Histoire & Visite

 

Château de Mareuil sur Belle

 

Il fut le siège d'une des quatre baronnies du Périgord – avec Beynac, Biron et Bourdeilles –. Il fut reconstruit au XVe après avoir été ravagé par la guerre de Cent-Ans par Geoffroy de Mareuil qui en fait une résidence de plaisance de style gothique flamboyant.. Le Château retrace ,dans une pièce dédiée au Premier Empire, l'histoire du Maréchal Lannes, duc de Montebello ( 1769 - 1809 ), ancêtre des actuels propriétaires. Arnaut de Mareuil, troubadour célèbre, naquit à Mareuil au XIIe siècle, il fut un compositeur de poésie lyrique en langue d'oc. Vingt-cinq à vingt-neuf de ses chansons sont parvenues jusqu'à nous, dont six avec leur musique d'accompagnement.

 

Historique & Histoire 
source : source sur place, documentation diverses, le petit futé, site officiel, wikipedia sur Arnaut de Mareuil

 

Trois frères du nom de Marcuil se trouvaient à la bataille de Bouvines, et sont mis par l’histoire au nombre des chevaliers qui s’y distinguèrent le plus. Hugues, l'un d’eux, fit prisonnier de sa main le plus redoutable chef de l'armée ennemie, Ferrand, comte de Flandres. Mézeray raconte que ce brave reçut en récompense, de Philippe-Auguste, le don de la seigneurie de Villebois; et, effectivement, parmi les possessions du dernier baron de Marcuil, nous retrouvons ce Château de Villebois, actuellement la Valette, situé sur la frontière de l'Angoumois, à quelques kilomètres seulement de Mareuil.


Au XIVe siècle, les sires de Mareuil ne se montrèrent pas moins bons Français qu’au XIIIe. Lorsque Charles V fil appel aux sympathies des seigneurs Aquitains, Uaymond de Mareuil fut un des premiers à « se tourner Français, » comme on disait alors. Il avait cependant servi en Espagne le. prince de Galles, de manière à acquérir quelque renom. Aussi le courroux du roi d’Angleterre n’en fut que plus vif. Les terres de Raymond, si voisines d’Angoulème, où résidait le prince de Galles, furent menacées des premières, vers le même temps que Bourdeille cl que la vicomté de Rochechouart; mais bientôt, cl immédiatement après le sac de la cité de Limoges, le seigneur de Mareuil et un autre, seigneur de Malesal (peut-êtrede Marval), amenèrent Duguesclin qu’ils boutèrent à leurs châteaux. Ils se trouvaient avec lui devant la petite ville de Brantôme, quand on vint lui dire que le roi de France le faisait connétable. Raymond accompagna Duguesclin à Paris; à son retour, qui eut lieu en la même année (1370), il lui arriva une aventure qui forme le sujet d’un des plus jolis chapitres de Froissard. Pris en Poitou, et par les gens du fameux Hue de Caureléc, il fut en grand danger d’être envoyé à Londres, où Édouard III voulait faire de lui un exemple.

On se préparait à le livrer, lorsque, ne voyant « nul réconfort en scs » besognes, puisque mener en Angleterre on le devoil devers » le roi, il se découvrit envers sa garde ( Anglais de nation » aux gages de messire Geoffroy d’Argcnson ), et lui dit : » Mon ami, si vous me voulez oter et délivrer de ce danger » où je suis, je vous ençonvenancc et promets, par ma » loyauté, que je vous partirai moitié à moitié de toute ma » terre , et vous en hériterai, ni jamais ne vous faudrai. » L’Anglais, qui était « un povre homme, » considéra « que » messire Raymont était en péril de sa vie, et qu’il lui pro-« mettoit grand’courloisic , si en eût pitié et compassion. » Raymond et son sauveur firent dans la nuit sept longues lieues sur un sol durci par la gelée, et arrivèrent, les pieds tout déchirés, à un château de l’Anjou, où ils trouvèrent un refuge; puis ils rentrèrent en «Limousin, » dit Froissard. Alors « Raymon de Mareuil recorda à ses amis comment cil » écuyer anglois lui avoit fait grand’ courtoisie. Si fut depuis » le dit Anglois moult honoré entr’eux, et bailler lui vouloit » messire Raymon la moitié de son héritage ; mais il ne » voulut oneques tout prendre fors seulement deux cents » livres de revenu, et était assez , ce disoit, pour lui et son » état maintenir. ».

