Histoire & Visite

 

Ancienne résidence royale, puis  impériale, elle fut de 1896 à 2009 une des résidence officielle de la République

Gravure du XIXe siècle

Edifié en 1374, il fut réellement terminé en 1474 après les vicissitudes de la Guerre de Cent-Ans. Ancienne résidence royale, puis  impériale, elle fut de 1896 à 2009 une des résidence officielle de la République. Il fut même envisagé d'en faire la résidence de la Présidence de la République, mais son éloignement des lieux de pouvoir ( Sénat, Assemblée Nationale, Ambassades etc ) n'était pas propice à l'époque, ce fut donc le Palais de l'Elysée qui fut choisi. Le Château a acceuillit le premier sommet du G6 en 1975.

Relativement délaissé par les présidents de la Ve république après les années 90, le Château est "rendu" au public.

Aujourd'hui le château se visite presque tous les jours de l'année, sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et 25 décembre.

 

 

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverses,

 

Le château de Rambouillet est la moins somptueuse des demeures royales. Il mériterait tout au plus une courte mention, si les souvenirs qui s’y rattachent, la beauté du parc et de la forêt qui l’entourent, ne re­haussaient un peu sa simplicité presque bourgeoise. Il se compose d’un petit corps de logis triangulaire et d’une aile en retour. Aux trois ang'les du bâtiment principal s’élèvent trois tourelles coiffées de poi­vrières; à l’extrémité de l’aile droite, une grosse tour grossièrement construite, surmontée de créneaux et de mâchicoulis. Il y avait autrefois une aile parallèle à celle qui existe encore; elle a été abattue en 1805 et remplacée par un mur qui vient aboutir au petit pavillon habité par le concierge. De ce point part une grille en 1er qui, décrivant un demi-cercle, va rejoindre la tour principale, et sépare la cour d'honneur d’une avant-cour assez vaste. Le long de celte avant-cour s’élèvent de grands bâtiments d’assez belle apparence, et qui étaient destinés au service. Ils présentent, paraît- il, des distributions commodes et peuvent recevoir quarante officiers, onze cents domestiques et six cents chevaux.

L’intérieur du château étonne par son insignifiance. On y remarque cependant - au rcz-dc-chaussee, une salle à manger d’été, un peu liasse et très délabrée, mais ornée de marbres qui lui donnent fort grand air; une salle de bains revêtue de carreaux en faïence de Délit, malheureusement brisés en grande partie ; en­fin, au premier étage, une enfilade de trois pièces, dont les boiseries en noyer ciré, et recouvrant toute la muraille, sont peut-être ce que le dix-huitième siècle a produit de plus riche et de plus fini en ce oenre. Le comte de Toulouse les fit exécuter sous Louis XV. Elles n’ont pas la célébrité qu’elles mé­ritent.

Ce qui fait d’ailleurs l’attrait de Rambouillet, c'est son admirable parc. André le Nôtre , Jardinier du Roi Soleil Louis XIV le dessina sous le règne de Louis XIV, à l’époque où cette terre venait d’etre acquise pour le comte de Toulouse, fils légitime du roi et de Mmc de Montcspan, lise divise en plusieurs parties. De chaque côté du château s’étendent des parterres a la française, tracés sur un plan régulier; à droite, un magnifique quinconce ; à gauche, de belles avenues de tilleuls conduisent à un vaste bassin que borde une avenue de cyprès de la Louisiane, unique en Europe.

L'immense pièce d’eau en forme de trapèze sé­pare le parterre du jardin anglais. Quatre grandes îles et deux petites, plantées de beaux arbres et tapissées de gazon, la partagent en plusieurs canaux disposés en éventail. Tous ces canaux se réunissent devant le chateau, et le plus large, qui fait perspective à la façade principale, se continue à travers le parc par un magnifique tapis vert. Dans l'une des petites îles se trouve la grotte de Rabelais, où la marquise de Ram­bouillet organisa jadis une fête charmante que nous rappellerons plus loin.

