Histoire du donjon des  Templiers à la Prison du Temple

 

Tour du Temple en 1795, avant sa destruction entamée en 1808 et terminée en 1810-1811.

La tour du Temple fut construite par les Templiers à partir de 1212, pendant le règne de Saint-Louis, à l'intérieur des fortifications de la Maison du Temple. La tour du temple se situerait aujourd’hui en face de la mairie du 3ième arrondissement de Paris et en partie dans le square du Temple Elie-Wiesel. La Tour du Temple est connue pour avoir été la dernière demeure de Louis XVI ,et de son fils le futur Louis XVII qui périra quasiment abandonné dans la tour, avant qu'il ne soit guillotiner sur la Place de la Concorde en face de l'Hôtel de la Marine

La tour était assez haute pour l'époque puisqu'elle atteignait 50m de haut, soit seulement trois mètres de moins que le donjon du Château de Coucy considéré comme le plus haut d'Occident. Le donjon avait  13 mètres de large pour la partie centrale et jusqu'à 20 mètres en comptant les tourelles tandis que les murs avait une épaisseur allant jusqu'à 2 mètres. La grosse tour était sur quatre niveaux 7m pour le "rdc", 6.5m pour le 1er étage, 6m pour le second, 4.5m pour le troisième et 15 mètres sous les combles au dernier étage. Les dimensions importantes du donjon démontre assez nettement la puissance, économique mais aussi en terme militaire et d'architecture, des Templiers à l'époque.

 

 

 

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverses, ( source principale ) Magasins Pittoresque, Bibliothèques Spécialisées de Paris, wikipédia pour certaines dates

 

Templiers à Paris, Tour du Temple

Templiers à Paris, Tour du Temple, gravure du XIXe ou début du XXe.

 

La tour fut construite par les Templiers à partir de 1212

d'autres avance une date plus tardive de 1240 voir fin XIIIe,  pendant le règne du Roi Saint-Louis, Louis IX. C'est le le frère Hubert, trésorier de l’ordre, et bientôt l’enclos, défendu par de hautes murailles flanquées de tourelles, qui fut semble t'il le commanditaire de la construction de la tour même si un autre commanditaire est possible.  

C'est en réalité un donjon qui permettait d'assurer la défense de la forteresse mais surtout de conserver en lieu sur les trésors du roi de France et des Templiers. N'oublions pas que les Templiers ont été les inventeurs à grande échelle de la "Lettre de Change" qui permettait à toute personne détenait une lettre des Templiers d'être payé quel que soit le lieu. Le donjon était composé de deux parties la "petite tour" et la "grande tour".

1300, dans l’émeute des monnaies, Philippe le Bel lui-même avait profité de la protection des Templiers. Ce souvenir ne l’empêcha pas de faire prononcer par le pape Clément V, en présence du quinzième concile général tenu à Vienne, le 21 mars 1343, la suppression de l’ordre des Templiers, dont le développement l'inquiétait et dont il convoitait les immenses richesses ; celles-ci comprenaient déjà, au commencement du douzième siècle, plus de neuf mille domaines rapportant ensemble cent douze millions de livres.

1312, l’ordre du Temple fut dissous et ses biens en France furent attribués aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (dits Hospitaliers). Néanmoins, même si Philippe le Bel avait ordonné de procéder à la remise des biens aux Hospitaliers depuis le 28 mars 1313, l'enclos était omis puisque Louis X, son fils, refusait encore de le rendre pour en faire le douaire de la reine Clémence de Hongrie. Ses bâtiments subirent de nombreuses modifications.

