Château Vieux de Saint Germain en Laye - Musée d'Archéologie Nationale

 

 

Le Château Vieux de Saint-Germain-en-Laye, dit Vieux en comparaison du château Neuf situé à quelques pas, est aujourd'hui dans un très bon état général et bénéficie depuis quelques années d'une grande campagne de restauration.  Le château actuel fut édifié à partir de 1536 par François Ier et son architecte principal est Pierre Chambiges mais il fut terminé sous Henri II.

 

Château Vieux de Saint Germain en Laye - Musée d'Archéologie Nationale

 

En termes de visite le musée Archéologique Nationale avait autour de 80 000 visiteurs par an vers 2005, 2012  : 95 594 visiteurs pour 17 805 entrées payantes seulement et en 2014 il y a eu plus de 111 000 visiteurs. ( source ministère de la culture )

 

Voir aussi. Sainte-Chapelle de Saint-Germain-en-Laye - Pavillon la Muette, dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye - Château Neuf de Saint-Germain-en-Laye

 

 

Historique
Sources :  Documentations diverses, (1) plaquettes informations au château.

 

 
•    La naissance

Les premières traces du château datent probablement de Louis VI le Gros vers 1123, la fonction principale étant de protéger et d'assurer une arrière-garde sécuritaire. La construction solide est appelée le « grand châtelet », sorte de forteresse. Une partie du Château Vieux d'aujourd'hui semble prendre en partie les fondations du « grand châtelet » avec notamment la tour de Charles V.


Le château possédait trois ponts-levis, avec un fossé tout autour de la forteresse. L'un des ponts-levis définit l'entrée actuelle du château, cependant le pont actuel n'est pas d'origine. Le premier pont-levis qui donnait sur l'avenue du château fut transformé plus tard en pont de pierre. Entouré d'une « savane » de forêt, il semble que la conception au départ se voulait discrète et principalement utilisée en cas de replis.

Le château n'évolua à priori que très peu jusqu'à l'arrivée de Saint Louis.
 
Châteaux Vieux et son ancien château Louis VI le Gros  
 dessin d'Eugène Millet - Monographie du château vieux 1892 (coll. personnelle).


 
•    Le Château sous Saint Louis 


Louis IX fit construire le « petit châtelet » et quelques années plus tard la célèbre Sainte Chapelle probablement en 1238, soit dix ans avant la Sainte Chapelle de Paris. Le château se composait donc de 3 éléments importants : le « petit châtelet », le « grand châtelet » et la sainte chapelle. Entouré d'une solide fortification, le château prit une certaine ampleur. Il marquait l'intérêt majeur de Saint Louis pour cette ville : il vécut une bonne partie de son enfance au château de Bourret probablement dans l’actuel Feuillancourt.
Il est important de rappeler que seule la chapelle aujourd’hui est vraiment d'origine du siècle de Saint Louis avec peu de modifications sur les fondations et l’architecture globale, même s'il y eut une forte restauration avec Eugène Millet.


Le « petit châtelet » semblait assez excentré du grand châtelet, ce qui était le cas également de la Sainte Chapelle. Il existe peu d'informations sur l'architecture de cette période, tant le château subit de modifications plus tard détruisant dans certains cas les derniers vestiges. Mais on peut considérer que la résidence fût suffisamment importante pour que Saint Louis et sa cour soient dans un ensemble de protections suffisantes. Saint Louis qui résidait principalement dans l'Île-de-France (en dehors des croisades et de ses divers voyages itinérants), semble avoir apprécié le lieu puisque le nombre d'écrits officiels atteignent environ une quarantaine, par comparaison Vincennes en possède environ 50 et légèrement plus pour Paris.

La proximité de Poissy, son lieu de naissance et de baptême est évidemment un point important, n'oublions pas que Louis IX signait bien souvent Louis de Poissy.

