Pavillon la Muette, Saint-Germain-en-Laye

 

 

 

Construit vers la fin du XVIIIe, le pavillon actuel de la Muette remplace un ancien petit Château de la Muette construit par Pierre Chambiges et en partie par Philibert Delorme

1760, Ange Jacques Gabriel est chargé de construire le pavillon, il est l'architecte de l'actuel l'Hôtel du Crillon , de l'Hôtel de la Marine sur la place de la Concorde, du Petit Trianon de Versailles et en partie du Palais Royal Impérial de Compiègne.

Abandonné pendant plusieurs années, il a été vendu par l'ONF en 2015 et il est depuis cette époque en cours de restauration. Il est situé à quelques centaines de mètres de la gare d'Achères.

 

pavillon de la muette

 

 

 

 

Historique
Sources :  Documentations diverses, la forêt de Saint-Germain-en-Laye par Roger Berthon (1)

 

 

Le pavillon de la Muette

 

Pavillon de la Muette avant restauration

 

La Muette dans la forêt de Saint Germain en Laye -  Janvier 2005, avant restauration à partir de 2015

 

Il est situé en plein coeur de la Forêt de Saint Germain en Laye, pas très loin de Maison Lafittes. Construit sous Louis XV, il y fut ajouté sous Louis XVI un belvédère sur le toit.

Pourquoi le nom de' Muette' ? il semble que l'étymologie exacte serait plutôt la 'muete' , en référence aux meutes de chiens pendant les partis de chasse. Il faut voir aussi qu'il existe un grand nombre de 'muette' en général des lieux de rendez-vous de chasse, dont un à Paris également construit sous François Ier vers 1540.

Une autre définition serait celle de "mue", lieu où l'on rassemblait jadis les bois de cerfs et où l'on mettait les oiseaux de chasse.  Une autre explication serait liée au terme de silence. (1)

Ce pavillon succède au Château de la Muette construit entre 1542 et 1549 ( peut-être existant déjà en 1516 ), sous la direction de Pierre Chambiges, architecte, puis de Guillaume Guillain et Jean Langlois . Le pavillon est alors entouré de fossés, disposés en plusieurs étages, flanqué de tourelles, tout proche se trouve l'écurie et les remises. Néanmoins le chenil et les équipages de chasse sont logés dans le lieu dit " Le Buisson Richard", très probablement pour éviter le vacarmes des aboiements peu propice au repos. Un jeu de paume est installé sur le toit, il était couvert et entouré d'une balustrade en pierre avec pilastre dont le monogramme du roi était présent , un grand F entouré d'une salamandre, comme au château de Saint-Germain-en-Laye. (1)

1530, une chapelle est édifiée et un puits, dit aujourd'hui le puits Henri IV, est creusé sur 37 mètres de profondeur.

1545, le 12 mars, François Ier s'y installe et  il meurt quelques temps après au château de Rambouillet.

En 1557, Philibert de l'Orme aménage la charpente et installe un jeu de paume. On retrouve notamment dans son ouvrage Invention pour bien bâtirs à petits frais quelques dessins achitecturaux , écrits en septembre 1561, par privilège du roi le 15 septembre 1561 à Saint Germain en Laye .

1630, Louis XIII, fait restaurer la chapelle. 

1666, Il fut détruit car laissé dans un état d'abandon généralisé. Il est vrai que ce château était très excentré du château vieux. Il semble que ce sont le duc de Lude et Mr de La Roze , maître particulier des Eaux et Forêts de Saint-Germain, de la Cours qui aurait fait demander la démolition du château précipitemment , ce que Louis XIV désapprouva plus tard avec ardeur.

1760, Ange Jacques Gabriel est chargé de construire le pavillon, il est l'architecte de l' Hôtel du Crillon sur la place de la Concorde, du Petit Trianon de Versailles et en partie du Palais de Compiègne.

1767, sous Louis XV, La Seigne présente au roi une nouvelle carte " l'augmentation considérable que sa Majesté a fait à cette forêt en 1752, exige la construction d'un pavillon de chasse. Il est devenu également nécessaire d'agrandir le carrefour de la Meutte où est situé le pavillon, d'élargir la principale route qui arrive de Saint-Germain à ce carrefour et le traverse à peu près du Midy au Nord" (1)

1768, Louis XV s'y trouve pour son premier rendez vous de chasse le 16 janvier. Selon l'inspecteur des bâtiments du roi " sa majesté a visité la totalité de cette nouvelle bâtisse, depuis les souterrains en général jusque dans les greniers, n'ayant rien laissé échapper jusqu'aux moindres réduits. Le roi en a paru très content" (1)

1774, si le bâtiment est terminé de l'extérieur, il semble que de l'intérieur, notamment dans le salon, des fonds sont mis en place pour un montant de 6000 livres. Il s'agit probablement d'une refection du bâtiment interne et probablement c'est à cette époque qu'est rajouté le belvédère. Louis XVI ne semble pas s'y intéresser, d'autant que la Révolution Française et les années de la Terreur de la Ière République rende tout projet incertain.

