Le patrimoine c’est aussi ces petites fêtes, souvent médiévales, dans les petits villages. Des fêtes qui malgré le temps passant restent populaires, surtout depuis la fin de l’exode rural. On observe d’ailleurs depuis quelques années un retour vers certains villages.
Verdun sur le Doubs a la particularité assez rare en France d’être située sur une petite île fortifiée qui était alors difficilement prenable, davantage par sa position naturelle que ses fortifications cependant. Des fortifications il reste encore quelques tours, une échauguette, quelques vieilles maisons et petits murs d’enceintes. La ville fut le témoin d'âpres sièges entre les Ligueurs et Henri IV qui conduisit à la mort de Marguerite de Busseuil, d'une ancienne famille Bourguignonne, alors âgée seulement de 19 ans.
Sur la maquette réalisée par un habitant de Verdun, on voit nettement les fortifications du XVIe. Ce qui est en rouge n’existe plus mais il en reste néanmoins quelques traces. La massive et jolie porte de Bragny a cependant disparu remplacée aujourd’hui par un pont.
Verdun sur le Doubs est aujourd’hui un petit village assez agréable possédant encore des écoles, de petits et moyens commerces et un ensemble de services comme une poste, une piscine municipale ouverte principalement en août et juillet. Depuis 10 ans, on sent un certain renouveau avec quelques nouvelles constructions aux alentours et beaucoup de rénovations à titre privé ou municipal (église notamment). Le village est assez vivant et très agréable en été, mais très humide et froid en hiver....
Petit texte sur l’historique du village de Verdun, Panorama pittoresque de la France ...Didot and Firmin, Firmin-Didot frères 1839
Cette ville est fort ancienne. Elle existait lors de la conquête des Gaules par César, qui y campa et y établit des légions entre les deux rivières, dans un terrain fortifié d'un fossé qui, communiquant d'une rivière à l'autre, formait une île : on y a trouvé à diverses époques des armes romaines, des médailles, des vases, et plusieurs débris d'antiquités. En 1347, 'la peste la ravagea el n'y laissa que treize familles'. Charles d'Amboise la prit d'assaut en 1478 et en passa les habitants au fil de l'épée.
Les sièges de Verdun pendant les guerres de religions.
En 1591, le baron de Vitteaux, gouverneur de Verdun-sur-Saône, seule place forte de la Bourgogne, se laissa enlever cette forteresse par Guionville, un des chefs de la ligue, mais, peu de temps après, ayant réuni quelques troupes d’infanterie, il s’y introduisit par escalade pendant la nuit, et s’en rendit maître. Mais cette place était dénuée d’artillerie, de munitions, et les fortifications en étaient très-délabrées. Les finances du roi n’étant pas assez florissantes pour qu’il pût y subvenir, le comte de Bissy, résolut d’y suppléer par ses propres ressources, et il se procura à cet effet tout l’argent nécessaire. Nous croyons devoir donner textuellement l’arrêt en vertu duquel cet argent lui fut rendu par ses héritiers. C’est une pièce curieuse et importante dans l’histoire.
Bientôt la place fut en état de défense. Aussitôt après il prit lui-même l’offensive, et, maître du cours de la Saône, il intercepta toutes les communications avec Châlons, ce qui nuisit beaucoup aux habitants. Le vicomte de Tavannes, qui venait d’être nommé pour la ligue lieutenant général de la province de Bourgogne (1592), voulut faire rentrer Verdun sous son obéissance, et, avec un corps nombreux, vint mettre le siége devant cette place ; mais tous ses efforts furent inutiles. Après deux mois, vaincu dans toutes ses tentatives, il fut obligé de se retirer.
Héliodore le suivit de près, et vint à son tour s’établir devant Châlons. Ayant attiré la garnison dans une embuscade, il la tailla en pièces. Ces succès ne donnaient pas les moyens de pourvoir à la solde des troupes, le roi Henri IV, qui alors était à Rouen, et auquel le comte de Bissy rendait directement compte de ses opérations, l’autorisa à lever des contributions dans tous les environs ; et par là, il assura sa domination dans toute la contrée, et le mit à même de pousser ses excursions jusques au delà de Châlons ; ce qui excita de plus en plus le mécontentement des habitants, alors près de se révolter et de reconnaître le roi.