Le jardin anglais, commencé par le duc de Pen- thièvre et restauré sous Napoléon Ier, rappelle celui de Trianon, et le surpasse par la configuration natu­relle du terrain où il fut tracé. Les arbres y sont de toute beauté, surtout dans les massifs qui s’étagent au-dessus de la prairie centrale. Des allées sablées suivent ou traversent les capricieux méandres des nombreux ruisselets qui murmurent dans l’épaisseur du gazon ou bondissent sur des rochers artificiels. Quelques jolies fabriques égayent cette délicieuse solitude. Là, dans une chaumière d’apparence rustique, on trouve une salle tapissée de coquillages qui simulent une décoration du dix-septième siècle, à côté d’un petit boudoir aux délicates peintures. Plus loin, c'est un ermitage perdu sous la futaie, au liane du coteau. Voici la chapelle, avec sa cloclic et ses peintures naïves; le logement du solitaire, garni d’un humble mobilier. Ce parc est un char­mant but de promenade; ses beaux arbres et ses points de vue offrent aux artistes d’innombrables su­jets d’étude.

Non loin du parc anglais se trouve la Laiterie, que Louis XVI avait fait construire et disposer pour Marie- Antoinette. Bonaparte la fit démeubler au profit de la laiterie de Joséphine, à la Malmaison, puis la rétablit pour Marie-Louise. La façade, assez insignifiante, est décorée dans le style grec du règne de Louis XVI, mais l’intérieur est tout à fait gracieux, avec sa rotonde garnie de consoles et d’une table de marbre blanc, et sa galerie au fond de laquelle l’eau jaillit des fissures d’un amas de rocailles, pour tomber dans un bassin rustique où se baigne une nymphe de marbre sculptée par Beauvallet. Dans le pavillon de gauche, en en­trant, on visite une salle dégarnie, sur les murs de laquelle Sauvage a peint quatre jolies grisailles d’un relief étonnant et d’une conservation parfaite. Nous ne connaissons rien en ce genre qui leur soit compa­rable.

Au-dessus de la Laiterie se trouve la Ferme Nationale créée par Louis XVI, où l’on a établi en 1871 une école de bergers. C’est dans cette ferme que l’on a, pour la première fois, essayé d’acclimater en France des moutons mérinos d’Espagne.

Château de Rambouillet, gravure XIXe

 

Le domaine de Rambouillet resta pendant plusieurs siècles la propriété des seigneurs de la maison d’An gennes. Ces gentilshommes jouèrent un rôle assez important pendant la guerre de Cent ans, sous les rois Charles VI et Charles VII. Ils se montrèrent le plus souvent fidèles à la cause royale, et, peut-être comme récompense de leurs longs services, ils occupèrent à la cour des charges importantes jusqu’au règne de François Ier.

En 1547, Jacques d’Angennes possédait Rambouil­let. C’était un fidèle serviteur de François Ier. Depuis longtemps, ce roi, miné par un mal secret, était en proie à une inquiétude que rien ne pouvait calmer. Sans cesse il se déplaçait, espérant trouver quelque part un repos propre à ranimer ses forces épuisées. Sur l’invitation de Jacques d’Angennes, il était venu chasser à Rambouillet, quand sa maladie s’aggrava si soudainement qu’on n’eut même pas le temps de le transportera Saint-Germain, la plus proche des rési­dences royales. Le malheureux François expira loin des siens, dans d’atroces douleurs, le 31 mars 1547.

C’est par cette catastrophe que Rambouillet entre dans l’histoire. Les rois vont maintenant plus d’une lois le visiter, et le plus souvent dans de graves circonstances. En 1562, Catherine de Médicis s’établit dans le château avec le jeune roi Charles IX, pour attendre l’issue de la bataille de Dreux. En 1588, après la journée des Barricades, Henri III, qui fuyait  Paris, vient « coucher tout botté « dans la maison où son grand-père était mort. Court séjour d’ailleurs ! Le lendemain, le dernier Valois partait pour Chartres. Il ne devait plus revoir Paris que des hauteurs de Saint-Cloud.

