Bailli

Représentant du seigneur territorial ou du souverain. En Alsace le Grand Bailli de  Haguenau (  préfet impérial ou Reichslandvogt ) assure la liaison entre l'Empereur et ses possessions Alsaciennes, notamment la décapole.

En France, dans l'Ancien Régime, c'était un officier de judicature représentant de l'autorité du roi ou du prince dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l'administration en son nom. En terme d'équivalence on peut le comparer aux préfets.

Dans le cadre de l'administration templière, subdivision placée sous l'autorité d'un précepteur de baillie. Elle comprend des commanderies.

Un bailli, dérivé du latin "bajulus" avec de multiples significations, est généralement le représentant d'une autorité sur un territoire donné.

Plus précisément, en France, les baillis et les sénéchaux étaient des fonctionnaires royaux chargés, par délégation, des pouvoirs de justice et militaires dans une province du royaume. Certains baillis portaient la robe courte et étaient nobles.

Cette fonction se retrouve sous des noms similaires dans plusieurs pays.

palais du bailliage maison du bailli chinon

Palais du Bailliage à Chinon, fin XVe ou début XVIe.

En France :

Sous l'Ancien Régime français, le bailli était un officier de judicature représentant l'autorité du roi ou du prince dans le bailliage. Sa mission était de faire appliquer la justice et de superviser l'administration au nom de la couronne, équivalent aux préfets modernes. Le bailli exerçait sa juridiction dans une entité appelée le "bailliage". Dans le sud de la France, on utilisait généralement le terme "sénéchal" pour désigner cette fonction, et la circonscription était appelée la "sénéchaussée". En Provence, on retrouvait également les termes "bayle", "baillie", "viguier", et "viguerie".

 

Histoire :

Au Moyen Âge, le bailli jouait un rôle essentiel dans l'administration royale, représentant le roi dans sa circonscription. Il supervisait les prévôts, tenait des séances judiciaires, et exerçait une juridiction royale d'appel. Les baillis étaient des agents polyvalents, nommés par le roi, révocables à tout moment, et responsables devant les institutions centrales et les enquêteurs royaux. Ils étaient à la fois juges, chefs militaires, et responsables des finances domaniales.

Les bailliages ont été établis au XIIe siècle sur les domaines royaux, notamment par Philippe Auguste. Au départ, ils avaient une grande étendue de pouvoirs, mais leur abus de pouvoir a conduit à des réductions progressives. Vers le XVIe siècle, le rôle du "bailli" était devenu principalement honorifique, avec le lieutenant général du bailliage et d'autres officiers partageant ses pouvoirs. Néanmoins, leur poste restait noble et d'épée.

Le bailli avait le pouvoir de prononcer des sentences de mort en matière criminelle, sous réserve d'appel. Ils percevaient des taxes et des amendes, ce qui a généré des tensions avec la noblesse qui se voyait imposée davantage. Les baillis récoltaient également les forfaitures et d'autres revenus, comme le droit de régale et le relief.

La création des bailliages royaux a relégué les justices seigneuriales existantes au rang de subalternes.

 

Autres Régions :

La fonction de bailli a également existé dans les îles Anglo-Normandes, où le titre de "bailiff" persiste.

Dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, on utilisait le terme "bailli conventuel" pour désigner des dignitaires situés entre les commandeurs et les Prieurs conventuels.

En Suisse, sous l'Ancien Régime, le bailli était le gouverneur d'un bailliage ou d'une prévôté (Landvogt). Les cantons suisses, souverains à tour de rôle, plaçaient des baillis à la tête des territoires communs en tant que représentants de leur autorité. La République helvétique, en 1798, mit fin à la fonction de bailli, plaçant les cantons suisses sur un pied d'égalité.

Enfin, dans le contexte de Venise et de l'Empire ottoman, le "baylo" était un diplomate chargé de superviser les affaires vénitiennes à Constantinople. Cette fonction a été établie vers 1454 et est devenue permanente à Constantinople.

 

source : Alsace une Histoire, édition Oberlin, 1995,  source : Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir