Château de Martainville, musée des Traditions et Arts Normands

 
 
Le Château de Martainville est un symbole de l'histoire de la grande bourgeoisie rouennaise Il est situé en Normandie à 17km au Nord-Est de Rouen. Belle architecture de la « Ière Renaissance », fin XVe siècle, il a l’avantage d’être particulièrement bien entretenu et surtout très « meublée » même si l’époque des meubles ne correspond pas forcément à celle de la construction ou de la Renaissance.

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Transformé en Musée des Traditions et Arts Normands, géré par le Conseil Régional, il abrite une importante collection de mobilier du « Haut-Normand » en retraçant l’évolution du XVe au XIXe. Les meubles et les objets de la vie quotidienne des Normands du XVIIIe aux XIXe siècles. Au dernier étage du château retrace l’histoire du textile , des costumes Normands avec des tableaux, bijoux , coiffes du XIXe. Les communs présentent une exceptionnelle collection de machines et outils agricoles.

Le domaine possède encore un très beau colombier hexagonal, un four à pain, un puits à colombages et une charreterie.

 

Historique & Histoire
sources : chateau de Martainville, wikipedia

 

 
Jacques le Pelletier, fils d’un riche commerçant de Rouen, fait édifier le château vers 1485, après avoir acheté le fief de Martainville en 1481 qui comportait alors 25 hectares.

Initialement construit, en brique cuites sur place comme il est de coutume dans la région et de pierre des carrières de Vernon, juste après la guerre de Cent-Ans en 1475 comme château fort, il est flanqué de quatre tours ainsi que d’un pont-levis.  Jacques le Pelletier décède en 1510, sans héritier direct, le château est légué en héritage à son neveu Jacques qui est nommé Vicomte de l’Eau.

Peu enclin à continuer le commerce, il va par contre transformer radicalement le château, en effet il fait combler les fossés, construire une enceinte défensive, élargir les fenêtres et élever les toitures, supprime le pont-levis et le remplace par un portail d’inspiration flamande.

La guerre de religion stoppe les travaux, on note le passage d’Henri IV qui fait fuir le Duc de Parme. Le nouveau seigneur Louis de Martainville, chevalier d’Estoutteville, est à la cour de Versailles en tant que « conseiller du roi en ses conseils maréchal de ses camps » (1), il vie principalement des revenus de ses exploitations agricoles. Il fait également aménager des jardins à la française, les communs sont agrandis et l’intérieur des appartements est radicalement transformé.

En 1757, le dernier des Martainville décède sans succession possible. Le château passe de main en main et de famille en famille. Comme souvent cette instabilité va provoquer une forte dégradation du château.

En 1905, un marchand de bestiaux achète le château qui est déjà fortement dégradé et projette de détruire le château. L’état rachète, in extremis, l’ensemble et c’est le conseil régional qui dès 1955 fait restaurer le bâtiment et y installe en 1965 le musée départemental des Traditions et Arts Normands.
 
Belle vidéo de Arty Steam

 


 
Le château est formidablement bien meublé et dans un très bel état :
 
 
Chambre XVIIIe Armoire en chêne, 1779
 
  
 
Quelques exemples :Chambre du XVIIIe mais dans un  style XVe, Salle à Manger du XVIIe-XVIIIe et Armoire de 1779
 
Chapelle du XVIe Saint Adrien en armure fin XVe Chambre style Louis XIII, meuble
  

   
 
Chapelle du XVIe, Saint-Adrien probablement fin XVe ( à cause de l'armure et de la coiffure ), Chambre style Louis XIII.
 

L'histoire du château de Martainville à travers les siècles

 La famille Le Pelletier, l'une des plus riches familles de cette bourgeoisie, acquiert en 1482 le fief de Martainville, où ils vont construire leur demeure campagnarde. La date de 1485, gravée sur la clef d'une fenêtre de la tour sud-est, marque le premier aveu rendu par un Le Pelletier au suzerain dont dépendait le fief de Martainville, l'Abbaye Saint-Ouen de Rouen. Jacques Le Pelletier, grand armateur et marchand, décide d'entreprendre la construction du château peu après avoir été élu conseiller-échevin de la ville de Rouen en 1493.

