Beffroi, Tour de siège

 

Beffroi Gantry

Maquette d'une tour de siège, beffroi, au château de Falaise.

Il appartient à la catégorie des machines dites de siège. Engin d'assaut connu depuis l'antiquité, le beffroi permet de s'introduire dans les forteresses par le sommet des murailles et des remparts. Il y est amené avec un système de mouflage : Tout un ensemble de dispositifs permettait au Beffroi de se déplacer via des câbles, ancres d'accroche et de piquets.

Au sein de l'histoire, l'usage des tours de siège, communément appelées beffrois à l'époque médiévale, reflète l'évolution des techniques de siège et des fortifications. Originaires de l'Assyrie au IXe siècle avant notre ère, ces engins de siège avaient pour principal dessein de faciliter les assauts sur les murs des forteresses. En leur structure, ces tours, souvent rectangulaires et montées sur roues, atteignaient généralement la hauteur des remparts qu'elles visaient à surmonter. Dans certains cas, elles pouvaient être encore plus hautes pour permettre aux archers d'atteindre les défenseurs depuis leur sommet. Toutefois, étant principalement constituées de bois, elles étaient vulnérables au feu, ce qui nécessitait un revêtement ignifugé en fer ou en peau de bête.

Les tours de siège furent employées dès le IXe siècle avant notre ère au Proche-Orient antique, à partir de 305 avant notre ère en Europe, et également durant l'Antiquité en Extrême-Orient. Leur taille imposante les rendait peu pratiques à transporter, obligeant souvent à les construire directement sur le lieu du siège. Elles étaient une option de dernier recours lorsque d'autres méthodes d'assaut s'avéraient inefficaces. Leur utilisation était mortelle, les plaçant parmi les armes de siège les plus redoutables.

Ces tours étaient équipées de soldats armés de diverses armes, notamment des piques, des épées et des arbalètes, qui pouvaient tirer sur les défenseurs. Elles étaient souvent la cible des projectiles lancés par les catapultes ennemies en raison de leur taille imposante, mais elles avaient leurs propres moyens de riposte.

Leur fonction principale était de permettre aux troupes d'escalader les murs ennemis. Une fois à proximité des murailles, une passerelle était abaissée entre la tour et les remparts, permettant aux assaillants de s'élancer sur les murs et d'envahir le Château ou la ville.

L'utilisation des premières tours de siège remonte à l'Empire assyrien au IXe siècle avant notre ère, puis s'est propagée dans tout le bassin méditerranéen. Des tours de siège massives, comme l'helepolis, furent utilisées lors du siège de Rhodes en 305 avant notre ère. Ces engins pouvaient mesurer jusqu'à 135 pieds de haut et 67,5 pieds de large, nécessitant un cabestan pour les déplacer. Elles transportaient des catapultes et des balistes à différents niveaux. Toutefois, leur inefficacité sur un terrain inondé de boue lors du siège de Rhodes souligne la nécessité de terrains plats pour leur utilisation. Les petites tours de siège pouvaient être utilisées sur des monticules de siège artificiels composés de terre, de gravats et de bois.

Au Moyen Âge et par la suite, ces tours ont atteint leur apogée d'utilisation. Lors du siège du Château de Kenilworth en 1266, par exemple, 200 archers et 11 catapultes ont été déployés depuis une seule tour. Toutefois, l'arrivée de l'artillerie a rendu ces tours vulnérables, et elles ont été progressivement abandonnées au profit de nouvelles approches en matière de fortifications. Malgré tout, les tours de batterie, utilisées pour l'artillerie de siège, ont maintenu une certaine pertinence pendant l'ère de la poudre à canon.

Bien qu'elles ne soient plus en service dans les armées modernes, les tours de siège ont trouvé leur place dans la culture populaire à travers des représentations cinématographiques et ludiques, rappelant leur importance historique dans les sièges de forteresses. Ces engins ont laissé une empreinte durable dans l'imaginaire collectif, à la fois dans le monde du cinéma et des jeux. Des équivalents modernes, tels que les passerelles motorisées et les conteneurs utilisés lors d'opérations spéciales, rappellent l'ingéniosité des stratèges militaires de l'Antiquité.

Souvent en bois vert, car plus résistants aux feux et plus facile à construire, il était constitué de plusieurs paliers reliés entre eux par des escaliers. A chaque étage pouvait y loger une centaine d' archers et arbalétriers . Au sommet se trouvait un système de pont levis qui se rabattait lorsqu'il était à porté des murailles.

Beffroi Gantry

Chronologie succincte

  1. IXe siècle av. J.-C. : Les premières tours de siège sont utilisées par les armées de l'Empire assyrien, notamment sous le règne d'Assurnazirpal II (884-859 av. J.-C.). Ces premiers exemples préfigurent l'utilisation ultérieure des beffrois.

  2. Antiquité : Les tours de siège se propagent autour de la Méditerranée et sont utilisées pour assiéger des forteresses et des villes. Des exemples notables incluent l'helepolis utilisé lors du siège de Rhodes en 305 av. J.-C.

  3. Moyen Âge : L'utilisation des beffrois atteint son apogée pendant cette période, où ils sont employés pour attaquer des châteaux et des villes fortifiées. Leur utilisation est documentée dans divers sièges, comme celui du château de Kenilworth en 1266.

  4. Fin du Moyen Âge et début de l'époque moderne : Les beffrois commencent à perdre de leur pertinence en raison de l'essor de l'artillerie, qui rend les fortifications traditionnelles moins efficaces. Le siège de Constantinople en 1453 marque un tournant, car les beffrois ottomans sont détruits par le feu grégeois.

  5. Époque moderne : Les derniers beffrois connus sous le nom de "tours de batterie" sont utilisés, notamment pendant le siège de Kazan en 1552 par Ivan le Terrible. Ces structures servent principalement à soutenir l'artillerie de siège.

  6. Époque contemporaine : Les beffrois en tant qu'armes de siège ne sont plus utilisés dans les conflits militaires modernes, en grande partie en raison de l'évolution des techniques de guerre et de la technologie de l'artillerie.

  7. Culture populaire : Les beffrois continuent à être présents dans la culture populaire, apparaissant dans des films, des jeux vidéo et d'autres médias en tant que symboles de sièges de forteresses historiques.



 

Source principale : Château de Falaise