1808, Napoléon Ier qui vient régulièrement à Maisons-Laffittes ( appelée encore à l'époque Maisons ) pour y voir le Maréchal Lanne, invitent plusieurs maréchaux : Lannes, Lefebvre, Masséna, le prince Henri de Prusse et le  Comte Alexandre Ivanovitch Ostermann-Tolstoï.

1809, le maréchal Lanne meurt et en 1818 le château de Maisons est vendu par la veuve du maréchal à Jacques Laffittes.

1827, 22 février, Charles X chasse au Pavillon de la Muette.

1848, le marquis de Gasville loue le pavillon pour la chasse pour la somme rondelette de 18530 frs de loyer.

1855, 25 août, Napoléon III reçut au pavillon la reine Victoria et le prince Albert , lors du voyage qui scella "l'entente cordiale" franco-britannique. Une aquarelle représentant l'épisode et la présentation de la meute, devant l'entrée nord de la salle octogonale, est conservé dans la collection de la reine d'Angleterre ainsi que deux croquis de l'équipage de chasse qu'exécuta la reine Victoria sur son carnet personnel.

1921, 7 avril, le pavillon est classé Monument Historique.

Le pavillon et les bâtiments sont loués, notamment à des membres de sociétés hippique ce qui leur permettait de se rapprocher à moindre frais de Maisons-Laffittes.

1939, la guerre éclate, la campagne de France s'achève dans la douleur. Les allemands y installeront une batterie anti-aérienne dans le but de protéger les infrastructures de la voie ferrée. Le pavillon est donc lourdement ébranlé par les différentes attaques de bombardiers alliés sur la voie.

Après la guerre, les villes de Colombes et de Conflans-Sainte-Honorine envisagent d'y installer des colonies de vacances, plusieurs projets d'aménagements et d'utilisations sont avortés, des personnalités étrangères sont mêmes mises à contribution pour la location, mais les différents travaux et leurs coûts achèvent les envies des personnalités.

1954, chargé de mission au ministère de la France d’outre-mer, Pierre Schaeffer crée la Sorafom (Société de radiodiffusion de la France d’outre-mer) en 1953, son organisme est reconnu officiellement en 1955. La Sorafom s'y installe en y mettant un studio d'enregistrement moderne tout en assurant la sauvegarde et la restauration du bâtiment.  Cependant en 1957, il est "remercié" de la Sorafom et le projet est donc très vite stoppé. Il faut noter que Pierre Schaeffer fut le mentor et professeur de Jean-Michel Jarre,  ce dernier vécu plusieurs décennies à Croissy-sur-Seine et possède toujours un studio d'enregistrement à Bougival après son déménagement sur Paris.

1960 à 1970, il abrite le studio école de l'OCORA, institution dépendant de l'ORTF. Il est formé de jeunes africains , pendant une période de 12 à 18 mois, au studio école de la Société de Radiodiffusion d'Outremer , après lequel ils recevront la qualification d'animateurs de programmes ou de techniciens. Les étudiants apprennent à rédiger un bulletion d'information et à animer une émission radio sous la forme d'exercices pratiques ( source )

 

*Voici une gravure quelques années avant la construction de l'actuelle Muette. Comme on peut le constater, il était dans un état particulièrement inquiétant.

Château de la Muette, Saint Germain en Laye

 

( Collection Personnelle ) Gravure de 1665

L'actuel pavillon a été construit entre 1764 et 1775, par Ange-Jacques Gabriel, architecte.

Il semble qu'en 1811-1814, il existait encore des caves, des fondements et ce souterrain à la destination inconnue ( source : forestier du XIXe ). Selon ce forestier ces souterrains reliaient le pavillon aux terrasses du château , ce qui est peu probable voir impossible.

2015, appartenant à l'ONF et quasiment jamais entretenu, faute de moyens, le Pavillon de la Muette a été revendue 803 000€ en 2015 à Frederic Journès. Frédéric Journès est directeur du pôle stratégie et relations extérieures et directeur des relations internationales au CEA,  il est également gouverneur pour la France au conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)

 

 

 

 

 

Puits Henri IV

Un des plus vieux monuments de la forêt, puisqu'il fut construit sous Henri IV, il ne semble pas qu'il ait subi de modification importante. On trouve des puits un peu partout dans la forêt.

 

 

Reste de la seconde guerre mondiale, cet emplacement permettait d'y mettre une batterie anti-aérienne, protégeant les voies de chemin de fer à quelques centaines de mètres de là. Le pont qui surplombait la voie a été bombardé à plusieurs reprises.

 

 

 

(1) A l'heure actuelle, je n'ai pas pu cependant y trouver des informations sur ce personnage proche de Louis XIV.

 

 


 

Photographies


Recherche sur le site