Ils envoyèrent même une députation à Pontus de Thiars, leur évêque, tout dévoué à la cause de Henri IV, et qui avait été rejoindre son neveu, Héliodore, pour l’engager à un raccommodement. Tavannes, voulant empêcher ce commencement de révolte, fit un dernier effort, et vint une seconde fois assiéger Verdun ; mais cette tentative fut encore inutile. Dans toutes leurs sorties, les troupes du comte de Bissy battirent les assiégeants, et Tavannes fut obligé de lever le siége. Mais cette victoire lui coûta cher.
Marguerite de Busseuil, née en 1563
Il avait épousé Marguerite de Busseuil, d’une des plus anciennes familles de Bourgogne. Cette jeune femme qui aimait passionnément son mari n’avait jamais voulu le quitter pendant tous les siéges qu’il avait eu à soutenir. Avec l’aide des dames de Verdun, elle pourvoyait au besoin des blessés et à la surveillance des subsistances. Comme, lors du dernier siége la poudre commençait à diminuer, elle voulut se charger de la distribuer elle-même aux soldats. L’usage des cartouches n’était pas établi à cette époque, et, peu avant la levée du siége, un jour où elle était occupée de cette distribution, un soldat s’étant approché avec sa mèche allumée en laissa tomber une étincelle sur le baril qui sauta en éclats.
La malheureuse dame fut emportée avec tout ce qui l’entourait le 27 août 1592. Elle était âgée de 29 ans. Sa mort glorieuse fut célébrée dans une élégie en vers latins par Jacques Guyon, auteur bourguignon, et imprimée à Autun, en 1658, vol. in-4º. Une épitaphe en son honneur était placée dans l'ancienne chapelle , aujourd'hui détruite, de Notre Dame de la Pitié.
Peu de jours après la levée du siége, Héliodore, qui avait des intelligences dans la ville de Beaune, conçut le projet de l’enlever à la ligue, et s’en approcha avec une partie de ses troupes ; mais le duc de Mayenne, qui venait d’arriver dans la province, ayant été averti, entra pendant la nuit dans la place, et se porta, le lendemain, avec un corps de cavalerie considérable, au-devant d’Héliodore, qui, voyant son projet découvert, ordonna la retraite ; mais (comme le dit Tavanne, dans ses Mémoires), il ne voulut pas se retirer sans avoir abordé l’ennemi, et la rencontre eut lieu dans les environs de la Chartreuse, sur un terrain tout coupé de fossés et de sillons très-profonds. Son cheval s’abattit en fesant une passade et pendant qu’il faisait ses efforts pour le relever, il fut percé en cinq ou six endroits par des gendarmes de la compagnie de Nagut. Sa compagnie le croyant mort se retira, et il fut obligé de se rendre.
On le porta à Beaune, où il mourut huit jours après, non sans soupçon que sa mort eut été avancée par ceux qui paneaient ses plaies. On l’enterra à l’abbaye de Mézières, ordre de Cîteaux, où il lui fut élevé un mausolée sur lequel était placée une lance de cuivre qui, enlevée en 1793, est aujourd’hui dans la chapelle du Château de Pierres, habitation de ses descendants. Après la mort d’Héliodore, Gadagne fut nommé gouverneur de Verdun, et Tavannes de la Province de Bourgogne.
En 1635 les Comtois s'emparent de la ville. source
La ville est reprise en 1636 après une résistance farouche des habitants, la ville est brûlée dans sa quasi intégralité.source
Île du Château, nouvel accès qui désenclave l'île du village. Il existait avant un pont en pierre. Au XIIe siècle un château est attesté à Verdun, mais aucun vestige n'a été trouvé et son emplacement est inconnu, mais il était peut-être sur l'ïle. Ce château fut détruit en 1478, probablement en même temps que le pont, après la mort de Charles le Téméraire le 5 janvier 1477.
La légende locale voudrait que le château soit sur l'île, parfois appelée l'Île aux Corbeaux, relié à Verdun sur le Doubs par un souterrain. Au fonds la villa, construite en 1858, autrefois propriété privée l'île fut rachetée en 1989 par la ville.