Bataille de Berry au Bac, Première Guerre Mondiale 14-18

 

Berry au Bac est une petite commune située en région Hauts de France, dans le département de l'Aisne. En avril 1917, lors de la première guerre mondiale, a lieu la première offensive de blindée de l'histoire, qui fut cependant ce jour là un échec avec 75% de pertes, mais elle permit par la suite de construire de nouvelles offensives avec un retour d'expérience non négligeable alors que les Allemands, à cette époque, ne croyait pas en cette nouvelle arme. Le 2 juillet 1922, Maxime Weygand, Jean-Baptiste Eugène Estienne et Charles Mangin inaugurent un monument sur le site de la ferme du Choléra d'où les chars partirent en direction de Juvincourt.


En juillet 2014 les plaques de bronzes ont été pillés, ainsi qu'une plaque de marbre ( voir ici ). À l'heure actuelle, elles n'ont pas été retrouvées. Il s'agit probablement d'une communauté bien connue dans la revente de métal précieux après avoir été fondu, puisque le bronze peut se revendre de 4€ à 8€ par Kg.

 

Historique
sources : textes sur le monument des chars à Berry le Bac avec quelques rajouts et modifications.
  1. Berry-au-Bac, le Baptême du feu 
  2. Le moulin de Laffaux : vers une nouvelle stratégie
  3. La création d'une nouvelle arme : L'artillerie d'assaut
  4. Les premiers modèles, le Schneider et le Saint-Chamond
  5. Le Renault FT 17, le char que l'on attendait
  6. De la guerre de tranchées à la guerre de mouvement
  7. Le camion nouvel outil stratégique
  8. Le char, nouvel outil tactique
  9. La contre-offensive de 1918 : les chars font la différence

 

 Berry-au-Bac : le baptême du feu


C'est lors de l'offensive Nivelle, le 16 avril 1917 que les chars d'assaut français sont engagés pour la première fois, à Berry-au-Bac. Les groupements de chars des commandants Chaubés et Bossut sont composés de chars Schneider et de quelques Saint-Chamont désarmés utilisés pour le ravitaillement. Considérés comme une artillerie mobile de remplacement, les chars doivent appuyer l'attaque des deuxième et troisième lignes allemandes.

Pris sous le feu de l’artillerie allemande et gênés dans leur déploiement par les tranchées allemandes élargies, les trois-quarts des 128 chars engagés tombent en panne ou sont détruits. De nombreux équipages périssent carbonisés, lorsque les réservoirs d'essence supplémentaires prennent feu. Sur 720 hommes engagés, 180 sont tués, blessés ou disparus. Les chars décimés se sont trouvés dans l'impossibilité d'appuyer la progression de l'infanterie, mal préparée à un action conjointe.


La défaite est dure, mais aussi riche d'enseignements : le char constitue un excellent moyen d'appui de l'infanterie, mais à condition de neutraliser l'artillerie et l'aviation allemandes. Le Schneider est encore trop peu blinde et mal employé.

 Le moulin de Laffaux : vers une nouvelle stratégie

Les 5 et 6 mai 1917, à Laffaux, les chars Saint-Chamond livrent leur premier combat. « Raviné, retourné, brûlé par le marmitage préparatoire, ce n’est pas un sol ferme mais une espèce de cendre friable et meuble, trouée d'entonnoirs jointifs qui s'effondrent sous nos chenilles».

À en croire ce témoignage, le terrain ne leur est pas favorable. Cependant le déploiement des chars dès le début de l'assaut et une présence renforcée de l'aviation française atténuent les effets de l'artillerie allemande. Les pertes sont moins importantes qu'à Berry-au-Bac : 12 chars et 87 hommes ou officiers mis hors de combat. Le rôle déterminant des chars dans l'arrêt des contre-attaques allemandes et le nettoyage des nids de mitrailleuses se confirme, mais les Saint-Chamond se sont montrés mécaniquement peu fiables, et les fantassins ne sont pas entraînés à progresser avec les chars.

 La création d'une nouvelle arme : L'artillerie d'assaut

L'Artillerie d'assaut ( AS ) est créée le 23 septembre 1916. D'abord placée sous la direction du ministère de l'Armement. L’Artillerie d'assaut passe en janvier 1918 sous la tutelle du ministère de la Guerre.

Des camps d'entraînement, dont le plus connu est celui de Champlieu, près de Compiègne, accueillent des volontaires originaires de toutes armes qui rejoignent les premiers groupes de chars. Au 1er août 1918, cette arme comptait environ 20 000 hommes et officiers. Entre 1917 et l918, les pertes se montent à 550 tues et 1 500 blessés.


 Les premiers modèles, le Schneider et le Saint-Chamond

Le char Schneider, conçu en 1915 par le colonel Estienne et l'ingénieur Brillé, est fabriqué par la société Schneider. Parallèlement, la Section technique automobile décide de créer son propre modèle de char, dont l'étude est confiée au colonel Rimailho. Conçu par Eugène Brillé de Schneider Company en collaboration avec colonel Jean-Baptiste Eugène Estienne. Basé sur un tracteur de Holt. Il pesait 12 tonnes de ¼, avec un équipage de six hommes. La proue est pour couper par le barbelé, elle a été armée avec des 75mm Blockhaus Schneider et deux mitrailleuses de 7.92mm Hotchkiss. L'armure était approximativement 11mm d'épaisseur mais le réservoir était faiblement protégé. 400 ont été construits, au total.

 

La fabrication en est assurée par la Compagnie des Forges à Saint-Chamond. Le ministère de l'Armement commande 400 Schneider et autant de Saint-Chamond. Les livraisons  s'échelonnent de l'automne 1916 à l'été 1918.


Ces engins sont lents (3 km/h), et lourds; faiblement motorisés, ils franchissent difficilement les tranchées. À l'intérieur, les équipages souffrent de la fumée, de la chaleur et du bruit.
Les tireurs et les conducteurs ont du mal à voir le terrain à travers les fentes pratiquées dans le blindage. Chenilles trop étroites et moteur peu sûr sont les points faibles du Saint-Chamond, tandis que le Schneider souffre d’une insuffisance de blindage et d'armement. Malgré les améliorations dont ils ont pu bénéficier, sur les 800 chars construits, il n'en reste plus que 105 en novembre 1918.

 Le Renault FT 17, le char que l'on attendait


 

En juillet 1916, Louis Renault propose au colonel Estienne de construire un char plus léger et plus maniable. Le Renault FT 17 est le premier char de configuration classique avec armement sous tourelle. Petit, de faible poids, bien motorisé et muni d'une queue d'aide au franchissement il dépasse la vitesse de marche de l'infanterie et grimpe des talus importants.

Mais 1 089 chars Renault sont mis hors de combat, sur les 3 187 livrés entre avril et novembre 1918. Exporté dès 1919, le FT 17 servira dans de  nombreuses armées étrangères jusqu'en 1945.

Tourelle d'un Char Renault FT-17, c'est le premier char de série à préfigurer les chars de combats actuels avec une tourelle pivotante. On peut le voir aux Invalides à Paris.

 



 De la guerre de tranchées à la guerre de mouvement

  À la fin de 1914, le front est stabilisé des Flandres aux Vosges, et les deux camps s'enterrent dans des tranchées. Commence alors une guerre d'usure, où les offensives, brèves et violentes, font de lourdes pertes sans obtenir de succès décisif. Dès lors, l'obsession du commandement est de percer les lignes açfverses, en s'appuyant sur de nouveaux moyens de transport et de combat propres à rétablir la mobilité des opérations : le camion, le char et l'avion.
L'avion, l’oeil de l’artillerie 1914 : l'aviation est utilisée comme moyen d'observation, de reconnaissance et de réglage des tirs d'artillerie. Dès 1915 le perfectionnement de l'armement de bord permet de développer l'aviation de chasse et de bombardement.Mais les possibilités immenses qu'offre cette arme nouvelle à la stratégie et à la tactique ne sont réellement exploitées qu'au cours des derniers combats de 1918 et plus encore lors du deuxième conflit mondial.

 Le camion nouvel outil stratégique

1916 . le camion se substitue en partie au cheval et au chemin de fer pour assurer le transport et le rassemblement rapide des troupes. Désormais, une unité d'infanterie peut couvrir en une seule nuit une distance de 100 kilomètres qui aurait demandé auparavant trois à quatre étapes : C’est un gain de temps et une fatigue épargnée à la troupe. L'artillerie subit la même évolution.

Une partie des canons sont "portés" sur camions ou "tractés" par des engins chenilles.

 Le char, nouvel outil tactique

1915 : Français et Anglais mettent au point les premiers chars d'assaut. Cette nouvelle arme doit créer des brèches dans les réseaux de barbelés, franchir les tranchées, et forcer en profondeur les positions adverses sans crainte des mitrailleuses. Une fois l'artillerie ennemie neutralisée, l'infanterie appuyée par les chars peut s'engager et élargir la percée : "L'artillerie conquiert, l'infanterie occupe" (général Estienne). Après les échecs des premiers engagements (le 1 5 septembre 1916 à Fiers pour les Anglais, le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac pour les Français), le matériel est perfectionné et la tactique constamment en évolution.

L'attaque de la Malmaison le 23 octobre 1917 a pour objectif d'obtenir un succès décisif, mais sur un front limité.  Une soixantaine de chars Schneider et Saint-Chamond sont engagés en appui de l'infanterie. Cette fois, les troupes ont suivi une préparation spéciale pour combattre avec les chars d'assaut. Le matériel a été perfectionné (réservoirs blindés, chenilles plus larges, camouflage, poste de T.S.E), et il est suivi par des équipes de mécaniciens. Les pertes sont faibles. Le recul des troupes allemandes, qui quittent la crête du Chemin des Dames, confirme l'efficacité de cette arme nouvelle et restaure la confiance.

 La contre-offensive de 1918 : les chars font la différence

Fin mai 1918, les Allemands percent le front et arrivent jusqu'à la Marne où leur offensive est stoppée. L'armée française engage dans la contre-offensive le nouveau char léger fabriqué en masse par Renault. Le 18 Juillet 1918, bien dissimulés dans la forêt de Villers.

Les chars der armées Mangin et Dégoutte précèdent l'infanterie et surprennent les Allemands par leur nombre.

« C'est l'intervention des escadrilles de chars d'assaut qui a assuré la victoire aux Français » écrira Ludendorff dans ses Mémoires. L'armée allemande renforce ses moyens de  défense contre les chars : les projectiles perforants, les fusils antichars et les premières mines occasionnent de lourdes pertes.

Cependant, les alliés précisent et développent l'emploi des chars en liaison étroite avec l'aviation, l'artillerie et l'infanterie, et remportent alors des succès décisifs. C'est d'ailleurs sur ces principes, relativement améliorés par la suite, que fut lancé La Blitzkrieg (La Guerre éclair) lors de la seconde guerre mondiale.





 

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