Château de Courtanvaux

 

Situé dans la Sarthe, au creux du vallon des Ruisseaux, au nord-ouest du village de Bessé-sur-Braye. Il se caractérise par un long corps de logis en tuffeau cantonné de pavillons carrés. Les jardins et bois se visitent gratuitement, seul l'intérieur est payant.

 

 chateau de courtanvaux besse sur braye

 

Historique & Histoire 

 

 

Courtanvaux vient du latin Curtis in Valle, qui se traduit par « Cour dans la vallée ».

XIVe

Le logis seigneurial serait de cette époque, sans qu’on sache cependant à partir de quel moment il fut édifié.

1332, première mention de Courtanvaux, c’est alors un petit fief relevant de Vancé.

1351, mention du premier seigneur, Michel de Doucelles. Son fils lui succède et par la suite on a Jean le Tort avec son épouse Jeanne Asselin.

Par la suite on notera la famille Bessé, Vendosmos et enfin aux Delor.

 

castle courtanvaux manoir

Ancien manoir avant la construction du nouveau château. Il s'agit probablement d'une première tentative d'une construction à usage d'habitation principalement. Néanmoins il devait exister une forteresse médiévale.

Famille Berziau

1455, Jacques Berziau cohérite du domaine avec Marie Cullier, mais il rachète les parts à cette dernière afin de devenir l’unique seigneur.

 

 

XVe, Construction du Château actuel

 

chateau courtanvaux

Cour du château, l'ensemble garde un léger aspect défensif, comme les Mâchicoulis, mais comme le château de Langeais la volonté de confort, de lumière remplacent cette volonté défensive par un lieu d'habitation agréable à vivre et non plus un fort afin d'assurer sa position militaire dans son fief.

 

1459, Jacques de Berziau, époux en secondes noces de Jeanne de Villiers, est seigneur par acquêt le 15 mai. Il est notaire et secrétaire du roi, puis contrôleur général des finances.

C’est à lui qu’on attribut la construction du château actuel, en tout cas la partie centrale du logis et l’intérieur de la cour. Il le fait faire par Jean Detays, maître-maçons.

1498, son fils Jean de Berziau, hérite du domaine, il est capitaine de Chartres et Maître d’Hotel du Roi. C’est probablement ce dernier qui fait terminer les travaux du château qui ne furent pas achevés sous son père.

Il meurt sans postérité, le domaine est transmis à la famille de Souvré par le mariage de sa sœur en 1510 entre Françoise de Berziau et Antoine de Souvré, seigneur de Gevraise. Antoine de Souvré participa notamment aux campagnes d’Italie avec Louis XII puis sous François Ier..

 

La famille de Souvré 

 

1518, unique héritière, Françoise de Berziau par son mariage avec Antoine de Souvré fait donc entrer le domaine dans la famille de Souvré.

chatelet entree XVIe

Portail d'entrée du château, la jolie construction efface sa fonction principale qui était de défendre l'accès au château. On entre de plein pied dans une volonté artistique de la Renaissance.

 

1582, construction du portail « Renaissance », actuellement classé. L’architecture se retrouve notamment dans le château de Tanlay ou le palais des Tuileries.

1586, le domaine est rattaché à Bessé suite à la vente du fief de la Cour-de-Bessé par Marguerite de Vendômois à Gilles de Souvré.

1609, Henri IV fait ériger le domaine en marquisat grâce notamment à Gilles de Souvré alors seigneur du domaine. Gilles débute d’abord au service du duc d’Anjou, futur Henri III, puis au gouverneur de Touraine, future Henri IV. Le roi Henri IV l’appelait affectueusement alors «  la Gode » qui peut se traduire par « fille de joie ». Le roi viendra quelques fois au château, notamment lors du siège Le Mans. La proximité du château de Cogners de sa favorite, Gabrielle d’Estrées, n’est surement pas étranger à sa présence fréquente dans la région.

1596, Henri IV demande à faire construire le pont de Saint-Gilles sur la Braye pour faciliter l’accès à Bonneveau. Le pont est renommé Pont Rouge de Bessé en 1785.

1602, Gilles de Souvré est nommé gouverneur du futur Louis XIII. Il est le mari de Françoise de Bailleul.

1614, Louis XIII nomme Maréchal de France Gilles de Souvré avec ce commentaire : « Monsieur, si je n’étais roi de France, je voudrais être Souvré ». Gilles de Souvré fut inhumé au cimetière de Bessé-sur-Braye.

