Château d'Ormesson

 

Château d'Ormesson, Val de Marne, Journées du Patrimoine

 

Le Château d'Ormesson, dans le Val de Marne, fut bâti au XVIe siècle entre 1530 -1580, peut-être par  Jacques Androuet du Cerceau, mais une partie fut construite au XVIIIe siècle, même si le château d'Ormesson garde une certaine homogénéité. Il appartient toujours aux descendants de la famille d'Ormesson dont d'ailleurs l'écrivain Jean d'Ormesson ( Jean Bruno Wladimir François-de-Paule LEFÈVRE d' ORMESSON, Comte d' Ormesson ) est issue.

C'est probablement l'un des plus beaux châteaux du Val de Marne, sachant qu'il a pu échapper aux ravages urbains des différentes maires aux alentours jusqu'à l'arrivée du funèbre François Hollande. Les plus grands auteurs, parlementaires, diplomates et académiciens ont habité ces lieux : Diderot, le Maréchal Lyautey, Sa Majesté le Roi Mohamed V du Maroc, le Comte Wladimir d'Ormesson alors Ambassadeur près le Saint-Siège.

Le 25 septembre 2015,  François Hollande et son gouvernement ont décidé de préempter des terrains en vente, afin de faire construire des logements sociaux à proximité du château. Ceci dans le cadre de la loi SRU.

 

Historique
sources : source sur place, documentation diverses, Stéphanie Hilger

 

 

André Le Fèvre d'Ormesson devint propriétaire des terres de l'ancien village d'Amboile  et de son château en épousant en 1630 la fille de Nicolas Le Prévost, seigneur d'Amboile ; c'est lui qui donna au château et au village d'Amboile le nom d'Ormesson.
 
Il existe deux types d'époque de construction, la différence entre ses deux parties se caractérisent par une partie en brique et pierre, typique du XVIe siècle que l'on retrouve au Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye ou la place des Vosges ( ancienne Place Royale ) et une autre partie du XVIIIe, à la française, en pierre blanche uniquement, caractéristique des constructions de l'époque. Le château est entouré d'une pièce d'eau avec un dénivelé de 0.5m à 1.8mètre, un peu à la manière du château d'Azay le Rideau, avec en contrebas une autre pièce d'eau.

Ces parties sont quasi invisibles l'une de l'autre, chacune ayant sa propre entrée. Lorsqu'on regarde la façade de chaque époque, le côté Sud est du XVIIIe , donc côté jardin dans un style Le Nôtre, et l'autre façade en direction du Nord est du XVIe siècle. Le toit et la frise qui décorent le haut du château sont quasi identique sur les deux parties, ce qui donne une certaine continuité du bâtiment.

Wladimir d'Ormesson dira «  on dirait deux maison qui se tournent le dos mais les toits se marient avec tant de grâce que cette brouille ne se remarque pas ».
 
Olivier Lefevre d'Ormesson
 
 
Lors du procès de Nicolas Fouquet, Olivier Lefevre d'Ormesson est chargé de juger la sentence, il refusera de condamner à mort l'intendant des finances et le juge à l'expatriation forcé, il dira alors «  la cours rend des arrêts, pas des services ». Louis XIV, qui a le droit de grâce, fait changer la sentence en une condamnation à la prison à vie. Après ce coup d'éclat du juge, il est mis en disgrâce et se réfugie alors au château d'Ormesson : Le Nôtre, Le Brun, Madame de Sévigné, Racine, Boileau, La Fontaine, Bossuet et Bourdaloue s'y rendront régulièrement.


Le parc du château, réalisé vers 1710, fut commandé à André Le Nôtre, par Olivier III d'Ormesson, néanmoins il fut peut-être réalisé par un de ses élèves après sa mort en 1700. Il possède en tout cas des caractéristiques des parc réalisés par  Le Nôtre, même si il a perdu de sa superbe avec le temps.

L'effet l'optique, que l'on retrouve sur la Terrasse Le Nôtre ou au château de Vaux le Vicomte, trompant la distance réel du parc est assez marqué. Il fait aujourd'hui 70 hectares, mais beaucoup plus pendant sa création puisque le Golf a proximité a pris 60 hectares au début du XIXe siècle.

Marie François de Paule Le Fèvre d'Ormesson demande à Antoine Matthieu Le Carpentier de réaliser des modifications, relativement mineures puisque seules les toitures des tourelles d'angle et l'encadrement de la porte principale ( donnant vers Ormesson ) fut modifiée. L'architecte a réalisé également la nouvelle église d'Ormesson qui fut déplacée pour l'occasion sur l'emplacement de l'actuelle église.

Vers 1755 ou 1710, date incertaine, Henri d'Ormesson fait réaliser un agrandissement du château par l'adjonction d'un nouveau corps de bâtiment en pierre blanche, de style classique à la française. On ne connaît pas cependant l'architecte du nouvel ensemble. Il existait également une chapelle  sous le toit du nouveau corps de bâtiment qui fut bénie le 2 octobre 1710 par le curé d'Amboile. Diderot dira de cet agrandissement «  la folie d'un homme » par le coût aussi élevé pour une si petite surface.
 
1759, Denis Diderot fait une visite du château et le décrit de façon peu élogieuse : « Nous avons été voir la folie d'un homme à qui il en coûte cent mille écus pour augmenter son château de douze pieds et nous avons ri. Ce château, avec les eaux qui l'entourent et les coteaux qui le dominent, a l'air d'un flacon dans un seau de glace. »
 
1889, le château est inscrit au titre des Monuments Historiques.
 
2015, François Hollande décide de détruire le paysage global d'Ormesson en obligeant la construction à proximité du château de plusieurs cités dites "populaires" dans le cadre de la loi SRU.

 

Photographies


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