Selon la légende en juin 1227, Baudoin II, empereur de Constantinople, remit les reliques sacrées du Christ (partie de la couronne d'épines et de la croix du Christ) à Saint Louis. Il les fit entreposer pendant un temps dans la Chapelle, pour les remettre 10 ans plus tard dans la Sainte Chapelle à Paris. Il est assez difficile cependant d'accorder un crédit sur cette histoire mais  c'est une légende tenace et qui peut sembler tout à fait probable.
 
 
 
 

chateau saint germain en laye musee archeologie nationale sainte chapelle


 
•    La première destruction

 
Divers artistes et architectes ont travaillé à Saint-Germain sous Philippe le Bel : Jean de Gisors, Nicolas de Chaumes, Pierre de Déols ( ou  Pierre de Bourdedieu ).
 
Jean d'Auxerre est chargé de la décoration du château par Philippe le Bel jusqu'en 1323, puis après sa mort il est remplacé par Pierre de Bruxelles qui avait travaillé sur le logis de la Comtesse d'Artois à Conflans. ( source )
 
Les débuts de la guerre de Cent Ans commencèrent en Normandie et c'est en 1346 que le château vécut l'une de ses pages les plus sombres. Philippe VI qui grâce à une modification à son avantage de la loi salique, empêtra la France dans une guerre fratricide dont on ressent aujourd'hui encore les effets.

Le mercredi 12 juillet 1346, les Anglais débarquèrent en Normandie sans rencontrer une forte résistance, jusqu'à arriver à Poissy en août. Édouard s'y installa pour préparer les troupes alors que Philippe de Valois amassait ses soldats à Saint-Germain-des-Prés.
Édouard plutôt méfiant de cette résistance si peu véloce, entreprit d'envoyer son fils le Prince Noir (prince de Galles et d'Aquitaine) dans la direction de Saint-Cloud pour une feinte stratégique : faire croire au contournement de Paris par l'ouest.

Le Prince Noir (ou " the boy "  comme l'appelait son roi de père) s'arrêta donc à Saint-Germain-en-Laye, ayant par ailleurs une vue imprenable sur une partie de Paris et ses alentours. Il a seulement seize ans et la réserve du château en vin de qualité permit d'abreuver la soif de ses troupes lors des chaleurs d'août.
Le 15 août, lors de la fête de la Sainte Vierge, il entreprit de faire un feu de joie qui détruisit totalement le château. Le feu était visible à des kilomètres à la ronde et on peut imaginer la frayeur qui s'ensuivit à Paris.

Était-ce une stratégie du Prince Noir ? Un moyen de pression permettant de bien faire comprendre à Philippe de Valois son ambition et aussi sa proximité ? Était-ce tout simplement sa jeunesse ajoutée au vin ?, on peut dire que tous ces facteurs ont dû largement jouer. Le Prince Noir au cours de son histoire se révéla d'une rare cruauté, n'hésitant pas à faire exécuter femmes et enfants.

Au final, le Château fut presque ou totalement détruit dans ce feu qui laissa la Sainte Chapelle intacte. Ce fut d'ailleurs un des mystères, pourquoi la Sainte Chapelle ne fut pas elle non plus totalement détruite ? Plusieurs hypothèses semblent s'entrechoquer. Pour ma part la non-destruction de la Sainte Chapelle n'est pas forcément un mystère : elle est construite en pierre, solidement ancrée sur des fondations. Il faut rappeler que même si l'actuelle collégiale de Poissy fut saccagée elle ne fut cependant pas détruite....et puis pourquoi  perdre son temps à détruire une église absolument pas stratégique et en plus un lieu sacré ...


Pendant une période de 20 ans, le château fut délaissé partiellement. On peut noter que Jean II le Bon fit quelques écrits à Saint-Germain-en-Laye, ce qui laisse supposer que le Château ne fut pas totalement détruit ou alors reconstruit partiellement. Mais Jean II le Bon ayant eu le courage et l'honnêteté de mourir à Londres emprisonné selon le traité passé avec les Anglais, cela laissa peu de place à une reconstruction ou des modifications importantes du château pendant son règne.