Au début du dix-septième siècle, le château de Ram­bouillet appartient à Charles d’Angennes, mari de Catherine de Vivonne, si célèbre dans les mémoires du temps sous le nom de marquise de Rambouillet. L’hôtel de cette aimable femme était à Paris le rendez- vous de ce qu’il y avait de plus élégant à la cour et de plus connu parmi les gens de lettres. Les réunions avaient lieu dans l’appartement d’honneur de la mar­quise, appelé Chambre bleue, de la couleur des ten­tures et du mobilier. Voiture y lisait ses épîtres ba­dines et ses lettres d’une galanterie raffinée; Bense- rade, le scénario de ses ballets; Vaugelas formulait les réglés de la langue; Malherbe dans ses odes, Bal­zac dans ses lettres, donnaient les premiers exemples d’une poésie et d’une prose régulières; Chapelain, mystérieusement, récitait quelques fragments de la Pucelle, tant promise et si vite oubliée; Saint-Évre- mond philosophait; Racan rêvait; enfin, le grand Corneille offrait la primeur de sou Pofyeucte,et Bossuet, échappé du collège, prononçait à minuit son premier sermon. « On n’a jamais prêché ni si tôt ni si tard!» murmurait Voiture. Tout ce beau monde, l'été tout Paris venait s’ébattre à Rambouillet, et les belles pelouses devenaient une annexe de la fameuse ( Chambre bleue. La marquise avait d’ailleurs l’imagi­nation vive et savait agréablement surprendre ses amis.' « Une (ois, dit Tallemant des lléaux, elle fit à M. l’évêque de Lisieux une galanterie à laquelle il ne s attendait pas. Il l’alla voir à Rambouillet. Il y a au pied du chateau une fort grande prairie nu milieu de laquelle, par une bizarrerie de la nature, se trouve comme un cercle de grosses roches, entre lesquelles s’élèvent de grands arbres qui forment un ombrage très agréable. C’est le lieu où Rabelais se divertissait, a ce qu’on dit dans le pays; carie cardinal du Bellay, à qui il était, et Messieurs de Rambouillet, comme proches parents, allaient fort souvent passer le temps à cette maison; et encore aujourd’hui on appelle une certaine roche creuse et enfumée la Marmite de Rabe­lais La marquise proposa donc à M. de Lisieux d’aller se promener dans la prairie. Quand il fut assez près de ces roches pour entrevoir à travers les feuilles des arbres, il aperçut en divers endroits je ne sais quoi de brillant. Étant plus proche, il lui sembla qu’il discer­nait des femmes et qu’elles étaient vêtues en nymphes.

La marquise, au commencement, ne faisait pas sem­blant de rien voir de ce qu’il voyait, étant parvenus jusqu’aux roches, ils trouvèrent Mlle de Rambouillet et toutes les demoiselles de la maison vêtues effectivement en nymphes, qui, assises sur ces roches, faisaient le plus agréable spectacle du monde. Le bonhomme en fut si charmé que depuis il ne voyait jamais la marquise sans lui parler des roches de Rambouillet. 

Toutes les plaisanteries d’Arthénice n’étaient pas d’un goût aussi mythologique. En voici une qu’elle fit au comte de Guiche, qui était venu passer quelques jours à Rambouillet. C’est toujours Tallemant des Réaux qui parle : « Un soir qu’il avait mangé force champignons, ou gagna son valet de chambre qui donna tous les pourpoints des habits que son maître avait apportés. On les étrécit promptement. Le matin, Chaudebonne le va voir comme il s’habillait; mais quand il voulut mettre son pourpoint, il le trouva trop étroit de quatre grands doigts : « Ce pourpoint-là est « bien étroit, dit-il à son valet de chambre; donnez- « moi celui de l’habit que je mis hier. » Il ne le trouva pas plus large que l’autre. « Essayons-les tous, » dit- il. Mais tous lui étaient également étroits. « Qu’est  ceci, ajouta-il; suis-je enflé? serait-ce d’avoir trop « mangé de champignons? . Cela pourrait bien être, « dit Chaudebonne, vous en mangeâtes, hier au soir, a vous pouvez, penser, le teint aussi bon que la veille; cependant il y découvrait, ce lui semblait, je ne sais quoi de livide. La messe sonne; c’était un dimanche ; il fut contraint d’y aller en robe de chambre. La messe finie, il commença à s’inquiéter de cette prétendue enflure, et d disait, en riant du bout des dents : <c Ce serait pourtant une belle fin que de mourir « à vingt et un ans pour avoir mangé des champignons ! » Comme on vit que cela allait trop avant, Chaudebonne dit qu’en attendant qu’on pût avoir du contrepoison, il était d’avis qu’on fit une recette dont il se souvenait. 11 se mit aussitôt à l’écrire et la donna au comte. Il y avait : Recipe 1 de bons ciseaux, et décous ton pourpoint. Or, quelque temps après, comme si c'eût été pour venger le comte, Mlle de Rambouillet et M. de Chaudebonne mangèrent effectivement de mauvais champignons, et on ne sait ce qui en fût ar­rivé si Mme de Rambouillet n’eût trouvé de la thé­riaque dans un cabinet où elle chercha à tout ha­sard. »

Mlle Rambouillet, la belle Julie d’Angennes, était la vie et l’ornement des réunions et des fêtes de Ram­bouillet. C’est elle que célébraient tous les poètes. C’est en son honneur qu’ils tressèrent cette Guirlande de Julie, tant vantée, où chacun d’eux avait contribué par un sonnet composé à propos d’une fleur. Qui sait si plus d’un quatrain, plus d’une chute « exquise, amoureuse, adorable », comme dit Phdinte, ne lurent pas trouvés sous les ombrages du parc de Rambouillet ?

