de Montévrain soit dérivé de Mons Evrini, ainsi qu'il est nommé par l'évêque Imbert, à cause que le terrain de cette montagne aurait appartenu à une famille noble du nom d'Evrin , dont le prêtre ci-dessus était descendu, on ne laisse pas de trouver ce lieu nomme , au XIIIe siècle, Mons Abrein, ou Mons Abreni, et aussi Mons Ebronius. Cette dernière manière approche très-fort du nom d'Ebroïn , qui n’était pas absolument rare dans l'antiquité. Mais dans un titre de l'an 1180 , cette paroisse est appelée Mons Evran. C'est par erreur que dans un pouillé imprimé, dans Du Breuil, cette paroisse a été désignée par Mons Veranus , et elle ne seroit pas mieux appelée quand on aurait mis , comme le souhaitait M. de Valois , Mons Verani. Au XVe siècle , le pouillé l'appelait Mons Evranus.

La situation de ce village est sur la pente d'un coteau élevé an rivage gauche de la Marne, du même côté que Lagny, lequel coteau est garni de vignes ou de broussailles; la plaine qu'on voit au-dessus est presque toute en labourages. Selon le dénombrement qui a été publié en 1745 par le sieur Doisy, il devait y avoir 65 feux, 250 communians, et en 172G, l'auteur du Dictionnaire universel de la France , avait supputé lors de sa publication, que l'on pouvait compter à Montévrain, 295 habitants (493 au XIXe, et  en 2010, la commune comptait 8 675 habitants ( source wikipédia ).

L'église était une des plus anciennes du diocèse de Paris, non à la prendre en entier, mais par parties. Deux arcades du chœur, deux ou trois de la nef avec leurs piliers, aussi bien que la tour, tout cela est du XIe siècle, et bâti vers le commencement du règne de Philippe Ier. Mais ôté les deux arcades du chœur, le reste est du XIIIe siècle, avec une forme de galeries fermées, et une voûte de pierre. Ce qui reste dans la nef n'a pas été si bien entretenu, n'étant que lambrissé et sans goût d'architecture, mais en général, tout y ressent l'antiquité; -on s'aperçoit même que les cintres en ont été peints comme c’était l’usage dans les siècles éloignés. Cette église est aussi accompagnée de deux ailes, mais non voûtées.
Malgré l'antiquité de ce bâtiment, on n'y voit point de tombes qui datent d'avant le XVIe siècle. Voici celle qui est au chœur en lettres gothiques minuscules:

( Armes : Aigle éployé. )

Cy gist noble Dame Anne de Crouy, en son vivant femme de noble homme Messire Loys Vian, Seigneur Chastelain de Vaux, laquelle trespassa le Fevrier M. Vc XXI.
Sur une antre tombe de même gothique , on aperçoit seulement le mot Damoiselle c'est la femme d'un Ecuyer Seigneur de Douy en Mulcien , fille de Guillaume de....
Sur une troisième tombe forte effacée, on lit seulement, qu'elle est de Jeanne Docheres orpheline.
 