 
 
•    La reconstruction

 
Le château, relativement abandonné, va retrouver une seconde naissance à travers Charles V le “Sage”. En 1365 il fit reconstruire le château et l'ensemble des monuments de Saint-Germain-en-Laye tel que l'église.


C'est Raymond du Temple qui semble être chargé de la reconstruction du château, et qui pendant la même période s'occupe du Louvre. Charles V ramena les mobiliers du château de Poissy pour y séjourner longuement en créant une belle bibliothèque. Charles V fut probablement l'un des roi les plus érudits et appréciait grandement ce château.

La fortification possédait un mur de 2 mètres de profondeur et une tour carrée un peu bizarre. Cependant peu d'informations subsiste de cette époque mais la tour actuelle est d'origine dans son ensemble ( sur la forme en tout cas, car de nombreuses restaurations ont été faites depuis ), ce qui donne au château un trait de caractère peu commun.

De Charles VI à Louis XI, le château ne connut pas de modification notoire, malgré une brève occupation des Anglais notamment à cause du traître moine Dom Carbonnet qui trahit la ville en faisant des copies des clefs. La guerre de Cent Ans ayant pris fin, le château perdit pendant un temps son aspect stratégique. Le château fut même offert au médecin du roi Coicter, vite dépossédé de son bien après la mort de Louis XI. Le temps passa et le château fut pendant une autre vingtaine d'années un endroit libre de toute histoire.
 
 
  • Le retour du Roi
Après une époque de quiétude bénéfique pour le château, Louis XII vint à Saint Germain en Laye. En effet les parties de chasse dans les forêts voisines et de Saint-Germain permirent de redonner un attrait pour la royauté.

C'est au château de Saint-Germain-en-Laye et principalement dans la Sainte Chapelle que François d'Angoulême, qui devint François Ier, se maria avec Claude de France le 18 mai 1514. Ce mariage est cependant entaché par la mort d’Anne de Bretagne le 9 janvier 1514 soit quelques mois auparavant. Malgré une cérémonie fastueuse avec plus de 10 000 personnes en parures, les relations entre le roi Louis XII et l'héritier étaient principalement d'ordre “devoirs royaux”.


5 ans plus tard naquit au château le 31 mars 1519 le deuxième fils de François Ier, Henri II. D'autres enfants royaux naquirent dans ce château : Madeleine future reine d'Ecosse en 1520, Charles duc d'Orléans le 22 janvier 1522, Marguerite duchesse de Savoie en 1523. Jeanne d'Albret le 18 novembre 1528, elle devint la mère d’Henri IV.


 
 
•   Renaissance du Château


C'est sous François Ier que le château prend son allure actuelle. La tour Charles V est conservée et la Chapelle également qui fut pour cette dernière définitivement incluse dans l'architecture du château. Fontainebleau ou Saint-Germain-en-Laye, son coeur penchait entre les deux joyaux royaux, mais n'en déplaise, c'est bien à Saint-Germain-en-Laye que le roi passa les plus longues périodes de sa vie avant de venir au Château de Versailles.

 

Cour intérieure

 


François Ier

 

C'est Pierre Ier Chambiges qui, en 1539, est le maître d'oeuvres principal du château, néanmoins l'architecte serait peut-être Serlio, architecte du Louvre en cette période ou Primatice. Il entreprit également l'éclaircissement de la forêt permettant notamment de créer un “petit parc”. Pierre Chambiges n'est pas un inconnu à l'époque, il s'occupa avec son père des portails de la Cathédrale de Senlis, du château de Fontainebleau et du Pavillon la Muette, dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye.


Le F et la salamandre symbole du roi furent inclus dans les divers ornements du château. À la mort de François Ier, le château n'était pas terminé et c'est Henri II qui finit les travaux. François Ier lors de son règne y résidera 1001 jours, soit le double du château de Fontainebleau.(1)

 

Henri II

 
henri II 1555
 
Portrait d'Henri II 
 
Mars 1547, le nouveau roi Henri II inaugure son règne à Saint-German. Les représentants de la ville de paris lui rende hommage et il réunit pour la première fois sous son règne le Conseil.
 