Au début du XVIe siècle, un événement majeur semble s'être produit dans la vie de Jacques Le Pelletier : la mort de son frère cadet Richard en 1499 et son héritage de tous ses biens. Jacques décide alors d'arrêter définitivement les activités marchandes de la famille et de transformer sa demeure campagnarde en château. Il est enterré à Rouen en 1511 sans descendance masculine, c'est son neveu Jacques, second du nom, qui hérite de toute sa fortune. Il ne s'occupe guère que de dilapider la fortune acquise par ses aïeuls et décède en 1545.

En revanche, son fils Richard de Martainville, nommé gentilhomme de la chambre d'Henri III, a pour ambition de porter plus haut la famille Le Pelletier dans l'échelle sociale. En 1571, il obtient de Catherine de Médicis et du jeune roi Charles IX de pouvoir commuer son nom de Le Pelletier en celui de la terre de Martainville. Au cours de la campagne d'Henri IV qui le mène à Fontaine-le-Bourg en 1590, le château est le théâtre de la chasse des troupes du duc de Parme.

Au XVIIe siècle, Louis, le nouveau seigneur de Martainville qui vit à la cour de Versailles, tire d'importants revenus de cette vaste exploitation agricole. C'est pendant cette période que les communs sont agrandis et que l'intérieur des appartements est à nouveau transformé, notamment au premier étage. Le dernier des Martainville meurt en 1757 sans héritier direct. Le château passe ensuite, par successions, à différentes familles, tout en restant habité jusqu'en 1870, où la guerre y occasionne des déprédations et son abandon.

En 1905, le château et ses terres sont mis en vente pour la première fois dans leur histoire. Un marchand de bestiaux achète le logis et une partie des terres démembrées. Il coupe les alignements de chênes et se prépare à raser la demeure qui a souffert à la fois d'un long abandon et de l'occupation prussienne, quand l'État l'achète en 1906 in extremis. Tout le mobilier original du château a déjà été dispersé.

Architecture

Le château de Martainville a été construit au début du XVIe siècle. À l'origine, l'entrée se faisait uniquement par le nord, dans une basse-cour axée est-ouest, où se dressent encore les anciens bâtiments de dépendance adossés aux murs de clôture nord et sud. Si les bâtiments furent reconstruits ou modifiés, la disposition générale reste primitive. Le colombier de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle, situé à l'extrémité occidentale de l'enclos, atteste par sa place l'étendue de la basse-cour. Celle-ci commandait, à l'est, une seconde cour plus petite et grossièrement carrée (42 × 40 m), fermée de hauts murs crénelés, cantonnée de quatre tourelles et occupée en son centre par le château. Au-delà, un vaste jardin était commandé par la cour du logis.

Le logis de plan massé rectangulaire, couvert d'un toit en pavillon, est cantonné aux quatre coins de grosses tours aux toitures coniques. Le sommet des tours était muni de consoles, aujourd'hui disparues mais dont subsistent encore les pierres, sciées, qui évoquaient les mâchicoulis des châteaux forts. Construit en briques cuites sur place et en pierres blanches venues des carrières de Vernon, on relève sur l'appareillage une savante inclusion décorative de briques vernissées noires disposées en cœur, en croix, en losanges. Mais la grande originalité de Martainville réside dans son plan absolument symétrique : un large couloir traversant placé au milieu du corps et qui précède un escalier situé dans une tour hors-œuvre en façade arrière, sa place traditionnelle en Normandie ; à l'allée couplée à l'escalier du rez-de-chaussée répond à chaque étage des couloirs traversants desservis par l'escalier.

Influence de Martainville sur l'architecture des châteaux

Martainville pourrait avoir inspiré le plan du château Chenonceau, le châtelet d'entrée avec les appartements et surtout sa façade, construit par Thomas Bohier, général des Finances de Normandie, qui était en contact plus ou moins direct avec Jacques Le Pelletier au moment de la construction. 

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Le château de Chenonceau.

 

En Normandie, plus d'une dizaine d'édifices du XVIe siècle, tels Auffay, Tilly et Bailleul,


 

(1)    http://www.ecritsduforprive.fr/biblionum/delaigue%20aurelie/genealogie.pdf
 
 

 

Photographies

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