Qasr Kharana, Château du Désert en Jordanie, 

Qasr Kharana ( arabe : قصر ), s'écrit parfois Qasr al Harrana , Qasr al Kharanah , Kharaneh ou Hraneh , est une place forte à usage temporaire. Elle est située à environ 60 km d'Ammam non loin de la frontière avec l'Arabie Saoudite.

Il a probablement été édifié au VIIIe siècle selon une étude de Creswell qui situait sa construction à l'époque des Sassanides ou sous al-Walîd Ier vers 705 – 715.Une autre étude d’Urice estime qu'il s'agit d'une des premières constructions des Omeyyades connus ce qui le daterait  vers une période allant de 661 et 684. Pour autant un graffiti date le bâtiment en 711, mais rien n'indique qu'il puisse s'agir de sa date de construction. Il semble en tout cas avoir été construit d'un seul jet , peut-être sur un ancien édifice Grec, Romain ou Byzantin. C'est de son édification en roc de calcaire qu'il doit sa longévité, malgré les tremblements de terres qui ont fortement endommagé le bâtiment avant une importante restauration en 1970.


 

 
Informations
  • Adresse :  Route 4D ( 60km de la capitale environ )
  • Téléphone :  
  • Heures d'ouvertures & Visites du château  :

 

Historique
source : source sur place, Wikipedia Eng,  Qantara,

 


Si le terme de Château ou Forteresse du désert semble un peu usurpé, il semble cependant qu'il profite de certaines dispositions propres aux places fortes ou d'édifications résidentielles adaptées. En effet on remarque qu'il n'y a qu'une seule entrée, limitant donc les passages et les possibilités d'intrusions importunes. Les tours d'angles pleines dont l'usage semble compromis par le fait qu'il n'y ait aucune ouverture vers l'extérieur ( meurtrières ou autre ) renforcent cependant l'aspect  dissuasif. Il est probable que ces tours pleines ont aussi un intérêt en terme de solidité de l'ensemble, on peut retrouver ce type de petite tours pleines en France dans la construction de donjon, bien plus haut certes, comme le donjon de Montbazon du Xe.

L'entrée monumentale semble intégrée dans une forme de demi tour éventrée, obligeant cependant un éventuel visiteur à se découvrir,  l'ouverture supérieure devait sûrement permettre d'identifier les personnes entrantes ,voir même à servir pour défendre la porte.

Les deux grandes salles de chaque côté de l'entrée, donnant directement sur celle-ci par quatre ouvertures laisse à penser qu'il  fallait loger un nombre important de personnes, probablement la garde. Par ailleurs à la différence du premier étage les salles ne sont pas sectionnées en petits « appartements » et elles ne donnent pas directement sur d'autres pièces ou la cour.

On peut remarquer aussi que le rez-de-chaussée comporte des pièces mais qui semblent cloisonnées sur certaines parties, ne permettant pas comme au premier étage de pouvoir passer d'une pièce à une autre sur tout l'étage.

En dehors de ces aspects de sécurité, l'ensemble cependant est nettement plus adapté à un usage résidentiel temporaire. Les deux escaliers donnant sur la cour et le premier étage semblent avoir été fait pour être le moins dur possible à monter, ce qui dans une forteresse médiévale est rarement le cas. Les décorations et le soin apporté à certaines pièces et parties, y compris extérieur, démontre aussi une volonté de montrer la richesse du lieu dans un environnement désertique. L'absence de point d'eau, puits ou citerne, n'offre pas à une troupe nombreuse la possibilité d'y rester pour une longue période.

En tout état  de cause l'usage du bâtiment n'est pas aujourd'hui établie. Il aurait pu être un caravansérail , ou lieu de repos pour les commerçants, mais il lui manque la source de l'eau de ces nécessaires à proximité. Il n'est pas sur les grandes routes commerciales lors de sa probable construction.

Qasr Kharan fait partie d'une série de 20 bâtiments appelés couramment les « châteaux du désert », dans une disposition propre aux édifices Syriens selon Creswell comme les « châteaux » de Qasr Al-Hayr, Qastal ou Jabal Says.

Sa taille de 35mètres, l'équivalent d'un arpent romain, laisse à penser que l'architecture est d'origine Romano-Byzantine, courant en Syrie, mais adapté localement avec en plus des caractéristiques proches de l'Iran Sassanide ( voir photo ci-dessous )



Le château est aujourd'hui sous la juridiction du ministère jordanien des Antiquités. Le Ministère du Tourisme du royaume contrôle l'accès au site via un centre d'accueil, l'ensemble du bâtiment est  clôturé pour éviter les pillages. Un bédouin marchand est également autorisé à vendre de l'artisanat et des boissons dans le parking, comme dans de nombreux autres sites touristiques jordaniens .

 

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