Diane Poitiers a un appartement à l'entresol, situé sous l'appartement de Catherine de Médicis, selon Brantôme, Catherine faisait surveiller Diane via des trous dans le plancer de sa chambre. (1)

Henri II et son architecte préféré Philibert Delorme, finirent par achever le château avec quelques aménagements personnels. Mais c'est surtout la décision de construire un deuxième château, “le château neuf", qui donna à De Lorme un projet à la hauteur de son talent. Cependant Henri II mort en 1559 ne put voir son ‘Château neuf’, mais par contre eut le privilège d'avoir vécu dans un château vieux, fini et neuf....


En 1559, le château totalise 8000 m² environ et comprend 55 lofis, composés en général d'une chambre et d'une garde-robe, pour accueuillir la cour. Les communs, dédiés aux services, sont réunis autour de la basse-cour.

Au Ier étage, le roi Loge dans l'aile Nord, face aux jardins, la reine dans l'aile Est et les enfants Royaus dans l'aile Sud.

1624, 13 août, dans la cour du châteaux vieux de Saint-Germain en Laye, le surintendant des finances Charles Ier de la Vieuville est démit de ses fonctions, Richelieu le remplace sur place. La sortie de Lavieuxville de Saint-Germain est encore dans les mémoires, on lui fit faire un charivari épouvantable par tous les marmitons pour lui jouer, disait-on, "un branle de sortie". Vieuville est emprisonné pour prévarication au château d'Amboise d'où il s'évade en septembre 1625 et se réfugie en Hollande.Il faut noter que la fonction de surintendant des finances, très souvent lucrative, n'est pas sans risque comme on le verra plus tard avec Nicolas Fouquet notamment. (4)


 
 
•    L'éclipse du "Château Neuf"

La construction du Château Neuf changea la donne pour le Château Vieux. L'intérêt pour lui ne semblait plus aussi important et peu de modifications eurent lieu. Il fut relégué en demeure "bis", même si sa place auprès du 'Château Neuf' lui conféra une place forte de choix. Le Château vit notamment un grand nombre de naissances et surtout une sorte de nurserie où les enfants royaux devaient parfaire leur éducation.
 

Même si la reine et le roi préférèrent pendant un temps le "château neuf", le "château vieux" ne fut jamais laissé à l'abandon. C'est à partir seulement de Louis XIV que le château fut changé à nouveau radicalement.
 
 
 
 
•    Les châteaux de Saint-Germain-en-Laye face au soleil de Versailles



Louis XIV fut baptisé dans la Sainte Chapelle de Saint-Germain-en-Laye mais fit sa première communion à l'église Saint-Eustache à Paris.
Le château 'Henri IV' fut au fur et à mesure laissé à l'abandon pendant la période la Fronde. En plein délabrement, le "château Neuf" n'attirait plus la royauté, et c'est Anne d'Autriche qui s'établit au vieux château pour se protéger.
 

vue du chateau de saint germain en laye israel sylvestre 1658

Gravure d'Israël Silvestre, en 1658


En effet le château qui semblait plus rustique et spartiate que le très théâtral "Château Neuf" était cependant beaucoup plus solide. Il possédait encore toutes ses fonctions, son fossé et ses murs solides. La fin de la Fronde permit de rétablir accessoirement le château 'Henri IV' et Louis XIV décida de construire avec l'architecte "Le Nôtre" la grande terrasse et le jardin avec plusieurs fontaines.
 

Jardin d'André le Nôtre, gravure  Mollet

 
 

De 1661 à 1668 Louis XIV fit agrandir le château de Versailles déjà bien entamé par son père Louis XIII. Il sonna le glas et la fin presque définitive de la royauté française à Saint-Germain-en-Laye. De 1668 à 1670, l'architecte Le Vau améliora encore le château de Versailles, qui ne ressemblait déjà plus à un pavillon de chasse. Louis XIV semblait empressé de prendre comme demeure ce nouveau château qui fut à la fois le point culminant et la décadence rapide de la Royauté.
 