L'autel de Montévrain ayant été donne en l'an 1036, à l'abbaye de Lagny sur Marne,  sous le nom d'autel de Saint-Remy, en présence du roi Henry, ce monastère avait toujours conservé depuis le droit de présenter à la cure , et la paroisse a toujours continué de regarder comme son patron Saint-Remy , évêque de Reims , dont elle célèbre la translation le 15 janvier, jour de son décès, et la fête le premier octobre. Elle était dans le rang de celles auxquelles l'abbé de Lagny présentait dans le pouillé du XIIIe siècle, sous le nom d’Ecclesia de Monte Abrein, et depuis dans les autres tant manuscrits qu'imprimés. Dans celui du XVe siècle , son revenu sur l'ancien pied, était de trente livres. C'était l'abbé de Lagny, seigneur de la paroisse, qui était gros décimateur.
Les églises ou monastères qui ont eu du bien à Montévrain, étaient l'abbaye de Sainte-Geneviève de Paris et celle de Chaalis, au diocèse de Senlis. Nous commençons par celle-ci, parce que son titre était plus ancien. On lisait en effet dans les archives de ces religieux de l'ordre de Cîteaux, que vers l'an 1180, faisant un échange, ils donnèrent la maison et les vignes qu'ils possédaient « apud Montent Evran ». A l'égard de Sainte-Geneviève, ce fut en 1254 que Pierre et Adam de Monte Ebroino , frères, firent présent à cette maison, d'un arpent de vigne situé « apud Montent Ebroinum » dans la censive de Saint-Pierre de Lagny. Tout cela prouve clairement l'antiquité du vignoble de Montévrain.
La Charité sur cette paroisse était un lieu qui se nommait les Corbins, lorsque les frères de la charité de Paris en avoient fait l'achat, et auquel ils avoient fait bien des augmentations par de nouvelles acquisitions. La ferme était de deux cents arpents en 1759 ( elle est actuellement de 500). Les cartes de l'ancien diocèse ou environs de Paris marquaient encore la Charité avec les Corbins, ou au moins le petit Corbin. Un autre, au lieu du nom de la Charité, l'appelait l'Aumône.
Peu de personnes savent dans le pays qu'il y a eu autrefois un petit hôpital ou maison-Dieu sur le territoire de Montévrain. iVoblc homme Jean d'Argny, écuyer, et demoiselle Maurice de Sasseville, sa femme, y ayant fait bâtir une maison et une chapelle, obtinrent de l'évêqne de Paris, en 1477, qu'elle portât le titre de maison-Dieu Domus Dei, Mais la fondation n'étant que de quarante sols parisis ne pouvait pas se soutenir longtemps.

Evrin , seigneur de ce lieu, fut inhumé dans l'église de Lagny, et apparemment dans la nef, n'étant pas convenable qu'il eût une sépulture plus honorable que le comte Herbert. Dom Michel Germain qui écrivait histoire de Lagny, l'an 1687, y marque que l’année précédente, le corps de ce seigneur Evrin fut placé proche celui d'Herbert qui venait d'être mis dans le sanctuaire. Il ajoute que l'épitaphe qui accompagnait le tombeau était conçue en ces termes. Elle nous apprend qu'Evrin s'était fait prêtre, et mourut le 21 juin après une sainte vie :

Qui pertransitis , si rem pensare velitis ,
Hic faciendo morus , non inensabitis fwras:
 Prudens , pacifions, qui presbyter undè pudicus,
 Qui nudo vestis , qui consolatio mœstis , Qui risus flenti fuit, et cibus esurienti;
 Hic situs Evrinus; meruit mundo peregrinus Nunc inter cives ctclorum vivere divcs.
 Terminus est isti, Deus, alter quem posuisti Quem si nitatur, non est qtû transgrediatnr.
 Hune Julii flendas quinto sextoque Kalendas
 Anno ab Incarn. Domini M. C XXVIII
En l'année de l'Epit. Car il mourut en 1077.

L'anniversaire d'un tel bienfaiteur a été solennisé longtemps avec distinction. On a vu quelque part que sous l'abbé Arnoul, qui siégea jusques vers Fan 1107 . On y distribuait trois muids de vin.
Une autre personne illustre tient à Montévrain par la naissance. C'est un ancien abbé d'Hermières décédé en 1396. Il fut inhumé dans le chapitre de cette abbaye, et on  lui dressa cette épitaphe:
« Cy gist Jehan Coldoe, Abbé de Hennières,  qui fut né de Montévrain: Mill priez pour s’ame »
 

L'obituaire de cette maison en faisait mention au 4 janvier. Le Capitaine dit Montévrain qui vivait dans le XVIe siècle, est célèbre par le mal qu'il fit dans Lagny dans le temps des troubles de la religion
II se trouve maintenant à Montévrain deux maisons de campagne, dont l'une appelée La Folie, ainsi que la ferme du même nom, appartient à M. Serre, et l'autre dite La Grange du Bois, à madame Bernard; l'une de ces deux maisons était celle des abbés de l'abbaye de Lagny. La ferme dite Les Corbins, appartient à la Charité de Paris; Et les deux moulins dits Quinquangrogne, à M. Loquin, maire.





 

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