Mlle de Rambouillet meurt en 1665, âgée de quatre- vingt-deux ans. Elle avait composé elle-même son épi­taphe, où se trouvent ces deux vers, plus mélanco­liques que son caractère apparent :

Et si tu veux, passant, compter tous ses malheurs,

Tu n'auras qu’à compter les moments de sa vie.

Catherine de Vivonnc n’était-elle pas injuste envers sa propre destinée ?

Après elle, la terre de Rambouillet échoit à Julie d’Angennes et au duc de Montausier, son mari, puis leur seconde fille, la duchesse d Uzes. Celle-ci étant morte sans postérité et sans héritiers, le parlement adjuge le domaine au directeur général des finances, Flzeuriau d’Armenonville, qui commence la transfor­mation des jardins et du parc.

A cette époque, Louis XIV cherchait autour de Versailles une rési­dence pour le comte de Toulouse, le dernier des fils qu’il avait eus de Mme de Montespan. La terre de Ram­bouillet lui parut réunir toutes les conditions requises; il l’acheta et l’érigea, pour son fils, en duché-pairie. Le comte de Toulouseprit sans peine un goût très vif pour ce magnifique domaine. Il continua les travaux commencés par Fleuriau d’Armenonville, et se créa en quelques années un parc digne d’une habitation royale. Louis XIV et Mme de Maintenon vinrent plus d’une fois le voir à Rambouillet, et le roi enviait, pour ses jardins de Versailles, l’abondance et la limpidité des eaux du canal.

Pendant près d’un siècle, Rambouillet resta dans la famille du comte de Toulouse. Louis XV y vint quelquefois, attiré par la beauté des chasses, et peut-être plus encore par les grâces de la comtesse de Toulouse, qui ne s’arma point contre lui d’une trop rude sévé­rité. Sous Louis XVI, Rambouillet appartenait au duc de Penthièvre. Le roi en eut envie, et, après de longues négociations, l’acheta moyennant seize millions de francs. On construisit aussitôt les vastes bâtiments qui longent l’avant-cour, pour loger la vénerie et les équipages de chasse. La ferme modèle fut fondée, et la reine, qui goûtait la solitude profonde de Ram­bouillet, fit bâtir la jolie laiterie dont nous avons parlé.

Le château de Rambouillet, si modeste d’ailleurs, n’eut pas à souffrir de la Révolution. On ne l’aliéna pas. Il resta dans le domaine national, ainsi que la forêt qui l’entoure. Napoléon le visita étant consul et le trouva fort à son goût ; aussi le fit-il comprendre en 1805 dans la liste civile impériale. Comme Louis XV et Louis XVI, il y vint fréquemment chasser et data même de cette résidence le décret qui réunissait la Hollande à l’empire français (juillet 1810). Puis viennent les revers de 1811. Marie-Louise, qui a quitté Paris à l’approche des alliés, passe à Rambouillet la nuit du 29 mars. Le lendemain, Joseph Bonaparte la rejoignait, fous deux quittent le château presque aussitôt, mais Marie-Louise y revient le 12 avril. Dix jours après, elle prenait, avec le roi de Rome, la route deVienne, sous la garde d’un détachement autrichien, lîlle ne devait plus revoir l’empereur ni la France.

Napoléon vient à son tour coucher à Rambouillet, après Waterloo, le 25 juin 1815. Il était déjà sur le chemin de l’exil, et les alliés occupaient Paris pour la seconde fois.

Louis XVIII ne vint qu’une seule fois à Rambouillet. Charles X et son fils, le duc d’Angoulême, y chassaient plusieurs fois par saison; le petit château lut pen­dant quelques années la plus visitée des habitations royales.

Ce beau temps ne dura pas longtemps. En juillet 1830, Charles X signe les fameuses Ordonnances qui violaient la Charte constitutionnelle. Paris s'insurge. Le roi s’enfuit à Saint-Cloud, mais, le30 juillet, il regagne en toute hâte le château de Rambouillet. Il y fut reçu, non plus avec des démonstrations de joie et des airs de fête qui accueillaient naguère son arrivée, mais en prince malheureux et fugitif. Aucune lumière n’avait été préparée dans la cour d’honneur. La voiture vint se ranger auprès du perron.