 

Château Vieux entre 1660 et 1663

Le château vieux avec l'ancien jardin avant Le Nôtre entre 1660 ( reine Marie-Thérèse d'Autriche ) et 1663 date à laquelle Le Nôtre commence ses travaux au jardin, on remarquera l'ancienne église du XIVe détruite et reconstruite par Jules-Hardouin Mansart en 1683, le Manège Royal ( 3 ). On constate que la rue du vieil abreuvoir et la rue de la salle existent déjà dans la ville, même si les noms ont changé entre-temps.
 
 

 
Jules Hardouin-Mansart ou l'architecte de la destruction 

 

En 1680 le roi voulut agrandir le château et ordonna à Mansart la construction de logements supplémentaires. En effet la cour est à l'étroit surtout qu'elle s'agrandit énormément avec Louis XIV. Les tourelles furent détruites et les nouveaux logements donnèrent un embonpoint disgracieux. On peut se demander pourquoi Louis XIV a fait transformer le château en une monstruosité architecturale. En effet il est fort probable que Louis XIV avait une envie profonde de partir. Selon certains, dont Eugène Millet, les modifications par Mansart comprenaient un grand nombre d'erreurs volontaires. Par ailleurs il ne fut jamais terminé, car complètement laissé à l'abandon, ou presque, après le départ de Louis XIV.
 

Château Vieux Jules Hardouin Mansart

Le château modifié par ordre de Louis XIV
 

Encore aujourd'hui on peut s'interroger sur cette modification atroce et mutilante; le choix d'agrandir le château, sachant que Louis XIV savait intimement qu'il ne resterait pas, est mystérieux et paradoxal, car quand les travaux furent presque achevés, il décida de partir. Certaines personnes iront même jusqu'à dire que le château agrandit par Jules Hardouin Mansart comportait un grand nombre d'erreurs volontaires.


Le 6 mai 1680, les châteaux de Saint-Germain-en-Laye sont abandonnés au profit de Versailles.
 
 
 
•     Un roi d'Angleterre et d'Ecosse à Saint-Germain-en-Laye

Charles Edouard Stuart, Fils de Jacques II Stuart

 
Destin peu banal d'une ville royale française : Jacques II d'Angleterre vint se réfugier dans le vieux château. Cousin germain de Louis XIV, il fut le dernier roi de la famille des Stuarts. Quelques années auparavant ce fut Marie Stuart, qui devint reine d'Angleterre et de France mais qui connut une fin tragique.
Cette venue permit au Château Vieux de recevoir de nouveaux meubles et de renouer avec la Royauté. Louis XIV lui donna tous les honneurs dus à son rang et il fut accueilli comme un roi en plein exercice de ses fonctions. Jacques II mourut dans le château le 4 mars 1701 et la reine le 7 mai 1718.
 
 

Pendant cette période, Louise-Marie Stuart y naquit et fut baptisée dans la chapelle du château. Ce fut le dernier couple royal à avoir élu domicile à Saint-Germain, qui par le plus curieux des destins était écossais mais roi d'Angleterre, pour clore les 600 ans de Royauté française.


 
 
•    Après la Révolution



Après la Révolution le château connut plusieurs réhabilitations : le château appartient au domaine national, l'état essaye d'y intégrer un hôpital de 800 places affectées aux maladies contagieuses, sans succès. Sous l'Empire, il devint une école spéciale de cavalerie et sous la Restauration on y trouva une caserne de gardes du corps. Plusieurs restaurations d’ordre techniques furent entreprises mais en 1814 la fin du règne de Napoléon Ier en sonna le glas. Le château malgré sa fonction avait un besoin très net d’un entretien majeur et rapide pour éviter un délabrement qui pouvait à terme lui devenir fatal. C’est Jacques Boson, Comte de Talleyrand-Périgord, qui en fit la démarche, malheureusement il décéda bien avant que quoi ce soit fût fait.