Après l’arrêt de Philippe-le-Bel, les Templiers qui se trouvaient en France furent arrêtés et furent mis à mort après un simulacre de procès en justice royale. Avant la fin même du procès qui leur était intenté, le grand maître Jacques Molay et le visitateur de France furent brûlés vifs sur un bûcher, dans une petite Ile de la Seine, entre le pont Royal et l’église des frères ermites de Saint-Augustin, au bout de l'actuelle île derrière  la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Le premier chef d’accusation, le reniement, reposait sur une équivoque, comme on l’a prouvé depuis. « Ainsi, dit Michelet, l’ordre qui avait représenté au plus haut degré le génie du moyen Age mourut d’un symbole mal compris. » Les biens des Templiers, qui devaient primitivement être employés à la délivrance du saint sépulcre, passèrent aux hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et ceux-ci en donnèrent quittance, en 1317, aux administrateurs royaux.

La maison du Temple devint alors la maison provinciale du grand prieuré de France ; on y renferma successivement le trésor, l’arsenal et les archives de l’ordre. On n’entendit plus parler de cet édifice, si ce n’est pendant la guerre de Cent-Ans et pendant les batailles de la Ligue, où l’on se disputa souvent la possession du Temple.

1667, l’enceinte médiévale qui entourent l’enclos sont rasés au profit d’hôtels particuliers et de maisons locatives occupée principalement par des artisans. L’ancien rempart avait été remplacé par une élégante muraille surmontée d’une galerie décorée de colonnes.

 

Révolution Française

 

Tour du Temple en 1792

Gravure réalisée en 1792, alors que Louis XVI y est enfermé. On notera les nombreux gardes pour assurer à la fois sa protection mais aussi,  et surtout, afin d'éviter une évasion éventuelle.

 

Louis XVI est détenu dans la grande tour du Temple 

 

 Il est enfermé du 14 août 1792 au 21 janvier 1793 en effet Louis XVI quitte la tour du Temple pour l’échafaud installé place de la Révolution ( actuellement place de la Concorde ).

Prison de Louis XVI

Louis XVI est d'abord enfermé au troisième étage de la  Petite Tour  du 13 août jusqu'au 29 septembre 1792, puis il est transféré du 29 septembre jusqu'au 21 janvier 1793 dans le deuxième étage de la Grosse Tour, il est alors séparé de sa famille. Marie-Antoinette est  transférée au troisième étage avec ses deux enfants et sa belle-sœur.  Cela s'explique notamment par l'impréparation de l'incarcération de roi  et peut-être également pour des raisons de sécurité et probablement de confort. Les chambres du roi et de Marie-Antoinette sont cependant confortables, il y avait du papier peint sur les murs, une baignoire et toutes les commodités de l'époque ( voir ici : Blog Marie Antoinette ).

 

13 août 1792, Louis-Charles est emprisonné à la Prison du Temple, le dauphin est alors agé de 7 ans
 

25 octobre 1792, l'« enfant Capet », comme il est appelé à l'époque, d'abord remis à sa mère, il est remis à nouveau à son père, qui poursuit son éducation avec le valet de chambre Cléry.

Il revoit Marie-Antoinette de temps à autre lors des promenades dans l'enclos du temple.

11 décembre 1792, il est à nouveau confié à sa mère, ce qui peut paraître paradoxale puisque les Révolutionnaires accusent Marie-Antoinette d'inceste....

20 janvier 1793, il revoit pour la dernière fois Louis XVI.
 

21 janvier 1793, Mort de Louis XVI sur la place de la Concorde ( alors appelée place de la Révolution ).


Si les conditions de vie du dauphin dans la prison sont correctes au début, elles vont se dégrader par un arrêté du Comité de salut public du 1er juillet 1793. En effet Louis est arraché à sa mère , elle est transférée à la Conciergerie plus tard, et mis sous bonne garde du cordonnier Antoine Simon, et son épouse, c'est  un analphabète censé être son instituteur.

C'est d'abord une mise à mort sociale qui est opérée afin de le réduire et de l'écraser, il sera dans l'obligation de signer une déclaration de reconnaissance d'inceste de Marie-Antoinette afin de trouver des chefs d'accusations supplémentaires. Il ne reçoit que très peu de visite et le confort au deuxième étage est plus rudimentaire qu'au troisième.