Le lendemain, 1er août, la duchesse d’Angoulême le rejoignait, à cinq heures du matin. Le même jour, il passait la revue des troupes qui lui étaient restées fidèles. Leur atti­tude lui parut douteuse et le décida probablement à déclarer le duc d’Orléans lieutenant général du royaume.

Cependant Paris s’agitait et s’inquiétait du voisinage de cette armée royale, qu’il jugeait menaçante. D autre part, dans les environs de Rambouillet, les paysans montraient des dispositions hostiles à Charles X. 11 importait que le roi fugitif s’éloignât avec ses soldats.Cinq commissaires, ayant à leur tête le maréchal Maison et M. Odilon Barrot, lui furent dépêchés par le duc d’Orléans pour le décider à la retraite. Quand ils arrivèrent à Rambouillet, Charles X avait déjà signé son abdication en faveur de son petit-fils, le duc de Bordeaux. L’enfant avait déjà reçu les honneurs de la royauté. On remarqua même qu’il devint immédiate­ment plus sérieux, écouta d’un air recueilli les ins­tructions de son grand-père, et donna gracieusement l’ordre aux officiers de service. Aussi Charles X refusa- t-il de recevoir les commissaires qui venaient l’engager a s'éloigner de la capitale. Ceux-ci rapportèrent sur-le-champ la nouvelle au duc d’Orléans, et le 3 août tout Paris connaissait l’obstination du roi. 

Le peuple résolut alors de se porter à Rambouillet. Des bandes se formèrent, munies des armes les plus invraisemblables. On mit en réquisition toutes les voi­tures qu’on put trouver, omnibus, fiacres, cabriolets, diligences, tapissières et calèches, et tous ccs équi­pages, pleins d’une foule joyeuse, se mirent pénible­ment en marche pour Rambouillet. Les généraux Pajol et Jacquennnot essayèrent de diriger le mouvement. Crâce à eux, la colonne, ou plutôt la cohue, s’arrêta à Cognières, à trois lieues de Rambouillet, et l’on en­voya vers Charles X les commissaires qu’il avait une première fois éconduits.

Cette fois, le roi consentit à les voir. Il s’étonna du mouvement des Parisiens. « Qu’ils viennent, dit-il, je leur prouverai que je sais mourir ! » On le calma. Il plaidait pour les droits du duc de Bordeaux. On lui prouva que, dans l'intérêt même de ces droits, il fallait éviter l’effusion du sang français. « Serai-je donc attaqué? s’écria-t-il. — Oui, sire, cette nuit même, si vous restez à Rambouillet. — Eh bien ! je partirai. » Charles X désigna Cherbourg pour son point d’embar­quement. Le soir même, il couchait à Maintenon.

Trois monarques ont terminé leur règne à Ram­bouillet : François Ier, Napoléon Ier et Charles X. C’est un château fatal à la royauté. Pour cette raison peut- être, ni Louis-Philippe ni Napoléon III n’ont songé à s’y établir Toutefois, ce dernier vint y chasser quelquefois.

Ce n’est plus maintenant qu une de­meure inhabitée, dans une petite ville déserte, mais au milieu d’un parc admirable et d’une forêt dont les futaies rappellent celles de Compïègne, et dont les eaux rivalisent avec celles de Chantilly.

source : Les palais nationaux : Fontainebleau, Chantilly, Compiègne, Saint-Germain, Rambouillet, Pau, etc., etc. / par Louis Tarsot et Maurice Charlot ( date d'édition inconnue mais probablement fin XIXe ), numérisation et OCR par montjoye.net avec quelques rajouts et modifications du texte initial.

Vous pouvez néanmoins trouvez un exemplaire numérique sur gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6448891b

 

2009, c'est le  Centre des Monuments Nationaux qui gère les visites du château.

2015 à 2017, le château a bénéficié d'une vaste campagne de restauration qui concerne les parties extérieures. Une autre tranche de travaux est prévues pour les parties intérieures.

2018, l'appartement de l'Empereur a été remeublé par des meubles achetés par la Banque de France en 1921. ( source )

 

[1] Surnom de la marquise. C’est l’anagramme du nom de Catherine.

1. Formule latine dos anciennes ordonnances. Cela signifie : Prends, etc.

 

Photographies


Recherche sur le site