Aucune partie du château actuel ne se rapporte à ces temps héroïques de la maison de Mareuil. Il a été entièrement rebâti vers la fin du XIVe siècle ou le commencement du siècle suivant. Nul indice de la renaissance n’apparaît encore dans ce monument, il appartient au dernier style flamboyant. Il a des tours, des mâchicoulis, des meurtrières, de profonds fossés; mais ce n’est pas une forteresse comme Bourdeille ; nous l’appellerions plutôt une maison forte. Il est inutile d’analyser le plan de ce château, qui est très-irrégulier. Un dessin peut difficilement donner une idée de son étendue. D'aucun côté la vue n’embrasse l’ensemble. L'artiste s'est placé de manière à pouvoir reproduire au moins la line ornementation des deux tours du pont-levis. Les panneaux sculptés qui forment l'appui de chaque fenêtre produisent un excellent effet. Il faut noter aussi la grandeur de toutes les ouvertures et particulièrement de celle qui est percée dans la tour de droite. Quoiqu'elle soit grillée avec soin, il faut croire que le fondateur du château n'était pas très-préoccupé de l'idée d'un siège.

La chapelle , au rez-de-chaussée de l'autre tour, a un chœur, une nef, de petits croisillons, une petite tribune pour le sqtgnéür ; tout cela dans l'intérieur d’une tour, cl irès-joliment conçu. Les nervures très-multipliées de la voûte sont festonnées, et tous les autres ornements sont d’un assez bon style , aussi bien que ceux qui accompagnent la grande porte d’entrée sur la cour.

Fortifications, Château de la Dordogne

Une partie du château est ruinée et à moitié démolie ; une autre a seulement perdu sa toiture, mais conserve ses pignons, ses liantes cheminées et jusqu’à ses fenêtres sur le toit, tournées vers la cour. Une troisième, plus considérable, est encore habitable; elle a la forme d'une équerre dont la tour carrée, qui figure dans le dessin , occupe l’angle extérieur. C'esl là que logent les métayers ou fermiers de M. de Périgord. En effet, quoique le château de Marreuil touche à une ville de quelque importance, il n’en est pas moins resté le centre d’une propriété rurale. Sous un si riche propriétaire, on pourrait croire qu’il ne court aucun risque. Pourtant., depuis l'époque où on l’a dessiné, sa tour carrée a échangé un toit aigu en ardoises pour un toit plat à tuiles creuses.

C'était sans doute une mesure urgente et peut-être une réparation économique; mais elle ne satisfait guère les amateurs du pittoresque. Toutefois, nous ne saurions les blâmer. Il n’en sérail pas de même d’une attire mutilation plus grave, qui parait heureusement devoir demeurer â l’état de projet. On avait dit que, dans un de scs voyages, le propriétaire avait donné la chapelle du château à son voisin M. de Béarn. Or, pour prendre possession d'un semblable cadeau, il fallait démolir entièrement une lotir, et défigurer rentrée du château ; encore n'obtenait-on ainsi qu’un intérieur de chapelle dont chaque pierre demandait un raccommodage. Assurément, monsieur ou mesdames de Béarn faisaient preuve de goût en désirant, pour leur somptueuse résidence de la Koche-Bcauconrt, ce joli petit bijou gothique. Mais une copie valait mieux, sons tous les rapports, qu’un original, et lotit porte à croire qu'on l’aura compris.


La maison de Talleyrand a pour devise trois mots palois: "Ré qué Diou", Rien que Dieu. On assure qu’ils étaient gravés au-dessus de la porte du château de Mareuil. Cela peut être; cependant il est à remarquer que c’est un des derniers barons qui a construit le château, et MM. de Talleyrand ne sont pas même ses héritiers. Nous savons que, dans la seconde moitié du XVIe siècle, la baronnie a passé, par des mariages , dans la maison de Montpensier ; et ce ne peut être que par l'effet d’une vente qu’un Talleyrand en possède les derniers débris.

texte tiré de : Magasin Pittoresque, septembre 1851

 

 

 

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