Lorsque le gardien et sa femme partent, le 17 septembre 1794,  il est enfermé discrètement dans une petite chambre offrant peu de lumière pendant environ six mois, c'est une réalité une prison glauque et elle devient de fait une mise à mort, cette fois-ci physique, sachant qu'il n'a alors que 7-8 ans. 

28 juillet 1794, après une visite du député Barras qui découvre les conditions de vie du jeune Dauphin, les comités de salut public et de sûreté générale nomment Laurent, membre du comité révolutionnaire de la section du Temple, pour le garder, lui et sa sœur. Les conditions de vie sont légèrement meilleures mais il est probablement occulté volontairement de sa maladie ( tuberculose ) par son geôlier, il est même considéré comme bien portant...malgré le changement de gardien par Étienne Lasne, de la section des Droits de l'Homme, la santé du jeune Louis-Charles continue de se dégrader inexorablement.

 

2 août 1793, Marie-Antoinette est transférée à la Conciergerie.


10 mai 1794, après 21 mois de séjour à la tour du Temple, Madame Élisabeth est également guillotinée.

 

8 juin 1795, Mort de Louis XVII

Il  meurt en prison de la tuberculose, quasiment abandonné et livré à son sort malgré quelques tentatives de le "soigner" par différents médecins, son coeur est aujourd'hui dans la Basilique de Saint-Denis.

Louis XVII ou Dauphin

Louis-Charles de Normandie, dit aussi Louis XVII ou Dauphin fut emprisonné à l'âge de 7 ans, portrait réalisé de Joseph-Marie Vien à la demande de la Convention, probablement pour le reconnaître plus facilement en cas d'évasion et dans un but politique. Peinture visible au Musée Carnavalet. Son coeur se trouve aujourd'hui dans la crypte de la Basilique de Saint-Denis.

18 décembre 1795, Marie-Thérèse de France (après trois ans et quatre mois de séjour à la tour du Temple) fut échangée contre quatre commissaires livrés à l’ennemi par Charles-François Dumouriez.

1796, l'église Sainte-Marie-du-Temple est détruite ainsi qu’une grande partie des pierres tombales et œuvres funéraires.

On enferma encore dans ce sombre édifice les vaincus du camp de Grenelle ; puis les conspirateurs Brottier, Duverne de Presles. Montlosier; les proscrits du 18 fructidor avant leur déportation à Sinnamary; l’Anglais Sidney-Smith, le défenseur de Saint-Jean d’Acre, qui y resta deux ans; enfin, après la découverte de la conspiration contre le premier consul, Moreau, Georges Cadoudal, les frères Polignac, et Pichegru qui s’y étrangla.

Porte de la Tour du Temple, donjon de Vincennes
Porte de la Tour du Temple actuellement
au donjon de Vincennes.

La tour du Temple a été abattue en 1811 par ordre de Napoléon ler en 1808 .

Napoléon  trouvait « qu’il y avait trop de souvenirs dans cette prison-là. » Quant à l’hôtel du grand prieur, il devint, en 1810, une caserne de gendarmerie.

1811, la Temple fut restauré pour servir de ministère des cultes.

1811, les alliés y établirent leur quartier général, et l’année suivante, la cavalerie prussienne campa dans l’enclos et les jardins.

1816, Louis XVIII fit don de l'hôtel à Louise-Adélaïde de Bourbon-Condé, abbesse de Remiremont, qui fit élever une chapelle expiatoire dont l’entrée était rue du Temple. Celle princesse établit sous sa direction un couvent de Bénédictines qui exista jusqu’en 1848. A cette époque, les religieuses abandonnèrent l’hôtel du Temple, qui fut rattaché au domaine national.

Enfin, en 1854, le Temple fut démoli, le sol nivelé, et il ne resta plus sur l’ancien enclos que la rotonde du Temple et les boutiques des revendeurs, au milieu des rues Cafarelli, Dupetip-Thouars, de la Petite-Corderie, Perrée, Dupuis, etc., qui forment le quartier du Temple.

 

 

 

 

 

 

 

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