1620, Jean II de Souvré, fils de Gilles de Souvré, épouse Catherine de Neuville. Il succède à son père comme gouverneur de Touraine, fut chevalier des ordres du roi, premier gentilhomme de la chambre, conseiller d’état, capitaines des chasses de Fontainebleau, grand forestier de la forêt de Bièvre, etc. Il meurt en 1656 et son épouse meurt la même année ou l’année suivante. [1]

Famille Le Tellier

 

michel le tellier marquis de louvoy 

 

1662, Anne de Souvré, petite-fille de Jean II de Souvré, transmet par son mariage à François-Michel Le Tellier, Marquis de Louvois, le domaine de Courtanvaux à la puissante famille Le Tellier. Le « Grand Louvois » devient secrétaire d’état puis ministre de la Guerre sous Louis XIV.

Ce mariage est décrié notamment par Saint-Simon qui parle de « scandale de toute la France ». il dira aussi au sujet d’Anne de Souvré “avoit la plus grande mine du monde, la plus belle et la plus grande taille ; une brune avec de la beauté ; peu d’esprit, mais un sens qui demeura étouffé pendant son mariage”.

Le Grand Louvois résident principalement à Versailles fait nommer un régisseur pour gérer le domaine.

 

1781, le Château va rester dans la famille Le Tellier puis il entre dans la famille Montesquiou-Fezensac. Louise Le Tellier de Montmirail épouse Elisabeth-Pierre de Montesquiou-Fezensac, petite-fille de François-César Le Tellier de Courtanvaux et belle-sœur d'Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld.

Il naquit le 30 septembre 1764 à Paris, fils aîné de Anne-Pierre de Montesquiou-Fezensac, dit le « marquis de Montesquiou » et de Jeanne Marie Hocquart de Montfermeil.

Il embrassa la carrière des armes et fut nommé dès 1779- à l'âge de 15 ans - sous-lieutenant au régiment Dauphin-Dragons. Il se rallie assez tôt à l’empereur Napoléon.

Le coupla aura deux enfants :

Anatole de Montesquiou-Fezensac

Alfred de Montesquiou (1794-1847)

 anatole de montesquiou fezensac

Buste Anatole de Montesquiou-Fezensac

1810, Elisabeth-Pierre de Montesquiou-Fezensac est comte de l’Empire en 1809, grand chambellan de France en remplacement de Talleyrand en 1810, puis pair de France sous la Restauration. Il tombe en disgrâce passagère au retour au pouvoir de Louis XVIII en 1815 pour s’être rallié à Napoléon Ier pendant les Cent Jours.

1811, naissance le 20 mars au palais des Tuileries du futur roi de Rome, fils de Napoléon Ier.

1815, le château profite d’une importante restauration dans un style « troubadour » en vogue à l’époque. En disgrâce sous Louis XVIII pour avoir rallié Napoléon Ier pendant les Cent-Jours, il revient au château de Courtanvaux. Il devient maire de Bessé puis membre du Conseil général de la Sarthe qu’il va présider de 1826 à 1833. Il est à l’origine de la fabrication du papier dans le village après la vente d’un moulin à blé avec comme condition de le transformer en moulin à papier. L’activité de papier à perduré jusqu’en 2019 date de la liquidation judiciaire, puis en juin 2020 l’usine est rachetée.[i]

 

interieur de courtanvaux chateau

Les ouvertures  ont été faites dans les murs médiévaux d'une importante épaisseur, faisant disparaître  son aspect médiéval à l'intérieur.

 

1834, leur fils Anatole hérite du domaine après la mort de ses parents. Ambroise Anatole Augustin de Montesquiou-Fézensac, baron de l'Empire (1810) puis comte d'Empire au décès de son père en 18321, deviendra général et un homme politique français, né le 8 août 1788 à Paris mais il décède le 22 janvier 1878 au château de Courtanvaux.

1963-1964, le château est ouvert pour la première fois au public, il est alors encore meublé. Le château revient à la branche aînée de la famille de Montesquiou en 1964.

1976, Pierre de Montesquiou-Fezensac meurt et ses héritiers vendent le mobilier, dont une importante galerie de portraits.

 

1978, la ville de Bessé-sur-braye achète le château pour 1,3 millions de Francs avec l’aide de l’état.

 

 

Sources : FOCUS LE CHÂTEAU DE COURTANVAUX BESSÉ-SUR-BRAYE – Edition Atlas – L’usine Nouvelle

[1] Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/769

[i] https://www.usinenouvelle.com/article/paper-mills-industries-reprend-l-usine-d-arjowiggins-dans-la-sarthe.N977966

 

 

 

 

sources : 

 

Photographies & Photos


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