En 1836, sous Louis-Philippe, le château devint une prison avec environ 500 détenus, dont Rouget de l'Isle le créateur de la Marseillaise, venant de l'ancien collège de Montaigu à Paris. Mais ce pénitencier militaire fut désaffecté vers 1855 pour la visite de la Reine Victoria. Le château ne connut donc que très peu d’entretiens à part sommairement dans le cadre d’une utilisation pratique.


 
 
•    La visite de la Reine Victoria



C’est probablement la visite relativement inattendue de la Reine Victoria en août 1855 dans le cadre d’un « pèlerinage » royal que le château de Saint-Germain-en-Laye fut à nouveau sous les projecteurs. La Reine Victoria voulait voir où avait vécu Jacques II et plusieurs membres de sa famille, une plaque commémorative fut par ailleurs installée sur la face sud de l’église en face du château. C’est à la va-vite que le château fut nettoyé pour lui donner une splendeur bien maigrement entretenue.

Après ce coup d’éclat royal, la question de l’entretien du château se posait fortement. Trois options furent proposées à Napoléon III :

- transférer au château l’école polytechnique, ce qui semblait ne pas plaire aux intéressés de l'époque.
- installer une administration étatique ou le transformer en musée gallo-romain. C’est cette dernière option que Napoléon III décida par un décret du 8 mars 1862.

 


 
•    La création du musée

La construction du musée ne fut pas aussi simple que l’on pourrait le penser. Tout d’abord le délabrement du château était un facteur décisif dans la suite des événements. C’est Eugène Millet, architecte, à qui fut demandé de préparer un plan de restauration. Il releva beaucoup d’imperfections qu'il s'évertua à corriger.


restauration du Château VieuxDeux options : soit restaurer le château tel qu'il était, c'est-à-dire après l’époque Louis XIV, soit lui redonner son aspect originel de l’époque de la Renaissance française sous François Ier. C’est la deuxième option qui fut choisie: pour plusieurs raisons, tout d’abord la forme carrée et plutôt massive donnait une allure de prison ou de blockhaus plutôt désagréable à l’œil. On perdait dans la première option tout l’aspect architectural, visionnaire de la Renaissance. De plus les travaux n'avaient jamais été finis et de nombreuses erreurs, volontaires ou non, furent décelées.

La Sainte Chapelle était camouflée par d’épais murs et perdait toute la lumière que le probable architecte Pierre de Montreuil lui avait donnée, la destruction des ajouts de Mansart permettait à la Sainte Chapelle de retrouver une grande partie de sa luminosité et de sa splendeur.

Les coûts de reconstruction dans la deuxième option sont cependant bien plus importants et c’est plus de quarante ans de travaux qui auront été nécessaires. C’est l’architecte Daumet qui finit définitivement les travaux en 1907 pour lui donner l’aspect que l’on peut voir aujourd’hui. L'aspect actuel est probablement très proche de celui d'origine prévu sous François Ier en tout cas pour l’aspect extérieur.

Le Musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines si cher à Napoléon III, passionné il est vrai d’histoire et notamment de Jules César, était né.
 
 
 
 

Napoléon III, détail, par Adolphe Yvon, Musée Carnavalet

 
Napoléon III, détail d'un tableau sur la signature de Napoléon III avec Haussman du décret d'annexion des villes suburbaines du 16 juin 1859, par Adolphe Yvon, ( Musée Carnavalet )
 


 
•    Le traité de Saint-Germain-en-Laye

Un fait majeur vint troubler quelques jours le paisible musée : Le traité de Saint-Germain-en-Laye, appelé aussi traité de Saint Germain, signé le 10 septembre 1919. Il permit la paix entre les Alliés et l'Autriche, consacrant l'effondrement de la Monarchie austro-hongroise.


En mai 1919 se tinrent également des négociations de paix. Mais la délégation autrichienne ne pouvait y participer que par écrits, les négociations orales leur étant refusées.
 
Texte écrit par Montjoye.net
Vérifié par Cécile Bricault


 

 

 

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